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31.08.2007

Alfred Jarry, de Laval à La Frênouse

Vous avez le bonjour d’Alfred. Alfred, enfant de Laval qui engendra Ubu, lequel donna naissance à une flopée de marionnettes amindadesques, polpotistes et margaretatcherhyènes.

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A un pareil engendreur d’antihéros, sa ville natale se devait d’offrir quelque chose. Laval a donc donné une ruelle à Alfred Jarry. Et, par un trait d’umour vraiment pataphysicien, elle l’a réservée aux vélos ! Difficile de faire mieux, me direz-vous.

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Et bien pour le centenaire de la mort de l’écrivain, sachez que Laval s’est décarcassée encore dans le genre topiaire.

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Comme votre petite âme errante en avait ras la casquette de se cogner à chaque carrefour à ces commémorations de buis taillés, elle a poussé Bijou, sa petite auto, sur La Frénouse où elle est allée présenter ses respects à cette allégorie dédiée au grand Alfred par Robert Tatin.

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Tant qu’elle y était, avant le retour de la pluie, elle s’est fait la totale visite de ce site qu’on ne présente plus et elle vous en a ramené tout un album pour la rentrée.

                  

13:35 Publié dans Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Alfred Jarry, Robert Tatin | |  Imprimer | | Pin it! |

20.08.2007

A chacun son mauvais goût !

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Le musée du mauvais goût.

C’est Louis Chéronnet, historien de Paris et critique versé dans la photographie, qui en a eu l’idée. Du moins selon un certain Olivier Quéant qui dans un article très prout prout, Le goût prime la qualité, paru dans Images de France en août 1944 aurait aimé «que ce projet ne restât pas à l’état de boutade». Dans ce «musée encore imaginaire», nous fait miroiter l’Olivier  «on clouerait là au pilori des milliers d’objets et de formules de tout acabit et l’on y amènerait les élèves de nos écoles en leur disant : voilà ce qu’il ne faut pas faire !»
Pour vous situer le contexte, c’est très peu de temps avant la première exposition de Jean Dubuffet chez René Drouin.

Poursuivant son idée, O. Quéant appelle à la rescousse un conférencier de la Commission d’art et de création en charge du tourisme. Celui-ci aurait voulu rassembler «les créations excentriques ou tapageuses réalisées, avant la guerre, par une fraction du haut commerce parisien pour le compte de richissimes visiteurs». Parmi ces «somptueuses horreurs», parmi «ce bric-à-brac de la prostitution artistique», l’orateur anonyme ne cite qu’un exemple mais il vaut son pesant de nougat : «un lit en argent massif, pesant 500 kilos, orné de quatre statues articulées de femmes nues avec perruques en cheveux naturels».
A cette évocation, je vois que mon chéri salive. Par bonheur, le dentiste lui a interdit le nougat.

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Info de dernière minute ! Il existe chez nos amis étatsuniens un musée du mauvais goût, le MOBA 9a216ee7ceddb7dc035e1376c866b757.gifd’où le portrait ci-dessous de nos amies les bêtes est tiré.

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11:25 Publié dans Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer | | Pin it! |

18.08.2007

Victor Paysant réhabilité

47bfc93ee112171fc0b2b5bb0a86f8db.jpgUn ciel noir, une blouse rouge. Une photo ratée pour vous dire l’ambiance ce jour-là.

A Bagnoles-de-l’Orne, la brocante était nulle alors j’ai poussé vers le nord malgré les «bofs» de mon chéri qui serait bien resté devant son Dubuffet (il fait semblant de lire la grosse bio de Marianne Jakobi et Julien Dieudonné).

A Ménil-Gondouin, sur la D15 qu’on n’atteint pas sans se paumer un peu, j’ai enfin vu l’église «vivante et parlante».

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comme disait Victor Paysant, l’auteur de cette palpitante décoration qui vient de renaître de ses cendres grâce au concours de l’Europe, de l’Etat, du Conseil général, de la Fondation du patrimoine, du Crédit agricole… (j’en passe) et de l’Asso des amis qui ont casqué pour ça.

0b46546d5f068b26120de79460cbc00a.jpgL’église voisine avec une mairie qui a l’air de sortir d’un village de poupées. En dehors des messes, «s’adresser au café à côté pour visiter l’intérieur», hélas le café était en vacances.

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J’ai donc admiré la bruissante façade et son St Michel sculpté par Philippe Doucin de Briouze en remplacement de celui d’origine.

Un panneau explicatif pour touriste lambda dit que : «l’ordre fut donné, après la mort de l’abbé Paysant, d’enlever toutes les statues et d’effacer les peintures» qui viennent d’être ressuscitées.

«Fut donné» : c’est une belle chose que la forme passive quand il s’agit de prendre des pincettes avec le goupillon !Il est vrai qu’aujourd’hui la Commission d’Art Sacré du Diocèse soutient la réhabilitation.

Dommage que les autorités spirituelles de l’époque n’aient pas fait preuve d’autant de goût, ça nous aurait épargné 34.914,12 €.

 

18:12 Publié dans Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Victor Paysant, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

16.08.2007

Iznogoud et le magicien d’Oz

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Allez pas croire, mes chers estivonimuliens, que je me suis abîmée dans la sieste et dans la tarte molle. Je routarde à mort en regardant le soleil dans les yeux et je ramasse dans les fossés des raisons d’espérer. A l’entrée de Gorron, un petit bled du bocage mayennais, cette promesse d’une rentrée chaude (?) qui m’évoque les pirateries de Michel Macréau

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C’est le fruit des efforts conjugués d’un écolhostile à la Haute Tension et d’un Iznogoudophobe facétieux, adepte du langage S.M.S. Par son calembour ajouté à cette image d’avertissement, je le soupçonne de vouloir jeter un doute sur le financement des vacances américaines de notre nouveau calife.

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Dans un registre plus soft, cette icône d’un art sacré plutôt décalé glanée près de la chaumière de Pontmain où, très peu de temps avant la Commune de Paris, une dame bleue dans une bulle étoilée est apparue sur le toit au jeune Eugène Barbedette qui en avait un peu assez de piler les ajoncs.

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Plus tard, plus loin, mais où?, j’ai oublié, ce ready-arbre-aidé, touchant témoignage de collaboration entre la nature toujours reine (sur terre et dans les cieux) et un jeune rigolo des cambrousses.

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Pour finir et pour ceux que mes délires lucréciens (ou lucifériens) laissent froid, je vous emmène, par le Pays de Fougères, sur la départementale 796 (M4 sur la carte Bibendum 309 Local) où, à l’entrée d’une localité dont le nom composé évoque le souvenir d’un célèbre navigateur du XVIIIe siècle, un plombier-zingueur cinéphile a réalisé, en guise de pub, un drôle de marcheur chapeauté qui fait penser très fort au personnage en fer du Magicien d’Oz.

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18:45 Publié dans Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer | | Pin it! |

14.08.2007

Trait d’union, le catalogue

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Plus de place dans votre sac ? Sacrifiez le ventilo de poche mais munissez-vous du Trait d’Union (500 grammes). C’est le catalogue de l’expo de St-Alban dont je vous ai déjà entretenu les 6 et 7 juin derniers. Trait d’Union c’était aussi le nom du journal de l’hosto psy dans les années 50 du siècle 20. Tosquelles y chroniquait et on y parlait avec respect des hommes-oiseaux de Forestier.

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Le catalogue contient d’autres documents anciens : photos de la fête annuelle, vues d’ateliers, décor pour le club, portraits de Paul Eluard en 1943.

Parmi les créateurs gratifiés d’une notice, foncez à vitesse supersonique sur le cas de Daniel Casanova d’York qui choisit de quitter cette terre l’année de la lune (1969) dont il prenait des photographies.

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Bricoleur de télescopes, il s’était fabriqué une photocopieuse et tirait des images qu’il adressait un peu partout pour mettre en garde contre le danger nucléaire et les risques dus à l’équilibre des pôles (!)

03bd0d41a30b380f966ea09efaadd590.jpgCentré surtout sur l’Auguste Forestier, un instructif article de Savine Faupin à propos de la folie ambulatoire, intitulé Le Voyageur immobile. Occasion de relire Les Fous voyageurs, le bouquin d’Ian Hacking paru en 2002 aux Empêcheurs de penser en rond.

 

Gratouillez encore avec profit la contribution du latiniste Alain Bouillet : Olim fuit… malgré des accents un peu pessimistes qu’il partage avec Madeleine Lommel, la préfacière.

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Ce garçon là supporte pas que les rochers de Rothéneuf s’effacent et que les touristes piétinent les sculptures de l’abbé Fouré. On le comprend mais n’est-il pas contradictoire de s’insurger contre le caractère éphémère inscrit dans les gènes de l’art brut ?

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Tout fuit, oui et plus que tout l’art brut nous le répète.

15:25 Publié dans Expos, Lectures, Ogni pensiero vola, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

08.08.2007

Les Cévennes au musée

 

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N O S iiA M I E SiiL E S iiB Ê T E S

 

L’art brut, toujours l’art brut, à la fin c’est fatiguant.
Heureusement, avec les vacances c’est le moment de se changer les idées. On traîne sa flemme jusqu’à la Maison de la Presse et pour 9 € seulement on s’offre des canards où on ne mettrait pas le nez d’ordinaire. Moi, pour mes 60 balles (j’aime bien convertir, ça m’entretient les neurones) j’ai jeté mon dévolu sur la Visite guidée des Musées de France proposée par Beaux-Arts Editions.
177210b17771107bba01f2d385eb9657.jpg C’est clean, lisible et ça sent bon. On en a pour ses 1 franc la page (environ). Les Arts premiers à Issoudun, le Familistère de Guise, Tanguy au Musée des beaux-Arts de Quimper… dans ses rêves on peut tout voir. Et comme on sait bien qu’on n’aura jamais le temps on se farcit les petits textes de présentation super bien imprimés.
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Musée des Vallées Cévenoles (St-Jean-du Gard). Stéphanie Pioda y relate les ingénus propos de M. Daniel Travier, son fondateur-directeur à propos de sa méthode de collectes. «Je rencontre les populations au cours d’enquêtes qui sont des entrevues parfois très informelles, et j’amène la discussion sur le patrimoine et les traditions. Après plusieurs rencontres et l’instauration d’une relation amicale privilégiée, les gens font don d’objets au musée».
Plutôt subtile, non, cette instrumentalisation de la chaleur humaine ? Votre petite âme errante n’y aurait pas pensé. En voilà une méthode qu’il faudrait préconiser aux collecteurs institutionnels de l’art brut. Pour une fois que celui-ci à quelque chose à apprendre de la culture ! La suite, si vous arrivez à la lire sans exploser de rire, en fait foi : «
Un jour, alors qu’un berger me dévoilait ses sonnailles de moutons, j’ai découvert …».

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podcast

Achetez le journal pour connaître la fin.

 

15:20 Publié dans Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (7) | |  Imprimer | | Pin it! |

03.08.2007

Insita à Bratislava

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Et pendant ce temps-là, qu’est-ce qu’ils font les Slovaques ? Ils insitent, figurez-vous, ils inSitent. Avec un S, vous avez bien lu, votre petite âme errante ne fait jamais de fôtes.

Or donc, c’est l’Insita à Bratislava et ça va durer jusqu’à la fin du mois de septembre 2007.

Les plus collectors d’entre vous se souviennent de ces gros catalogues des Triennales de l’art insitic (sic) que l’on ramassait il y a 20 ans pour 3 thunes chez les bouquinistes où ils trouvaient pas preneurs à cause de leur petit look austère de derrière le rideau de fer.

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Catalogue de 1969 

Je n’ai jamais très bien compris ce qu’insitic voulait dire mais on feuilletait ces catalogues comme le bottin et, parmi une tripotée de naïfs (pas toujours crapoteux) en provenance du monde entier, on croisait parfois un vrai brut comme ce Monsiel dans la 1ère édition.

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«Insita is the triennial exhibition of naïve art, art brut and outsider art, which has been organized since 1966 with a pause from 1972 to 1994» nous apprend le Museum of Naïve Art de Jagodina en Serbie.
Cette année, cette Triennale, qui se tient dans la Galerie Nationale Slovaque (Bratislava Slovenské Nàrodné Muzeum), est la 8e du genre. Elle est conçue par Katarina Cierna. Pour la désignation du Grand Prix, car GP il y a, un jury international lui donne un coup de main. Il est composé de : «Rodzer Kardinal, predsednik, Nina Krstic (Srbija), Niko van der Endt (Holandija) i Loren Dansan (Francuska)».
Je traduis pas, c’est limpide.

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Tuula Huusko, mention honorable

L’exposition est divisée en plusieurs parties. L’une «thématique» sur l’architecture magique

Nikifor

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Willem van Genk
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 Marcel Storr

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George Widener
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Karl Junker

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L’autre «monographique» : Vasilij Tichonovic Romanenko (Russie), lauréat du Grand Prix 2004. On peut voir encore des œuvres de Eva Droppova, Cecilie Markova, Anna Zemankova, Madge Gill, Germain Tessier. D’importantes collections européeennes sont aussi présentées: abcd, La Fabuloserie, une collection d’art naïf roumain d’Herbert Ziesner.