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01.11.2005
Enchères très controversées
Ce qui m’horripile à la télé ou dans les canards c’est la façon dont ils mettent le mot «surréaliste» à toutes les sauces.
Veut-on dire extraordinaire, bizarre ou simplement un brin étonnant, on vous tartine du «surréaliste» à la louche que veux-tu. «surréaliste» l’ambiance d’un match de foot, «surréaliste» la dernière séance de l’Assemblée nationale, et «sûrrréaliste» aussi le dernier clip de Shakira. Le surréalisme, heureusement, en a vu d’autres mais voilà que depuis quelque temps cette mode qualificative visant à brouiller le sens des mots incontournables s’étend aussi au mot «art brut» qui a moins l’habitude de se défendre, le pauvret. Il y aurait déjà de quoi faire un sottisier. Le pompon, sur ce point, votre petite âme errante propose de le réserver à Art magazine qui, dans son numéro de septembre 2005, titre une brève consacrée à une vente aux enchères «controversée» de croquis et cartes de vœux signées Adolf (Hitler) : L’Art brute.
Franz Karl BÜLHER, sans titre, entre 1909 et
1916, crayon graphite et craies sur papier
Collection Prinzhorn
1916, crayon graphite et craies sur papier
Collection Prinzhorn
Pour mémoire, rappelons à l’auteur anonyme de cet articulet que les Nazis ne se sont pas contentés, dans le but de discréditer l’art moderne, de mélanger dans leurs expositions d’art « dégénéré » (Entartete Kunst) les œuvres de « malades mentaux » (Geisteskranken) provenant de la Collection Prinzhorn avec celles d’Otto Dix, Kurt Schwitters, Oskar Kokoschka etc. Ils ont aussi carrément zigouillé certains de ces grands créateurs d’art brut dont la vie et l’œuvre avaient été étudiées par Hans Prinzhorn, Franz Pohl, de son vrai nom Franz Karl Bühler, notamment.
21:15 Publié dans art brut, Encans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : franz karl bülher (pohl), art brut | | Imprimer | | |
A Gérard Nicollet
Je vous remercie de m’inviter à la valse des étiquettes, cher décolleur de réalité (?), mais au risque de faire tapisserie, votre petite âme errante doit humblement reconnaître qu’elle préfère appeler un chat un chat et l’art brut l’art brut par conséquent.
Fritz Koller - collection abcd
Libre à vous de l’appeler minouche, rat singulier, n’importe quoi ou trop-tard-à la-soupe, pourvu qu’il sache sortir ses griffes et attraper les souris. C’est tout ce qu’on lui demande, n’est-ce-pas ? Ceci dit, je suis bien d’accord avec vous et, en poussant un peu plus loin votre bouchon, vous m’inspirez ma pensée du jour
REVENDIQUER D’APPARTENIR A L’ART BRUT, C’EST FAIRE LA PREUVE QU’ON LUI EST ÉTRANGER
18:00 Publié dans De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fritz Koller, art brut | | Imprimer | | |