20.03.2010
Art Paris invite au Grand Pal.
Art Paris, c'est spécial! On entre au Grand Pal et on craque direct pour le sac rose-vernis-à-ongles de Beaux-Arts Magazine.
A l'intérieur le numéro avec la couv de Virginie Barré, Jean in Paris. On le lira plus tard. Mais on le feuillette tout en marchant vers le stand A1 où la Galerie Obsis montre Pierre Clementi avec une souris sur la tête et des photos de la Nouvelle Vague.
Page 61, un squelette d'or trempant dans une lessiveuse. Beaucoup de têtes de mort en effet sur la Foire. On fait dans la vanité en ce moment. Pages 62 à 67 (sautez si ça vous agace) Bozarts-Mag nous parle des prix. Dans sa sélection : 3 références sur 26 pour le genre de beautés qui m'intéressent. Comptez 7000€ pour l'œuvre d'un peintre d'Essaouira : Ali Maimoune présenté par la galerie Damgaard (Maroc).
Si vous mettez 53.000 de mieux, vous pouvez emporter à la Galerie Ritsch-Fisch un paquet de personnages ficelés sur un banc, c'est de Francis Marshall et de sa grande période (1974).
L'affaire du siècle c'est le dessin au crayon de couleur de Josef Hofer. Pour pas plus cher qu'une photo on peut attraper ce personnage ductile au graphisme si désarticulé que c'en est éblouissant comme une musique discordante.
On retrouve ses petits camarades, écrasés par le cadre jaune-orange que leur dessinateur aime à employer, toujours à la limite de sauter par la fenêtre en montrant leur zizi, au stand B6. Christian Berst y a invité Arnulf Reiner qui continue à crayonner des repros d'œuvres d'art brut dont une d'Hofer. Bon, si ça l'amuse!
Pour la partie dévolue à son espace proprement dit, C.B. a opté pour un accrochage clair, bâti autour d'un grand François Burland, ménageant des plages de respiration pour les visiteurs et organisant des confrontations entre le noir et la couleur, Hofer et Plny, les «fétiches vaudou» de Nedjar et les créatures lisses de Nek Chand.
En comparaison, la Galerie Ritsch-Fisch a cherché la lisibilité dans la densité. Son «guest» est le collectionneur Antoine de Galbert qui sort pour l'occasion quelques unes de ses munitions : un très ancien dessin de Crépin,
un Aloïse dans des tons bruns, enceint d'une image en couleur,
un Judith Scott comme un cétacé échoué sur la plage.
J'ai été bluffée par le Piège à œufs, un assemblage de bois et de plâtre d'A.C.M. pas du tout dans la manière de ses machines. On dirait le travail d'un termite parce qu'il y a de l'ermite dans cet insecte.
Et puis c'est tout? Non. Au hasard de mes tours et détours j'ai vu la plateforme Afriques et son mur avec 16 X 5 dessins de Frédéric Bruly Bouabré, artiste exposé en ce moment à la Collection de l'art brut de Lausanne.
Je suis tombée surtout sur un dessin de 1929 de Lubaki, précurseur de la peinture contemporaine congolaise, qui m'a laissé rêveuse.
J'emprunte à un collectionneur de paperasses -Monsieur Lanoux pour ne pas le nommer- un document ancien sur ce créateur dont on a si peu l'occasion de rencontrer les œuvres.
Et c'est ainsi qu'Animula est grande!
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, ali maimoune, francis marshall, josef hofer, françois burland, lubos plny, nedjar, nek chand, fleury joseph crépin, aloïse corbaz, judith scott, a.c.m., frédéric bruly bouabré | | Imprimer | | |
21.01.2006
Quand Bill Anhang croise Joseph Crépin
Comme plusieurs internautesses, votre petite âme errante a reçu les vœux de la mi-hiver «mid winter greetings» du pétillant créateur canadien Bill Anhang. Vœux lumineux, accompagnés d’images de ses œuvres clignotantes et d’un p’tit bout de vidéo «A god video is in the making, then travel…sea …ya…»
Nos cousins québécois ont eu l’occasion de faire connaissance avec cet ancien ingénieur dont l’œuvre échevelée est basée sur l’électro-luminescence. Ce «chevalier de l’arc-en-ciel» s’est vu consacrer une expo d’envergure en 2003 à Montréal (Centre des Arts Saidye Bronfman) au cours de laquelle on a pu voir un tas de ses réalisations scintillantes réalisées sur des supports divers : chapeaux, fringues, globes en cuivre, tableaux.
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Si je vous parle de ce cher Bill c’est parce que sa route a croisé celle de l’art brut un beau jour du début de ce siècle quand le bouquin de Didier Deroeux consacré à Fleury Joseph Crépin (Idée’Art Editeur, 1999) est tombé entre ses mains. Il lui a illico fait une place dans sa cuisine-atelier à côté des bagel qui lui rappellent la cuisine juive de sa jeunesse car sa famille fut chassée de Pologne en 1931 par les pourfendeurs de «l’art dégénéré».
Avec Crépin, Bill Anhang s’est découvert des affinités pacifistes mais il a surtout été bluffé par les perles de couleurs dont celui-ci parsème ses tableaux. Il y a vu une invitation occulte au passage de ses fibres optiques et il s’est lancé dans un nouveau cycle de travail qui l’a amené à réaliser des portraits électriques : sa mère, Bill Gates, Joseph Crépin, lui-même.
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Ce qu’il traduit à sa façon : «la plus belle, le plus riche, le plus sage, le plus fou». En dépit de cette déclaration, Bill Anhang n’est pas fou, juste un peu fatigant pour cause de créativité turbulente.
Le catalogue de l’expo évoquée plus haut (Valérie Rousseau, guest curator) en témoigne.
23:50 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bill anhang, fleury joseph crépin, art brut | | Imprimer | | |