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29.12.2005

Fabuloserie or not Fabuloseries

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N O Sii A M I E SiiL E S iiB Ê T E S
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Dans la série «faut pas se gêner», une petite bouffonnerie théâtrale. On connaissait La Fabuloserie, ce lieu magique où sont réunies plus d’un millier d’œuvres dont beaucoup appartiennent à l’art brut pur et simple.

 

 

 

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Et bien on a maintenant «Les Fabuloseries». La Fabu (la vraie) étant fermée comme chaque année pour l’hiver, un festival des Ulis (dans le 9-1) n’hésite pas à se servir de ce titre inspiré qu’elle croit sans doute en hibernation. Sans la moindre référence au musée de Dicy dans l’Yonne pour lequel ce label a été inventé en 1983. Une fois de plus, «le jeune public» est le prétexte de cette langoustique opération. Le festival «Les Fabuloseries» s’adresse à lui qui n’en peut mais. Pas plus que Boris Vian d’ailleurs dont le nom sert d’enseigne au Centre culturel qui abrite ce spectacle de mimes, conteurs, marionnettistes et … bouffons.

00:35 Publié dans Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

28.12.2005

Plein Chant sur saint Crépin

Voici venu le temps des vœux et parmi tous ceux que je commence à recevoir je ne veux pas manquer de vous signaler le petit livret de colportage imprimé «pour les jours nouveaux de 2006» par l’éditeur Plein Chant à Bassac en Charente. C’est un perce-neige, un miracle de Noël sur papier gris-pâle et couvrante mauve avec de zolies zimages gravées bien populaires. Seize pages pour une Légende de saint Crépin le cordonnier, saint sympa, non seulement parce qu’il porte le nom d’un fameux peintre de l’art brut (Fleury Joseph Crépin, le puisatier couvreur guérisseur du Pas-de-Calais) mais aussi parce que, d’après Champfleury qui raconte l’histoire, il aurait, un jour où il avait forcé sur le cidre, décidé de moderniser l’éclairage pour économiser les yeux de ses compagnons. Edmond Thomas qui a sorti de l’oubli ce petit texte adore Champfleury qui adorait l’imagerie, la caricature, les chansons, les contes et les faïences. Il mouille sa chemise depuis un moment pour la redécouverte de ce romancier, critique d’art, journaliste, autodidacte, parti de rien à l’époque romantique et conservateur du musée de Sèvres à sa mort sous la 3e République.
Plein Chant a réédité, d’après l’édition Michel Lévy de 1857, le recueil de Champfleury intitulé Les Excentriques que tout animulion et toute animulionne peuvent ranger dans leur coffre à jouets, ne serait-ce que pour la notice sur Berbiguier de Carpentras, le grand fou littéraire qui voyait des farfadets partout.
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A.-V-.C. Berbiguier, "Le Fléau des Farfadets"
Frontispice du premier volume (1821). Aux quatre coins de la lithographie figurent deux morceaux de souffre, un coeur de boeuf, un jeu d'aiguilles et des plantes aromatiques (du thym?); l'arsenal par excellence de Berbiguier pour combattre les farfadets, et contrecarrer leurs plans diaboliques.

01:35 Publié dans Ecrits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : berbiguier de carpentras, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

25.12.2005

Je crois en Domsic et en Kosek

Je voulais profiter de la nuit du 24 pour faire un coucou aux cœurs solitaires qui passent les fêtes devant leur écran mais j’ai forcé sur le Champ' et je me suis contentée d’accrocher le journal d’abcd dans mon bô sapin roi des forêts.

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Faut dire qu’avec les décos de Noël qui ornent sa couverture, c’est idéal. Aux sous-bocks de Zdenek Kosek, ronds comme des boules et couverts d’une myriade de signes s’ajoutent des étoiles constituées, exprès pour les besoins de la ravissante maquette, de pantins de Janko Domsic réunis par les pieds.
Kosek et Domsic ne sont pas les Laurel et Hardy de l’art brut. Ce sont deux formidables créateurs qu’abcd a eu la bonne idée de réunir le temps d’une expo dans sa galerie sous le patronage biblique «du ciel et de la terre». Ceux que le Credo agace ne doivent pas se dispenser toutefois de filer à Montreuil.
A peine poussée la porte du 12 rue Voltaire, on respire un parfum excitant d’apocalypse. Oublié le clin d’œil à la prière chrétienne privilégiée par les organisateurs pour insister sur le fantasme de toute puissance commun aux 2 dessinateurs.
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Les géants ailés du Croate Janko Domsic, figurés sur des panneaux de carton de belle dimension, vous imposent d’emblée leur présence, vous épinglant de leurs regards perçants.
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Les diagrammes du Tchèque Zdenek Kosek s’y prennent eux d’une manière plus insidieuse en vous ligotant les pattes dans leurs entrelacs serpentins. Ses obsessions météorologiques visent à la maîtrise du temps, à la convocation des orages, à l’épopée des catastrophes climatiques. C’est sans doute pas facile de faire voisiner ainsi deux diables aussi différents. L’un frappe par sa trompette, l’autre par son violon.
Energie, autorité d’un côté, finesse, miniaturisme de l’autre. Bruno Decharme s’en tire par un accrochage rigoureux qui a le mérite de ne pas renchérir sur les singularités des œuvres qu’il présente. Créateurs du ciel et de la terre sera à Prague à partir du 16 juin 2006. On peut la voir ici le samedi et le dimanche jusqu’au 24 avril.
Où que vous soyez, par le métro, Montreuil, c’est la porte à côté.

23:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : janko domsic, zdenek kosek, abcd, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

24.12.2005

Pascal Ayerbé, gribouilleur sonore

Dans quelques heures, les petits frères et les petites sœurs vont être pourris de cadeaux et demain dans les poub’s on va retrouver, au milieu des emballages vides, tous les vieux jouets de l’année dernière que les parents auront dégagés pour faire de la place. C’est le moment de s’improviser brocanteuse et d’enrichir sa collec de dinosaures en plastique. C’est fou ce qu’on peut tirer d’un jouet qui a cessé de plaire. Du bruit, par exemple. Comme le chantait Claude François, «ça fait zip quand il marche, bap quand il tourne, brrr quand il roule» (je garantis pas la citation). Tout ça mixé ensemble avec des bruits de râpes à fromage, poêles à frire, presse-purée et autres appareils ménagers vous produit de la bonne vieille musique.
C’est ce qu’à compris Pascal Ayerbé, un jeune «gribouilleur sonore» qui marche, selon lemonde.fr, «sur les traces des bricoleurs inspirés, des fabricants d’instruments et de jeux sonores».
Traqueuse du mot «brut» comme je suis, j’ai même déniché un webzine intitulé A découvrir absolument dans lequel Gérald de Oliveira le qualifie de «chef d’orchestre brut, comme peut être l’art». Tu pousses un peu Gérald. La «poésie sonore» de ce jeune illustrateur (sonore) pour le ciné, la radio, la télé et les cartoons ne vaut quand même pas l’art spontané de ma voisine Josie quand elle chante «J’ai fait un rêve merveilleux» en faisant sa vaisselle avec accompagnements de glou-glou et percussions de casseroles. Il n’empêche que son petit théâtre musical n’est pas sans charme. Un charme dont la maîtrise n’exclut pas la turbulence, c’est assez rare pour le signaler. Son nouvel album, La Tête en l’air (musique pour jouets, objets et choses à bruits), édité par Depuis la Chambre, se laisse écouter et son site vaut le détour pour le fun.

16:30 Publié dans Jeux et ris, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

21.12.2005

Opicinus de Canistris

Opicinus est ressuscité.
Opicinus de Canistris. Opi pour les dames. Rien à voir avec les Hopis du désert de l’Arizona. Opi vient au monde près de Pavie en 1296. Il occupe le même job (scribe) de 1330 à sa mort en 1351. Jusque là, rien d’extraordinaire, à part son nom qui a de la gueule. En ce temps là les papes sont en Avignon. Opicinus qui a eu une jeunesse agitée s’y fixe et y trouve un terrain d’élection pour son festival. Quand il y arrive en 1329, il est plutôt destroy et miné par les privations. C’est qu’il sort d’une dérive qui a duré plusieurs années du fait de l’excommunication qui le frappe. Accusé de délit simoniaque, lui qui était prêtre. La simonie c’est pas une perversion sexuelle comme vous l’imaginez, bande de polissons. D’après mon Petit Robert, cela signifie que l’Opi s’était livré à des trafics de choses spirituelles. De quoi faire désordre à une époque où François d’Assise s’efforce de faire le ménage dans l’Eglise à grands coups de stigmates.
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Mais, je m’égare. Revenons en Avignon, au Palais des papes, en l’an 2000, où votre petite âme errante se souvient d’avoir vu 4 parchemins d’Opicinus dans une salle ayant dû servir de prison si on en croit les graffiti sur les murs : «c’est la faute d’une vache si je suis ici, vive l’Anarchie».
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Moi, qui était là pour une dégustation de vins de Provence, je suis restée le kiki serré devant ces dessins fantastico-cosmiques à base cartographique où l’auteur anthropomorphise les continents en interprétant leurs contours. Opicinus est considéré par Muriel Laharie comme «le premier paraphrène connu de l’histoire de la psychiatrie». Je sais pas ce que ça veut dire mais, dans le cas d’Opi, ça signifie qu’après un sévère déjantage, il se met grosso modo à se prendre pour Dieu et à vouloir être pape.
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En résultent deux importants manuscrits conservés à la Bibliothèque vaticane qui sont périodiquement l’objet de la curiosité des décrypteurs. Ces temps-ci sort aux Editions Le Léopard d’Or un bouquin de 60 €, 484 pages et 8 planches sur le sujet. Son titre ? Opicinus de Canistris, prêtre, pape et christ ressuscité. Son auteur ? Guy Roux, «neuropsychiatre libéral». Celui-ci aurait déjà écrit autre chose sur Opi mais j’ai dû manquer un épisode.

01:20 Publié dans Jadis et naguère, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : opicinus de canistris | |  Imprimer | | Pin it! |

18.12.2005

Damien Hirst et l’Homme du commun à l’ouvrage

C’est un des artistes «les plus cotés du monde», selon le dernier numéro d’Arts Magazine. Il s’appelle Damien Hirst et l’une de ses œuvres, exposée dans une galerie, a été royalement fichue à la poubelle par un agent chargé de l’entretien dont on ignore malheureusement le nom. Cela se passait en 2001 à Londres, nous apprend Christine Kerdellant, l’auteur de l’article d’Arts Mag intitulé Bouteilles (con)signées. L’œuvre en question était «un amas de bouteilles vides, cendriers pleins et tasses à café sales», ce qui fait que "l’homme du commun" a pu expliquer son geste splendidement désinvolte sans avoir recours à des théories iconoclastes. «Je n’ai pas pensé que ça pouvait être de l’art» s’est-il contenté de dire. L’artiste (je parle de Damien Hirst) aurait paraît-il bien ri. Un bon point pour lui. Il n’en a pas moins reconstitué l’amas de détritus grâce à la photo prise pendant le vernissage. C’est le genre d’histoire qui chatouille les zygomatiques de votre petite âme errante. Pas les vôtres ?

19:50 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | |  Imprimer | | Pin it! |

16.12.2005

Larsen fait son effet

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N O S iiA M I E S iiL E S iiB Ê T E S
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C’est la sainte Animula. Avec le bol qui me caractérise, il a fallu que je tombe sur vous, implacable monsieur Larsen. La fête que vous m’avez souhaitée ! Maman, c’est rien d’le dire. Evidemment on peux pas vous donner tort. Il faut reconnaître que je n’ai rien de Greil Marcus (pourvu que j’aggrave pas mon cas). Avec une perspicacité et un humour dignes d’Arsène (Lupin), vous avez tout de suite flairé que je ne suis guère musclée des oreilles. Me voilà donc, par votre faute, obligée de me coller dans l’infâmante rubrique Nos amies les bêtes.
Rassurez vous, cependant, je n’ambitionne nullement de devenir chroniqueuse de rock à plein blog, même si je ne suis pas mécontente d’avoir provoqué votre commentaire d’une compétence définitive. Je vais tout de suite faire chauffer Gougueule pour me renseigner sur tous les pistoleros que vous citez. J’ai beau croire que ce serait dommage d’enterrer le rock sous les révérences, un peu de révisions ne peut pas me faire de mal.
Observez cependant, qu’en dépit des apparences, ce n’est pas du rock que je parlais dans ma note balanceuse. Qu’on le veuille ou non, nous sommes entrés dans l’ère de l’extension du domaine de l’art brut et votre petite âme errante ne fait rien d’autre qu’en témoigner. Tant pis si ça « fait mal aux seins » de monsieur A. Cariatre. On ne peut pas toujours faire comme si rien n’avait changé depuis 1945 et comme si certains faits de langue n’existait pas.
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Bérurier Noir à l'Olympia, 1989 - Francis Vernhet
Dans la page «cul» du Monde du 2 décembre, je relève ce sous-titre dans un article de Stéphane Davet sur Bérurier Noir (le retour du rock alternatif) : «fidèles à leur goût de l’urgence et de l’art brut».

00:45 Publié dans De vous zamoi, Nos amies les bêtes, Zizique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

14.12.2005

Ça balance avec Art Brut

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AâRt brout, poum, poum, poum.
AâRt brout, poum, poum, poum.
Comme une incantation, la voix âpre et décontractée d’Eddie Argos scande le mot magique. Depuis un moment quand on tape le mot «art brut» sur Google, on tombe sur des sites qui concernent le groupe anglais du même nom formé à Londres en 2003. Il était fatal que l’art brut qui avait déjà croisé le musette avec l’accordéoniste Mimile Vaché, la musique alpestre avec Adolf Wölfli, et ses trompettes en papier, la musique concrète avec les peintres Asger Jorn et Jean Dubuffet (au flutiau de berger), rencontre un jour le rock n’roll.
C’est chose faite avec le groupe d’Eddie Argos qu’on a aperçu cet été à Saint-Malo à la Route du rock. Votre petite âme errante n’a pas eu la patience d’attendre son retour en France en février. N’ayant pas pu mettre la main sur leur CD, elle s’est branchée sur 2 ou 3 de leurs morceaux en ligne, assez représentatifs de leur style robuste, décalé, tendance néo punk avec clin d’œil au Velvet Underground. Mon daddy qui s’était endormi sur son journal, ça l’a réveillé en sursaut. Lui qui a connu l’époque héroïque de la pop, ça lui a rappelé «Gloria par les Them» m’a-t-il dit avec des yeux fièvreux. Si je l’avais écouté, il aurait quité ses charentaises pour m’entrainer dans un rock endiablé.
Il faut dire que ça décoiffe, Art Brut ! Leur premier album de 13 titres s’ouvre naturellement sur Formed a Band : «we formed a band, look at us, we formed a band (x 4). Honeypie, I don’t know when it started, stop buying your albums from the supermarket. The only sell records that have charted, and Art Brut, we’ve only just strated».
Le reste est du même tonneau, avec des paroles sarcastiques et terre-à-terre qui s’adressent aux «kids» : «Mon petit frère n’écoute que des chansons qui disent : pourquoi nos parents ne s’intéressent pas à nous ?» ou «Ne touche pas au crack».
Le groupe, à l’origine, s’appellait Bang Bang Rock n’roll mais Argos l’a rebaptisé Art Brut quand il vu des tableaux de Dubuffet à Paris il y a 3 ans. «J’ai eu une révélation», dit-il à ce propos.

23:40 Publié dans Zizique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

13.12.2005

Le triomphe d'un choqué

Permettez moi un moment de remonter le temps. Votre petite âme errante voudrait rebondir sur vos commentaires à propos de La vie de toutes les couleurs et de Sur la route de Pontoise. C’est que vous n’avez pas l’air de vous rendre compte, mes beaux messieurs Lanoux et Infatigable que la pauvre Violette n’a pas encore retrouvé l’usage de sa guibole. Avec son plâtre graffité, elle ne peut pas encore courir les librairies pour feuilleter tous les bouquins dont vous avez la bouche pleine et qu’elle ne trouve pas toujours sur Internet.
medium_jardin.jpg Alors, pour son seul plaisir et celui de quelques uns et unes j’espère, je me suis décarcassée pour dénicher la citation de Jeanne Tripier extraite du premier livre de Gérard Macé et un poème d’Edmund Mach, le type de Gugging édité par Harpo &.
Les voici l’un après l’autre :


«
Dis-moi donc quelle est la production de Zèbre antique. – Il est fait du pur destin anatomique. C’est un joli cheval zébré, et qui ressent parfois sa femelle, sans qu’ils soient rapprochés l’un de l’autre. Mais en réalité cet animal est constitué de manière à ressentir ce qui se passe au loin, dans les régions polaires. Il s’habitue mal aux scènes scandaleuses des Terriens » Jeanne Tripier la Planétaire.

Des hommes utiles
(Brauchbare Menschen)
 
 
 
 
Parfois les hommes utiles sont
dans les usines et travaillent
parfois ils vivent désespérement
certains ont avec eux des brioches,
des brioches qu’ils mangent eux-mêmes.

Ils sont parfois un peu justes
car les inutiles
prédominent

Par diverses déterminations
ils attendent le devoir,
devoir sur devoir.

 

(La traduction est de Lilian Birnbaum).

 

00:15 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jeanne tripier, edmund mach, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

11.12.2005

Quand Michel Valière rencontre Gabriel Albert

N’allez pas croire que votre petite âme errante a gaspillé tout son ouikène à Lille chez les restaurateurs. Je ne parle pas des sympathiques hôtes du Bistrot lillois de la rue de Gand (un peu bruyant les soirs de banquets britanniques mais bonne Duvel et waterzoï garantis).
Je fais référence à ma note précédente à propos de la journée d’études sur les environnements bruts (Habiter poétiquement) au M.A.M.L.M. Après une matinée d’intense lèche-vitrines dans le quartier autour du théâtre et de la vieille bourse et le repérage d’une jolie cape ethnique multicolore et hors de prix pour Noël, j’ai donc pris le métro, où Michel Sardou m’a hurlé dans les oreilles, direction 4 Cantons et arrêt à Pont de Bois. Petit 100 mètres ensuite pour attraper au vol le bus 41 qui m’a déposée au Parc urbain à l’orée d’une pente glissante, étroite et boueuse que j’ai descendue comme j’ai pu en me félicitant qu’il fasse jour. Promenade hygiénique d’un bon demi-kilomètre ensuite à travers le parc de sculptures par une allée taillée au cordeau menant à la porte du musée et la récompense était là en la personne de l’ethnologue Michel Valière qui était au micro. Justement, il était question du jardin de Gabriel à Nantillé dont je vous avais montré une image le 6 septembre à mon retour de vacances. Il y a du soleil dans l’accent de Michel Valière. C’est un savant qui sait se montrer sensible à la poésie d’une lumière d’été dans une treille muscate quand il visite le domaine d’un créateur tel que Gabriel Albert. Je me suis positivement régalée avec l’entretien des deux hommes dont l’ethnologue nous a livré quelques passages. Du beau boulot où le questionneur ne fait pas les demandes et les réponses mais restitue les vraies paroles de l’interviewé. Gabriel Albert cessait d’être un objet d’études. Il était bien vivant avec nous. Je cite de mémoire : «Je passionne pas la mort, moi»… «Je peux pas tuer. Un cochon, un poulet, je peux pas. Moi, je peux pas encaisser la mort. Enlever la vie et la souffrance, voilà ce que je déteste». Rien que pour cette parole de Gabriel, Michel Valière devrait donner le plus de retentissement possible à cet entretien. En attendant, voici l’album de ma visite du 13 août 2005 à ce jardin de sculptures qui conserve sa grandeur dans l’abandon.

18:10 Publié dans Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gabriel albert, michel valière, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |