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31.08.2008

Art top, art-bois, coquill’art

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Art top, art-bois, coquill’art… Le menu fretin de vacances, c’est trop bien. Sur les bords de la Charente, de la Vienne, entre l’Or et l’Argent, puis au long de la Loire, sur les routes vertes entre Saumur et le Thoureil, quelques rencontres frétillantes, indignes sans doute d’une campagne de pêche réellement brute mais bonne encore assez pour l’épuisette animulienne.

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Pas loin du zoo de Doué-la-Fontaine où l’on entend rugir le soir (Hic sunt leones !), un ancien employé communal, sur la D 69 qui va vers Les Verchers, cultive, en léger surplomb à l’intersection de deux rues, un petit jardin topiaire sur la base d’un jeu de mots. Une croix de Lorraine et 2 églises en buis taillés sur lesquelles reposent 2 oiseaux en porcelaine blanche et le tour est joué : Colombey-les-deux-églises ! Monsieur Hubert, le génie du lieu a commencé dans les années 60.

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Ce serait un gars de Martigné qui lui aurait donné l’idée mais j’ai pas eu le temps de savoir qui. Son installation, aussi aimable que lui même et son épouse, comprend également une chope, un panier, deux gros oiseaux. Le tout disposé autour d’un personnage en petits pots de terre emboîtés figurant un buveur attablé devant sa bouteille.

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A Nieuil, à mi-distance de La Rochefoucauld et Confolens, là où la D 60 fait la bise à la D 739, non loin du gentil resto La Cassotte qui m’a donné accès à son Internet et à son Pineau rouge, voilà-t-il pas que j’avise une rangée de bonshommes en bois.

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C’est mieux que les nains de jardins de la supérette mais à la réflexion ça me rappelle le chapitre Musée de la Forêt d’un petit bouquin de Franck Chauvet (La France insolite) assez largement diffusé dans nos campagnes par France Loisirs.

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affiche St Hilaire.jpgDans les parages de Saint-Jean d’Angély, baigné par La Boutonne, arrêt-culture à l’Office de tourisme pour me procurer l’affiche avec les sculptures de Gabriel Albert signalée le 25 août par l’ethnoblogue Belvert.

En sortant, comme j’ai les crocs et que je me dirige vers le resto du Centre, cuisine des saisons,  pour y déguster les sardines marinées, je croise, dans les parages, la Vierge aux oiseaux, les têtes de chat en fleurs et les naïfs tableaux qui se laissent apercevoir dans une cour-jardin.

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Quant aux coquillages… est-ce à Ruffec en Charente ou à Saumur qu’à la boutique Emmaüs j’ai enrolé, dans mon escadron d’amazones animuliennes, cette petite soeur romantique ?

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Je ne sais plus. Le MIAM de Sète consacre en ce moment une expo à ce genre de petits travaux balnéaires, ça ne vous a pas échappé, j’espère. A moi non plus.

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23:55 Publié dans Expos, Lectures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

26.08.2008

Merde à César

Les Gaulois sont bien logés! Question Gaulois, j’ai oublié de vous refiler l’image de leur gîte rural. Bon, les fiers Sicambre doivent baisser la tête pour entrer mais je vous jure qu’on y est à l’aise ou à l’Esse (un doux patelin qui se met en quatre pour la rénovation des vieilles demeures).

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Si TF1 existait déjà du temps de la celtitude, nul doute que les reporters en braies et casques ailés devaient se précipiter, toutes tablettes en cire dehors, sur les gens d’Esse pour les interroger à propos de leurs paillottes au Journal de 13 heures.
bouquet.jpg Les Animuliennes des premiers siècles après J.C. pouvaient y recevoir leurs amis et même y mitonner des petits pigeons à la broche préalablement hypnotisés par des Michel Simon galates

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Question Gaulois, allez donc pas croire que je vais lâcher l’affaire. Surtout qu’au Musée d’Angoulème, entièrement refait à neuf pour la visite de votre petite âme errante, j’ai flashé sur deux «têtes de Jarnac», contemporaines de la période de l’indépendance vercingétorixienne ou de peu postérieure à la guerre des Gaules.

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«Cecos ac Caesar!», comme le dit si bien le bouquin de Jean-Paul Savignac qui rassemble des inscriptions trouvées sur des vieilles pierres.

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Autrement dit : «Merde à César!» (l’Iznogoud de l’époque) à qui, c’est bien connu, il faut rendre ce qui lui appartient. Ce qui prouve qu’on peut rester assez «brut», même quand on emprunte l’alphabet latin.


moènes 1.jpgPour finir par des gauloiseries, je vous recommenderai Morbleu de ventrebleu! et les 15 autres chansons des Moènes de Chantemerle collectées par l’Asso La Marchoise de Gençay dans les villages du sud de la Vienne et du nord de la Charente.

Non sans toutefois vous inviter au préalable à vous rendre dans la salle du parquet qui craque du sus-dit Musée d’Angoulème où vous retrouverez, au milieu d’une chouette collec d’art africain et océanien, quatre bambous kanak, production récemment portée aux nues par mes soins, en raison de sa connivence avec mon art brut adoré.

bambous 1.jpg

17:22 Publié dans Expos, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

24.08.2008

Bite 2 stroumph !

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Une «bite 2 stroumph», ça court pas les rues, alors je ne résiste pas à vous montrer celle-là, croquée sur la faïence des WC de la salle des fêtes d’une aimable cité limousine. C’est maigre comme récolte graffiti, mais il y a des fois où l’art brut ne se laisse, si j’ose dire, approcher que par la bande.

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On croit le reconnaître à Saint-Maurice-des-Lions dans le Confolentais où Marc Leproux, le folkloriste charentais, nous apprend qu’il fallait dans les temps passer son «lumet» (un genre de cierge) «sur la tête et sous la queue de l’animal de pierre».

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On flaire sa piste à Esse sur la fenêtre d’une grange, croisée en allant prendre un chocolat à la casserole chez Jeannette,

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ou dans l’église de Cellefrouin dont un coin de pilier abrite un objet de toile et de branchages ficelés, zarbi en diable.

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On s’imagine qu’on le cerne au lieu-dit la Bretagne, voisin de Saint-Junien, dont l’Amicale laïque fait preuve de largeur d’esprit en promotionnant d’anciens cultes populaires, à peine dissimulés derrière un relookage catho de surface.

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On pense le tenir au hasard d’une pierre de réemploi noyée dans le mur de la délicieusement rustique (et touristiquement méconnue) chapelle de Loubert-Laplaud, associée à une fontaine qui aurait guéri, il y a 20 ans, quand on y processionnait encore, les vieilles douleurs de mon daddy-chéri.

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Merci au bénévole gardien de cet émouvant joyau paysan! Agriculteur à la retraite, il n’a pas son pareil pour attirer l’attention des Animulettes en vadrouille sur les «modillons», ces petites têtes ornementales saupoudrées sur les édifices. Discrètes ici, elles se la racontent souvent plus fort ailleurs. Témoin celle-ci, prélevée je sais plus où, qui me tire la langue parce que je m’emberlificote dans mes souvenirs romans.

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Car tout cela, il faut en convenir, c’est plutôt de l’art roman, au profit duquel la commune de Chatain organise des Nuits où l’on se presse en famille vers le théâtre, le vin d’honneur et le feu d’artifice.

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Roman ou «romain», comme les gens du coin se plaisent à dire, le patrimoine artistique local a surtout des petits airs gallo-quelque chose. Ceci, grâce à des rites et des croyances plutôt magiques, pas du tout monothéistes et encore vivaces.

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Derrière chaque brin d’herbe, il pousse un saint qui vaut à lui seul un village gaulois, pareil à celui -habilement reconstitué- près du bourg d’Esse. On y travaille le bois, façon art brut. Qui s’en étonnera ?

23:50 Publié dans Glanures, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer | | Pin it! |

12.08.2008

La maison de Polina Raïko

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En Ukraine aussi, l’art inventif fait un malheur et dans la région de Kherson, à Tsyuryupinsk exactement, votre p’tite fouineuse d’âme errante a repéré une merveille de chez merveille : la maison de Polina Raïko

 

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Polina Raïko, si j’ai bien compris, c’est une grand-mère qui a transformé les 4 dernières années de sa vie en feu d’artifice pictural.

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Comme elle est morte en 2004, ça fait que ces années-là sont aussi les premières du 21e siècle, Polina ayant vu le jour en 1928. Un début de siècle –même idiot comme le nôtre– c’est pas mal

 

 

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Polina, si j’en crois ce que j’ai lu sur Internet à son sujet, avait mené une vie de patachon avant de se lancer dans la peinture. Notamment du fait d’un malheureux alcoolique de fils qui finit en colonie pénitentiaire après avoir vendu tous les meubles de sa mère.

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Les sous de sa retraite, Polina les dépensait pour son art, couvrant les murs et les plafonds de sa maison de fresques pleines de fleurs et d’oiseaux, plutôt que de regarder la télé qu’elle n’avait plus.

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Toutes les surfaces libres y passaient, y compris les miroirs. Après sa disparition, ce fut moins 2 que cet univers de création qui fait penser à Pirosmani, à Grandma Moses, à Ivan Generalich ou à Maud Lewis ne passe à la trappe.

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Grâce à des bons génies canadiens qui auraient racheté la maison de Polina Raïko et à une asso locale, le Centre d’Initiatives pour la Jeunesse Totem, celle-ci serait aujourd’hui visitable.

 

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Si des fois, il y avait dans l’assistance des Animuliens qui pigent le cyrillique, qu’ils ne se gênent pas pour nous dire plus !

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17:33 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : polina raïko, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

08.08.2008

Autodidactes du Périgord

Aurochs de lascaux.jpgEt puis si vous passez par le Périgord, n’oubliez pas qu’à côtés des aurochs et des préhistoriens, il y a toujours dans cette région gastronomystérieuse «des individus qui collent à cette terre comme on colle à sa peau».

Je fauche ce bout de phrase à le 4e de couverture du livre de Jean-Luc Thuillier qui a l’amabilité de nous faire faire la connaissance de quelques uns de ces autodidactes de l’art qui «sont allés vers la peinture ou la sculpture par accident autant que par instinct».

 

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Arts et singuliers de l’art en Périgord, c’est comme ça qu’il s’appelle son bouquin, paru aux Editions Gold à Savignac-les-Eglises. Il est préfacé par le cher Jean L’Anselme, ce qui a tout de suite mis la puce à l’oreillette de votre petite âme errante. Tout est pas brut brut, à l’intérieur, il s’en faut. C’est l’inconvénient du genre corpus régional. Il faut bien en trouver assez. On y rencontre Louis Bouscaillou et Jean-Joseph Sanfourche, bien connus de par chez eux, un autre Sanfourche (Alain) et un deuxième Debord (Marcel). A boire et à manger, à chacun de faire son choix.
Moi j’ai recroisé le chemin de Pierre Rapeau qui faisait son land-art perso dans les bois d’Abjat.
Surtout, j’ai eu la bonne surprise d’y trouver une notice sur les réalisations, rustiques de chez rustique, de Jean Dominique (1900-1978).

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portrait jean Dominique.jpgUn agriculteur qui fabriquait gens, animaux et chariots de sa campagne, sans autre tralalala que le bon air  et le soleil qui les avaient vu naitre. 

CF n°1.jpgA part Riczko Joe qui avait consacré, il y a des lunes (en 1990), un article du premier numéro de la revue Création Franche à ce petit sculpteur de l’essentiel, je n’avais encore jamais vu personne s’intéresser à lui. On peut voir pourtant pas mal de ses pièces au musée bèglais de la CF. L’ouvrage du Jean-Luc est pas tiré à beaucoup : 500 exemplaires en tout mais il doit en rester encore et pour le prix (21 euros) il est numéroté et signé Thuillier.

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17:45 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, jean dominique, pierre rapaud | |  Imprimer | | Pin it! |

03.08.2008

Quel est ce spectre ?

 

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Quel est ce spectre ? Vous pensez bien qu’à peine je l’ai vu, je lui ai sauté dessus. Il gisait là, ce vieux numéro de Sciences et Voyages parmi un tas de vieux papiers dans une de ces crasseuses brocantes de je ne sais plus quelle sous-préfecture dont je raffole. Il n’attendait que votre petite âme errante pour ressusciter des morts et c’est chose faite grâce à la magie d’Internet.
C’est bien sûr pour sa crevante couverture alien que je l’avais HT mais bien m’en a pris puisqu’en feuilletant l’intérieur, j’ai découvert un article tout de même pas d’hier sur le Palais idéal du Facteur Cheval.

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Il n’est pas cité (avis à la population thésarde!) dans la Biblio de la grosse somme de Jean-Pierre Jouve, Claude et Clovis Prévost sur le Palais I, rayon des «articles publiés après la mort du facteur».
L’auteur André Lejard, un critique d’art qui a bossé sur les Tapisseries de l’Apocalypse d’Angers et sur la Tapisserie de Bayeux, était aussi le rédac-chef de S. et V. Au sommaire il voisine avec Léonard de Vinci, ingénieur militaire, Les Derniers Aïnous (par A. Leroi-Gourhan), Les Villes mortes des Andes péruviennes, Quelques insectes aux mœurs étranges.

Pas mal quand même, compte tenu de la date où c’est sorti : octobre 1941.

11:25 Publié dans Gazettes, Glanures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, ferdinand cheval | |  Imprimer | | Pin it! |