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29.01.2014

Il était une fois le Shu-Mom

Vous aimez les belles histoires. Les histoires de rois et de pays lointains. Moi aussi.

alain rault ecritures.pngAlors en prélude au Grand écart sur les écrits, le prochain séminaire du CrAB qui aura lieu samedi 1er février à l'INHA, en voici une glanée dans Chefferies bamiléké, Gerard Mace.jpgun beau livre de textes et de photos de Gérard Macé devant paraître «dans les tout premiers jours de février 2014» aux éditions Le Temps qu’il fait.

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Il était une fois un sultan «qui régnait sur le pays Bamoun» dans l’ouest du Cameroun.

 

Ce sultan, non content de se faire construire un palais en dur, «sans plans ni calcul» inventa une écriture en 1896.

 

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Ceci parce que, dans son sommeil, une apparition lui avait commandé de dessiner une main humaine sur un tableau noir. Puis d’effacer ce signe avec de l’eau. Eau qu’il devait boire pour conserver la mémoire de la chose représentée. Ce «rêve d'autodidacte» venait un peu tard.

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L’écriture arabe et l’alphabet latin déjà se propageaient en Afrique. Dès 1924, les autorités françaises interdirent la langue de Njoya (c’était le nom du sultan). Dommage : le sultan Njoya s’était donné du mal.

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Peu secondé par son peuple auquel il demanda de répéter l’expérience de l’eau des mots, il dut «s’y reprendre à plusieurs fois avant d’inventer les signes» de l’écriture Shu-Mom (le vrai nom de l’invention de Njoya). A partir d’une base de pictogrammes associés à des lettres d’un alphabet original.

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Quand, dans la ville de Foumban, on visite le palais de Njoya dont «l’architecture empirique est encore debout» on apprend que cet écrituriste sultan essaya aussi de fonder une religion «dont on ne nous dit à peu près rien».

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07.05.2011

Les Hélvètes ont des Papous dans la tête

«La Suisse est une Papouasie à nos portes,

qu’on s’obstine à ignorer»

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C’est Gérard Macé qui dit ça dans ses récentes Pensées simples parues chez Gallimard dont on célèbre le centenaire. 

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Et il a bien raison monsieur Macé. La preuve c’est l’exposition actuelle du Puppenhausmuseum de Bâle.

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Jusqu’au 2 octobre 2011, elle vous donne l’occasion de vous pencher sur «une ancienne coutume toujours très vivante à Urnäsch», celle du Silvester-Klausen (le Vieux Saint-Sylvestre).

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Car c’est pas parce qu’on sort en dos-nu et pantacourt dans la canicule printanière qu’il faut oublier le 31 décembre (ou le 13 janvier, suivant qu’on suit le calendrier grégorien ou julien). Urnäsch, c’est un joli p’tit bled du canton d’Appenzell Rhodes Extérieures (me demandez pas ce que sont les Rhodes Intérieures).

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Mieux vaut cliquer là-dessus sur l’ami gougueule car si vous tapez «Silvester», notre moteur de recherche bien-aimé vous affiche d’autor la tronche de Rambo. A côté du Père Stallone, les Kläuse en jettent pourtant bien davantage!

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Même s’ils fichent un peu moins les grelots maintenant que leurs chapeaux et supercalifragilisticexpiadélicieux costumes pêchent un peu –me semble-t-il– par un certain perfectionnisme. 

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Vous me direz que je m’éloigne de mon sujet mais j’ai toujours eu un faible pour les Kläuse depuis 2006 et l’Esprit de la forêt.

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 Sans doute parce que ces masques ne datent pas de l’hier du XIXe siècle (comme beaucoup de traditions populaires) mais parce qu’ils sont attestés depuis 1663. Peu de temps finalement après la sauvage Guerre de Trente ans.

18:06 Publié dans Ailleurs, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : silvesterklaüse, urnäsch, puppenhausmuseum, gérard macé | |  Imprimer | | Pin it! |

12.12.2010

Dédé et Jeannot vont en bateau

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J’étais partie pour vous écrire une note bien savante mais à force de patauger dans la neige, j’ai les bronches qui me brûlent, la tête comme une chaudière et des courbatures partout.

Breton masqué.jpgPas l’idéal pour vous traduire le texte d’Eva di Stefano sur les relations de notre Dédé bien aimé et de notre Jeannot favori.dubuffet.jpg

Breton, Dubuffet e la nave della follia ainsi s’intitule cet article. 

Il figure dans les actes d’un colloque que je vous ai signalé en son temps (Giovanni Bosco a Gibellina, le 7 mai 2009).

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Une amie italienne vient de me faire parvenir ce bouquin de 223 pages qui constitue un précieux recueil d’essais sur des aspects négligés ou inédits de notre avant-garde nationale.

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Chemin faisant, cette promenade dans les environs du surr croise des pistes d’art brut. Celle de Robert Tatin, par exemple, par la grâce de Roberta Trapani : La Frênouse di Robert Tatin, La danza cosmica dell’architettura. Je ne traduis pas, c’est évident.

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Le titre de l’article d’Eva di Stefano fait allusion à La Nef des fous, cette fameuse satire médièvale de l’humaniste strasbourgeois Sebastian Brandt (1458-1521).

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Elle cite également un texte de Gérard Macé (paru sous ce titre dans Colportage III chez Gallimard en 2001) qu’un des mécaniciens de la machine Animula Vagula lui avait conseillé de mettre dans son moteur.

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L’italien, cela a beau paraître facile, le travail d’Eva va trop loin dans l’analyse pour que je puisse vous en rendre compte vraiment. J’ai beau ne douter de rien et m’attaquer bravement aux difficultés linguistiques, armée de mon google-traduction en corde de rappel, là je suis vaincue par l’influenza. L’avenir verra peut-être se lever les bonnes volontés traductrices. Aussi, je prends date.

04.11.2009

Un dernier départ pour Claude Lévi-Strauss

Dernière pensée de Claude Lévi-Strauss.

Samedi soir, je sortais du Colloque Gérard Macé à la Sorbonne.

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Je pensais déjà à ma note sur l'art topiaire au Japon.

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Je me suis arrêtée dans une librairie pour faire un bisou à ma copine Sophie de retour à son travail après son congé maternité. Sur ses étagères j'ai trouvé un petit livre qui m'a sauté dans les bras à cause de sa couverture orange. Européens et Japonais, il s'appelle. C'est écrit par un jésuite au 16e siècle.

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Cela traite des différences entre les Européens et les Nippons dans toutes les petites choses de la vie.

Style : «Chez nous le riz brûlé au fond de la marmite est jeté aux chiens; au Japon, c'est un fruit de dessert (...)».

Et : «Là où s'achèvent les dernières pages de nos livres, commencent les leurs».

Encore : «Chez nous, les masques recouvrent jusqu'à la pointe de la barbe; ceux du Japon sont si petits qu'à celui qui joue le rôle d'une femme, on lui voit toute sa barbe».

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Ce n'est qu'une fois rentrée dans mon laboratoire animulien que je me suis rendu compte que le bouquin du jésuite portugalais était
préfacé par Claude Lévi-Strauss.

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Hommage anthume, je me suis dit, en apprenant sa disparition aujourd'hui.


Si les bébés ça vous dit, celui de Sophie se nomme Mathilde.

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00:49 Publié dans In memoriam, Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gérard macé, claude lévi-strauss, japon | |  Imprimer | | Pin it! |

31.03.2008

Du Bénin au Japon en passant par la Suisse

467373188.2.jpgC’est la course contre la montre. Je suis bombardée d’infos. Et l’heure d’été qui me sucre du temps que j’aurais pu mettre à disposition de mes lecteurs ! Mais c’est pas le moment de s’endormir.

Déjà se profile la soirée du mercredi 2 avril 2008 qui verra Gérard Macé signer son livre sur les peintures murales du Bénin de 18h30 à 21h30. 2068010954.jpgC’est rue Bichat au 11 dans le 75010, chez Synthèse Factory que ça se passe.

L’ouvrage qui s’intitule : Emblèmes et enseignes est publié par Les Editions La Pionnière. Il contient 18 photographies de Gérard Macé que je suis impatiente de voir parce que celle qui est reproduite sur l’invitation ne fait que piquer ma curiosité.

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Je ne sais pas grand chose de l’ouvrage mais je me suis laissée dire que l’écrivain-photographe y traite de l’évolution d’un art de cour à un art populaire.

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Gérard Macé qui aime le Japon -la preuve sa photo des jardins de Kyôto que j’emprunte au carton d’une expo de 2001 à la Galerie Camera Obscura- me fournit une transition commode vers la Soirée Japon de Lausanne.

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Tous nos amis suisses qui n’auront pu venir à Paris ce 2 avril pourront se consoler en allant, ce jour là, se faire une toile au lausannois Cinéma Bellevaux, route Aloys-Fauquez, 4. A 18h 45, s’il vous plaît. On y projettera le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa : Dodes’Kaden, film héroïque en son genre, par son travail sur la couleur et par sa réflexion sur la détresse humaine.

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L’insuccès de cette œuvre devenue un classique de la cinéphilie/cinéfolie faillit, à l’époque de sa sortie (1970), faire sombrer le réalisateur. Le personnage symbolique de ce film-culte dont l’action se passe dans un bidonville est un ado qui du soir au matin conduit un tram imaginaire en imitant le bruit des roues sur les rails : Do/Des/Ka/Den. Les histoires des autres personnages : fous, sages, exclus, rêveurs et/ou alcooliques sont traversées d’hallucinations qui ne peuvent qu’intéresser des amateurs d’art brut.

A cette magnifique locomotive de 2h 20 sont accrochés deux wagons documentaires de 16 et 12 minutes (Ph. Lespinasse et A. Alvarez, réalisateurs) consacrés à 2 créateurs japonais représentés dans l’actuelle expo Japon de La Collection de l’Art Brut : Hidenori Motooka, fasciné lui aussi par les trains et Yuji Tsuji, un passionné des vues urbaines et aériennes.

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00:05 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard macé | |  Imprimer | | Pin it! |