16.09.2013
Les oliviers du Paradis
Pas d’oliviers chez M. Truc? J’ai voulu vérifier subito presto si cette inquiétude, manifestée récemment par Martine dans son commentaire tout gorgé de succulents souvenirs d’enfance, était fondée.
Je suis donc aller tourner autour de ce Paradis qui a perdu sa première lettre mais qui est toujours si charmant quand même.
Et bien, tenez vous bien. Non seulement des oliviers il y en a sous le soleil radieux du jardin de Léopold Truc mais j’ai aperçu dans mon zoom un bébé cerisier et un pitchot de pêcher avec un mini fruit dessus.
Un peu comme si Monsieur Truc s’était octroyé de longues vacances et qu’il était revenu s’occuper en catimini de son domaine.
Un petit tour et puis s’en va, j’ai cliché de loin quelques pierres d’élection de Léopold Truc.
Caroline Sury qui les avait remarquées lors d’un précédent et bref passage me les avait chaudement recommandées. Preuve du regain d’intérêt à propos de l’œuvre trucienne, cette émérite graphiste marseillaise a pondu de mémoire et sur la base des portraits du créateur, vus sur Animula Vagula dans ma note du 14 juillet 2012 (Léopold Truc, un paradis non truqué), un souvenir de visite réelle et imaginaire en forme de bd.
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14.07.2012
Léopold Truc, un paradis non truqué
Le Luberon, «ce taureau qui fait la sieste au pied de son berger le Ventoux» (dixit Yvan Audouard), je suis allée le prendre par les cornes.
Après le marché paysan de Coustellet dont je vous recommande les bigarreaux Napoléon, je suis montée chez monsieur Truc, le créateur d’un jardin conçu à grand renfort de ciment, de mosaïques et de tessons de poterie.
© Ani (2012)
Pour le seul agrément des chanceux qui le trouvent sur un chemin caillouteux réfractaire aux bagnoles. Ni visites guidées, ni spectacles, ni concerts chez monsieur Truc. Ni conférenciers post-millénaristes non plus. Rien que les cigales.
© Mon daddy (1989)
Aucun ministre de la culture en campagne électorale n’est jamais venu sur son terrain. Terrain oublié à l’écart d’un village escarpé qui sent bon le cèdre. Tout au plus Pierre Bonte l’a-t-il jadis interwievé pour FR3. Léopold Truc ne bâtissait pas des cathédrales.
© Ani (2012)
Le Paradis, il y était déjà puisque c'est comme ça qu'il appelait son espace ludique, cette pure excentricité qu'il avait su en douceur faire accepter à son paysage provençal et à ses contemporains.
© Mon daddy (1989)
© Ani (2012)
Un Paradis où ne flotte aucun relent de bondieuserie plus ou moins fumeuse mais le parfum d’un tranquille bonheur créatif.
© Ani (2012)
A son isolement naturel, le Paradis de monsieur Truc doit encore aujourd’hui d’être présentable à des Animuliens qui ne détestent pas le travail du temps sur la floraison brute.
© Mon daddy (1989)
© Ani (2012)
Tout au plus a-t-il perdu des couleurs ce Paradis. Tout au plus est-il un peu mangé par le lierre.
© Ani (2012)
Même s’il a viré au pain d’épice trop cuit , il a grosso modo conservé son allure ordonnée en pente douce et ses 6 allées de circulation parallèles. La borie de pierres sèches décorée
© Ani (2012)
© Mon daddy (1989)
le «bordj» pour la chasse,
© Ani (2012)
© Mon daddy (1989)
la chapelle grande comme une cabine d’essayage,
© Mon daddy (1989)
© Ani (2012)
la tour au sommet de laquelle Léopold Truc aimait faire grimper les visiteurs, sont toujours là.
On le doit à la famille de monsieu Truc qui veille toujours sur ce patrimoine d’un genre particulier.
© Ani (2012)
La fontaine est muette mais son auteur, de son vivant, ne la mettait guère en route, l’eau de la commune étant «plus chère que le pinard» selon lui.
© Mon daddy (1989)
De son tombeau-mémorial qui voisine sans complexe avec des toilettes en forme de guérite, monsieur Truc disait malicieusement : «quand ça sera fermé, vous saurez pas si j’y suis ou si j’y suis pas».
© Ani (2012)
© Ani (2012)
© Mon daddy (1989)
Un homme a vécu là, c’est à dire qu’il s’y est diverti au plus noble sens du terme. Sans qu’il soit nécessaire pour autant d’évoquer je ne sais quel «sacré» devant lequel il faudrait s’agenouiller, il a marqué de sa présence cette parcelle.
© Mon daddy (1989)
Du moins c’est ce que j’ai ressenti. Du moins c’est ce que m’a dit mon daddy qui, le veinard, a croisé Léopold Truc en 1989, trois ans avant que celui-ci ne disparaisse.
© Mon daddy (1989)
J’ai fait des pieds et des mains pour que mon daddy retrouve dans ses tiroirs les photos de vacances qu’il avait prises alors. Parce qu’il est toujours bon de comparer.
© Mon daddy (1989)
© Ani (2012)
Parce qu’il est toujours bon de témoigner. Parce qu’il est légitime de documenter même si avec l’art brut ou avec ce type de «truc» populaire et superbement individuel, on ne puisse qu’être incomplètement satisfaits.
© Ani (2012)
23:55 Publié dans art brut, Jadis et naguère, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art brut, environnements bruts et spontanés, léopold truc | | Imprimer | | |