11.09.2012
100 bougies pour le Palais Idéal
Toutes proportions gardées, les anniversaires se suivent. Et bien sûr, ils ne se ressemblent pas. J’ai eu beau faire «un travail opiniâtre», je ne peux prétendre, même si c’est «mon rêve», aux 34 ans, 9000 jours, 65000 heures du champion d’Hauterives! C’est un boulot de Titan pour ne pas dire de Cheval.
De facteur Cheval s’entend, en l’honneur des 100 ans duquel la Collection de l’Art Brut consacre une nuit et une exposition. Lausanne, ne faisant rien comme les autres villes, s’offre en effet, le samedi 22 septembre, une nuit des musées au cours de laquelle sera projeté Violons d’Ingres, le fameux court-métrage de Jacques-Bernard Brunius dont je vous avais rappelé l’intérêt pionnier dès mes débuts en septembre 2005. La projection de ce film de 1939 où figure le Palais Idéal sera suivie de celle du «premier film de fiction dédié à Cheval» (y’en a-t-il eu d’autres?) de 15 mn chrono, intitulé, pour faire simple, Palais Idéal.
L’auteur, Ado Kyrou, écrivain et critique porté sur le cinéma surréaliste, est aussi un admirateur de Brunius. Sa contribution à la cinématographie chevaline, n’ayant pas eu la chance d’être enrôlée dans le DVD des frères Prévert, me fait l’effet aujourd’hui d’être plus à découvrir que celui de Brunius. Bien que Palais Idéal ait été tourné en 1958, soit près de 20 ans après Violons d’Ingres.
Le carton d’invitation de la CAB nous vante par ailleurs la musique jazz du film dont le «côté improvisé et l’esprit de liberté correspond bien au Palais Idéal» à ce qu’il paraît. Cette musique est de André Hodeir.
Il n’est pas indifférent de souligner également que, dans le film d’Ado (comme Adonis : il était grec), les textes du facteur Cheval sont dits par Gaston Modot. Cela vous laisse froids? Et bien revoyez L’Âge d’or, le brûlot surréaliste de don Luis (Bunuel) qui date de 1930. Le personnage de «L’Homme», prototype de l’amoureux fou et bien c’est Gaston Modot!
Ces deux films de la nuit lausannoise apporteront le soutien de leurs projecteurs à l’expo de photographies en couleurs de Michel Guillemot que vous pourrez voir à la CAB jusqu’au 30 septembre 2012. Un petit détour à la librairie de la Collection vous permettra de vous offrir le livre Palais Idéal du Facteur Chevalparu aux Nouvelles Editions Scala en 2011. Les photos de Guillemot y accompagnent (ou y sont accompagnées par) un texte de Gérard Denizeau.
Les petits malins parisiens qui voudraient maintenant pousser un grand hennissement à la Bobby Lapointe pour saluer à leur tour le centenaire de l’achèvement du Palais d’Hauterives pourront le faire bientôt aussi : exposition-hommage au Musée de la Poste en perspective.
Montage en cours!
00:49 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, ferdinand cheval, palais idéal, jacques b brunius, ado kyrou, andré hodeir, gaston modot, michel guillemot, collection de l'art brut, musée de la poste | | Imprimer | | |
15.04.2007
Cheval et ses poulains au musée
Les facteurs sont sympas. Même ceux qui ressemblent pas à Spirou. Question bonne bouille, Ferdinand Cheval était plutôt du genre émacié mais y’en a que ça inspire. La preuve cette invitation de Rancillac pour l’actuelle expo du Musée de la poste à Paris (6 avril/1er septembre 2007). Vous pouvez dire qu’il s’est pas foulé le Bernard à superposer le portrait du facteur à une image de canasson, vous verrez qu’elle fera son petit effet.
Votre petite âme errante a traîné dans cette expo une copine de bureau qui a trouvé «kitschissimes» les objets de Paul Amar.
Parce que, j’ai oublié de vous signaler, que ladite expo s’intitule Avec le Facteur Cheval et qu’on y voit non seulement Cheval mais aussi «ses poulains» comme le remarque Edouard Launet dans Libé du 11 avril.
Si j’avais pas à éplucher mes pommes, mes poires et mes scoubidous pour faire la compote du dimanche je vous énumérerais toutes les autres autres vedettes «cavalant» autour du Palais imaginaire : Etienne-Martin et son Escalier, Niki, Tinguely et le Cyclop,
l’excentrique milliardaire Edward James et son Jardin d’Eden surréaliste construit en pleine jungle mexicaine,
Jacques Warminski et son Hélice terrestre que vous pourrez voir en live un de ces 4 ouikènes en vous rendant, si vous avez pas peur des troglos, à l’Orbière dans le Maine-et-Loire.
Retrouvez tout ce beau monde dans le catalogue attrayant et qui sent bon l’imprimerie.
Dans une première partie d’Hommages, vous aurez pour le prix (20 €) les clichés des grands photographes qui se sont succédés sur le monument : Denise Bellon, Robert Doisneau, Gilles Ehrmann, Lucien Hervé, Clovis Prévost. Et puis, moi ce que j’aime bien c’est que les textes de Josette, Eric, Christophe, Claude et Clovis (Rasle, Le Roy, Bonin, Prévost) sont poivrés de chouettes documents rares : souvenirs des visites de Matta, de Breton, d’Ernst, photo de D. Bellon montrant Colette Brunius sous les regards bienveillants ou amoureux du rondouillard André Delons et du svelte Jacques Brunius.
To whom who do not read french, please note that all the texts of With Facteur Cheval are translated in english.
See you later, animulators !
17:55 Publié dans Expos, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Ferdinand Cheval, Paul Amar, Jacques Warminski, Edward James, Jacques B Brunius | | Imprimer | | |
10.09.2005
Violons d'Ingres
Films lourds, QQ la Praline, trop violents… Je vous assure que c’est dur de se faire une toile en ce moment. G bo éplucher les pariscoperies, les télékrishnazeries et autres zurbaneries, je trouve rien à ma pointure.
Heureux qu’on a inventé les DVD ! Votre petite âme rerrante est folle de bonheur parce qu’elle vient de mettre la main sur Violons d’Ingres (1939), le court-métrage de Jacques B. Brunius caché dans la version restaurée par Catherine Prévert de Mon frère Jacques par Pierre Prévert (Doriane Films).
Cela faisait une paie que je voulais voir ce modèle du film documentaire traitant des bâtisseurs du rêve. Avec Violons d’Ingres on s’invite chez des créateurs spontanés depuis longtemps oubliés. Dans la villa d’Auguste Corsin à Etampes, dans un poulailler décoré de girouettes à Ouessant, parmi les terres cuites d’Angelina Opportune Leverve à Semur-en-Auxois.
Et si vous voulez savoir quelle tête avait Brunius, acteur aussi bien que réalisateur, c’est le moment de revoir L’Affaire est dans le sac (1932) « ce sommet de l’humour révolté surréaliste » selon Ado Kyrou. Le grand type plutôt bouffon qui réclame
« un béret, un béret français » au vendeur de chapeaux sans stock incarné par Carette, c’est Brunius en personne.
13:45 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jacques B Brunius, art brut | | Imprimer | | |