15.10.2013
Kiss-in avec Rabat pour les peintres d’Essaouira
Aujourd’hui le Maroc. La preuve qu’on se turlupine partout au sujet de l’art brut. Puisque la Galerie Fan-Doc de Rabat se pose la question par le truchement de son hommage aux peintres d’Essaouira : «art naïf, art brut?». Il n’y a pas si longtemps, on aurait tranché sans hésiter en faveur du premier label.
Lire l’article de Siham Jadraoui dans le n°3027 (10 octobre 2013) d’ALM. Il a le mérite de la clarté. Et celui d’entrer d’emblée dans le vif de la peinture. Sans l’écraser sous une tonne d’érudition inopportune, de témoignages empruntés aux visiteurs européens et de légendes plus ou moins vérifiables sur la vie des créateurs.
Regraguia Benhila
Rien à ajouter donc. Sinon que cette exposition sur les «génies ordinaires» d’une ville au nom prédestiné (Essaouira, la bien dessinée) se tiendra au 14 de la rue Jbel Moussa jusqu’au 10 novembre 2013.
L’occasion d’un kiss-in avec la capitale du Maroc, amis touristes! Et d’une nouvelle rencontre avec votre royaume de la couleur et de l’esprit, amis marocains! A prolonger sur le blogue de votre petite âme errante : Animula Vagula, pour ainsi dire.
14:21 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut marocain, art naïf, regraguia benhila, galerie fan-doc, siham jadraoui, maroc, essaouira, rabat | | Imprimer | | |
11.03.2011
Le temps du Maroc
Merci, chers Animuliens, d’être restés fidèles à mon dernier post. Je sors victorieuse d’un baston avec mon petit mac adoré un peu réticent à se laisser coller la nouvelle version du renard de feu (firefox in inglische). Je vous passe les détails mais ce que j’en ai bavé pour installer Rosetta, rectifier les erreurs de Norton et ouvrir Microsoft au démon, c’est rien de le dire.
Pendant ce temps là, je regardais passer la concurrence qui me suçait la roue effrontément. C’est que le Maroc -sur la tête de mon daddy!- est à la mode depuis que j’en ai parlé. Du moins de ce certain côté de la blogosphère qui se flatte de subtilité à la pointe de l’arme blanche. Suivez mon regard… Vous voyez ce que je veux dire… Pas bien ? Ce n’est pas grave. Le sujet, j’en conviens, ne mérite pas un gramme de votre attention.
Sachez seulement qu’allant au plus pressé, on n’hésite pas, du côté de mon imitateur préféré, à dégainer le plus évident : les peintres d’Essaouira. Le plus ignare des cicerones de tour operator ne peut plus ignorer leur existence depuis que, dans le cadre du Temps du Maroc en France, grande manifestation culturelle maroco-française organisé en 1999, ils se sont baladés un peu partout dans notre pays.
A Strasbourg, à Barbizon (comme dit la chanson), à Bourges, La Rochelle, Lyon, Paris, Saint-Etienne et Pezenas, patrie de Bobby Lapointe. Edité par la Galerie d’Art Frédéric Damgaard à Essaouira (Avenue Oqba Ibn Nafiâa), il y a un beau catalogue qui présente 15 artistes dont Ali Maimoune que j’ai déjà évoqué le 20 mars 2010,
Boujemâa Lakhdar : «Magicien de la terre»,
Mohamed Tabal : «peintre de l’errance et de la transe»
Hamou Aït Tazarin
Said Ouarzaz : «L’immédiateté (sic) en peinture», Mostapha Assadeddine : «Surréalisme africain (re-sic)», Fatima Ettalbi
Photos Essaouira : Youssef Regragui
C’est une autre Fatima que mon « émule», évoqué plus haut, a sorti comme un joker. Il attribue au fameux pifomètre d’un de ses «correspondants» la révélation d’un «environnement» marocain qu’il qualifie un peu rapidement d’«étrange». Monsieur mon honorable « concurrent» devrait sortir un peu de son hexagone de temps à autre au lieu de chercher à profiter de mon audience.
M’est avis que son énigmatique informateur lui a refilé un tuyau crevé. Tout le petit monde vacancier qui visite les Gorges du Dadès sait que l’endroit le plus pittoresque se signale par les amusants mannequins (qui ont plus à voir avec une innocente démarche publicitaire qu’avec l’art brut) par lesquels Madame Fatima signale son petit commerce d’antiquités et de tissus.
On la voit ici en compagnie d’une de ces voyageuses avec lesquelles elle ne répugne pas à se faire photographier. Comme beaucoup de touristes, lecteurs de guides, je l’ai rencontrée en 2004. Il faut vraiment mal connaître les Berbères ou appartenir à la catégorie des ethnocentristes indécrottables pour s’imaginer qu’elle puisse être la «tenancière» d’un «bistrot».
Rendez-lui visite. Avant toute chose, elle vous offrira (peut-être) un morceau d’excellent pain trempé dans l’huile d’argan. Noblement. Le mari de Fatima serait l’auteur de la petite kasbah, sans doute la réalisation la plus intéressante de ce parterre en bord de précipice.
23:55 Publié dans Ailleurs, art brut, art naïf, De vous zamoi, Glanures, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : essaouira, maroc, gorges du dadès, art brut marocain, boujemâa lakhdar, mohamed tabal, hamou aït tazarin, fatima ettalbi | | Imprimer | | |
26.02.2011
Faune brute et Figures populaires à Casablanca
Au Maroc, cela bouge aussi du côté qui nous intéresse. Il était une fois un grand peintre abstrait qui s’appelle Labied Miloud. Ce peintre, autodidacte à l’origine, a quitté ce monde en 2009. Il avait conservé pieusement par devers lui 42 peintures de Radia Bent Lhoucine (1912-1994) qui n’était autre que sa maman.
Labied Miloud avait fréquenté les ateliers d’art plastique que Jacqueline Brodskis, une Française arrivée au Maroc en 1912, avait créés dans ce pays dont elle était tombée amoureuse au point d’y rester vivre. C’est Jacqueline Brodskis, cette «accoucheuse de talents» qui avait découvert celui de Radia Bent Lhoucine en 1961.
Moins connu que Chaïbia et Fatema Hassan (voir ma chronique du 3 nov. 2006), elle n’en est pas moins une grande figure de la peinture féminine marocaine d’origine populaire. Sa grande année fut l’année 1963 où elle exposa à la Galerie Charpentier à Paris dans une manifestation sur Deux mille ans d’art au Maroc et à Lausanne pour une expo individuelle.
Les 42 peintures étaient demeurées au secret depuis 35 ans car Radia Bent Lhoucine, dont l’activité picturale court sur 20 ans, s’est arrêté de peindre à la fin des années 70. Elles sortent au grand jourle temps d’une exposition à Casablanca jusqu’au 10 mars 2011.
Messieurs, mesdames mes lecteurs marocains, il ne faut pas tarder et vous aussi les touristes en vacances dans le royaume! C’est à la Galerie 38. L’adresse est : 38, route d’Azemmour à Aïn Diab. Elle s’intitule Faune brute et Figures populaires.
21:07 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : radia bent lhoucine, art brut, maroc, casablanca, labied miloud, jacqueline brodskis | | Imprimer | | |