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Les coquilles du rêve : Pierre et Yvette Darcel

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Si je vous dis : «Mon rêve», c'est à celui de Pierre et Yvette Darcel que je pense, pas au mien. Au cœur d'une Bretagne, toujours belle et mystérieuse comme une toile de Paul Gauguin, ces deux vaillants septuagénaires se consacrent à la création artistique avec l'entrain et la patience dont ils faisaient naguère preuve pour élever leurs 700 porcs.

Toutes leurs forces vont aujourd'hui à la beauté qu'ils se sont mis spontanément à produire dans leur coin de campagne, déjà super joli au printemps avec la réserve d'or de ses ajoncs.

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«On est pas mal connus », dit madame Darcel. Pas étonnant que les voitures et parfois même un car d'Italiens dont la commune est jumelée avec la leur s'arrêtent pour photographier leur parterre agrémenté de groupes de statues en ciment armé décorées avec des coquillages.
«Y'a Pierre qui fait sa vache !» s'exclame une petite voisine, en gambadant comme une gazelle autour de monsieur Darcel qui, mégot aux lèvres, joue de la truelle sur sa dernière réalisation, en écoutant l'accordéon à la radio.

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«L'été, il travaille dehors, l'hiver à l'intérieur» me glisse Yvette en m'invitant dans l'ancienne porcherie transformée en atelier et en réserve de matières premières. Les coquilles Saint-Jacques viennent de St-Quay-Portrieux. Ils vont aux «moules-frites» récupérer les coquilles. «Beaucoup de bonnes gens leur en donnent»...

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Moi qui fait dans la coquille depuis ma récente balade dans le bassin de Marennes-Oléon, vous pensez si j'ai flipé quand j'ai vu pour la première fois les merveilles d'élégance et d'évocation (rurale, rêveuse et populaire) concoctées par Pierre Darcel. Malgré une épaule qui «ne suit plus».
C'était sur les photos, prises un jour de pluie, que m'avait aimablement fait parvenir une familière de ce petit paradis. Promesse d'enchantements : sur les clichés de Michèle Merlin, mon informatrice, la laine moutonnait sur le dos d'une des premières créatures réalisées par Pierre Darcel.

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Photo : Michèle Merlin

Dame Merlin -on peut le dire- avait eu l'œil. La statue de Bretonne à son lavoir valait 10.

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Photo : Michèle Merlin

Ils étaient vraiment trop les danseurs en costume folklorique!

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Photo : Michèle Merlin

Excitée comme une puce, je profitais du premier week-end pour aller me rendre compte par moi-même.
Maintenant que j'ai vu la fileuse de Pierre Darcel : «ma maman l'hiver, elle filait la laine pour mettre du beurre sur le pain»,

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maintenant que j'ai admiré l'extraordinaire mur décoré qui sert de toile de fond à son «show-room» en plein air,

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je sais comment la lumière est magiquement attirée par les motifs solaires

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et les scènes d'une poésie toute naturelle qu'il y a inscrits.
Axé autour d'une liberté totemique, le jardin de Pierre et Yvette Darcel est encore un «work in progress».

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D'ores et déjà, pourtant, il se hisse au niveau des meilleures réussites du genre : les sites de Fernand Chatelain, Emile Taugourdeau, Gabriel Albert, Lucien Favreau.

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Adolf Wölfli est-il dans son assiette ?

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Le plat de Wölfli, permettez que je mette les pieds dedans. Quand je dis «plat», je devrais dire «assiette» mais c'est bien de vaisselle que je vous cause. Plus précisément, de vaisselle en céramique de la région de Heimberg près de Berne.

jardinier.jpgJe planais encore dans mes rêveries saintongeaises et je m'apprêtais à vous embarquer dans la visite du vieux-charmant Musée Dupuy-Mestreau, un cabinet de curiosités pleins d'enseignes, de coiffes, d'objets de bagnards et d'assiettes décorées de funambules.

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C'est alors qu'une info trop sensationnelle m'est venue de Suisse.
Un collectionneur de là-bas, Philippe Eternod, pour ne pas le nommer, venait de me glisser dans la cantine ces images que je vous restitue parce qu'elles sont de nature à éclairer le fil caché qui court entre art populaire et art brut. Il a bien fait : je les connaissais pas. Au chapitre de l'imprégnation folklorique d'Adolf Wölfli, je n'avais eu vent que de l'armoire sur laquelle j'avais juché ma chronique du 13 janvier 2007 (Art brut : la clé du mystère). Avec cette assiette heimbergeoise repérée par un Animulien d'honneur, c'est une nouvelle serrure qui s'offre à cette clé.

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La fabrication de céramiques bat son plein dans la région de Berne quand naît le petit Adolf Wölfli (1864). La poterie est un métier artisanal qui met du beurre dans les épinards des agriculteurs. Wölfli qui bossait à la campagne dès son plus jeune âge n'a pas pu l'ignorer.

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D'autant qu'après 1875, les touristes de l'époque commençant déjà à acheter comme souvenirs ces objets des manufactures de Heimberg, ils circulent sans doute pas mal. Wölfli a donc très bien pu se les mettre dans l'œil au cours de la vie de patachon qu'on lui faisait mener en guise de traitement spécial réservé aux petits pauvres. C'est ce dont était persuadé le Dr von Ries, successeur de Walter Morgenthaler à la Waldau où Wölfli était interné.

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L'une des inscriptions anciennes sur une étiquette collée au verso de l'assiette indique même (je traduis grosso-modo) que, d'après von Ries, la céramique de Heimberg était utilisée dans la famille de Wölfli. Bon, moi je veux bien mais j'aimerais en savoir plus sur cette étiquette. Si quelqu'un sait ...

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17.05.2009 | Lien permanent

Chinois, les graffiti !

Deux chinoiseries en vitesse, du genre graphomanie brute, récoltées sur ma toile. Des fois que vous les auriez pas encore croisées.

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Il s'agit de monsieur Tsang Tsou-Choi et de l'œuvre d'un inconnu, enragé écrivain qui prend les murs des vieilles baraques pour des pages de livres.

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Je n'en sais pas plus pour le moment mais vous en verrez davantage en furetant par ci et par .

Bon, bin, sur ce, bisous, je me tire ailleurs pour cause d'Ascension.

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20.05.2009 | Lien permanent

Eric Dussert Fabrique des Icebergs

an 1.JPGPair, Impaire et manque. J'ai du mal avec les anniversaires. Aussi ai-je étourdimulement manqué celui de la Galerie Impaire. Un premier anni pourtant, ça aurait du marquer votre Ani! D'autant que la soirée du 5 juin, rue de Lancry, était sous le signe de 2 icônes.
Du côté américain, un certain George. A la veille de la visite d'un certain Barack sur les plages de la liberté en Normandie, c'était tout indiqué un Washington. Du côté français, pouvait-on mieux choisir que de choisir la Parisienne la plus people, quoiqu'un peu italienne sur les bords. J'ai nommé ... (non, pas celle-là !) Mona Lisa.

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Mona et George,

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George et Mona,

idéales figures tutélaires pour l'an 1 d'une Galerie américano-française. Un doigt de Bourbon, un doigt de Beaujolais, un doigt de Cinzano. Et un peintre pour mélanger un peu tout ça. Ike Morgan dont on pouvait voir les œuvres ce soir-là, le temps d'un vernissage exeptionnel, est du genre à s'acharner sur ces deux-là : Washington et Lisa.

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Du moins sur leurs images. Du fin fond de son atelier du Texas (en fait son hosto psy où il vit depuis pas mal de temps), il travaille dur à créer des tableaux à la ressemblance acérée et lacérée.

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Allez pour en savoir plus et hissez vous ici pour visionner les photos de la teuf impairiale. Vous y reconnaitrez plusieurs Animuliens et Liennes dans l'assistance. Donc tout baigne.

Et si vous préférez une personnalité qui soit à la fois parigote et yankee, tournez vous vers Benjamin Franklin qui donnait la parole aux mouches.
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Eric Dussert vient de postfacer, dans la Collection des Mille et une nuits, un recueil de ses Bagatelles, malicieux et philosophiques petits textes que l'ambassadeur Franklin imprimait lui-même et distribuait à ses amis de Passy et à la veuve Helvétius dont il était amoureux. invit OT.jpg
Voilà encore que je perds mon sujet de vue.
Et bien non puisque vous retrouverez Eric Dussert à l'Objet Trouvé, une autre Galerie de votre connaissance, le vendredi 12 juin 2009.
Qu'est qu'il y fabrique? Mais des icebergs, bien entendu.
Des icebergs on en a bien besoin.
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Antonioni au Mamac avec Bomarzo

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Bomarzo, c'est rigolo, j'ai rarement l'occasion de vous en toucher deux mots. D'abord parce que cet étonnant parc de sculptures datant de la Renaissance italienne ne voisine mon sujet que de loin, même si son caractère insolite ne peut laisser indifférent des Animuliens endurcis. Ensuite parce qu'il n'y a pas beaucoup d'actualité à son propos. Et bien voilà, justement : il y a du nouveau chez Bomarzo. Tant pis si je me fait tacler par les artbrutistes intégristes qui se demandent : «où va-t-on ?» en me lisant mais ça me démange de vous cracher le «scoop».

01antonioni1.jpgOn a retrouvé un documentaire de 1950 sur Bomarzo et ce docu serait de Michelangelo Antonioni en personne. Avant l'Avvantura, avant La Notte et même avant le Cri (il Grido). Antonioni avait 38 ans. Pour vous donner une idée de la précocité, Les Monstres de Bomarzo (le beau bouquin d'André Pieyre de Mandiargues, illustré de chouettes photos de Georges Glasberg) qui a largement contribué à faire connaître ce lieu situé près d'Orte dans la province de Viterbe, ne date que de 1957.

auditorium.jpgOù voir cette rareté pour cinéphilistolâtres ? Au MAMAC, le Musée d'Art moderne et Contemporain de Nice, place Yves Klein. Le samedi 6 juin 2009 à l'Auditorium dans le cadre d'un Festival du film d'Art Singulier.

Cette journée où, dans le sillage de ce vaisseau amiral sera présentée toute une flotille de films que je mettrais la nuit à vous énumérer, «marquera également la sortie officielle du Petit Dictionnaire Hors-Champ de l'Art Brut au Cinéma aux Editions de l'Antre», selon le dossier de presse. «Officiel» n'est pas de trop car personnellement je le possède déjà depuis plusieurs mois ce dico.

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Il est paru en fait l'année dernière et ses entrées sont entrelardées de commentaires et de souvenirs par divers auteurs singulièrologues. L'un des plus effrontés d'entre eux, sous couvert de passer de la pommade à Animula Vagula, «un blog magnifique et sérieux consacré à l'art brut», en profite pour me traiter d'«ayatollah» la phrase d'après.

Ayatollah, joli terme qui sent son siècle dernier. Pour les plus jeunes d'entre vous, sachez que c'est kif-kif caca-boudin.

Ayatolleuse, moi ! Tout ça parce que, je le confesse, j'ai osé m'interroger sur le cas Paul Amar ! J'étais déjà une jet-setteuse, une pétroleuse, une superficieuse, me v'là maintenant quasi talibane. C'est de ma faute aussi. A mon âge je devrais savoir que, dans le petit monde policé de la singularité militante où mon réprimandeur est chef d'escadrille, le moindre doute sur n'importe quoi est considéré comme politiquement incorrect.

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S'il ne se trouvait de vénérables juges autoproclamés pour aboyer contre ma caravane, je serais même foutue de finir par émettre des opinions. Pour ceux qui penseraient que je me fais un sketch, allez donc lire la page 118 du Dictionnaire H.-C. de l'Art Brut au Cinéma. Cela vous fera une bonne raison supplémentaire de sortir votre billet de 20 € pour l'acheter ce dictionnaire.

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Sylvain Fusco se fait voir chez le G.R.E.C.

sylvain fusco.jpgSylvain Fusco, c'est pas l'actualité qui l'étouffe. Rare vraiment qu'on voit son nom dans le Landerneau brut. Et pour cause. Ses œuvres circulent pas. Les collectionneurs n'en ont mie. Tout est à Lausanne et la Collection de l'Art brut ne peut que de temps à autre attirer l'attention sur lui. C'est l'inconvénient avec les musées, même les «anti-musées». Pour conserver, ils conservent mais ils soustraient aussi.
Heureusement, il y a des gens qui n'oublient pas Sylvain Fusco, un peintre de la plus belle eau intraitable. C'est le cas de Céline Muzelle qui lui a consacré un mémoire d'histoire de l'art en 2001. Elle va venir tchatcher sur lui à Paris dans le cadre du séminaire de Lise Maurer.

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Fusco a réalisé son œuvre d'une nécessité absolue à l'asile de Bron (Hôpital Psy du Vinatier) dans la banlieue de Lyon entre 1935 et décembre 1940. Après quoi, il est mort. A 37 ans. De «sous-alimentation» dit-on. Mort de faim, quoi, comme Séraphine Louis, comme tant d'autres pauvres «Geiteskranken» pendant l'Occupation nazie secondée par la maréchalerie. Un des premiers sur les 2000 rectifiés à Lyon malgré les provisions de la ferme qui dépendait de l'hosto.

couv fontan crusoé.jpgPour comprendre, il n'y a qu'à lire Artaud, qui a failli y passer ailleurs et a été sauvé in extremis grâce à son transfert à Rodez. Mourir de faim, faut se reporter aux Confessions d'un mangeur d'opium de Thomas de Quincey pour imaginer l'horreur. Ou alors à Fontan Crusoé (Aventures d'un déclassé racontées par lui-même), un texte extrait du recueil de Jules Vallès intitulé Les Réfractaires. Les Editions Anacharsis viennent d'avoir la bonne idée de le rééditer.

Sylvain Fusco n'était pas un bavard. «C'est joli, ça», sont les seuls mots qu'André Requet, son médecin, lui ait entendu dire, un jour que ce psychiatre lui manifestait combien il kiffait son œuvre.

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Les bouches à la Kiki (de Montparnasse), que Fusco affectionne quand il représente des brunettes plantureuses, sont d'ailleurs toujours rétrécies par le maquillage. Silence donc, le créateur travaille! Et dans un premier temps, il couvre murs et couloirs de l'asile avec les moyens du bord. Comme un préhistorique sa grotte.

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Mur ouest de la cour du Pavillon des agités (vers 1935)

Ne plus parler : la méthode a permis à Fusco d'échapper au bagne militaire où il avait échoué après 2 ans de prison suite au meurtre d'une femme, commis à 20 ans, dans des circonstances peu claires. Dans sa première manière, S.F. se voue à l' «origine du monde», il se fait des expos privées de gigantesques minous de meufs, trop picturaux pour être vraiment obscènes (j'ai pas trouvé de repros). Il piètine furieusement pastels et toiles qu'on lui donne, préférant le jus de feuilles d'arbres, la terre grattée au sol.

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Requet, qui rame pour ramener vers nous cet homme d'une tristesse effroyable (sur les photos), parvient à lui faire accepter du matériel. Et ce sont quelques mois d'une production sur papier acharnée (celle que l'on connaît).

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Malheureusement André Requet doit partir troufion. Quand il retrouve Fusco, celui-ci n'est plus que l'ombre d'une ombre.

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Sylvain Fusco-Autoportrait

Institut protestant de théologie.jpgC'est non loin de la prison de la Santé, à l'amphithéâtre de l'Institut de Théologie Protestante, le samedi 13 juin 2009 de 14 à 16 h, que se produiront Lise Maurer, Celine Muzelle et leur invité Sylvain Fusco. C'est sur le boulevard Arago, au 77. On se repère au croquignolet petit fronton néo-classique.

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L’art brut sauvé des eaux

Sinistre à Lausanne. Des champignons sur la Collection de l’art brut ?
Avec mon petit air de me foutre du monde, je me croyais à l’abri de la communication de crise. Et bien niet ! J’ai d’abord cru à une blague et j’ai laissé du temps au temps. plaque collection.jpgMais au fur et à mesure que tombent les dépêches : il y a 10h, il y a 5h, il y a 58mn etc., la sale nouvelle se confirme : la Collection de l’art brut, notre Collection de l’art brut bien aimée, votre Collection de l’art brut, celle de notre petit père Dub à tous vient d’être victime des défaillances conjuguées de la sorcière Electricité et de sa sœur Climatisation. Un incident technique dû à une panne de courant, la clim qui part en rideau et l’humidité qui s’installe dans l’une des réserves du musée.

Vous êtes priés de me croire, je déconne pas. Le Temps Culture, sous la plume de Marco Danesi, Télévision Suisse Romande, Romandie News vous le confirmeront.

C’est le branle-bas de combat rue des Bergières. Toute la vaillante équipe de la Collec est sur le pont pour sauver les œuvres en péril.

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Entre 800 et 900 qui seraient malades ou sous surveillance. Tableaux et collages ont été décadrés et mis à plat. Les autres musées communaux ont volés au secours de leur petite sœur brute pour intervenir d’urgence. A l’heure qu’il est, il semble que les «dégâts irrémédiables» sont écartés mais on ignore encore toutes les conséquences.

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La Collection de l’art brut souffre mais ne se rend pas. Musée et expo restent ouverts même si deux salles sont fermées. Si vous vouliez profiter des ponts de mai pour voir L’art brut fribourgeois, c’est toujours possible.

Selon Lucienne Peiry, le capitaine du vaisseau éprouvé, «le pire a été évité».
Bon allez, tous ensemble, émettez des petites cellules d’amour (comme disait Chomo) avec votre petite âme errante en direction de la Maison mère pour qu’elle surmonte, sans trop de douleurs, ce moment difficile.

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28.04.2009 | Lien permanent

Arriverderci Giovanni

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Photo mai 2008 - © Catherine Edelman

Giovanni Bosco nous a quittés mercredi dernier.



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Arte irregolare : la Tinaia à Paris

Tina.jpgBon, alors, ça commence comme un prénom de fille : Tina. Moi, ça me fait penser forcément à «la donna dalla voce rauca» Cesare.jpg(la femme à la voix rauque), la chérie du poète Cesare Pavese qui tant le fit souffrir. De cette abréviation si joliment italienne (Tina, c’est en fait Battistina) à Tinaia, il n’y a qu’un pas (ou un pia) et moi j’adore les franchir, les pas, n’est-ce-pas ? Va donc pour Tinaia, Ti-ti, na-na et ia-ia. Tinaia vous dis-je. Allez vous vous le mettre dans le cigare ? Oui, je sens que ça vient. Si vous avez peur d’oublier, au lieu de faire un nœud à votre kleenex propulsez vous demain vendredi 20 mars 2009 au vernissage de Christian Berst. Cet entreprenant galeriste frôle le stakhanovisme.
A peine Lena (Marilena Pelosi, pour être exact) décrochée, voilà-t-il pas qu’il embraye déjà sur une expo Tinaia dans son Objet trouvé de galerie. Jusqu’au 18 avril et pas après, on rigole pas avec le timing rue de Charenton.

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Marco Raugei

Pour les caves qui ne sauraient pas, la Tinaia c’est de «l’arte irregolare» et ça veut dire «cellier» en italien (ou cave), enfin quoi, bref, un endroit où les pommes mûrissent, où le chianti se bonifie. La Tinaia vous dis-je, ôtez vos oreillettes!

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Giuseppina Pastore

Les «Irregolari» ça fait déjà une paie que je vous bassine avec. Yaka faire du rétropédalage sur ma chronique du 22 juillet 2008 : Irregolari, 8 créateurs d’art brut siciliens. L’arte irregolare c’est grosso modo l’art brut (mâtiné singulier) et la Tinaia c’est kif-kif Gugging. Vous me suivez ? Vous avez de la chance parce que j’y vais plutôt à la louche mais je suis pressée, les copines m’attendent. Aujourd’hui c’est la soirée «entre filles».

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Giovanni Galli

En deux mots : la Tinaia, c’est un espace communautaire florentin créé dans la foulée de ce qu’on a appelé dans les années Ronald Laing, l’antipsychiatrie. Un centre d’expression dont la création est le moteur plutôt qu’un atelier d’art-thérapie parmi d’autres. O.K.?

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Pour le reste, branchez vous direct sur le site du galeriste, il vous expliquera tout ça très bien lui-même. Moi, j’éteins la lumière, je me jette dans la cabine et je me remets du rouge sur les dents (saleté d’ascenseur). Salut les Tina et bonsoir à tous.

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Marges d’Europe et d’ailleurs

Art brut et artistes singuliers, c’est déjà pas mal comme début, non ? Mais ajoutez en Europe et ça vous prend un relief particulier. La première édition de Art brut et artistes singuliers en Europe a eu lieu en 2007. Marge.jpgPour cette «biennale» de 2009 (9 avril/23 mai), l’instance organisatrice qui répond au nom quelque peu confusant de L’Art à la Marge (très proche du terme Art en marge qui est pris depuis longtemps) a choisi Eragny. Eragny, Eragny… Les plus enculturés d’entre vous pensent déjà à la belle barbe de Camille Pissarro qui vécut et peignit dans un Eragny pendant 19 ans. Mais attention : l’Eragny du maître impressionniste c’est Eragny sur Epte tandis que celui où se tient la manifestation d’Art à la Marge c’est Eragny-sur-Oise, commune jumelée avec Nioko au Burkina Faso

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Je dis ça pour vous paumer un brin parce que j’adore «friter» (comme dit mon pote Pascalou) mais surtout ne vous gourez pas, c’est ERAGNY-SUR-OISE et puis c’est tout! A Eragny-sur… tous-ensemble-avec-moi : OUAZE !, il y a une salle et elle s’appelle la «salle des calandres» . Notre comité de vigilance linguistique nous dira pourquoi ! Peut-être bien qu’on y entreposait jadis des garnitures de radiateurs d’automobiles ? Je m’égare.

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Revenons à notre ART BRUT ET ARTISTES SINGULIERS EN EUROPE. Avec Michel Nedjar en invité d’honneur et Francis Marshall en porte-drapeau, cette expo réunira une centaine d’œuvres émanées d’une vingtaine de créateurs de différents pays, inconnus ou pas. Des viviers de création outsider tels que La Pommeraie, Art en marge (justement) et l’Esat de Villetertre (Oise) seront mis à contribution. On note aussi la présence de Judith Scott, la star du Creative Growth Art Center.

L’idée est d’associer les œuvres d’artistes confirmés comme Nedshall et Marjar (rectifiez vous-mêmes, je deviens dyslexique) et des hommes et des femmes engagés dans des processus de création où se dilue leur statut de soit-disant «handicapés». C’est une idée méritoire. On nous promet que la scénographie ne permettra pas «de différencier la typologie des productions artistiques présentées, ni leur provenance, ni les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées».

On a envie de dire : «chiche» !

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08.04.2009 | Lien permanent

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