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09.10.2005

Année du Brésil : cordel à l'Alcazar

Je nage dans le bonheur. Non seulement j’ai retrouvé mon sac mais l’adducteur (?) à Zizou est guéri. J’aime bien Zidane, il a un sourire charmeur et puis il me rappelle Marseille où je n’ai jamais le temps d’aller. Dommage parce que, dans cette ville fascinante, il y a une expo sur L’Univers de la littérature de Cordel à la Bibliothèque Alcazar, 58 cours Belzunce. La littérature de cordel, j’y pense chaque fois que j’étends mon linge. C’est même rapport à ça que je me suis pas encore offert la lavante-séchante de mes rêves. Cela fait plus d’un siècle que, sur les marchés du Nordeste brésilien, les épingles à linge servent à suspendre sur des fils tendus en plein air de drôles de petites brochures qui rappellent les almanachs, les histoires de chevaliers, les recettes de médecine populaire que les colporteurs apportaient jadis dans nos campagnes. Ces petits bouquins de 8 ou 10 pages imprimées sur du papier journal et réunies par une agrafe contiennent des poèmes, des histoires à l’eau de rose, des faits divers sanglants, des vies de héros, des commentaires sur des faits de société (réforme agraire, accidents du travail). Le plus beau c'est que leurs couvertures sont illustrées de savoureuses gravures sur bois dont la rusticité, souvent naïve, atteint parfois l’art brut. On se demande comment de telles chose sont encore possibles aujourd’hui. Je ne résiste pas à vous en montrer quelques unes provenant de la collection d’un ami.
Du 26 décembre 2005 au 2 janvier 2006, les Parisiens pourront voir cette exposition à la Maison du Brésil, Cité universitaire, 71 Bd Jourdan

17:35 Publié dans Expos, Glanures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cordel, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

FIAC : Rendez-vous chez Ritsch-Fisch

Quant à votre petite âme errante, elle s’est faufilée comme elle a pu au vernissage de ladite FIAC le mercredi 6 octobre, en escaladant 2 ou 3 montagnes de sable édifiées sous prétexte de futur tramway par monsieur «Ivanhoé» (je ne garantis pas la prononciation de ce nom que j’entendis vitupérer par les visiteurs qui tentaient, comme moi, d’accéder à la porte de Versailles). Lorsque j’ai réussi à pénétrer dans ce temple de l’art, brandissant l’invitation que m’avait refilée ma copine Lucette, j’ai été récompensée. On m’a remis un amour de bracelet en plastique gris souris pailleté d’or que j’ai dû garder toute la soirée comme un délinquant récidiviste son bracelet électronique. Ce n’est pas si bien que les pochettes-surprise que l’on vend ici pour 100 Euros et qui contiennent les pochades de futurs petits génies chinois de la peinture mais au moins c’est gratuit.
Exténuée mais heureuse, je naviguais grâce au plan dépliant au milieu de la foule qui remplissait déjà les allées, lorsque j’ai cru qu’on avait volé mon sac. Le temps de pleurnicher dans le gilet musclé des vigiles, de trouver un téléphone compatissant pour faire opposition à la banque et de m’apercevoir finalement que le sac était resté au bureau, il était trop tard pour lutter contre la marée de visiteurs qui se déversait un peu partout. Non seulement j’ai loupé l’homme de ma vie à qui j’avais donné rendez-vous près du bar mais c’est à peine si j’ai pu admirer de loin les extraordinaires machines d’A.C.M. du stand Ritsch-Fisch (A1). Je me serais donné des gifles.
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A.C.M. - Collection particulière

00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : A.C.M., art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

08.10.2005

Le spectre d'Antoine de Galbert

Où l’art brut, je vous le demande, ne va-t-il pas se fourrer ? Il s’est faufilé ces jours-ci à la FIAC par la grande porte du Journal des Arts, son «quotidien». Par le biais d’un portrait du collectionneur Antoine de Galbert par Roxana Azimi. Dans cet article d’une demi-page, le mot «art brut» est cité deux fois. Une fois parce que la collec de l’Antoine est rapprochée de celle «du défenseur de l’art brut Daniel Cordier» (mince de compliment).

Une autre fois parce que la journaliste souligne la largeur du «spectre» d’A. de Galbert «partagé entre l’art contemporain, l’art brut et l’art primitif». In english -car c’est traduit- «the former gallery-owner turned art collector A. de G.» est déclaré «Equally interested in contemporary art, primitive art and art brut». Ce qui prouve que, même dans la langue de Shakespeare, le mot «art brut» peut très bien être préféré à son insipide doublure, j’ai nommé le mot: «outsider».

22:45 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

03.10.2005

Chaissac d'attaque

J’en vois déjà qui disent qu’Animula est un blog trop parisien. C’est même pas vrai. Sachez que votre petite âme errante a des antennes un peu partout. La preuve : j’ai le plaisir de vous signaler la soirée de présentation du Livret-découverte Gaston Chaissac le samedi 8 octobre 2005 au musée de l’Abbaye Sainte-Croix des Sables d’Olonne. Ce document est fait pour permettre aux «nains» de 8 à 12 ans (je cite le carton d’invitation) «de découvrir l’œuvre de l’artiste de manière éducative et ludique».
J’en entends déjà qui disent : «je croyais qu’Animula était comme W.C. Fields qui détestait les enfants». Oui, mais là c’est pas pareil. D’abord Gaston Chaissac habitait une école où il graffitait la porte des cabinets, ensuite il lui arrivait de prendre des dessins d’enfants comme base de départ de ses tableaux. Retour donc à l’envoyeur.
Expliquer aux mômes ce qu’ils ont été les premiers à initier, c’est rigolo. On ne dira d’ailleurs jamais assez les mérites des éducateurs et des éducatrices. Mademoiselle Guignepied, par exemple, châtelaine des environs d’Avallon, «qui interdisait l’usage de la gomme et préconisait l’exploitation de l’imprévu», selon Claude Allemand-Cosneau (Chaissac, Autobiographie artistique).medium_d_attaque.13.jpg
Chaissac aimait à rappeler qu’il avait bénéficié de son enseignement.
Il ajoutait même que Dubuffet aussi.
Le jeudi 20 octobre 2005 à 18 h 30, la salle de conférence de l’Abbaye Sainte-Croix abritera la lecture en avant-première du livre d’Eric Chevillard, D’Attaque, paru aux éditions Argol. Il est précisé que D’Attaque «est une fiction littéraire nourrie de Gaston Chaissac». Lui qui montrait un certain penchant pour l’anorexie, ça lui aurait sans doute fait plaisir. Moi aussi, j’ai hâte de déguster ce morceau de chaissacologie.

23:10 Publié dans Expos, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaston chaissac, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

02.10.2005

Les histoires de Teulé

Vous aimez les histoires ?
Vous aimerez celle d’Edwige qui se confectionne des habits de fée pour aller faire ses cours à l’université de Paris VIII à Saint-Denis. Vous vous attendrirez sur celle de Dolly qui propose ses charmes et montre ses tableaux à la fenêtre d’une maison du quartier Schaerbeek, près de la gare du nord à Bruxelles. Vous resterez scotchés devant la soucoupe volante que Jean-Claude Ladrat, menuisier et paysan à Germignac en Charente maritime, a construit dans son jardin afin d’offrir à sa mère une retraite heureuse sur l’étoile Altaïr où la vie est trop belle.
Les éditions ego comme x ont eu la bonne idée de rééditer Gens de France et d’ailleurs de Jean Teulé qui regroupe 40 de ces histoires décalées de gens hors du commun, dont 18 nouvelles. Un beau bouquin qui mélange gaiement bandes dessinées, textes et photos aquarellées dans une mise en page avec des tas de flèches en rappel, histoire de se mettre un peu en travers de la lecture sans vous faire décrocher pour autant.
 
Jean Teulé, c’est ce journaliste artiste un peu agaçant avec son air narquois du genre Till l’Espiègle. On peut lui reprocher ses airs de dessalé à qui on ne la fait pas mais c’est un as du photo reportage dessiné. Dans ses approches-limites de personnages plutôt en rupture, il était fatal qu’il croise l’art brut, même si ce n’est pas son cœur de cible.
Je voudrais bien connaître ce couple Noegelin de L’Isle-sur-le Doubs, dont Teulé montre les drôles de petites sculptures érotiques en coquillage collés. Quand à l’autoportrait de Claude C., pensionnaire de l’ H.P. de Privas, qui le représente avec un cercueil en train de pousser dans son ventre, je suis sûre que je vais en rêver cette nuit.

22:55 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

01.10.2005

Lonné à l'honneur

J’ai testé pour vous l’ascenseur du Musée de la poste à Paris. Il monte, il ne descend pas. Arrivée au 5e étage votre petite âme errante a du traverser 14 salles (dont une de bécassineries) pour atteindre l’exposition Raphaël Lonné. La visite faite, il ne reste qu’à dégringoler une bonne centaine de marches en luttant au passage contre 3 ou 4 portes coupe-feu d’une petite tonne chacune. On se retouve sur le boulevard de Vaugirard dans ce quartier grouillant de C.R.S. tournant comme des âmes en peine autour de la tour Montparnasse. Pas de catalogue, pas de communiqué de presse, pas même une carte postale à se mettre dans le placard aux souvenirs. Dommage. C’est que c’est pas fréquent une expo Lonné. Aussi vaut-il mieux ne pas négliger celle-là. Elle commence maintenant et se terminera le 11 février. Avis à ceusses et à celles qui comptent venir passer les fêtes dans la capitale.
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Sans titre - mai 1973, 21x27 cm, aquarelle,
Galerie Chave, © Raphaël Lonné
Ils n’auront pas souvent l’occasion de voir, comme ici, une cinquantaine d’encres tumultueuses et délicates de ce doux postier landais qui se réclamait à ses débuts du spiritisme, puis plus du tout ensuite, au fur et à mesure qu’il prenait confiance en lui et en son art. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour Lonné ! On supporte même la fichue zique sacrée qui accompagne la vidéo qui passe en boucle. Celle-ci a quand même le mérite de nous faire apprécier combien Jean Dubuffet avait vu et entendu juste : «Raphaël Lonné est un petit homme à grosse tête chauve, bon visage avenant et teint frais. Une expression mélancolique est présente dans ses traits. Son parler, fortement marqué de l’accent gascon forme un gargouillis précipité, un glouglou continu auquel un étranger au terroir doit pour le comprendre prêter grande attention.» (Publications de la Compagnie de l’art brut, fascicule 1).
En même temps que Lonné, le Musée de la poste expose Pascal Verbena sous le commun label Les Postiers singuliers. Pour des raisons X ou Y, la salle Verbena n’était pas visible. On ne nous l’a pas dit quand mon chéri et moi on a pris le billet (5 euros).

22:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raphaël Lonné, Jean Dubuffet, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |