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04.12.2011

Poitiers : une Grande roue dans la Grand'rue

Au chapitre de mes vernissages ratés du samedi 3 décembre 2011, il faut que j’ajoute celui de la Galerie Grand’rue (Antoine Hyvernaud) à Poitiers. Je connais des journalistes poitevins qui auraient sans doute un bon papier à faire en se rendant rapidement au 167 de la Grand’rue pour l’exposition Prototypes dont la dead line est le 31 décembre. Une bonne façon de se faire des fêtes pour tout le monde que ces locomobiles et manèges de Gérard Cambon.

Gérard Cambon J’ai déjà eu l’occasion d’attirer vos précieuses attentions, Animulanautes, sur le travail de cet artiste dans ma note du 16 mars 2010 intitulée Akkisuitok (c’est commode à retenir, pas vrai ?). Hybridités mécaniques et patineuses patines sont ici au rendez-vous. Les homoncules pâteux et interloqués sont toujours là, révélateurs de mouvements et de vitesse.

Gérard Cambon

Les amalgames sont surprenants : phares de bicyclettes, roulettes miniatures, pompes à flytox. Le tout, solidaire par la grâce des soudures, collages, sertissages dont Cambon a le secret.

Gérard Cambon Cela paraît gentil et ça l’est mais avec une dose de risque, de danger ou de cruauté comme on voudra : l’insecticide qui tue quand même, la grande roue qui perd ses rayons.

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Les accros au parisianisme retrouveront cette dernière à la Galerie Béatrice Soulié (21 rue Guénégaud dans le 75-6) qui, parallèlement et sous le titre ferroviaire de : E pericoloso sporgersi, montre jusqu’au 7 janvier 2012, les nouvelles œuvres de Gérard Cambon.

Gérard Cambon

Là aussi on s’amuse mais on ne s’endort pas.

18:57 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard cambon, galerie grand’rue, art contemporain, poitiers | |  Imprimer | | Pin it! |

03.10.2010

Regards d’automne

bourriche-belon.jpgBellon, Bellon, Bellon, «à ce prix là, vous m’en mettrez une bourriche!».

C’est ce que vous pouvez dire à votre soldeur si, comme moi vous avez la chance de croiser sa librairie en allant acheter votre salade.salade_verte.jpg

Franchement, ce serait bête de se priver de ce bô bouquin d’Eric le Roy sur la photographe Denise Bellon(1902-1999) qui fut proche du Mouv Surr. Quand il est sorti en 2004 aux Editions de la Martinière, il coûtait plutôt bonbon (55 €), ce qui n’est pas choquant pour un album de cette qualité, reproduisant je ne sais combien de photos avec des entrelardages biographiques, éclairants mais pas pesants.

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Aujourd’hui, il en arrive un petit stock sur le marché et vous pouvez vous en goinfrer sans mettre en péril votre budget d’étudiant ou de retraité de plus de 67 ans.

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Cela tombe pile pour la dernière ligne droite (jusqu’au 18 octobre 2010) de l’expo Denise Bellon, Regards d’artistes sur le quai de la station St-Germain-des-prés.

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Avec Denise Bellon, on entre dans une famille comprenant la comédienne Loleh, la réalisatrice Yannick (ses filles) et Jaime Semprun (fils de Loleh) qui vient de disparaître et qui fut l’âme de L’Encyclopédie des nuisances, «seul surgeon vivace» de l’aventure situ, selon l’article nécro de Jean-Luc Porquet dans Le Canard enchaîné du 11 août 2010.

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Denise Bellon, son chemin croisa, au gré des reportages, une mariée gitane, de pauvres petites putes du quartier «réservé» de Casablanca, une danseuse de Côte d’Ivoire aussi bien que Salvador Dali, Marcel Duchamp, Joan Miro. Elle est aussi la belle sœur du cinéaste Jacques Brunius (voir mon post du 10 septembre 2005 : Violons d’Ingres). C’est surtout à ce titre qu’elle m’intéresse, obsédée par mon petit bout de lorgnette brute que je suis. Parce qu’elle a réalisé une centaine de clichés du Palais idéal du facteur Cheval en préparation du film de Jacques Brunius sur celui-ci. Cela se passait en 1936 et ses images, «largement publiées, contribueront à la notoriété du lieu». Vous en trouverez deux dans l’ouvrage d’Eric Le Roy. Je vous les reproduit pas pour vous inciter à l’acheter.

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Comme il me reste un peu de place, j’en profite pour zoomer sur un livre d’un certain Christian Colas qui vient de sortir chez Parigramme. Intitulé : Paris graffiti, les marques secrètes de l’histoire, il nous offre pour pas cher (14 €) quantité de repros d’écrits furtifs et de figurations spontanées chinés dans des recoins-coins obscurs de la capitale.

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Certains sont très anciens. Tous témoignent d’un besoin impérieux d’expression populaire, voire d’une pulsion artistique sincère qui se donne d’autant mieux libre cours qu’elle s’exerce en catimini. Attention : beaucoup de ces graffiti sont coton à prendre et il ne faut pas toujours s’attendre à une grande netteté de lecture mais l’auteur-photographe a rudement bien fait de ne pas écarter le diaphane au profit du pittoresque.

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Dernière minute : vous vous souvenez du post Akkisuitok, Gérard Cambon dont votre petite âme errante vous avait régalé le 16 mars 2010? Et bien, voici que Regard, la petite revue d’art de Marie Morel consacre son n°109 (sept. 2010) à cet artiste chouchouté par la Galerie Soulié.

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16.03.2010

Akkisuitok : Gérard Cambon Galerie Soulié

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La Galerie Béatrice Soulié expose Gérard Cambon. Mon rhume recommençant à zéro, je ferais bien de m'en tenir là. Akkisuitok est le genre d'expo qui mérite mieux qu'une ramollo du cerveau. Seulement quand je trouve un mot qui me résiste, faut que je le ronge comme un os. «A qui suit : toc!» (avertissement), «Akki-suie, O.K.» (enseigne de ramoneur)? Rien de tout ça. Akkisuitok a une petite gueule de moufles et d'anorak. Akkisuitok est inuit.

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Cela signifie qu'on s'abstient de donner une réponse. Ce dont j'aurais pu m'apercevoir en lisant le carton d'invitation de l'expo au lieu de me goinfrer de lexiques eskimos sur internet. Ces Inuits quand même, ce qu'ils sont zen! Et Gérard Cambon, à ce compte-là, il est zen aussi. Je veux dire qu'il fait de la résistance douce. Pas le genre à nous servir des réponses toutes faites sur un plateau.

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Pas le genre non plus à se la jouer plus énigmatique-tu-meurs. Ses assemblages, ce qu'il appelle ses «pièces» se contentent d'exister et c'est plus que pas mal. De ce point de vue c'est un expert de la construction d'ambiances qu'il ne se croit pas obligé de faire dégénérer en théâtre. La vétusté, la fragmentation, le désordre calculé qui n'a pas l'air d'un ordre j'm'en-foutiste, lui sont cher

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Cambon se débrouille pour être de la famille de Louis Pons avec d'autres moyens que la composition solide et lyrique qui est à la base de la plupart des compositions de son grand aîné. Il file plus doux, plus furtif, en naviguant entre la rouille des vieilles pub, le liège des choses flottées, la poussière des temps. Mais sans chercher les rencontres dramatiques (rats, becs d'oiseaux morts etc.) ni la précision géométrique d'une Yolande Fièvre bien qu'il touche comme elle à la profondeur des plans.

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C'est efficace mais autrement. Les petites créatures «à-la-mie de pain», qu'il penche aux balcons vermoulus d'on ne sait quelles tribunes, renforcent cette impression poétique de ruse innocente avec le «grand genre». Qu'elles ne soient jamais abouties est une caractéristique qui en signe l'humanité.

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Allez voir l'expo qui baissera le rideau le samedi 3 avril (déjà). Les images que je vous jette en pâture et qui proviennent du dossier de presse n'étant (astucieusement) que des zakouskis. Dans ce dossier, l'artiste nous parle de son boulot et aborde la question de l'art brut avec lequel, bien qu'autodidacte, il ne fait que flirter (plutôt gentiment, ma foi).

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Depuis une quinzaine d'années, la Galerie Soulié suit une voie étroite qui passe entre le derme de l'art brut et l'épiderme de l'art singulier (mauvaise graisse non comprise). Gérard Cambon qui a déjà, dans le passé, occupé ses cimaises mais que je découvre pour ma part, est peut-être bien un représentant des plus purs de ce courant original que mon blogounet brut ne saurait brutalement ignorer.

01:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard cambon, akkisuitok, galerie béatrice soulié | |  Imprimer | | Pin it! |