16.06.2007
A l'envers et à l'endroit
Quels bastons, mes Animulions! Une fois de plus le débat était chez Animula et pas ailleurs. Aucun barbecue d’été n’était programmé sur mon blogounet mais grosse montée de potes quand même. Je ne sais si le mérite en revient à messieurs Ernst et Neter ou aux gesticulations d’anguille auxquelles votre petite âme errante a dû se livrer pour se soustraire au harcèlement soit-disant subtil d’un canif bien trempé quoiqu’un peu jeunet. Toujours est-il que vous avez fait exploser l’audimat et je vous en remercie. Cela valait bien 2 ou 3 nuits blanches et tant pis si on se croirait dans la Famille Adams avec mes poches sous les yeux.
Enfin tout ça c’est bien beau mais ma «mission» consiste pas à enculer les mouches («Ani, tu d’viens vulgaire») en compagnie d’un second (puis d’un troisième) couteau mal luné. On en oublierait presque les choses importantes et celles-ci, comme les perches, viennent du Léman. De Lausanne pour ne pas la nommer. C’est à l’Envers et à l’Endroit que cette Mecque de l’Art brut consacre son exposition d’été. L’Envers et l’Endroit ne désigne pas seulement les deux versants de l’existence, elle fait référence aux travaux d’aiguille puisque cette expo regroupe jusqu’au 27 janvier 2008 (l’été se prolonge en Suisse) les œuvres d’une trentaine de créateurs issus de 13 pays situés dans 4 continents (ne manque que l’Océanie).
La figure de proue en est la robe de mariée de Marguerite Sirvins, réalisée au crochet dans un établissement psy, à partir des fils tirés de ses draps. L’impeccable carton d’invitation dépliant évoque à ce propos un «Jour de noces improbable». Son texte semble le résultat d’un compromis, comme si il était écrit d’une main qui dit juste : «Les auteurs d’Art Brut, quant à eux, gagnent le large, tissent toiles et réseaux pour atteindre des territoires oniriques et mentaux vertigineux» et d’une autre main moins inspirée quand elle évoque -sur le modèle de la névrose alors qu’on nage dans la psychose- le dévidement des «fantasmes» pendant la cousette.
Si l’art brut n’est que révélateur à fantasmes ou à «rêveries», je m’explique mieux que le dossier de presse de cette expo ne craigne pas de coller le mot «artistes» à côté de celui de Collection de l’Art Brut.
La prochaine fois, je suggère à ses rédacteurs, de se fondre enfin dans la respectabilité du mainstream et de se débarrasser un fois pour toutes du concept forgé par tonton Dubuffet.
Comme il est des couteaux sans lame auquel il manque le manche, il est des coupures que s’emploient absurdemment à refermer ceux-là même qui les avaient ouvertes.
12:30 Publié dans De vous zamoi, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, Marguerite Sirvins, Jeanne Tripier, Collection de l'Art Brut | | Imprimer | | |
13.12.2005
Le triomphe d'un choqué
Alors, pour son seul plaisir et celui de quelques uns et unes j’espère, je me suis décarcassée pour dénicher la citation de Jeanne Tripier extraite du premier livre de Gérard Macé et un poème d’Edmund Mach, le type de Gugging édité par Harpo &.
Les voici l’un après l’autre :
« Dis-moi donc quelle est la production de Zèbre antique. – Il est fait du pur destin anatomique. C’est un joli cheval zébré, et qui ressent parfois sa femelle, sans qu’ils soient rapprochés l’un de l’autre. Mais en réalité cet animal est constitué de manière à ressentir ce qui se passe au loin, dans les régions polaires. Il s’habitue mal aux scènes scandaleuses des Terriens » Jeanne Tripier la Planétaire.
dans les usines et travaillent
parfois ils vivent désespérement
des brioches qu’ils mangent eux-mêmes.
Ils sont parfois un peu justes
car les inutiles
prédominent
Par diverses déterminations
ils attendent le devoir,
devoir sur devoir.
00:15 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jeanne tripier, edmund mach, art brut | | Imprimer | | |