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Raw-visionist

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Raw Vision persists and does not sign. In its latest issue (Winter 2009), this magazine harks back (page 65) to exhibition Chomo in Paris. Raw Vision once again forgets to mention the name of one of two parisian curators. The writer of the article -some JM- probably wanted to save space. It's true that 14 letters (7 for the first and 7 for the name) is really too much to appear in «Raw reviews» rubric. M.A.R.T.I.N.E  L.U.S.A.R.D.Y after all has only called ML. It would be more reasonable, more raw-visionist.

Raw Vision persiste et ne signe pas. Dans son dernier numéro (hiver 2009), cette revue revient (page 65) sur l'exposition Chomo. Raw Vision oublie une fois encore de citer le nom de l'un des deux commissaires parisiens. Le rédacteur de l'article -un certain JM- a voulu sans doute économiser de la place. Il est vrai que 14 lettres (7 pour le prénom et 7 pour le nom) c'est réellement trop pour figurer dans la rubrique «Raw reviews». M.A.R.T.I.N.E  L.U.S.A.R.D.Y après tout n'a qu'à s'appeler ML. Ce serait plus raisonnable, plus raw-visioniste.

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30.01.2010 | Lien permanent

Un Noël brut et jazzy

Pas de doute Noël approche. Pour ceux qui en douterait, ma voisine encombre les parties communes avec des sapins décorés de boules rouges. C’est pas pratique quand on descend sa poub mais c’est bien sympa quand même. Et puis on a envie de déposer des cadeaux à leurs pieds.

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Francis  HofsteinPersonnellement j’ai choisi un beau livre, de 400 pages et des, sur le jazz qui vient de sortir. Publié aux Editions Félin, sous la direction de Francis Hofstein, critique musical -et psychanalyste, s’il vous plaît- il m’a sauté dans l’œil à cause de sa couverture à rugir (groarrr !) de plaisir.

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On y est interpellé quelque part par une statuette en fer forgé d’une facture intéressante et pour cause puisqu’elle est de Thornton Dial, grand créateur noir d’Alabama.thornton portrait.jpg

Normal, puisque cet ouvrage collectif (second volet d’une somme inaugurée en 2009) est centré sur l’art qui tourne autour du jazz. L’appétissante table des matières nous aguiche avec le titre de la contribution de Greg Tate sur Thornton Dial «libre, noir et éclairant les ténèbres».

Sur ce peintre, assembleur et sculpteur très important, je vous en ferai pas des tonnes étant donné que vous pouvez facilement éclairer votre lanterne ici ou sur le web. Je me contenterai de vous attirer sur quelques images.

Thornton Dial

Thornton Dial me paraît bien avoir commencé dans la plus pure ligne de l’art brut mais aujourd’hui que l’art brut est sommé, par ses partisans même, de devenir une tarte à la crème contemporaine pour matinées conférencières, je ne suis plus sûre de rien.

Thornston Dial

C’est égal, self-taught, outsider, folk artist, ou « artisse » avec un grand A comme argent, Thornton Dial vaut le détour et un petit coup de blues ne saurait lui faire de mal.

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Chez Thornton Dial - Photo ©IMA

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Métamorphoses et regards

Clovis et Pol. Pol et Clovis. Attention : gardez le carton. Le carton d’invitation à l’exposition de la Galerie Maeght. Il sera collector.

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plan galerie.gifEt pointez vous jeudi, le 19 janvier 2012 de 6 pm à 8 pm, rue du Bac au 42, près du magique taxidermiste Deyrolle  Deyrolle boutique.jpg

(je dis ça pour ceux qui seront arrivés en avance). Pour ceux qui arriveraient en retard ou pour celles qui en profiteront pour s’offrir un petit balthazar intime Les-Ministères.jpgavec leur(s) chéri(s), c’est pas loin non plus de la super brasserie 1900 baptisée Les Ministères car on trouve beaucoup d’immeubles officiels par là.

C’est dire que le coin ne fait pas purée, à une petite cuiller du boulevard Saint-Germain. Que nos Animuliens étrangers ou provincialiers en visite à Paris se rassurent donc. L’expo s’intitule Métamorphoses et regards, photographies et ça fait pas de mal de voir Clovis Prévost dans les beaux quartiers. Je vous parlais de Pol Bury parce que la photo choisie pour nous entraîner au spectacle provient du tournage de 8500 tonnes de fer, un court métrage expérimental réalisé en 1971 par CP et PB. Je vous dis pas qui est Pol Bury. La honte sur vous si vous savez pas mais je vous dis que 8500etc. est un cinétique hommage à la Tour FL. Que vous vous serez faite dans la matinée avec vos chers bambins, chers amis de Cahors, de Libourne, de Niort, de Villeneuve d’Ascq.

Pol Bury,Clovis Prévost

Clovis Prévost photographie la Tour comme Bill Brandt photographiait les corps sur la plage. De près et en détail, il scrute la dentelle d’acier, révèle son côté arachnéen comme une encre de Madge Gill. En résultent d’étonnantes distorsions à la Kertesz où le miroir déformant capte les sinuosités végétales de ce toujours étrange monument populaire qui exerce de par le monde une influence certaine sur l’imagination de bien des créateurs autodidactes.

Monsieur G,Clovis Prévost

Monsieur G.

Ceci pour dire que Clovis Prévost possède, sans avoir l’air d’y toucher, une façon toute personnelle de lier par un fil de rêve des choses de la meilleure culture et des apports de l’art brut. Non seulement en s’attachant aux formes mais aussi en s’autorisant cette empathie discrète et légèrement en retrait qui lui font témoigner en live du travail de Miro, Ubac ou Calder aussi bien que de celui de Monsieur G. ou de Robert Garcet, édificateur d’une autre tour apocalyptique, celle d’Eben Ezer, près de Liège en Belgique.

Robert Garcet,Clovis Prévost

De ce point de vue, les images de Clovis Prévost ont le mérite de témoigner du style du photographe sans prendre la vedette à ceux qu’il portraiture. Clovis Prévost possède l’art de créer une proximité avec les grands artistes qui lui vient de son intérêt pour les «petits» créateurs. Les «icônes» ou les «hommes du commun» c’est tout un pour lui.

Ferdinand Cheval,Clovis Prévost

Clovis Prévost ne place pas le spectateur dans une attitude de révérence intimidante et ça nous soulage de quelques kilos de carapace. On appréhende, l’esprit léger, les univers de Ferdinand Cheval, Antoni Gaudi, Jacques Monory. Voyez le texte du carton pour les autres cas.

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Y figure aussi le ministre André Malraux. L’exaltation dalinienne de celui que les caricaturistes baptisaient «l’esthétique tranquille», exaltation qui culmina en 68 dans une fameuse manif gaulliste en compagnie de «Michou lapin» (Michel Debré), est parfaitement saisie au vol par l’objectivité douce de cet observateur-témoin hors pair : Clovis Prévost.

André Malraux,Clovis Prévost

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14.01.2012 | Lien permanent

Bonne et heureuse miscellan(n)ée 2012

C’est toujours pareil les nouvels ans. Il faudrait pétiller comme un feu d’artifice sur les Champs-Elysées quand on n’a qu’une envie : s’effondrer devant la TV pour revoir Le Voyage de Chihiro en VO sous-titrée. 



Arigatô cependant à tous les courageux Animuliens qui m’abreuvent déjà de leurs vœux les plus machins et trucs. Mention spéciale, cette année encore à Edmond Thomas des Editions Plein Chant qui sort pile à l’heure 2 p’tits bijoux pour sal(u)er 2012.

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Je voudrais répondre à tout le monde et laisser des traces de rouge à lips sur les joues des milliers de cliqueurs qui m’ont gratifiée de leur visite ces jours-ci mais je suffirais pas à la tâche.

beaux dimanches.jpgEt puis, question vœux, je ne saurais faire mieux que Les Beaux dimanches.

Quant aux bonnes résolutions, c’est du côté de celles d’Eric Poindron que je vous invite à vous tourner.blog poindron.jpg Je me suis contentée d’ajouter la mienne en commentaire. Faites-en autant pour nous montrer si vous débordez d’optimisme ou si vous vous vautrez dans le blues comme mon daddy. Déjà qu’il avait eu du mal à se convertir à l’€, il y a 10 ans, vous pensez s’il ronchonne quand on lui prédit maintenant un retour au F. Pour le consoler, je lui ai offert un porte-monnaie de Milshtein, minuscule ouvrage de gravures sur pièces de monnaie fabriqué en 1974.

Milshtein

Car des sous, on va en avoir besoin. Des gros, des bons, des véritables. Pas de la fausse monnaie déguisée en louis d’or. Pas des roupies de sansonnet mélangées à quelques pépites incontestables pour donner le change.

Milshtein les sous

Sans transition, comme disent les journalisses, je ne saurais commencer cette année pleine d’incertitudes sans pointer vers un nouvel article de notre nouveau grand ssspécialisse de l’art brut : Doc Dagen himself qui a découvert le Méga-Storr dont il m’est arrivé de vous toucher plusieurs mots en 2011, 2010 et même 2007.

Marcel Storr

Je dis : Docteur Dagen parce que la conversion de celui-ci à l’art brut de son ex-«ennemi» : Dubuffethévoz (conversion relatée par Animula le 2 déc. 2011) ne va pas sans retour du terrible Mister Philippe d’antan. En clair : Dr Dag soutient l’art brut avec le même brio que la corde qui soutient le pendu.

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Lisez bien son papier sur Marcel Storr. Vous apercevrez qu’il est construit pour amener une petite phrase peau-de-bananesque qui en dit long sur les positions de l’auteur. Je cite : «Des notions du genre ''art brut'' ou ''art des fous'' avouent leur indigence devant de tels travaux».

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Positions ou intentions pourrait-on dire car il va de soi que le concept d’art brut n’a jamais rien avoué de tel à qui que ce soit au sujet des créations (travaux en sabir art-contemporain) de Marcel Storr ou d’autres gaillards de son calibre.

Bonne année cependant au Monde (le journal et l’autre)!

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Et bonne année à Yvette Horner que Marcel Landreau avait raison d’aimer.

Marcel Landreau,Yvette Horner

J’ai plaisir à terminer cette note sur sa phrase sans équivoque : «Que l’on sache que je ne soutiens personne car la musique ne se récupère pas. Elle appartient à tous».

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01.01.2012 | Lien permanent

Jean L’Anselme a passé l’Arme à gauche

Jean L'Anselme

Il m’avait donné son Caleçon. Il aurait donné sa chemise. A qui aimait sa poésie, il aimait faire cadeau d’une dédicace, d’un bon(bon) mot, d’une de ces rares plaquettes qu’il sema tout au long de sa trop courte vie de nonagénaire impénitent.

Jean L'Anselme

Grâce à Jean Dubuffet, il avait appris à écrire de la main gauche et il signait de la main droite pour André Breton.

Jean L'Anselme,André Breton

La couverture de sa Sourieuse rose avait un peu pâli mais c’est toujours avec plaisir, avec une émotion toujours légère, parce qu’amusée, que je passais le plumeau sur son œuvre. Pas de grand ménage sans que je ne caresse quelques uns de ses livres, dotés d’une étagère restée accessible dans ma bibliothèque surpeuplée. Et dans mon cœur d’artichaut toujours prêt à lui faire des infidélités avec Norge, Verheggen, Ian Monk ou Louise de Vilmorin.

Jean L'Anselme

Ce matin encore, j’avais joué du Tambour, un robuste volume noir à la typographie blanche. Blanche comme la chevelure généreuse de l’auteur par laquelle on aurait voulu tirer quelque chose de cette sagesse dérobée, glissante, électrique qui caractérisait ses «bêtises», ses poèmes d’un «vieux con comme la lune», ses pensées d’un ex-enfant triste et d’un petit annonceur de bonheur de la langue.

Jean L'Anselme

«Le cyclamen n’est pas un vélo de curé, comme on pourrait le croire» lui arrivait-il de dire et je ris à l’idée de ce que cette phrase pourra produire là où il est maintenant et là où nous nous dirigeons tous.

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Né le dernier jour de l’année 1919, Jean-Marc Minotte s’est éclipsé –dernier clin d’œil– l’avant-dernier jour de 2011. Permis de rire, défense de pleurer! On ne pleure pas un homme qui écrit : «Le laid n’est pas si moche, c’est pas ce qu’il y a de pis, c’est avec du laid que je fais mon beurre».

On l’applaudit. Applaudissons, polissons, calissons Minotte.

Jean-Marc Minotte dit Jean L’Anselme pour la poésie.

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Le Petit est malade

thé encens fleurs.jpgMalade. Je suis malade. Mon toubib a diagnostiqué une crise de flemmingite aigüe. Je touitte, je zappe, je baille. Toute la journée. Votre petite âme errante plane au ras de la moquette. Mollement. Thé, fleurs et bâtons d’encens : mon daddy s’inquiète mais si ça me plait à moi de déprimer! Je plonge et replonge dans mon remède favori : la lecture. A la recherche des livres perdus dans mon cafard-naüm.

pile.jpgSous une pile de vieilles paperolles, je retrouve les curieux carnets d’hôpital d’Alfred Le Petit (1841-1909), un fameux dessinateur, peintre, caricaturiste et photographe et journaliste de la fin du XIXe siècle. A la fin de sa vie, entre 1903 et 1905, il fait de longs séjours à l’Hôtel-Dieu. Il y rédige un journal, accompagné de dessins pathétiques et drôles, mais toujours justes, où il chronique le quotidien de l’humanité souffrante dont il partage le sort.

Alfred Le Petit

Comme le dit la 4e de couverture de ce bouquin publié aux éditions Alternatives et présenté en 2007 par Jean-François Le Petit, petit fils de l’artiste et par Guillaume Doizy, spécialiste de la caricature, «Alfred Le Petit  nous fait entrer de plain-pied dans la vie d’un hôpital au début du XXe siècle, à une époque où ces établissements de soins sont en pleine mutation». Rien à voir avec l’art brut par conséquent. Quoique. Alfred Le Petit délaisse parfois sa plume et son crayon pour s’aventurer dans la peau d’orange façonnée par repoussage.

alfred le petit,curiosités

Les circonstances particulières dans lesquelles ce virtuose d’un art professionnel calibré se trouve placé (ennui, maladie, désœuvrement) font que, délaissant les techniques et les matériaux où il excelle d’ordinaire, il s’amuse à en expérimenter de nouvelles.

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Le résultat est étonnant et je ne résiste pas au plaisir de vous montrer cette série de masques orangesques, séchés et vernis rassemblés sur la page 109.

Alfred le petit

Les adorateurs fanatiques de châteaux de Versailles diront peut-être qu’il s’agit là de petites friandises «minables» (voir le commentaire indigné à ma note du 20 février 2012) mais moi je trouve que ces petites gueules effrayantes et sympathiques justifieraient à elles seules que vous vous procuriez ces souvenirs d’Alfred tant que c’est encore possible.

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Un cri passage du Mississipi

La lasagne contemporaine au canasson roumain vous dégoûte? Alors : Jambalaya, crawfish pie, fillet gumbo! C’est la saison sud. Faut en profiter.

Sud, sud, sud : gros arrivages en ce moment! Sud des Etats-Unis s’entend. Les autres c’est pas class. Sud, sud, sud, même l’art brut s’y met. Il ne m’est art brut que du sud. Il n’est bon bec brut que du sud. Le sud, le sud, toujours renouvelé. Le sud, vous dis-je. Bon, c’est un peu agaçant ces campagnes promotionnelles. Sud par ci, sud par là, sud arrive, sud est là…

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Quand tout le monde est poussé à regarder dans la même direction, on a envie de se faire une sortie de route. Mais on ne peut pas s’empêcher de suivre la musique quand même.

 

Et la musique, la musique du sud, est bonne chez Christian Berst. C’est la seule chose dont le galeriste ne parle pas sur son site super bien documenté, à propos de son exposition des œuvres de Mary T. Smith (jusqu’au 2 mars 2013). Elle prend pourtant dans ses bras consolants le visiteur qui franchit la porte du 3/5 passage des Gravilliers (75003).

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Ce n’est pas la première fois à Paris que nous voyons ces tôles ondulées et ces panneaux de bois, bichromes ou monochromes mais toujours peints avec une autorité fervente qui semble venir d’un fond de lucidité sauvage, d’une histoire de labeur et de douleur où se conjuguent surdité, misère, ostracisme et expressivité.

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Christian Berst lui-même en avait déjà présentées en 2009 dans American Outsiders I, une exposition collective. Et Mary T. Smith, aux belles robes très «peinture», figurait déjà dans Art Outsider et Folk Art des Collections de Chicago à la Halle Saint-Pierre en 1998.

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J’emprunte à la biographie de cette créatrice, établie à cette occasion par Martine Lusardy et Laurent Danchin, ces lignes significatives : «Aujourd’hui, et depuis longtemps, il ne reste rien du musée en plein air de Marie T. Smith : le succès et les nombreux amateurs sont passés par là, obligeant même vers la fin cette étonnante artiste improvisée à produire sur commande des travaux de plus petit format, parfois le temps d’une simple visite et en présence du destinataire».

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Je les emprunte pour souligner un mérite de l’exposition actuelle de la Galerie Christian Berst. C’est que, non seulement elle crée l’ambiance en nous berçant dans le blues feutré et enveloppant mais elle n’occulte pas ce fait essentiel : les productions de Mary T. Smith, loin de relever d’un art de chevalet, sont les pièces orphelines d’un véritable environnement d’art brut.

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Des parties d’une œuvre globale qui leur donnait plus de force encore d’être inaliénable, c’est-à-dire non consommable dans l’acception commerciale du terme. C’est pourquoi j’ai trouvé beaucoup d’intérêt à visionner le diaporama qui passe en boucle sur grand écran dans la berstienne galerie.

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Surtout avec mon séant (les petites âmes errantes en ont aussi) mollement enfoncé dans le canapé blanc antonionesque de ce vaste lieu. On y saisit au vol bon nombre d’images de cet univers de plein air si personnel, au temps où il fonctionnait à son plein régime.

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C’est à dire à son usage exclusif. Pour ceux et celles qui aiment les souvenirs, ils ou elles pourront emporter le catalogue où cette impression se prolonge par plusieurs clichés.

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Collection Pailhas : encore un effort

N’était leur fichue tendance à pâlir au soleil (au contraire de nous) I positively adore les couvertures multicolores des fascicules formant la collection des Publications de la Compagnie de L’Art Brut qui semble s’être définitivement arrêtée en 2007 avec le numéro 22. Elles me font penser à des bonbons acidulés et, quand vient le printemps, à l’étal d’un marchand de glaces.

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Aussi ai-je récemment soulevé celle du n°3 pour déguster à nouveau Les Télégrammes de Charles Jaufret, le peintre d’enseignes de Revel. Cette étude a été rédigée par Jean Dubuffet il y a environ 50 ans. Heureux temps où l’art brut ne se trouvait pas sous le marteau des commissaires-priseurs ou sous la main des galeristes américains!

Dubuffet tenait d’un ami le cahier d’écolier «tout rempli d’une minuscule écriture au crayon» dont il transcrivit plusieurs pages et illustrations dans ce fascicule 3 habillé de jaune-citron.

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Ce cahier d’écritures et de dessins avait été réalisé par un pensionnaire d’hôpital originaire du chef-lieu de canton de la Haute-Garonne : Revel. Il avait été «trouvé dans des papiers de rebut de provenance inconnue».

charles jaufret ab 2.jpgQuel ami? Quel rebut? Quelle provenance? On aimerait le savoir. Et ben, figurez-vous, mes p’tits curieux, qu’une piste vient de se dessiner à ce sujet.

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La Fondation du Bon Sauveur d’Alby qui abrite le Musée Benjamin Pailhas a mis en ligne un document de visite virtuelle relatif à sa collection de sculptures,

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cahiers et dessins

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réalisés, du début du vingtième siècle à 1936, par des patients internés dans un établissement pour malades mentaux créé par des bonnes sœurs en 1835.

On y apprend que le cahier de Charles Jaufret conservé à Lausanne présente de grandes similitudes avec un cahier de la Collection Pailhas.

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«Ces œuvres auraient été produites lors d’un séjour à l’hôpital» d’Albi par le même auteur.

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Je ne sais plus qui -il y a fort longtemps- m’avait parlé du Dr Pailhas qui dès 1908 avait proposé (sans résultat à l’époque) la création d’un musée consacré à ce que l’on appelait «l’art des aliénés». Mais ce dont je suis sûre c’est que je m’étais permis, en 2008 déjà, d’attirer votre honorable attention sur l’inauguration du Musée de la Fondation du BS. Je déplorais alors que cette ouverture ne soit qu’un entrebaillement et que le discours d’accompagnement de l’événement tire plus la couverture du côté «psy» que du côté «art».

Il semble que, concernant ce dernier inconvénient, l’on y ait mis un bémol aujourd’hui. Une association a été créée. Elle s’intitule L’A.P.A.P.A. (Association Psychiatrie, Art et Patrimoine Albigeois). Elle vise à promouvoir et valoriser la Collection de Benjamin Pailhas qui compte rien moins que 26 auteurs. Celle-ci prend donc progressivement sa vraie place auprès des collections plus anciennement reconnues du Dr Marie ou du Professeur Ladame. Consultez donc le docu-visite d’Albi pour vous en rendre compte et parce que c’est votre petite âme errante qui vous le dit.

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23.03.2013 | Lien permanent

Le vingt quatrième cahier sort en mai

Où j’ai la tête des fois je vous jure! Seule la décence m’interdit de le dire. Hier encore, je vous disais un peu vite que la série des «Cahiers» de l’Art Brut en était arrivée au numéro 22 et voilà qu’on annonce pour le mois de mai 2013 la sortie du numéro 24.

l’art-brut-24.jpgBeaucoup de noms italiens ou d’origine italienne parmi les contributeurs de cette nouvelle livraison consacrée à des «artistes» également italiens mais aussi suisses, américains, russes, français et ivoiriens.

Les plaisantins diront que moi aussi j’y vois rien mais ce n’est pas ma faute si j’ai raté l’épisode du Fascicule 23 : une erreur d’aiguillage sur les étagères surpeuplées de ma bibliothèque.

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Voilà ce qui arrive quand on oublie de vérifier dans les archives électroniques animuliennes!

cd-rom.gifCar votre petite âme errante n’avait pas oublié de célébrer en son temps la naissance du vingt-troisième. Je m’en aperçois un peu tard en retrouvant ma chronique du 15 octobre 2011 : L’Art Brut se met au vert. Et comme il est bon de suivre ses propres conseils, je me mets subito presto aux épinards comme Popeye.

epinards boites.jpgC’est bon pour la mémoire. Et pour l’italien.

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24.03.2013 | Lien permanent

Ravenna Borderline

C’est un secret pour personne que quand on en a marre, faut se tourner vers l’Italie. Aussi me suis-je tournée en baillant vers le MAR, le MAR de Ravenne ouskil ya pas que des mosaïques. Il avait raison le vieux Goethe, le «Sehnsucht», il n’y a que ça de vrai, surtout quand on vient comme moi de déblayer la neige avec une pelle à gâteau!

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Pas mieux que de Youtuber sur cette Mostra «poetica» qu’un de mes Animuliens suissounets vient de me jeter en pâture pour me faire sortir de ma léthargie oursonnesque.

Cette exposition, divisée en plusieurs sections, rythmées par l’omniprésence d’œuvres d’art brut, a pour cadre sublime (le cadre est toujours sublime en Italie) la loggetta lombardesca du cloître renaissant de l’Abbaye de Santa Maria in Porto qui abrite le Museo d’arte della Città (MAR, je vous dis!).

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Son titre, Borderline, allusionne à ce terme de psychiatrie qui désigne de drôles d’états mentaux situés à la frontière du névrotique et du psychotique. Elle prétend explorer des frontières incertaines de l’expérience artistique, celles où se rencontrent (ou font semblant de se rencontrer) des gaillards et des bougresses du genre Goya, Madge Gill,

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Corneille

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Santoro

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Zinelli

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André Masson

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Chaissac

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Lorenzo Viani, Dubuffet, Ligabue

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Aloïse

art brut,Madge Gill,Corneille,Eugenio Santoro,carlo zinelli,

et j’en passe.

Pas sûr que cela mette en évidence, comme elle le voudrait, un espace de créativité spécifique mais l’accrochage en lumière mystérieuse a du moins l’avantage d’interroger le visiteur sur les affinités et les différences entre des créateurs que la critique et le marché ont traités comme des artistes plus ou moins patentés et d’autres plus marginalisés de leur temps.

Comparaison n’est pas raison et les limites du concept apparaissent dès l’affiche. On aurait pu choisir mieux en effet que ce Doux monstre angélique de Dali qui sert de porte-drapeau à l’expo.

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Dans le genre débandade lamentable d’un glandeur paysagiste, on ne saurait faire mieux en effet! Aussi, n’écoutez pas Claudio Spadani, le directeur du MAR, qui trouve ce faible tablo «bellissimo». Regardez plutôt sa belle cravate jaune qui se chamaille dans l’ombre avec sa barbe et son écharpe.

Ecoutez aussi, l’autre commissaire de l’exposition, Giorgio Bedoni, un psy qui, même en italien, dit des choses très claires. Et puis, quand même, offrez vous le plaisir d’une visite virtuelle, les pieds au chaud dans vos charentaises comme votre petite âme errante.

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En attendant celui d’un parcours en live peut-être.

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13.03.2013 | Lien permanent

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