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23.02.2010

Ancienne collection Jacovsky sur catalogue

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La collec de Jakovsky, nom d'une pipe, c'était kékchose! Il collectionnait pas seulement les pipes, l'Anatole, et les toiles naïves à en bourrer tous ses appartements. Il s'entourait de beaucoup de livres dont on voit passer certains de ci de là au fil des catalogues.
Après-demain, mercredi, le 24 de février, un joli choix de ceux-ci (et d'autres documents jakovskyens) défileront chez Pierre Cardin, Rémy Le Fur et associés, sous l'enseigne d'AuctionArt, dans une vente publique à Drouot-Richelieu.

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Les repros ont de quoi mettre l'eau à la bouche. Je flashe pour mon compte sur un recueil de poèmes mi figue espagnole, mi raisin français, enluminé tout autour de la typo par Miguel Hernandez, un des géants de l'art brut du début. Coplas de la peine et de l'amour que ça s'appelle. La déco de M.H. n'est pas sans faire penser -c'est drôle- à des illustrations de Joan Miró.

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Je louche aussi sur le super manuscrit d'André Breton, signé et fort raturé (indice d'un premier jet), relatif à Joseph Crépin. Et naturellement sur une photo représentant ce peintre, prise vers 1950 par Anatole Jakovsky.

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Claude Oterello, le monsieur qui expertise, peut pas tout décortiquer, tellement certains lots de la vente sont copieux. Dans l'un d'eux, il y a une photo de Jean Dubuffet avec des cheveux.

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On y trouve aussi des lettres de celui-ci dont une de 1964 où il informe Jaco que les œuvres de Camille Renault lui paraissent «relever davantage de l'art naïf que de l'art brut». saignant, non? Autre chose qui mérite l'achat de ce numéro 179 du catalogue, une liste dactylographiée donnant la liste des «ouvrages concernant les écrits des aliénés et que possède Paul Eluard» avec l'indication précieuse : «vendredi 18 mai 1945». Nettement avant le fameux voyage en Suisse de juillet 1945 qui passe trop souvent pour le début des recherches de Dubuffet en matière d'art brut. Dans le même ensemble, une lettre préconisant de demander à Nush Eluard d'écrire «au médecin-chef pour qu'il envoie une note sur le sculpteur en question». Il y a gros à parier qu'il s'agit bien sûr d'Auguste Forestier.

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Pour terminer, je vous dirai que j'ai aimé le café que Maître le Fur offre courtoisement aux visiteurs et visiteuses de l'expo préalable à la vente. Et le slogan de la bande annonce imprimée du n°163 (Prospectus aux amateurs de tout genre de Dubuffet) soigneusement conservée par Jakovsky, il est pas mal non plus :

....Contre le roi, pour la bergère....

14.06.2009

Dérive à Auberive

invit auberive recto.jpgDans l'abbaye d'Auberive a éclos un Centre d'Art Contemporain. Jusqu'à l'automne, il couvera sous sa grande aile un «œuf sauvage» pondu jadis par le créateur de la revue du même nom. Occasion pour Claude Roffat de se faire l'historiographe de ses propres entreprises dans un ouvrage qui présente un bilan, globalement positif si on en croit l'intéressé.

Ce livre très personnel accompagne une exposition d'envergure, d'abord par la taille.

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50 (et des) créateurs et artistes, même enrôlés sous l'unique bannière d'1 «parcours singulier», ça ne se refuse pas. Surtout si, parmi cette ample sélection, figurent ceux qui, entre 1991 et 1994 (ça nous rajeunit pas !) firent la couverture de l'O.S. : Yolande Fièvre, Anselme Boix-Vives, Gilbert Pastor, Pierre Bettencourt, Joseph Crépin, Gaston Chaissac, Michel Macréau, Aloïse.

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Que des petits chouchous d'Animula. Aussi, quand mon service de renseignements m'a recommandé La Croix de la Haute-Marne du 12 juin 2009 (N°8408), non pour son article sur Le Centre ville sous vidéosurveillance (on est chouchouté à Chaumont) mais pour sa dernière page qui présente l'expo auberivellienne, j'ai sauté dans ma 207.
Et en avant l'autoroute de l'Est.
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«Attention, ça va chauffer» annonçait la météo. Et ça chauffa sur la Haute-Marne. Heureux qu'à Auberive, il y a de l'eau, un moulin et une auberge où la joue de boeuf est super bonne.
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Dans un petit vallon qui mousse de rayons, je me suis trouvée nez à nez avec André Theuriet. Je le croyais civraisien, ayant lu son roman Le Fils Maugars dans mes dérives poitevines.
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mouton auberive.JPGIl est d'ici aussi. «Bon allez, je te quitte, André...».

C'était l'heure du vernissage et les visiteurs moutonnaient vers le spectacle.

L'Abbaye d'Auberive, c'est comme le palais du Prince Salina dans Le Guépard de Lucchino Visconti. Il y a tellement de salles qu'on a toujours peur d'en oublier.
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Des graffiti sur les murs se souviennent de la prison qui y fut.
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Difficile de rassembler autant de tempéraments artistiques dans un tel espace (sur 2 niveaux). Surtout qu'on ne discerne pas bien ce qui relève de la Collection permanente et de l'expo temporaire où l'on redécouvre par exemple des Simone le Carré-Galimard prêtés par la Fabuloserie.
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Il aurait été préférable de serrer le propos en restreignant volontairement le choix. Trop c'est trop, cela entraîne à des voisinages pas évidents (Louis Pons/Boix-Vives). On ne saurait mettre d'accord des pièces si différentes, qui par ailleurs sont loin d'être ici qualitativement homogènes. Dans ces conditions, je recommande de faire son menu soi-même. J'ai flashé pour ma part sur la pièce lambrissée avec les 3 Madge Gill et les 3 Aloïse prêtés par abcd qui a dû contribuer à leur accrochage.
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J'ai aimé la respiration offerte par les photographies de Clovis Prévost.
J'ai eu la bonne surprise d'un Armand Avril perché sur une haute cheminée.

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J'ai subi le choc des totems cuir et peaux, des faisceaux de pointes ligaturées de Patrice Cadiou, un excellent sculpteur-assembleur dont on voit trop peu le travail écorché-vif.

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