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Expo Tarsila do Amaral

Pour un début d’année cool, si vous aimez les expos où il n’y a personne, sauf quelques happy-few dans votre genre, précipitez vous sur celle de la Maison de l’Amérique Latine à Paris mais sans votre doudoune car il y fait une chaleur à crever. Vous y verrez les tableaux de Tarsila do Amaral, dont la technique fluide et charpentée, les formes végétales naïves, le climat métaphysique et les couleurs vives, synthétisent les diverses influences que marie cette fille de grands propriétaires fonciers qui flirta un temps avec le communisme. Etudes artistiques à Paris au début des années 20, enseignement de Fernand Léger, style chromatique rural de son Brésil natal, modernisme… pour résumer vite fait. Les Français (et les Suisses) la connaissent un peu parce que, amie de Blaise Cendrars qui avait le pif pour découvrir les peintres, elle a illustré un bouquin à lui en 1924.

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Sur la couvrante de ce Feuilles de route, un dessin d’après son tableau-phare a negra, portrait de sa nourrice black réalisé 35 ans après l’abolition de l’esclavage dans son pays. Bon, vous vous dîtes que je yoyote, que j’ai perdu de vue mon sujet. Et alors ? ça vous fera pas de mal, cousins, cousines, de vous aérer un peu les neurones. Et puis quand même, je reviens à l’art brut. Tarsila, cette belle femme brune aux visage d’un pur ovale brancusien a eu plusieurs hommes dans sa vie dont un médecin, Osorio Cesar au début des années trente du 20e siècle. C’est grâce à lui que l’intérêt pour l’art des «fous» s’est éveillé au Brésil. Psychiatre à l’hôpital de la Juqueri à São Paulo, il publie dès 1929 un ouvrage intitulé A Expressao artistica nos alienados. Plus tard, il organise au Musée d’art de São Paulo une expo d’œuvres écloses à l’hosto psy. La plupart ont disparu depuis mais certaines ont atterri à Paris dont des dessins si bougrement sexuels d’Albino Braz.
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Collection Bruno Decharme (abcd)

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05.01.2006 | Lien permanent

Scalpa = Baneux

Au lieu de coincer la bulle, cliquez donc avec vos petits doigts sur Scalpa, cher Infatigable, vous comprendrez très vite que Scalpa n’est autre que Pascal Baneux, l’auteur du livre sur les gravures du Sertao brésilien (L’Homme qui racontait etc.). Si vous étiez moins étourdi, vous vous seriez d’ailleurs aperçu, en concoctant votre commentaire le 3 janvier, que Scalpa est l’anagramme de Pascal, of course. Pascal Baneux est un graphiste-maquettiste de métier, ce qui explique que son bouquin, signalé par La Gazette de l’Hôtel Drouot dans son numéro du 16 décembre 2005, soit bien foutu et propre sur lui. C’est bien imprimé, y’ a de gros détails intéressants, d’attrayantes formes en grisé sur les pages avec les légendes et des images en déroulé qui expliquent la technique de la gravure.
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C’est très différent de ces Trente-six images exemplaires dont vous parlez, ouvrage plus tristoune mais qui a eu le mérite de mettre la puce au cordel de votre petite âme errante quand La Porte à Côté l’a publié en 1989 (déjà comme le temps file). En cherchant bien dans mes vieux papiers, j’ai exhumé une petite brève dans le n°1 d’une revue se réclamant de «l’art inventif des génies ordinaires» (Création Franche). A propos de la littérature de cordel elle signale qu’on avait pu voir des folhetos dès 1987 à l’expo Brésil, Art populaire contemporain au Grand Palais, quand les boulons tombait des verrières comme des mouches sur les visiteurs.
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Et puisque je nage en pleine cuistrerie, je vous signale aussi, pour vous en boucher un coin, que la galerie Cerès Franco a fait tirer dans le passé certaines de ces images populaires de marché par Michel Cassé, imprimeur de livres de luxe illustrés.
Et maintenant, voulez-vous, fouettons d’autres chats, on va pas passer le réveillon sur le Brésil. Changeons de pays. Que diriez-vous du Japon ?
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Yokaï, l’expo sur le bestiaire fantastique à la Maison de la culture du Japon à Paris, Quai Branly, par exemple.
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© Waseda University Library, 2003
Renards, trrrrès dangereux !

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Voynicherie point sur les i

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CE N’EST PAS PARCE QU’ON EST PERSONNE, QU’ON N’A RIEN À DIRE
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Merci, sweet Lorene du 10 janvier, de m’inspirer cette pensée du jour. Votre invitation à la réflexion mérite mieux que l’ironie facile de ce vieux pirate de Cap’taine Cariâtre. medium_captain.4.jpegPour ma part, j’y réponds volontiers. Faut-il, pour «se donner le droit» -comme vous dîtes- d’avancer une hypothèse, être tout à fait savante sur un sujet ? Je ne le crois pas. Votre lecture de ma note du 2 novembre 2005 sur le Code Voynich est pour le moins rapide. La preuve en est, ma chère sœur, que vous écrivez : «celui qui a écrit ce site» et non : «celle». Si vous aviez été plus patiente, vous auriez vu que je me contente d’évoquer la possibilité d’une supercherie. La possibilité seulement. Façon de poser une question à laquelle de plus compétent(e)s que moi pourront peut-être répondre. Toute la machine culturelle est faite pour décourager le premier venu de prendre la parole. Il faudrait être au moins vedette de cinéma, star du show-biz ou énarque de choc pour pouvoir donner son avis sur tout et n’importe quoi. Art brut compris. La multiplication des blogs comme le mien est en train de modifier cet état de choses. Votre petite âme errante n’a sans doute pas l’air particulièrement géniale, ni finaude, ni même bien fringuée, mais ce n’est pas une raison pour qu’elle s’étouffe, pas vrai ?



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Produits d’entretiens

medium_produits_d_entretein.jpgUne fois que j’suis lancée, plus moyen de m’arrêter. Dans la foulée de ma réponse à Lorene, je suis tombée sur cet éloge de l’anonymat : «On touche du doigt ce paradoxe dans lequel j’ai toujours vécu : avoir une activité de montreur, peintre et écrivain, et être sournoisement satisfait de la torpiller. De là, à cultiver l’anonymat, qui ne permet pas de capitaliser sur un nom le bénéfice d’une œuvre, et vous amène à repartir chaque fois d’un pied léger (…). A vingt ans, j’étais déjà fasciné par l’attitude de Kierkegaard, ce retrait philosophique qui l’avait porté à n’écrire que sous pseudonymes. Ce que nous écrivons nous appartient si peu (…). Comment d’ailleurs , sans ridicule, signer ce que l’on a fait dans un monde comme celui-ci où la frontière reste bien mince entre la star, le chef d’Etat et l’assassin ?».
C’est Pierre Bettencourt qui parle.

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Sur sa presse à Saint-Maurice-d’Etelan, il a imprimé au petit poil Henri Michaux, Malcom de Chazal, Antonin Artaud, Jean Dubuffet avant de se plonger dans l’art à partir de 1954 et de donner naissance à ces dieux barbares, ces reliefs de mastic assemblant graines et coquilles collectionnés par Daniel Cordier.
Je pompe cette citation dans les Produits d’entretiens (Finitude, oct. 2005), un recueil d’articles de l’éditeur et critique Raphaël Sorin qui tente parfois d’en placer une dans l’émission Postface (l’actualité littéraire) sur I>TELE quand le sécateur du frénétique Laurent Seksik, obsédé du taux d’audience et meneur de jeu, le lui permet.

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16.01.2006 | Lien permanent

Ambiance gothique

medium_cariatide_2.2.jpgJe trouve aussi qu’elle pousse un peu loin le bouchon, ma copine Lucette, cher Geoffrey (où êtes vous allé pêcher un prénom si classe ? Dans Angélique Marquise des Anges, je parie). Sa comparaison Hugo/Fouré même combat ne tient pas la route, c’est une affaire entendue. C’est d’ailleurs ce que m’a fait observer avant vous mon chéri-à-moi qui, comme Ulysse, a fait de beaux voyages. Selon lui, cette manie hugolienne d’aller chiner des vieux coffres en chêne chez les antiquaires pour tapisser sa baraque avec des morceaux décoratifs plus ou moins paysans ne serait pas une exception à l’époque romantique.

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Il se souvient parfaitement d’avoir visité au pays de Galles la maison des deux ladies de Llangollen. Si votre petite âme errante est, selon vous, une fausse affranchie, Eleanor Butler et Sarah Ponsoby passaient, elles, pour de franches excentriques. Fuir sa famille irlandaise, changer de pays, vivre ensemble pendant plus de 50 balais ne passa pas inaperçu. Vous me suivez où il faut vous le dire in english ? The couple became celebrated throughout the country and were visited by many national and literary figures of the day : Le duc de Gloucester, William Wordsworth et Walter Scott entre autres.
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C’était une tradition chez les visiteurs des deux amazones de leur apporter en cadeau un panneau en chêne sculpté pour orner les murs du cossu cottage dont elles étaient tombées amoureuses. Aussi leur maison donne-t-elle l’impression d’un curieux dialogue entre l’art populaire et le gothique revival. Vous qui avez l’air très bien (Bu)documenté, vous voyez d’ici l’ambiance.

 

 

 

Geoffrey et Angélique

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17.01.2006 | Lien permanent

Charlotte Salomon, Vie ? ou Théâtre ?

Je suis comme vous, mister Curieux. Aux «nanards» folklo-outsaïdeuriens je préfère des productions sans réel rapport avec l’art brut mais qui nous invitent à nous interroger à son propos ou à propos de ses limites.

Peut-être parce qu’elles se situent elles-mêmes dans ces territoires mouvants (presque des limbes) qui n’appartiennent ni tout-à-fait à l’art «culturel» ni tout-à fait à l’art des autodidactes.

Dans cet esprit, je voudrais m’approcher avec respect (et inciter nos fidèles amis muliens à faire de même) de l’exposition Charlotte Salomon, Vie ? ou Théâtre ? (Leben ? oder Theater ?).

Elle vient de commencer dans le Marais, à l’Hôtel Saint-Aignan abritant le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

Leben ? oder Theater ? ce n’est pas seulement une œuvre d’art inclassable composée de centaines de gouaches où les meilleures influences du début du XXe siècle (l’expressionnisme allemand, le primitivisme de Die Brücke, la typo de la Secession viennoise) se combinent à une candeur intacte, presque philosophique.

C’est aussi, sous une forme narrative utilisant des pseudos, une sorte de journal intime écrit directement sur les peintures ou sur des calques s’y superposant. Les 1325 pages constituant le manuscrit sont conservées au Musée historique juif d'Amsterdam. Les mémoires d’une jeune femme allemande, interdite d’études, chassée de son pays par les persécutions contre les Juifs.

L’histoire de sa famille, marquée dès avant la naissance de Charlotte en 1917 par une épidémie de suicides féminins (sa tante dont elle héritera son prénom, sa mère, sa grand-mère) à laquelle elle n’échappera elle-même que pour être assassinée (et l’enfant qu’elle portait) dès son arrivée à Auschwitz en 1943.

L’histoire de son amour aussi pour un homme complexe qui se partage entre Charlotte Salomon (Kann dans le récit) et sa belle-mère cantatrice.

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La mise en scène d’une vie bouleversée sous la forme d’une pièce de théâtre chantée (Singspiel) selon un rituel qu’elle a elle-même décrit : «La personne est assise au bord de la mer. Elle peint. Soudain une mélodie lui vient à l’esprit. Alors qu’elle commence à la fredonner, elle remarque que la mélodie va exactement avec ce qu’elle veut coucher sur le papier».

La mer était celle des environs de Nice où Charlotte était réfugiée et où elle fut vraisemblablement dénoncée. Parfois, son pinceau semble s’affoler presque bégayer, des éléments (corps allongés, bustes) se répètent en glissant vers l’abstrait. Elle, qui a peut-être connu l’expo Entartete Kunst, ne paraît alors jamais si proche de l’art brut.

C’est peut-être parce que dans cet art prétendu «dégénéré» où les Hitlériens réunissaient les grands artistes contemporains et les meilleurs créateurs de la Collection Prinzhorn, Charlotte Salomon avait sa place. Une place secrète sans doute, une place de trait d’union.

 

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Welcome to the Outsider Art Fair

medium_carton_art_fair.jpgTime-Art, le Pariscope de Manhattan, eut beau parler du vent québécois sur les architectures de Richard Greaves, pas de Greaves sur le stand 28 (celui de l’Andrew Edlin Gallery) à l’Outsider Art Fair de NYC. Mario Del Curto est un photographe professionnel et seuls les autodidactes de l’art sont exposés ici.
Le jeudi 26 janvier c’était la preview, soirée au bénéfice de l’A.F.A.M. (American Folk Art Museum) et votre petite âme errante y était avec ses nouvelles boucles d’oreille de princesse orientale de 2000 ans avant J.C. Rassembleur, velouté et englobant, le vernissage. Tout le monde friendly et relax. Le coquetèle? Les fraises? les petites tranches de thon? Ma copine Martine qui avait fait aussi le voyage, gentille comme tout. Un tam-tam brut retentissait grâce à un groupe de musiciens assez tribaux (cuillères et planche à laver). Le champagne californien coulait à flot. On croisait John Maizels, l’animateur de Raw Vision et Mme Brooke Davis Anderson qui préside au nouvel essor de l’A.F.A.M. dont l’exposition actuelle (jusqu’au 19 mars), Obsessive drawing, contient des œuvres de Chris Hipkiss, créateur représenté chez Cavin-Morris (stand 11).
Le plan de la salle ressemble à une fourchette à escargot. Dans le manche (booth 24), Tom di Maria et son Creative Growth Art Center qui a mis en valeur le travail de Judith Scott, la Galerie Bourbon-Laly de Montréal et son stand (31) d’art haïtien très coloré. Dans la dent de gauche, le Français Ritsch-Fisch. Dans la dent de droite, la Carl Hammer Gallery de Chicago (stand 5) et sa cape de Simon Sparrow, œuvre en bouchons. Et puis le stand 9 de Jennifer Pinto Safian (NYC) et son Wölfli Cordilleerens.

Sans oublier Yukiko Koide Presents de Tokyo qui montrait les idéogrammes de Kunizo Matsumoto et les feutrines de Junko Yamamoto.

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A la sortie du Puck Building, un bonbon rose de Soho, on nous a distribué un sac contenant un magazine et un gâteau au chocolat fourré de beurre de cacahuètes.
Je l’ai donné à la biche du Musée national d’histoire naturelle.
Elle n’en a pas voulu parce qu’elle est empaillée.

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Cébazat, l'art brut!

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N O S iiA M I E S iiL E S iiB Ê T E S
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Essayez donc d’être gentille ! Ce soir, mon propos se voulait amical quand je suis tombée sur le site de l’amicale laïque de Cébazat, ville fleurie située dans le Puy de Dôme, près de Clermont-Ferrand. Ces laïcs là vous jetteraient dans les bras des curotins tellement ils sont trop! Parmi les activités que cette sympathique asso loi de 1901 propose à ses membres pour «favoriser leur émancipation intellectuelle et sociale et leur formation civique», quelle ne fut pas ma surprise de découvrir «l’art brut». L’art brut sur le même plan que les arts martiaux, le cyclo-tourisme, la pyramide (???), la sophrologie et le volley ! On n’en croit d’abord pas ses mirettes mais quand on clique sur le mot fatidique, une fois franchie l’inévitable phrase-alibi empruntée à Dubuffet, on tombe sur les pensées du jour des différents utilisateurs. Ils ne laissent aucun doute sur les merveilleuses capacités offertes à l’Homme, Auvergnat ou pas, pour comprendre tout de travers. Qu’on en juge :
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Pascale : «J’ai décidé de faire de l’art brut parce que je ne savais pas dessiner».
Sébastien : «Je n’avais jamais osé dessiner et j’ai pensé que ce cours pouvait me convenir. Ce n’est pas un atelier strict et en plus le prof nous guide».
Julie : «J’ai voulu essayer par moi-même. Résultat, une bonne ambiance, on a bien rigolé».
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N’était sa bienveillance légendaire, votre petite âme errante dirait qu’elle a bien rigolé aussi en découvrant l’image qui illustre le programme de l’Amicale laïque de Cébazat : un savant photomontage avec accumulation de pinceaux dans un pot, flous artistiques, tourbillons multicolores et caricatures gentillettes style distraction de patronage.
Il me reste à souhaiter que mes lecteurs aillent faire un tour sur le site cébazatien et que madame Sylvie, la responsable de la section «art brut» dudit site prenne vite conscience que l’art brut,
c’est pas ça!.

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Jean Grard à l'abri

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En voilà un qui n’avait pas besoin de fréquenter les ateliers de créativité du 3e âge. Personne ne lui avait dit : «sois spontané !». Jean Grard s’était mis à la création d’art comme il s’était mis jadis à la terre. Tout naturellement, la retraite venue, parce que les bricolages en retard terminés, il n’y avait rien d’autre à faire. Vous me direz : «mais la pêche ?, la star’ac ? les excursions en car climatisé?».
Jean Grard, à toutes ces distractions de notre tragique condition humaine contemporaine, préférait l’art, son art qu’il n’appelait pas ainsi bien sûr. Quel besoin de parler de ces grappes de petits sujets taillés dans le bois qui naissaient sous ses doigts ? Il lui suffisait que leurs couleurs vives, leur carnaval un peu grimaçant, la rude facture de leurs formes presque exotiques attirent les curieux autour du parterre où il avait mis en scène ses créatures, devant sa maison située dans un hameau breton. Le premier surpris c’était Jean Grard lui-même et il continuait pour son plaisir quand je lui ai rendu visite un ouikène d’avril 2004 (voir l’album photos), peu de temps avant que la force ne quitte ses bras et qu’il s’absente de la vie.

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Je n’oublie pas que c’est une expo de l’asso labri à Dol-de-Bretagne qui a fait connaître ce créateur en 2001. Sur le site d'abcd, consultez donc la bio que Patricia Allio, la pionnière qui est à l’origine de cette exposition inaugurale, a consacré à Jean Grard. Elle poursuit son travail aujourd’hui en organisant le mercredi 8 février 2006 une journée d’hommage à Jean Grard au Grand Logis, lieu artistique de la ville de Bruz.
Comment «où c’est ?» mais près de Rennes, mes petits animuliens-muliennes. Il faut tout vous dire ! Pas beaucoup + que 2 plombes de TGV et après, le métro direction La poterie, descendre à Fréville puis bus 59 jusqu’au terminus Bruz-centre. Le vernissage c’est à 19h et c’est suivi de «performances vocales et sonores». Arrivez de bonne heure, sur les 14h, vous aurez une chance d’assister à la Table ronde «en présence d’acteurs du monde de l’art brut». Le thème : Décloisonner l’art brut. Si j’en crois certains commentaires envahissants, il en a besoin.

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05.02.2006 | Lien permanent

Richard Greaves chez Andrew Edlin

Je baille encore à cause du décalage mais ça valait le coup, mon escapade nouillorcaise. Ayant loupé Richard Greaves à Montréal en octobre dernier, j’ai tenu à le retrouver à la Galerie d’Andrew Edlin (529 west 20th st) qui expose jusqu’au 4 mars une douzaine de photos grand format de Mario del Curto superbement tirées par Laurent Cochet. L’expo reprend le titre du bouquin dont j’ai déjà eu l’occasion de vous causer : Richard Greaves, Anachitect. Le carton montrant La Cathédrale (silver gelatint print) donne envie de la visiter : «Revelling in the principles of assymetrie and the absence of right angles, always seemongly on the point of imminent collapse, these anarchitectures stand in open defiance of the laws of gravity and physics». Il faisait bon, vendredi 27 janvier, le soir du vernissage et bien que Richard Greaves ait décidé de jouer l’homme invisible (snif) on baignait dans sa présence à cause de l’environnement sonore de Stéphane Mercier qui a enregistré les bruits de la forêt greavesienne. Deux films sont projetés dans l’expo, l’un de Bruno Decharme, l’autre de Philippe Lespinasse. Quand je suis arrivée, des gens étaient massés devant un grand écran plat, avides d’en savoir plus sur l’œuvre et le cadre de vie du (dé)bâtisseur québécois. Il faut dire que l’accrochage d’Andrew Edlin, pour sage qu’il soit (ce qui devrait plaire à monsieur Barras, cf. son commentaire du 4 novembre 2005) chatouille la curiosité tout en apportant des infos. Une carte du Québec, à l’entrée, indique la position du site de R.G. dans sa Beauce profonde. Puis c’est la confrontation avec la première photo de Del Curto, choisie parmi les plus "punchy", l’intérieur d’une des maisons de Greaves. A droite une porte inclinée avec un corridor. L’impression d’entrer chez le créateur. Un air de piano (celui de Jocelyne, la compagne de Greaves), un vieux jeune homme au look d’ancien rocker (un photographe ?) remarqué dans l’assistance, le sourire d’Andrew Edlin éclaboussant sa chemise noire à boutons blancs et vous aurez une idée de l’ambiance.
Européennes et même Françaises m’ont paru être les bienvenues. Valérie Rousseau et Sarah Lombardi, les deux complices francophones, «curators» associées à cette entreprise y étaient, bien sûr, aussi pour quelque chose.

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05.02.2006 | Lien permanent

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