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14.06.2009

Dérive à Auberive

invit auberive recto.jpgDans l'abbaye d'Auberive a éclos un Centre d'Art Contemporain. Jusqu'à l'automne, il couvera sous sa grande aile un «œuf sauvage» pondu jadis par le créateur de la revue du même nom. Occasion pour Claude Roffat de se faire l'historiographe de ses propres entreprises dans un ouvrage qui présente un bilan, globalement positif si on en croit l'intéressé.

Ce livre très personnel accompagne une exposition d'envergure, d'abord par la taille.

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50 (et des) créateurs et artistes, même enrôlés sous l'unique bannière d'1 «parcours singulier», ça ne se refuse pas. Surtout si, parmi cette ample sélection, figurent ceux qui, entre 1991 et 1994 (ça nous rajeunit pas !) firent la couverture de l'O.S. : Yolande Fièvre, Anselme Boix-Vives, Gilbert Pastor, Pierre Bettencourt, Joseph Crépin, Gaston Chaissac, Michel Macréau, Aloïse.

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Que des petits chouchous d'Animula. Aussi, quand mon service de renseignements m'a recommandé La Croix de la Haute-Marne du 12 juin 2009 (N°8408), non pour son article sur Le Centre ville sous vidéosurveillance (on est chouchouté à Chaumont) mais pour sa dernière page qui présente l'expo auberivellienne, j'ai sauté dans ma 207.
Et en avant l'autoroute de l'Est.
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«Attention, ça va chauffer» annonçait la météo. Et ça chauffa sur la Haute-Marne. Heureux qu'à Auberive, il y a de l'eau, un moulin et une auberge où la joue de boeuf est super bonne.
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Dans un petit vallon qui mousse de rayons, je me suis trouvée nez à nez avec André Theuriet. Je le croyais civraisien, ayant lu son roman Le Fils Maugars dans mes dérives poitevines.
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mouton auberive.JPGIl est d'ici aussi. «Bon allez, je te quitte, André...».

C'était l'heure du vernissage et les visiteurs moutonnaient vers le spectacle.

L'Abbaye d'Auberive, c'est comme le palais du Prince Salina dans Le Guépard de Lucchino Visconti. Il y a tellement de salles qu'on a toujours peur d'en oublier.
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Des graffiti sur les murs se souviennent de la prison qui y fut.
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Difficile de rassembler autant de tempéraments artistiques dans un tel espace (sur 2 niveaux). Surtout qu'on ne discerne pas bien ce qui relève de la Collection permanente et de l'expo temporaire où l'on redécouvre par exemple des Simone le Carré-Galimard prêtés par la Fabuloserie.
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Il aurait été préférable de serrer le propos en restreignant volontairement le choix. Trop c'est trop, cela entraîne à des voisinages pas évidents (Louis Pons/Boix-Vives). On ne saurait mettre d'accord des pièces si différentes, qui par ailleurs sont loin d'être ici qualitativement homogènes. Dans ces conditions, je recommande de faire son menu soi-même. J'ai flashé pour ma part sur la pièce lambrissée avec les 3 Madge Gill et les 3 Aloïse prêtés par abcd qui a dû contribuer à leur accrochage.
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J'ai aimé la respiration offerte par les photographies de Clovis Prévost.
J'ai eu la bonne surprise d'un Armand Avril perché sur une haute cheminée.

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J'ai subi le choc des totems cuir et peaux, des faisceaux de pointes ligaturées de Patrice Cadiou, un excellent sculpteur-assembleur dont on voit trop peu le travail écorché-vif.

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16.01.2006

Produits d’entretiens

medium_produits_d_entretein.jpgUne fois que j’suis lancée, plus moyen de m’arrêter. Dans la foulée de ma réponse à Lorene, je suis tombée sur cet éloge de l’anonymat : «On touche du doigt ce paradoxe dans lequel j’ai toujours vécu : avoir une activité de montreur, peintre et écrivain, et être sournoisement satisfait de la torpiller. De là, à cultiver l’anonymat, qui ne permet pas de capitaliser sur un nom le bénéfice d’une œuvre, et vous amène à repartir chaque fois d’un pied léger (…). A vingt ans, j’étais déjà fasciné par l’attitude de Kierkegaard, ce retrait philosophique qui l’avait porté à n’écrire que sous pseudonymes. Ce que nous écrivons nous appartient si peu (…). Comment d’ailleurs , sans ridicule, signer ce que l’on a fait dans un monde comme celui-ci où la frontière reste bien mince entre la star, le chef d’Etat et l’assassin ?».
C’est Pierre Bettencourt qui parle.

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Sur sa presse à Saint-Maurice-d’Etelan, il a imprimé au petit poil Henri Michaux, Malcom de Chazal, Antonin Artaud, Jean Dubuffet avant de se plonger dans l’art à partir de 1954 et de donner naissance à ces dieux barbares, ces reliefs de mastic assemblant graines et coquilles collectionnés par Daniel Cordier.
Je pompe cette citation dans les Produits d’entretiens (Finitude, oct. 2005), un recueil d’articles de l’éditeur et critique Raphaël Sorin qui tente parfois d’en placer une dans l’émission Postface (l’actualité littéraire) sur I>TELE quand le sécateur du frénétique Laurent Seksik, obsédé du taux d’audience et meneur de jeu, le lui permet.

00:05 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre bettencourt | |  Imprimer | | Pin it! |