Rechercher : plancher de jeannot
Art psychopathologique : 60 ans après ?
«Le 24e numéro de la revue area questionne la notion de la folie dans l’art, en s’intéressant à ce que la folie permet d’apprendre sur l’art» (pré-sommaire). Area n’est pas seulement une revue, c’est aussi une galerie située près des Grands Boulevards dans le cœur historique de Paris.
A l’occasion de la sortie de ce numéro important, cette galerie s’associe avec le Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne pour une exposition intitulée 60 ans après?
Cette exposition se présente comme la «Reconstitution de l’Exposition internationale d’art psychopathologique de 1950». Concernant l’exposition de 1950, on peut lire l’ouvrage de Robert Volmat paru en 1955 : L’Art psychopathologique.
André Breton avait conservé un exemplaire de ce livre dans sa bibliothèque.
C’est tout dire.
Rendez-vous au vernissage d’area jeudi 31 mars 2011 à 19 h.
"Il numero 24 della rivista area esplora il concetto di follia nell'arte, concentrandosi su cio' che la follia permette di imparare sull'arte" (pre-sommario).
Area non è solo una rivista, ma anche una galleria poco distante dai Grands Boulevards, nel cuore storico di Parigi.
Approfittando della pubblicazione di questo numero importante, la galleria ha organizzato con il concorso del Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne una mostra intitolata 60 ans après ? (60 anni dopo ?) che tende a essere la ricostituzione della Mostra internazionale d'arte psicopatologica del 1950.
Sull'evento del 1950, si puo' leggere il libro di Robert Volmat edito nel 1955 : L'Art psychopathologique (L'Arte psicopatologica), di cui André Breton -fatto sintomatico- aveva conservato una copia nella sua biblioteca.
Appuntamento al vernissage di area, dunque, il 31 marzo 2011 alle ore 19.
Traduction Michel Scognamillo
"The 24th issue of the journal area questions the concept of madness in art, focusing on what madness can learn about art" (pre-summary).
Area is not just a magazine, it's a gallery near the Grands Boulevards, in the heart of historic Paris.
To mark the release of this important issue, this gallery is associated with the Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne for an exhibition entitled 60 ans après ? (60years later?). This exhibition presents itself as the "Reconstruction of the International Exhibition psychopathological Art at Sainte-Anne Hospital in 1950"
For exposure of 1950, read the book by Robert Volmat published in 1955 : L'Art psychopathologique (The psychopathological Art). André Breton had retained a copy of this book in his library. That says it all.
Rendezvous at the opening of area Thursday, March 31, 2011 to 7 pm.
Traduction gouguelissimo
27.03.2011 | Lien permanent | Commentaires (3)
Laduz ou la clef des songes
Avis à la population animulienne avide de plan détente aux trémolos des p’tits oiseaux!
Si vous cherchez un point de chute à la campagne pour le ouikène ou une thébaïde pour une retraite studieuse, afin de rédiger votre mémoire qui n’avance pas sur Paris, allez faire de beaux rêves au Musée de Laduz.
On dit «Ladu» et c’est dans l’Yonne. Vous le savez bien car c’est pas la première fois que je vous cause de cet adorable musée rural des arts populaires. Des arts et pas des «traditions» car la maison n’est pas confite dans le folklore.
Si Raymond et Jacqueline Humbert ont passé plus de 30 ans à rassembler les milliers de témoignages des activités, des rêves et du sens esthétique des gens d’autrefois, c’est pour que ça serve à ceux d’aujourd’hui qui ne sont pas tous des bourriques.
La preuve, Jacqueline Humbert vient de prêter des objets de sa collection aux Morceaux exquis, une expo que je vous ai signalée pas plus tard qu’au début du mois de juin, petits veinards que vous êtes. Raymond Humbert n’est plus de ce monde mais sa présence bienfaisante plane toujours sur le beau jardin du musée où il aimait peindre et où les arbres, quand ils poussent de travers, reçoivent le secours de tuteurs et d’attelles comme on le fait au Japon.
Dans une salle à part meublée de stalles du 18e siècle, rescapées de l’autodafé où elles étaient destinées par leur église, une exposition des peintures sur papier de Raymond Humbert est organisée par son épouse du 26 juin au 18 septembre 2011. Le vernissage de cette exposition intitulée Paysages est prévue pour samedi, le 25 juin 2011 à partir de 18 h à Laduz.
Une occasion rêvée de vous offrir une nuit au musée, du moins dans sa chambre d’hôtes. Car, vraiment, je vous assure, ce n’est pas «foutage de gueule» de ma part, on peut maintenant dormir dans cette maison enchanteresse.
Dans une aile adjacente, deux pièces à l’étage, superbement poutrées,
un petit escalier avec une rampe en forme de harpe en fer forgé vous attendent.
Et, jouxtant l’entrée du musée proprement dit,
une petite cuisine avec des carreaux bleus et des confitures.
L’Usage du monde de Nicolas Bouvier sur une table
Un tableau en laine de Marie-Rose Lortet accroché dans la bibliothèque.
Un coffre paysan à décor gravé, des galoches à châtaignes sur une armoire
quelques beaux objets ou ustensiles populaires fixés au mur ou suspendus.
Et un p’tit déj bio au soleil le dimanche matin car il y en aura.
Avouez qu’il y a pire!
24.06.2011 | Lien permanent
L’appel du 18 juin à la Fabu
18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.
Non seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin.
Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.
Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.
Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.
Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.
Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).
On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.
Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.
Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.
Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.
Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta
l’épouvantail du tunnel
la vache de Landreau
Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!
On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.
Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.
Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard
on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .
Pour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.
La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.
Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!
21.06.2011 | Lien permanent | Commentaires (2)
Carlo et les convulsionnaires
C’est la saint-Médard. Retour des convulsionnaires. L’occasion idéale de sortir la dernière phrase de Nadja. Bon, elle a déjà beaucoup servi, d’accord. Mais elle fait toujours son petit effet. Surtout si on n’oublie pas de hurler au milieu quand on l’écrit : «La beauté sera C.............E ou ne sera pas».
Les convulsionnaires se réuniront deux fois ce mois-ci. Non sur la tombe du diacre Pâris mais dans cette Jérusalem céleste de l’art brut qu’est la Galerie Berst.
Jeudi 9 juin de 18 h à 21 h, à l’occasion du vernissage Carlo Zinelli
et le mardi 14 juin 2011 à 19h où l’on se convulsera d’aise en écoutant la conférence donnée par Daniela Rosi. «Si tu n’es pas crétin, regarde!» nous interpelle quelque part le flyer.
Tant pis pour ceux qui n’aiment pas se faire tutoyer.
08.06.2011 | Lien permanent
Les Hélvètes ont des Papous dans la tête
«La Suisse est une Papouasie à nos portes,
qu’on s’obstine à ignorer»
C’est Gérard Macé qui dit ça dans ses récentes Pensées simples parues chez Gallimard dont on célèbre le centenaire.
Et il a bien raison monsieur Macé. La preuve c’est l’exposition actuelle du Puppenhausmuseum de Bâle.
Jusqu’au 2 octobre 2011, elle vous donne l’occasion de vous pencher sur «une ancienne coutume toujours très vivante à Urnäsch», celle du Silvester-Klausen (le Vieux Saint-Sylvestre).
Car c’est pas parce qu’on sort en dos-nu et pantacourt dans la canicule printanière qu’il faut oublier le 31 décembre (ou le 13 janvier, suivant qu’on suit le calendrier grégorien ou julien). Urnäsch, c’est un joli p’tit bled du canton d’Appenzell Rhodes Extérieures (me demandez pas ce que sont les Rhodes Intérieures).
Mieux vaut cliquer là-dessus sur l’ami gougueule car si vous tapez «Silvester», notre moteur de recherche bien-aimé vous affiche d’autor la tronche de Rambo. A côté du Père Stallone, les Kläuse en jettent pourtant bien davantage!
Même s’ils fichent un peu moins les grelots maintenant que leurs chapeaux et supercalifragilisticexpiadélicieux costumes pêchent un peu –me semble-t-il– par un certain perfectionnisme.
Vous me direz que je m’éloigne de mon sujet mais j’ai toujours eu un faible pour les Kläuse depuis 2006 et l’Esprit de la forêt.
Sans doute parce que ces masques ne datent pas de l’hier du XIXe siècle (comme beaucoup de traditions populaires) mais parce qu’ils sont attestés depuis 1663. Peu de temps finalement après la sauvage Guerre de Trente ans.
07.05.2011 | Lien permanent
Morceaux exquis rue Récamier
Il s’en passe de belles dans le sixième! Chose vue carrefour Croix-Rouge, autrement dit place Michou-Lapin. Un petit canaillou n’a pas craint d’escalader le gros bourrin en bronze qui exhibe là ses phallocratiques avantages pour aller lui planter sur la tête un turlututu détourné de la circulation. Passant par là pour me rendre au déballage de livres place Saint-Sulpice, je n’ai pas pu empêcher mon chéri-que-j’ai d’immortaliser avec son kodak cette customisation sauvage.
Il faut disait Victor Hugo «mettre un bonnet rouge au dictionnaire». Il n’est pas mauvais non plus de mettre un chapeau de sorcière aux commandes de l’état qui s’imaginent qu’il suffit de fourrer un balai mécanique dans le derrière d’un poncif de la mythologie antique la plus machiste pour en faire un chef d’œuvre de l’art urbain contemporain.
Un peu plus loin, chez Rachida, c’est une autre chanson. La mairesse a de la chance puisque son arrondissement abrite la charmante sous-station de la rue Récamier, une confortable impasse qui prend des allures de chaise-longue en ces temps caniculaires. Il ne se fait plus d’électricité au numéro 6. La sous-stat est devenue l’Espace Fondation EDF.
S’y déroule en ce moment et jusqu’au 25 septembre 2011 une expo qui a l’avantage de faire sortir des caisses marseillaises où ils étaient enfermés quatre centaines d’objets provenant pour l’essentiel du défunt (snif, snif!) Musée des Arts et Traditions Populaires.
Si vous n’avez pas eu la chance de connaître cet établissement vénérable du temps où il crèchait dans le Bois de Boulogne, allez voir cette expo intitulée Morceaux exquis.
Bien que le joyeux mélange, choisi pour animer, autour du double thème du corps et des proverbes, les vitrines consacrées aux divers morceaux (nez, bouche, œil, ventre, peau, poils etc.), aurait sûrement fait bondir son fondateur Georges-Henri Rivière, mort en 1985.
L’année même où naquit le Centaure de César dont je vous causais plus haut! Si vous êtes comme les blés (fauchés), allez-y aussi. C’est gratuit. Et le catalogue coûte que 10 €.
C’est pas si fréquent pour une expo de qualité où vos moutards aimeront caresser les fesses d’une noix de coco et vous poser des questions embarrassantes sur la Fanny qui montre son postérieur sur une plaque émaillée ou sur Gina et ses trois lolos.
Coll. MuCEM, Paris/Marseill © Christophe Fouin
Je vous en fais pas des tonnes parce qu’il y a un dossier de presse. Impresssionnable comme je suis, j’ai été surtout conquise par une poupée d’envoûtement venue de Talence en Gironde en 1960. J’en fouette encore. Elle vaut à elle seule le déplacement.
Coll. MuCEM, Paris/Marseill © Christophe Fouin
Mais j’ai revu avec plaisir des objets sculptés par Xavier Parguet (ou Parguey?), dit Le Zouzou, sculpteur sur bois de Vuillafans dans le Doubs, jadis célébré dans le Fascicule 5 des Publications de l’Art brut.
Coll. MuCEM, Paris/Marseill © Christophe Fouin
J’ai regoûté aussi aux beautés candides des pierres sculptées par Fernand Duplan qu’on admirait autrefois au Petit Musée du Bizarre à Lavilledieu en Ardèche. Ce Fernand Duplan dont on sait peu de choses, si ce n’est ses dates (1899-1976) et son pays : Ruoms.
Coll. MuCEM, Paris/Marseill © Christophe Fouin
Après ça j’étais mûre pour une petite balade dans le square Roger Stéphane qui sent le jasmin et qui sait délicieusement se faire oublier à deux pas de la ronflante rue de Sèvres.
03.06.2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
Hongrie à la folie
Et tant que vous y êtes, avant de vous pointer à Villeneuve d’Ascq, faites donc un détour par la Hongrie, je veux dire par Bruxelles. Je vous avais déjà parlé l’année dernière en septembre des œuvres de la collection de l’hôpital psy de Pécs. Et bien voilà que pour la première fois, elles sont montrées hors de Hongrie. Où ? Mais au musée d’Art & Marges, naturellement.
H.Zs. (1943-ca 1970-1980)
J’emprunte au joli dépliant imprimé pour l’occasion une courte description que vous trouverez aussi en anglais et en français :
«De werken afkomstig uit de collectie van de psychiatrische instelling vans Pécs (Hongarije) worden voor het eerst tentoongesteld buiten Hongarije. Professor Camillo Reuter, de eerste directeur van de psychiatrische instelling, verzamelde tussen 1918 en 1945 meer dan 2000 tekeningen van schizofrene en manisch-depressieve patienten. De tentoonstelling is een pakkend overzicht van bijna een eeuw asielkunst uit Hongarije».
J. A. (1880-1946)
L’exposition d’Art & Marges a pour titre : Hongrie à la folie et pour sous-titre : Œuvres de la Collection Reuter de Pécs. Elle durera environ deux mois et se terminera le 5 juin 2011.
F. I. (1886.?-1932/1933)
05.04.2011 | Lien permanent
Area, folie et alentours
Jeudi soir c’était le lancement de la fusée Area 24. Votre petite âme errante était sur le pas de tir : la librairie L’Atelier, rue du Jourdain. Un nom idéal pour le baptême du numéro Art, folie et alentours auquel je souhaite une carrière d’enfer.
Pas mal de gens, attirés là par la photo du flyer invitatoire qui reprenait la couverture de cette livraison printanière d’une luxueuse -mais pas chichiteuse- publication dont je kiffe le programme : «l’art pense le monde».
I positively adore ce portrait d’une mamie souriante (Melina Riccio), coiffée d’une marotte dont les grelots sont des fleurs. Aux antipodes de cette caricature du schizo dangereux dont la propagande sécuritaire nous gave depuis 2007 en France!
Mais je m’énerve et pour me calmer, je me suis offert en zakouski le petit dernier de Jean-Pierre Verheggen : Poète bin qu’oui, poète bin qu’non?
D’où j’étais placée, j’avais un œil sur le chandail chiné d’Alin Avila, dirlo de la revue et modérator de la soirée et l’autre sur le profil d’Hélène Giannecchini, première main de son équipe sur ce chantier «de l’art et de l’Art brut».
Les art-thé-rapeuses étaient venues en force, les CrABichettes aussi. Parmi ces dernières, Pauline Goutain pétillait d’entrain. On la retrouvera le 31 mars au séminaire Art et folie à l’INHA. Un grand collectionneur fit une apparition mais les keums étaient minoritaires. Michel Nedjar heureusement était en verve. «Chacun détrônait la théorie qu’on avait sur l’art brut» dit-il en évoquant les créateurs successivement rencontrés par L’Aracine Canal historique.
Et j’ai applaudi ça. Bref, ça partait dans les tous les sens et on risquait de perdre de vue le fret embarqué dans la fusée sous diverses étiquettes : art à l’hosto, valeurs du brut, surréalisme, expos fondatrices, collections, perspectives lameuses, rôle de la Halle St-Pierre, jardins d’art brut, fanzines, marché etc.
Perdre de vue aussi la diversité de l’équipage de ladite fusée : scientifiques, psys, grosses têtes musclées sur le sujet, artistes et/ou créateurs parmi lesquels Oreste Fernando Nannetti, André Robillard, Charles AA Dellschau,
Richard Greaves, André Pailloux, Alain Ruault, Unica Zürn, Giovanni Bosco
Franchement c’est si riche que j’aurais pas aimé être à la place de Mr Avila ce soir-là. Mais c’est le genre de pilote aussi capable de recentrer un débat (quand il part en sucette) qu’il est habile à dompter une matière rédactionnelle emballée. Il n’a pas son pareil pour débusquer candidement la langue de bois. Aussi a-t-il obtenu, avec un plaisir visible, la substantifique moëlle des oratrices de la tribune : Céline Delavaux et Anne-Marie Dubois. Un tel regard, bienveillant mais pas complaisant, c’est fou comme le petit monde de l’art brut en avait besoin sans s’en rendre compte. Il lui fallait pour cela un témoin extérieur. C’est pourquoi le n°24 de la revue Area fera date.
Rassemblant des «voix autorisées» qui se crêpent parfois le chignon en famille, il aura un impact fédérateur. Il est lancé à un moment où le public cherche à faire le point sur «plein de territoires un peu compliqués» constituant l’espace brut. Un vade mecum sur papier lilas avec des dates et un lexique l’y aidera.
Pour le reste c’est la méthode Avila qui fait son office. Des contributions informées mais légères. Pas de casse-croûte. Sont privilégiés les entretiens qui laissent la parole aux acteurs.
Et des fois, c’est pas triste. Une interview inédite de Madeleine Lommel (Rouspéter dedans!) contient par exemple ce jugement vachard mais juste: «ce qui était la force de l’Art Brut c’était son intimisme. C’est devenu branché».
26.03.2011 | Lien permanent | Commentaires (4)
Ventes et brocantes printestivales
L’histoire retiendra que cette année, l’été des brocantes a suivi, sans temps mort dû à des printemps pouraves, l’hiver mauvais pour notre facture de gaz. L’histoire d’Animula bien sûr, sur laquelle se penchent –ou se pencheront bientôt– les chercheurs d’avenir. Tout ce bla-bla pour vous dire que votre petite âme errante s’est trouvée récompensée de s’être levée aux aurores puisqu’au déballage du boulevard Voltaire elle a trouvé pour moins de 10 thunes l’affiche du Monde d’Alphonse Chave
qu’elle s’est aussitôt fait taxer par son rapace de daddy adoré qui ne possèdait que le catalogue de cette expo historique (tout est «historique» chez moi en ce moment) à l’ELAC de Lyon.
Pour me consoler, je me suis replongée dans l’historique» et si printanier numéro d’Area 24 (Art, folie et alentours) qui fait sa petite part à Chave page 183. Et puis je me suis tournée avec mon petit sac à dos vers d’autres chineuses réjouissances à venir.
En cet été d’avril 2011, promesses de ventes publiques intéressantes dans votre panier! Deux exemples qui tutoient mon petit domaine de prédilection. Mercredi 20 avril 2011 à Drouot-Richelieu, Monsieur Maurice Imbert, éminent pataphysicologue et rené-drouinophile, sera l’expert des livres qui défileront dans la vente Kahn-Dumousset à la salle 6.
On est tout de suite alertés dans le catalogue par la présence du mot Art brut placé en vedette au fronton de certaines descriptions. Les numéros 5, 6, 7 sont particulièrement juteux. Ratez donc pas le début de la vente à 14 h. Pas de mal de choses proposées car ça passe en lots.
Parmi elles : Honneur aux valeurs sauvages, le catalogue de l’expo Cinq petits inventeurs de la peinture (1951) à la Librairie Marcel Evrard de LILLE (pour ceux qui ne pensent qu’à cette ville). Les catalogues Sculptures de Krizek, Miguel H (Hernandez) de L’art brut chez René Drouin. Et, plus coton à trouver, celui intitulé Les Statues de silex de Monsieur Juva qui ne fut même pas imprimé mais ronéo-bidouillé.
Pages 12 du catalogue de la vente K-D du 20 avril, les friqués trouveront encore le mythique Ler dla campane (Noël 1948) d’un Dubuffet alors fondu de la gravure sur boîte de camembert. Estimation : 4/5 mille tout de même!
Encore plus prometteur, la Gazette de l’Hôtel Drouot du 8 avril 2011 (n°14) nous en fait une pleine page à fond noir sur la prochaine vente de Martine Houze expert qui aura lieu le vendredi 6 mai 2011 à Drouot-Riche sous le marteau du maître Ferri. On nous promet des Curiosités et de l’Art populaire (dans cet ordre là). Et certaines des repros nous font déjà saliver : canne sculptée, fauteuil de sorcier (du moins j’imagine, mais on peut rêver, non?), tête en bois du genre marotte pour présenter les chapeaux.
Rien encore sur le site du commissaire-priseur mais allez donc sur celui de Martine Houze.
10.04.2011 | Lien permanent
10 pièces supplémentaires pour l’Art Brut
C’est pas parce qu’elle ne vous parle jamais du prix des loyers que votre petite âme errante se désintéresse de l’immobilier. De l’immobilier suisse surtout car autant que les Belges, j’aime les Helvètes. Ils ont une presse en ligne du tonnerre. Avec des rubriques «copinage» instructives et des titres percutants comme : Notables logés au prix du social. Sur le site de Le Matin.ch, allez voir par exemple l’article de Titus Plattner sur les apparts dont la ville de Lausanne est propriétaire et qu’elle loue pour pas cher. Il contient une info pour le petit bout de ma lorgnette.
On y apprend en effet qu’une conseillère municipale a «réussi à convaincre une dame seule de quitter l’appartement de 10 pièces qu’elle occupait avenue des Bergières, dans le bâtiment du Musée de l’Art Brut». Merci madame. On se réjouit de l’aisance ainsi donnée à cette Collection historique. Dix pièces pour l’art brut, c’est pas du luxe! C’est l’occasion de nous sortir quelques merveilles des réserves.
En attendant si une solitaire de Neuilly, de Passy ou à la rigueur d’Auteuil, souhaitait mettre son logement de 250 mètres carrés à la disposition de l’incontournable blogue Animula Vagula pour y caser son matos, ses 70 paires de chaussures et ses archives de jour en jour plus monstrueuses, je ne dirais pas non.
P.S. 1000 excuses au demi-millier d’Animuliens orphelins qui ont cherché à rejoindre ma base dimanche sans succès. Notre plate-forme vénérée subissait alors l’assaut de méchants pirates et nos vaillants administrateurs avaient les mains dans le cambouis.
15.02.2011 | Lien permanent | Commentaires (2)