04.11.2009
Un dernier départ pour Claude Lévi-Strauss
Dernière pensée de Claude Lévi-Strauss.
Samedi soir, je sortais du Colloque Gérard Macé à la Sorbonne.
Je pensais déjà à ma note sur l'art topiaire au Japon.
Je me suis arrêtée dans une librairie pour faire un bisou à ma copine Sophie de retour à son travail après son congé maternité. Sur ses étagères j'ai trouvé un petit livre qui m'a sauté dans les bras à cause de sa couverture orange. Européens et Japonais, il s'appelle. C'est écrit par un jésuite au 16e siècle.
Cela traite des différences entre les Européens et les Nippons dans toutes les petites choses de la vie.
Style : «Chez nous le riz brûlé au fond de la marmite est jeté aux chiens; au Japon, c'est un fruit de dessert (...)».
Et : «Là où s'achèvent les dernières pages de nos livres, commencent les leurs».
Encore : «Chez nous, les masques recouvrent jusqu'à la pointe de la barbe; ceux du Japon sont si petits qu'à celui qui joue le rôle d'une femme, on lui voit toute sa barbe».
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Ce n'est qu'une fois rentrée dans mon laboratoire animulien que je me suis rendu compte que le bouquin du jésuite portugalais était préfacé par Claude Lévi-Strauss.
Hommage anthume, je me suis dit, en apprenant sa disparition aujourd'hui.
Si les bébés ça vous dit, celui de Sophie se nomme Mathilde.
00:49 Publié dans In memoriam, Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gérard macé, claude lévi-strauss, japon | | Imprimer | | |
02.11.2009
Art topiaire du bord des routes au Japon
Puisque je suis dans les monstres, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer celui-là qui nous vient du Japon. Tant pis, s'il y a chez vous un petit chaperon rouge qui sommeille! Ce lupus impudicus est peut-être un cousin des Yokaï, ces fantômes dont je vous ai déjà touché deux mots le 7 janvier 2006 dans ma note Scalpa=Baneux. Plus vraisemblablement, on pourrait l'apparenter aux kami des routes, ces dieux phalliques des sentiers et des carrefours japonais.
Il est probable cependant qu'il sort tout armé (si je peux m'exprimer ainsi) de l'imagination de son jardinier-paysagiste, en compagnie de beaucoup d'autres de ses congénères du genre ours et oiseaux.
Ces chefs d'œuvre d'art topiaire ne figurent pas dans les guides. Ils ont été repérés par une Animulienne, en voyage organisé du côté du Mont Aso, «le plus vaste des volcans du Japon», selon Wiki, dans l'île de Kyüshü.
Malheureusement le mini-car faisait seulement une pause pipi. Elle n'a eu que le temps de prendre quelques photos et comme ça arrive souvent dans ces cas là, elle a oublié de noter l'endroit exact.
Tout ce dont elle se souvient c'est que c'était sur la route entre Kumamoto et Fukuoka près d'un lieu de thermalisme. Elle n'a plus l'interprète sous la main pour nous préciser.
Moi, ça m'a frappée tout de suite cette scénographie de buis taillés (enfin d'arbustes du genre buis) qui joue avec les nuages ou avec la brume.
Le nombre de sujets, la disposition foisonnante m'ont fait penser à l'œuvre du vendéen Joseph Marmin que Gaston Chaissac avait indiquée au photographe Gilles Ehrmann qui l'a glissée dans Les Inspirés et leurs demeures, son fameux album de 1962.
Comme celles de Marmin, les créations du Japonais, dont je n'ai pas été fichu de trouver le nom, n'ont que peu de choses à voir avec les réalisations ordinaires de ce genre. Au Japon comme en France, une tradition d'art topiaire existe qui donne généralement le jour à des sculptures végétales beaucoup moins impressionnantes pour ne pas dire carrément gnan-gnan.
En gratouillant le net comme une malade, j'ai découvert d'autres images des statues vertes de cet inspiré du bord des routes japonaises et même peut-être sa bobine, ou celle de son fils qui continuerait l'activité paternelle.
A ce que j'ai compris, avec le peu d'anglais glané sur des sites de voyageurs et le peu de japonais que j'ai pu cahin caha traduire, les arbustes seraient taillés en dehors du site et replantés ensuite autour d'un cratère, non loin d'un élevage de daims.
S'il y un franco-japonais dans la salle qu'il n'hésite pas à nous en dire plus.
00:15 Publié dans Ailleurs, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art topiaire, japon, mont aso, joseph marmin, gilles ehrmann | | Imprimer | | |