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Rechercher : plancher de jeannot

St Ouen blues

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Dérive à Saint-Ouen pour sortir du blues. Coucher de soleil et briques rouges. A la périphérie, déjà les phares.

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Une fresque enfantine sur un mur d’école. Un thé près de l’avenue Gabriel Péri.

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Le portrait du chanteur Matoub Lounès dans une vitrine. Et ce touchant témoignage d’art populaire kabyle autour du visage de cet homme libre, disparu tragiquement en 1998, jamais oublié depuis.

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Cadre-hommage chantourné. Fleurs nacrées sur fond de sable. Pourtour de petites coquilles noires. L’élégance même. La finesse, l’émotion. L’écrin fidèle à cette icône de la sensibilité berbère. Comme le décor d’un luth constellé.

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Gaston Chaissac : « LA SOUPE EST À CUIRE »

De loin, j’ai cru que c’était un livre de cuisine. Posé à plat sur la table d’une librairie de mon quartier où je contemplais d’un œil maussade les piles de madame Angot. Des livres de cuisine, j’en ai 243 au moins. Un plein placard de cuisine. Mais je m’en lasse jamais.

Alors quand j’ai lu sur la couverture couleur lentille claire : LA SOUPE EST À CUIRE en gros caractères, je me suis dit que ça tombait à pic vu la saison qui se rafraîchissait. Et puis il y avait cette petite tête de poireau triste dessinée dans le coin à droite.

Gaston Chaissac

En m’approchant, je compris mon erreur. «Mamma mia! mais c’est un nouveau Chaissac que j’ai devant moi», me dis-je. Il vient de paraître et on m’avait rien dit.

La Soupe est à cuire reprend les premiers mots de l’ouvrage qui n’est pas, comme on pourrait s’y attendre un recueil de lettres du grand soupier qu’était Gaston Chaissac. Des recueils de lettre du Gastounet, il y en a déjà des masses de parus. Mais là, c’est plus que ça, c’est mieux que ça.

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Les Editions Finitude qui ont publié 100 livres en 10 ans, émanant d’un tas d’auteurs au poil tels que Georges Darien, Eugène Dabit, Georges Perros, Henry Miller, Raymond Guérin, Henry David Thoreau, Robert-Louis Stevenson et Raphaël Sorin (voir ma note Produits d’entretien du 16.01.2006) ont eu la bonne idée de reproduire un livre unique fait à la main par le peintre de Sainte-Florence de l’Oie le 26 mais (sic) 1950.

Gaston Chaissac

Jean Dubuffet à qui il avait été adressé avait eu tout de suite envie d’en faire tirer 50 exemplaires mais en définitive le livre était resté inédit. Dubuffet, engagé lui-même, peu de temps avant, dans la réalisation de petits livres à la saveur rustique, ne marchande pas son admiration à Chaissac à propos de La Soupe est à cuire.

«Je mets cet ouvrage sur le plan des œuvres les plus précieuses que je connaisse au monde. Je trouve que cette œuvre de toi est ton œuvre maîtresse, une espèce de somme où tous les thèmes qui t’habitent se trouvent tous ensemble et d’un seul bloc projetés avec une force extrêmecitation.jpg

Collectionneurs, attention! Finitude n’a pas prévu, comme parfois, de tirage de luxe spécial. Cette édition qui restitue le manuscrit dessiné et calligraphié à la plume sur papier kraft ne s’éternisera cependant pas sur les rayons des libraires.

Toute basique qu’elle soit, elle est soignée et assortie d’une transcription typographique sur papier blanc ainsi que d’une préface de Dominique Brunet. Elle mérite donc de voisiner, pour ceux qui ont la chance de les posséder, avec Ler dla campane ou l’Histoire de l’aveugle.

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29.09.2012 | Lien permanent

La Société du Chalet expose le Musée du Tout

Comme je disais à ma pharmacienne qui veut toujours me refiler ses génériques, moi j’veux d’la marque, pas du low cost. C’est pourquoi le Museum of Everything m’intéresse. Petit à petit, il a créé sa propre marque.

dessin.jpgDu moins c’est lui qui l’dit. Aussi me branche-je de temps à autre sur le site du MOE où sont présentés pêle-mêle des artistes des deux siècles derniers et du début du nôtre, «non conventionnels, inédits et le plus souvent inconnus», ça va de soi.

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Je me branche et j’y comprends rien. D’abord parce que y’a pas de mickeys pour illustrer les textes écrits en caractères du temps des machines à ruban noir et rouge, ensuite parce que ça se présente comme un joyeux bordel (c’est voulu) censé refléter la diversité du stock. Tout de même, cette fois-ci, en cliquant sur le drapeau français, je me suis aperçu que le Musée du Tout (ou du n’importe quoi comme disent les mauvaises langues), derrière lequel la rumeur sussure qu’il y a surtout des collectionneurs, allait s’offrir un tour de piste germanopratin.

museum of everything,paula rego,marlene dumas,john baldessari,nick cave,edward ruscha,carsten höller,maurizio cattelan,christian boltanski,annette messager

chalet_large.jpgCar le MOE se déclare «musée ambulant» ce qui n’est pas très loin de «musée emballant» il faut le noter. Il a donc choisi en cette rentrée des classes 2012 de s’installer dans un ancien séminaire catholique, sis au 14 boulevard Raspail, le temps d’une exposition qui (si j’ai bien compris) sera vernie le 15 octobre et s’épanouira tout du long de la FIAC, c’est à dire du 18 au 21 octobre 2012.

Cinq cent œuvres qu’on nous promet! Dessins, peintures, sculptures, livres uniques et «installations écologiques» (sic) réalisés par des autodidactes, visionnaires et atypiques de l’art. Je demande à voir. Surtout les petits nouveaux.

Sagement, le MOE met cependant en avant les pointures : Henry Darger, Guo Fengyi, Gertrude Morgan, Willem van Genk, ACM, Charles Dellschau. Tous ces brothers et ces sisters «évoluent sans formation artistique, hors de la théorie artistique et de la société» nous rappelle le Museum of Everything. Pour compenser un peu ce manque d’éducation, un effort philosophique sera requis de la part des «plus grands artistes, des curators et des penseurs de renommée mondiale» qui travaillent sur ce chantier en collaboration avec l’Everything.

Parmi eux : Paula Rego, Marlene Dumas (ceci dit pour les amateurs d’expressionnisme), John Baldessari (catégorie photographie), Nick Cave (chanson populaire), Edward Ruscha (conceptualo-pop), Carsten Höller (hello, amis des animaux!), Maurizio Cattelan (superstar), sans oublier les incontournables Bolt et Annette (textiles, messageries). Tout ce beau monde tiendra-t-il dans le Chalet

Car j’ai oublié de vous le dire, cette exposition made in Everything s’intègre dans le nouveau projet artistique «et radical» de Marc-Olivier Wahler qui n’est autre que l’ancien dirlo du Palais de Tokyo.

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Plongez dans l’art brut italien

Plouf, plouf ! Vous aviez rangé les palmes et le tuba ?         Il fallait pas. Le samedi 27 et le dimanche 28 octobre 2012, la Halle Saint-Pierre vous propose une «immersion» dans son grand bain en compagnie d’une fine équipe de plongeurs en eaux philosophiques, historiques, doctorales, anthropologiques, critiques et musicales.

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En consultant le programme, on s’aperçoit que pour ce week-end de brasse conférencière, la HSP remise un peu au vestiaire ces «banditi» qui font l’affiche de son actuelle exposition.

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Elle préfère mettre en avant «l’univers rebelle et inventif des auteurs d’art brut italien». Art brut, le mot est lâché. Ce n’est pas dommage.

Pour d’obscures raisons qui tenaient à une supposée méconnaissance de cette notion par le public italien, le co-commissaire argentin de l’exposition Banditi dell’arte, le danseur et comédien Gustavo Giacosa lui a préféré la formule vague de la bonne vieille création Hors les normes.

Mais on est en France et la Sainte Halle a un public fignolé à son image. Tout le monde s’est déplacé pour voir les merveilles brutes de Pietro Ghizzardi

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Giovanni Battista Podesta

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Giuseppe Righi, Luigi Sapretti, Carlo Zinelli

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et tutti quanti, groupés autour de l’œuf de Christophe Colomb du carabinier Francesco Toris.


 

Tout le monde s’est touité : «T’as vu l’art brut italien à la Halle St-Pierre?» et personne : «Rendez-vous à Banditi dell’arte cette aprème». Ce n’est pas dommage. Cette histoire de banditi m’a toujours tapé sur le système.

2006banditibig.jpgPas seulement parce que ce titre n’a rien d’inédit. En 2006, en effet, à Brescia, une exposition présentant des photos de Mario Del Curto, l’avait utilisé. Ironie du sort, elle était sous-titrée : Sulle vie dell’Art Brut (on repassera pour la «méconnaisance» dont je parlais plus haut).

Pas seulement parce que ce «banditisme» accolé aux créateurs d’art brut, trimballe son pesant de vieilles lunes romantiques hérité, chez nous, des histoires corses de Prosper Mérimée. Mais parce que, derrière cet aimable folklore littéraire se cache une réalité historique italienne moins croquignolette. Il n’est qu’à revoir Salvatore Giuliano, le film de Franceso Rosi pour comprendre ce que je veux dire. 

Plutôt que des «bandits», Filippo Bentivegna et Giovanni Bosco, Pier Paolo Pasolini cité en exergue du catalogue, sont par exemple des victimes du crime organisé. Concernant Bosco, il me semble en outre que la portée de sa création est ici mal appréciée.

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Pour des raisons de répartition, elle est trop limitée à ses activités de street-arteur. On touche là au problème récurrent du lieu : les deux salles de la Halle Saint-Pierre. On a trop voulu cette fois, sur les petits flyers qui sont distribués aux visiteurs, justifier l’injustifiable. Ce n’est pas parce que le bas concentre la substantifique moelle des «collections historiques et carcérales» qu’il faut lui opposer les soit-disant «représentants de l’art populaire contemporain».

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Car prétendre que Luigi Buffo, Joseph Barbiero ou Giovanni Bosco ne procèdent pas de «la rupture mentale radicale des auteurs d’art brut proprement dits», ce n’est pas seulement faux, c’est risible.

Il vous reste deux mois et demi pour visiter cette belle exposition qui entre dans son climax. Je vous conseille de le faire sans trop tenir compte de la sauce explicatoire qui va avec. Simplement en vous en mettant plein les mirettes mais sans lunettes de plongée.

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19.10.2012 | Lien permanent

Penser l’art brut librement

Aujourd’hui : zéro. Y’a des journées comme ça. Une lettre de Véronique ce matin dans la boîte. Elle va bien, elle m’apporte son expertise dans une affaire que j’ai sur les bras. magnets.jpgPost’it sur le frigo : les chocolats elle adore, faudra penser à lui en offrir. Pause-déjeuner avec ma copine Isabelle. Le p’tit resto italien du coin pour échapper aux collègues de la cantine. Isabelle arrête pas de tchatcher. J’aurais le temps d’avaler trois fois mes pastas qu’elle n’a pas fini le quart de sa Regina. Sages : on prend pas de tiramisu, pas de gelati, pas de desserts. chienBalance.jpgRendez-vous ce soir avec mon diététichien. J’ai perdu un kilogramme à force qu’il m’aboie dessus. Zéro vous dis-je. Mon quotidien de bad girl. Pas de quoi en faire une chronique. Pas même un SMS. D’ailleurs je suis bloquée.

Depuis qu’un commentateur exigeant m’a invitée à «penser plus librement» sur ma note à propos des photos de Marie-France Lacarce. Penser, me «débarrasser» (des préjugés) et me «forger de nouveaux outils» par dessus le marché! Et puis quoi encore? Chacun sait que j’en suis pas capable.

Alors j’ai mis mon gang sur le coup. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a pris son temps mais enfin l’une des gâchettes qui le composent a daigné dégainer une réponse présentable à mes lecteurs. Cela commence bien : «Je me souviens d’un visiteur taché par une œuvre exposée au musée d’art moderne de Saint-Etienne». La suite, je vous préviens, est moins marrante voire carrément trapue. Celles et ceux qui voudront quand même tenter l’aventure, glisseront leur souris jusqu’à ces lignes et cliqueront là-dessous.

Je me souviens d’un visiteur taché par une «œuvre» exposée au musée d’art moderne de Saint-Etienne. Voilà ce qui arrive quand on se frotte à des bidons d’huile en essayant de croire que c’est de l’art. Des décennies de tas de charbon dans un coin de salle, de toiles à matelas dans tous les sens, d’installations creuses et prétentieuses, de vidéos ennuyeuses comme la pluie, de photos géantes où le regard glisse ont tellement lassé et/ou anesthésié le public de nos institutions, de nos collections, de nos galeries qu’il fallait bien que ça change.

Que ça change pour que perdure sous une autre forme l’intimidation à laquelle le dit public est soumis par le mondialisme culturel à son stade industriel avancé, celui de l’évanouissement de l’œuvre au profit d’une vaste circulation de signes artistiques déliquescents autorisant tous les espoirs financiers.

Changer mais pour que tout reste pareil quoique porté à un stade catastrophique supérieur où la belle ivraie vaut l’insipide bon grain, où l’ersatz se pare des qualités du produit princeps. Un stade où il est indifférent que le public vote avec ses pieds en désertant les musées ou qu’il promène son manque à être dans des expositions-phares parce qu’il y a été requis au moyen de campagnes médiatiques invasives dont les multiples relayeurs profitent du chloroformage en même temps qu’ils l’administrent.

Il n’est cependant dormeur qu’il ne faille de temps à autre éveiller même si c’est pour lui donner l’illusion qu’il rêve. Brouiller de ce point de vue la frontière de l’état vigile et du sommeil est le plus sûr moyen de replonger à volonté le sujet dans le coma. Ce n’est donc pas l’art brut qui ressemble à l’art contemporain. C’est l’art contemporain qui se met à se frotter à l’art brut après avoir longtemps essayé de l’ignorer, de le nier ou de le prétendre défunt.

Ce n’est pas qu’une question de  ressourcement ou de vampirisme. «L’art contemporain» (entre guillemets) se dévalorise lui-même si vite que ses représentants, ses administrateurs, ses négociants ou ses thuriféraires ont un besoin vital de propager l’illusion que plus rien ne le sépare de l’art brut, c’est à dire de l’art le plus authentique qui soit, de l’art pur (ou presque pur) de toutes incidences autres que les siennes mêmes.

La théorie du «tout est équivalent» n’est pas seulement un effet du marché qui ne supporterait pas de hiérarchie entre des marchandises sous peine de mévente pour certaines. C’est un réflexe de survie, le symptôme d’une panique déguisée en triomphalisme devant l’évidence d’une baisse tendancielle de l’inventivité «contemporaine». L’art contemporain qui, par provocation dédaigneuse ou simple snobisme, s’est souvent réclamé du rien s’y trouve à la fin si aspiré qu’il en prend vertige. S’accrocher à ce qui donne des signes évidents de stabilité et de qualité lui devient alors nécessaire. Le rocher de l’art brut pourquoi s’en priverait-il? Quitte à le transformer en éponge, il en a besoin. Raison pour laquelle on cherche à nous faire avaler la pilule d’un soit-disant art brut mâtiné «contemporain», résultant, non d’un métissage régénérateur mais d’une hybridation technologiquement programmée pour sauver les meubles et sans plus de saveur que ces fruits calibrés qu’on nous vend maintenant sur Internet aussi bien que dans les supermarchés.

 Jean-Louis Lanoux

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Azul dos ventos : Arthur Bispo do Rosário chez V&A

On nous bassine tellement avec notre Patrimoine ces temps-ci qu’on a tout de suite envie d’aller voir celui des autres. Le patrimoine artistique brésilien par exemple. Merci donc à Victoria et à Albert qui dans leur «world’s greatest museum of art and design» londonien nous offrent, jusqu’au 28 octobre 2012, Vents bleus, une exposition Arthur Bispo do Rosário.

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Victoria and Albert mériteraient pour la peine d’être élevés au rang d’Animuliens de choc! Grâce à V&A, ce sont plus de 80 sculptures, bannières brodées

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et autres merveilleux costards d’Arthur 

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plan accès musée.jpg que l’on pourra contempler à l’angle de Cromwell Gardens et d’Exhibition Road, avant d’aller se bourrer de sandwiches au concombre à la cafète de l’établissement de 10 AM à 5 PM.Sandwichs concombre.jpg



Bispo do Rosário, votre petite âme errante ne manque jamais de vous en causer. Z’avez qu’à inscrire son nom dans ma case «Rechercher» pour vérifier si je mens.

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Rappelons pour mémoire et à la vitesse de l’Eurostar, que BdR s’est fait connaître en France, il y a près de 10 ans, par l’expo de la Galerie du Jeu de Paume montée par Dominique Abadie et Agustin Arteaga. La fragilité des œuvres assemblant des matériaux hétéroclites, les précautions qu’il faut prendre pour leur conservation font qu’il n’est pas facile de les déplacer. En 2006 la Halle Saint-Pierre s’y est essayée pour son expo d’Art brut brésilien (images de l’inconscient) mais sans succès.

HstP bispo cata.jpgDemeure le catalogue qui contient une riche info sur BdR. J’en tire ce passage d’un entretien d’Arthur avec Hugo Denizart à propos des grandioses hallucinations auditives auxquelles le créateur était soumis :


bispo_miss_brazil.jpgHugo : Vous discutez avec les voix ?

Bispo : Je ne peux pas, ne donne pas de chance. Est sévère pour moi.

Hugo : Sévère ?

Bispo : Est assis sur le trône tout bleu, dit seulement : «Jésus Fils doit exécuter dans ton coin, là-bas, en bas, fais tout ça.» Je ne dis rien, je dois exécuter tout ça.

Hugo : Vous n’avez jamais désobéi à cette voix ?

Bispo : Si je désobéis ça me prend, m’enroule là-haut, en rêve comme ça, je tombe par terre, il me suspend, je deviens sans contrôle, je commence à devenir tordu, quelque chose me prend en rêve et fait des ballons, ballons, ballons.



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Cliquer sur l'image pour voir la vidéo

On comprend par là que Bispo ne s’est jamais considéré comme un artiste, même s’il ne manqua pas de lien avec le monde des arts par l’intermédiaire du critique Frederico Morais qui organisa la première exposition de BdR à Rio de Janeiro en 1989.

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En marge de tout courant, reclus et protégé dans un immense hôpital psychiatrique de la banlieue de Rio, Bispo do Rosário resta jusqu’au bout concentré sur son art créatif sans que le monde extérieur infléchisse celui-ci.

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Au moment où ce «patrimoine artistique» s’exporte de mieux en mieux de chez lui, au moment où Bispo est présenté seulement comme «one of Brazil’s most recognised artists», il est bon de se souvenir qu’il est surtout une figure majeure de l’art brut.

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16.09.2012 | Lien permanent

Ne vous déballonnez pas! Visitez la biennale

logo biennale.jpgEnvie d’un plan classe? Ne vous déballonnez pas. La Biennale des antiquaires est tout indiquée. Vous avez jusqu’à l’automne (dimanche 23 septembre 2012) pour musarder dans la scénographie lagerfeldienne du Grand Palais. Idéal avant de dîner en ville.

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On se croirait dans un éco-musée avec reconstitution d’un quartier commercial de province. Pavés imprimés sur la moquette des «rues» et «boutiques» discrètes à l’extérieur, fastueuses à l’intérieur.

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Même si vous n’aimez pas la jonquaille, que les beaux meubles vous laissent froid(e)s, ça manque pas de choses à voir. Il y a même des libraires.

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Sur le catalogue de Bernard et Stéphane Clavreuil dont la couverture par le graveur-architecte-paysagiste François Houtin me rappelle quelque chose, j’ai noté un carnet autographe de Charles Baudelaire.

Plus spontané tu meurs.

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claes fetiche à clous.jpgQuestion peinture, c’est le point fort. Satisfaction garantie avec gros bataillons de Renaissance et d’art moderne entrelardés parfois de sculptures africaines traditionnelles et de pièces archéologiques.

D’art brut point. Faut pas rêver : il n’a pas encore pénétré ce cœur de cible à Montgolfière. Tout de même, il pousse sa corne. Avec Jean Dubuffet en tête de pont.

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Sa présence est récurrente sur maints stands et celui de la Galerie Zlotowski lui est même entièrement dédié.

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Avec la salle Séraphine consacrée par la Galerie Patrice Trigano à la madone de Senlis.

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petit bordelais.jpgEn cherchant bien vous trouverez autre chose mais attention, il faut plus de temps que prévu.

J’ai dû sauter le salon d’honneur. On m’attendait rue Surcouf pour l’apéro au Petit Bordelais.

 

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Pour mémoire, le Grand Palais en 1909 (1er salon de l'aéronautique)

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Sainte-Anne s’émancipe !

patrimoines cachés.jpgLes journées du Patrimoine ont quand même du bon.

On visite gratis les monuments cachés derrière leur mur en réfection, comme le Centre Hospitalier Sainte-Anne.

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entrée singer polignac.jpgAu sein de celui-ci les profondeurs du Musée Singer-Polignac abritent, jusqu’au 27 novembre 2012, une exposition du Centre d’Etude de l’Expression. Son titre ? Emancipations. Je vous en aurais bien rapporté des images mais vu qu’on y interdit de photographier et qu’il y a zéro dossier de presse illustré sur le Net, c’est pas plaisant à relayer.

J’avoue que j’ai pas compris quel principe fédérateur peut bien rapprocher les œuvres de cette "école émancipée" présentées ici. Elles vont de l’art brut pur et dur à des compositions hybrides, émanant de personnes peut-être familières avec les milieux psy mais dont les travaux témoignent, plus ou moins volontairement, de références par trop identifiables. Dessin académique, abstraction lyrique, caricature, graphisme à la Paul Klee notamment. Sans oublier les entrelacs décoratifs et baroques d’un admirateur du Château de Versailles. Je ne cite personne pour ne pas choisir à votre place.

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Mais en feuilletant le catalogue orné d’une jolie couverture dans le goût psychédélique des sixties planantes, vous comprendrez ce que je veux dire.

Tout cela a du mal à tenir ensemble d’autant que les disparités qualitatives ne manquent pas. Le préambule du catalogue pourtant prodigue en citations de Deleuze et Lévi-Strauss n’insiste pas assez sur la bonne surprise de cette expo.

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Y figurent en effet des planchettes de Hassan, le jeune créateur sénégalais des rues de Barcelone dont mon blogounet vous a révélé l’existence il y a 2 ans déjà grâce à Eric Gauthier, un de mes lecteurs.

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Costruttori di Babele à la Villa Borghese

Museo_Bilotti-_esterno-2.jpgRome. L’Orangerie de la Villa Borghese, ça fait rêver. Si vous vous trouviez dans les parages, samedi 29 septembre 2012 sur le coup de 4h de l’après-midi? Ce serait l’occasion d’aller au vernissage de l’exposition du Musée Carlo Bilotti.

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Des photos. Notamment celles d’Alberto Ferrero représentant la Maison du Chevalier à Maregrosso près de Messine en Sicile.

Votre petite âme errante vous a déjà signalé cette œuvre «environnementale» de Giovanni Cammarata pas plus tard que le 22 juillet 2008. Grâce au livre d’Eva di Stefano (bonjour à elle si elle me lit) : Irregolari.

Et on dira après ça que les Italiens ne savent pas ce que c’est que l’art brut !

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100 bougies pour le Palais Idéal

Toutes proportions gardées, les anniversaires se suivent. Et bien sûr, ils ne se ressemblent pas. J’ai eu beau faire «un travail opiniâtre», je ne peux prétendre, même si c’est «mon rêve», aux 34 ans, 9000 jours, 65000 heures du champion d’Hauterives! C’est un boulot de Titan pour ne pas dire de Cheval.

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De facteur Cheval s’entend, en l’honneur des 100 ans duquel la Collection de l’Art Brut consacre une nuit et une exposition. Lausanne, ne faisant rien comme les autres villes, s’offre en effet, le samedi 22 septembre, une nuit des musées au cours de laquelle sera projeté Violons d’Ingres, le fameux court-métrage de Jacques-Bernard Brunius dont je vous avais rappelé l’intérêt pionnier dès mes débuts en septembre 2005. La projection de ce film de 1939 où figure le Palais Idéal sera suivie de celle du «premier film de fiction dédié à Cheval» (y’en a-t-il eu d’autres?) de 15 mn chrono, intitulé, pour faire simple, Palais Idéal.

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Ado-Kyrou.jpegL’auteur, Ado Kyrou, écrivain et critique porté sur le cinéma surréaliste, est aussi un admirateur de Brunius. Sa contribution à la cinématographie chevaline, n’ayant pas eu la chance d’être enrôlée dans le DVD des frères Prévert, me fait l’effet aujourd’hui d’être plus à découvrir que celui de Brunius. Bien que Palais Idéal ait été tourné en 1958, soit près de 20 ans après Violons d’Ingres.

andré hodeir jazz groupe.jpgLe carton d’invitation de la CAB nous vante par ailleurs la musique jazz du film dont le «côté improvisé et l’esprit de liberté correspond bien au Palais Idéal» à ce qu’il paraît. Cette musique est de André Hodeir.

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Il n’est pas indifférent de souligner également que, dans le film d’Ado (comme Adonis : il était grec), les textes du facteur Cheval sont dits par Gaston Modot. Cela vous laisse froids? Et bien revoyez L’Âge d’or, le brûlot surréaliste de don Luis (Bunuel) qui date de 1930. Le personnage de «L’Homme», prototype de l’amoureux fou et bien c’est Gaston Modot!

Ces deux films de la nuit lausannoise apporteront le soutien de leurs projecteurs à l’expo de photographies en couleurs de Michel Guillemot que vous pourrez voir à la CAB jusqu’au 30 septembre 2012. Un petit détour à la librairie de la Collection vous permettra de vous offrir le livre Palais Idéal du Facteur Chevalparu aux Nouvelles Editions Scala en 2011. Les photos de Guillemot y accompagnent (ou y sont accompagnées par) un texte de Gérard Denizeau.

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montage expo cheval.jpgLes petits malins parisiens qui voudraient maintenant pousser un grand hennissement à la Bobby Lapointe pour saluer à leur tour le centenaire de l’achèvement du Palais d’Hauterives pourront le faire bientôt aussi : exposition-hommage au Musée de la Poste en perspective.

Montage en cours!

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11.09.2012 | Lien permanent

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