16.12.2009
The Museum of Everything
Hello, joyeux everythingers ! Bonsoir gentils Animuliens ! Noël approche et avec lui revient l'envie du vieux christmas pudding des familles qui, comme chacun sait, ne se déguste que chez nos voisins britanniques. C'est le moment de réserver votre place dans l'Eurostar et de vous offrir un petit voyage à Londres pour aller visiter ce nouveau musée (ou cette galerie?) consacré(e) à la création autodidacte qui s'est ouvert le 14 octobre 2009. The Museum of Everything c'est son nom.
Pas «Musée des Outsiders», attention! James Brett, son fondateur, a paraît-il horreur du mot outsider. On peut le comprendre. Ce terme me porte aussi sur les nerfs assez souvent bien qu'il soit entré dans l'usage, même chez les Froggies. A ce que j'ai cru comprendre, Monsieur Brett s'intéresse à ces créateurs qui ne savent pas ce qu'ils font. Ceux dont le travail n'est pas seulement étrange, intense et original mais encore : contraint.
Les August Walla, les George Widener
les Henry Darger
les Johann Hauser, les Alexandre Lobanov
les Madge Gill
les Willem Van Genk
pour ne citer que quelques-unes des personnalités représentées dans la collection. Des gens qui font de l'art en privé (du moins au début). Des gens qui, de toutes manières, ne peuvent faire autrement que de faire ce qu'ils font. Des créateurs d'art brut, quoi ! Je n'ai pas de conseil à donner à James B mais il ferait tout aussi bien d'employer le mot inventé par Jean Dubuffet. C'est le meilleur et c'est très prononçable par une bouche anglo-saxonne de bonne volonté. Un peu bizarre mais délicieusement exotique. Un rien snob (je plaisante of course). Le M.O.E. est situé dans le Nord-Ouest de Londres, pas loin de la station de métro Chalk Farm.
Dans un secteur résidentiel de Primrose Hill. A l'angle de Regent's park et de Sharples Hall street. Vous situez ou il faut un G.P.S.? Ce haut-lieu de l'art everything est installé dans une ancienne laiterie.
James Brett, qui est réalisateur de cinéma en même temps que collectionneur, s'est sans doute souvenu que cette laiterie fut un studio d'enregistrement. L'ambiance de cet espace chaotique, rythmé par des couloirs, des bureaux et des escaliers, fait penser, m'a-t-on dit à une école primaire.
Si vous voulez tout savoir sur l'odeur de thé et de marmelade qui y règne, allez sur le blogue Amelia's Magazine. Jessica Stokes vous guidera pour une visite sympa de ce lieu apparemment charmant et volontairement non adapté au style classique d'une galerie de collectionneur privé. La communication fléchée pour y arriver est du genre bon-enfant.
Une contribution du visiteur serait sollicitée. De 1 Livre Sterling à 1 million selon ses moyens. Au dessus de la sortie, vous trouverez l'indication «last thing». Auparavant vous serez passés devant une porte verrouillée («nothing»).
Quand à «everything», vous le lirez en descendant dans un énorme espace, sorte d'entrepôt rempli de peintures, sculptures et dessins du sol au plafond. Le fondateur du musée serait doué du sens de l'humour que ça ne m'étonnerait pas. A suivre...
01:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, londres, george widener, henry darger, alexandre lobanov, madge gill, willem van genk, james brett | | Imprimer | | |
03.08.2007
Insita à Bratislava
Et pendant ce temps-là, qu’est-ce qu’ils font les Slovaques ? Ils insitent, figurez-vous, ils inSitent. Avec un S, vous avez bien lu, votre petite âme errante ne fait jamais de fôtes.
Or donc, c’est l’Insita à Bratislava et ça va durer jusqu’à la fin du mois de septembre 2007.
Les plus collectors d’entre vous se souviennent de ces gros catalogues des Triennales de l’art insitic (sic) que l’on ramassait il y a 20 ans pour 3 thunes chez les bouquinistes où ils trouvaient pas preneurs à cause de leur petit look austère de derrière le rideau de fer.
Catalogue de 1969
Je n’ai jamais très bien compris ce qu’insitic voulait dire mais on feuilletait ces catalogues comme le bottin et, parmi une tripotée de naïfs (pas toujours crapoteux) en provenance du monde entier, on croisait parfois un vrai brut comme ce Monsiel dans la 1ère édition.
«Insita is the triennial exhibition of naïve art, art brut and outsider art, which has been organized since 1966 with a pause from 1972 to 1994» nous apprend le Museum of Naïve Art de Jagodina en Serbie.
Cette année, cette Triennale, qui se tient dans la Galerie Nationale Slovaque (Bratislava Slovenské Nàrodné Muzeum), est la 8e du genre. Elle est conçue par Katarina Cierna. Pour la désignation du Grand Prix, car GP il y a, un jury international lui donne un coup de main. Il est composé de : «Rodzer Kardinal, predsednik, Nina Krstic (Srbija), Niko van der Endt (Holandija) i Loren Dansan (Francuska)».
Je traduis pas, c’est limpide.
Tuula Huusko, mention honorable
L’exposition est divisée en plusieurs parties. L’une «thématique» sur l’architecture magique
Nikifor
Marcel Storr
Karl Junker
L’autre «monographique» : Vasilij Tichonovic Romanenko (Russie), lauréat du Grand Prix 2004. On peut voir encore des œuvres de Eva Droppova, Cecilie Markova, Anna Zemankova, Madge Gill, Germain Tessier. D’importantes collections européeennes sont aussi présentées: abcd, La Fabuloserie, une collection d’art naïf roumain d’Herbert Ziesner.
10:55 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, edmund monsiel, nikifor, tuula huusko, willem van genk, marcel storr, george widener | | Imprimer | | |
28.01.2007
New York fait la Foire
Et pendant ce temps, la teuf bat son plein à New York ! Je dis «pendant c’temps» parce que, clouée sur mon lit de douleur par le docteur Tarzan, mon dentiste, j’ai passé mon ouik sous la couette, abrutie par les calmants, au lieu d’aller goûter à la Grosse pomme. J’ai donc loupé l’Outsider Art fair, l’Expo Ramirez que je vous annonçais à grand fracas dans mon post du 2 janvier et l’«opening reception» de l’Andrew Edlin Gallery pour son nouveau show : Albert Hoffman, sculptor of wood.
Loupé en live, bien entendu, car une équipe de reporters animuliens, déléguée sur place par votre petite âme in-errante, m’a ramené images et impressions chaudes dont je vous fais profiter. Le cœur du truc c’était la foire, voici donc quelques échos de l’ouverture officielle.
«Le stand de Henry Boxer (Angleterre) a retenu mon attention» nous dit l’une de mes envoyées spéciales. «Je lui ai demandé de poser devant son œuvre favorite et il a choisi celle de George Widener».
Je passe parce que ce Widener, il y a un film qui va sortir dessus, j’aurai l’occasion d’en reparler.
Grande quantité d’œuvres sur le stand de Jennifer Pinto Safian. «Normal, c’est une Française!», poursuit mon informatrice. «Elle a connu Dubuffet étant jeune, alors qu’il venait visiter ses parents à la maison. Elle a même fait une thèse sur Dubuffet et l’art brut… à suivre».
Le best of de l’O.A.F. 2007 contiendrait encore, selon ce témoignage, «Charles Steffen, le nouvel artiste de Chicago qu’Andrew Edlin présente sur son stand. Des dessins à la mine de plomb et crayons de couleurs sur papier kraft : des personnages tout plissés, genre amphibiens, larvaires parfois, avec des attributs féminins, seins proéminents, ongles vernis, regards de grenouille».
Quant au «coup de cœur» de la soirée, c’est «le stand du charmant, attachant et sympathique Randall Morris» qui l’a procuré à une autre de mes mamarazzi. Ce stand «se démarque pour la qualité des pièces choisies (Chris Hipkiss, Emery Blagdon, Sandra Sheehy) mais aussi pour l’esthétique de la présentation, très raffinée, parmi le brouhaha des présentations des stands, touffues en général. R. Morris pose lui aussi devant son œuvre préférée : un bateau de Kevin Sampson, artiste outsider du New Jersey. Imbrication de matériaux qui fait penser un peu à A.C.M.»
Bon, j’arrête là parce que vous allez trouver que ce reportage est trop gentil mais tout le monde ne peut pas, comme votre Animula, avoir la dent dure.
17:10 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, martin ramirez, albert hoffman, george widener, charles steffen, kevin sampson | | Imprimer | | |
25.06.2006
Des fourmis et des livres
Avec les chaleurs, les fourmis volantes se croient tout permis et leurs escadrilles ont tenté de prendre possession du trois pièces-cuisine de votre petite âme errante, victime par ailleurs d’une autre invasion, celle des livres. Rien que cette semaine j’en ai tant acheté que je me demande comment je vais finir le mois, surtout avec les soldes qui pointent leur museau. Tout ça pour vous, voraces animuliens, car il faut bien vous tenir au courant des nouveautés. Comme vous vous doutez que j’ai pas eu le temps de lire tout ça, je me contenterai de vous signaler quelques incontournables en essayant de feuilleter quelques pages devant vos écrans insomniaques.
Parallel worlds - George Widener
Tout d’abord, en direct de chez les Tchécos, j’ai réussi à me procurer avant tout le monde le récent bébé praguois d’abcd. C’est écœurant ce qu’ils sont bosseurs dans cette asso! Cette fois, c’est le tandem féminin et bohémien, Barbara Šafářová et Terezie Zemánková qui s’y est collé avec la bénédiction de Bruno Decharme, le pape de la collec. Ce bô catalogue d’exposition, aux pages blanches, noires et grises, réussit l’exploit de n’être pas obèse tout en étant copieux (abcd aime le copieux).
Metamorphis of the body - Lubos Plny
A côté de Marie Rakušanová, "curator" de la City Gallery Prague, et de plumes confirmées, souvent associées aux réalisations abécédiennes (Vincent Gille et Jean-Louis Lanoux), Barbara Šafářová et Terezie Zemánková (qui signent aussi des textes) se sont assuré des collaborations nouvelles : Manuel Anceau et Patricia Allio que vous connaissez comme le loup blanc, du moins si vous avez lu ma note du 5 février 2006. Y’a une introduction, une chronologie, des bios, une biblio et bien sûr beaucoup d’images. Ouf !
Inner Voices - Anna Zemankova
Pour rythmer tout ça, Barbara et Terezie ont organisé les choses selon 3 thèmes : PARALLEL WORLDS, METAMORPHOSIS OF THE BODY, INNER VOICES. La maquette, par un système de repères noirs verticaux permet de s’y retrouver vite et bien. Si vous êtes capables de consommer ces 300 pages en tchèque, dites-le moi. Sinon, tardez pas trop à vous procurer la version en anglais (pour le français vous repasserez !) car il n’en a été édité que 700 exemplaires et mon petit doigt me dit que ça va trouver preneur de l’autre côté de l’Atlantique. Excusez ma «langue trop bien pendue» comme dit Lili, une bavarde qui trouve que je lui coupe trop souvent le sifflet. Je continuerai la prochaine fois. Si d’ici là le grand Cric me croque pas.
23:55 Publié dans Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lubos plny, george widener, art brut, anna zemankova | | Imprimer | | |