« 2008-08 | Page d'accueil
| 2008-10 »
30.09.2008
Les nuages d’Andrea Mantegna
Le Louvre, c’est pas votre truc. Mantegna, vous n’en avez rien à battre, je sais bien. Vous, c’est l’art brut, rien que l’art brut pur et dur. Pas la Renaissance ou la Pré-Renaissance. C’est pas demain la veille qu’on vous verra bronzer sous les 666 vitres de la pyramide de leoh Ming Peï.
Pourtant, cette fois, vous pourriez faire une exception. Ne serait-ce que pour les nuages, les merveilleux nuages où Andrea Mantegna dissimule des trucs.
Des visages, dans un tableau commandé par Isabelle d’Este pour son petit studiolo.
Un cavalier sur son cheval dans le Saint-Sébastien du Kunsthistorisches Museum de Vienne.
Car on dira ce qu’on voudra, mais un peintre, même officiel comme l’était ce virtuose de la contre-plongée du Quatrocentto, lorsqu’il est capable de nous ouvrir ainsi des lucarnes sur l’inconscient, et bien ce n’est pas un blaireau.
09:05 Publié dans Expos, Oniric Rubric | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
28.09.2008
Mario Del Curto : Au large des yeux
«Mario Del Curto à Sarraz», c’est le nom du vaisseau spatial qui a croisé la trajectoire de mon aéronef. C’était pendant la torpeur d’une profonde nuit. A travers la porte des étoiles, l’équipage de l’Association Mordache qui soutient le travail de ce photographe bien connu des brutolâtres, s’est adressée à votre petite âme errante pour qu’elle répercute dans «la communauté animulienne» une info in-con-tour-na-bleue.
Une nouvelle expo de portraits et de vues de lieux «à l’identité forte» prises par MDC chez des créateurs et dans des environnements d’art singuliers internationaux mènera la vie de château à partir du vernisseux jeudi 2 octobre jusqu’au 2 novembre 2008, date de mort.
Cherchez pas l’adresse de l’Asso Mordache, j’ai essayé : nada. Le mot, lui, existe bien. Ce n’est pas un anagramme de mocharde. C’est une pièce en bois qu’on place entre les mâchoires d’un étau pour serrer un objet sans l’endommager. C’est aussi un baillon que les capucins novices se collaient dans la tronche pour éviter de tchatchter. Tout un programme !
Quant au Château de La Sarraz, à 15 kms de Lausanne et à 12 de la frontière française, il abrite un musée du cheval, vocable toujours évocateur de palais de «l’anti-académisme spontané».
Parmi ceux-ci, Mario Del Curto a choisi: les Etats-uniens Bernard du Mississipi, Clyde Casey de la nouvelle-Orléans, Kenny Hill du Bayou Petit Caillou, les Italiens de Bordighera, Oreste Fernando Nannetti, Luigi Lineri de Zevio, NOF4, «Astronaute Ingénieur Minier du Système Mental» qui graffita le mur d’un hosto psy avec sa boucle de veste.
Les Français sont représentés par Charles Billy, Henri Ughetto de Lyon, Le Jardin de Rosa Mir à la Croix-Rousse, Marilena Pelosi.
Du Japon viennent les images du temple Otagi Nenbutsu-Ji de Kyoto (1200 statues représentant Rakan, un disciple de Buddha).
De Suisse, celles de Pietro Angelozzi de St Gall, de l’Asso CREAHM de Fribourg, de Linda Naeff.
Si vous êtes pas du genre à vous contenter du menu, reportez-vous au dossier de presse. C’est un modèle du genre et il a l’avantage de contenir des images où le photographe invite à puiser, ce dont je me prive pas.
Une restriction toutefois : quand l’Asso Mordache nous apprend que «en résonnance aux images argentiques», les spectateurs admireront aussi des œuvres de créateurs «dévoilés pour la première fois en Suisse romande», il me semble qu’elle tire un peu la couverture vers le photographe. Excès d’enthousiasme pardonnable dans un document qui souligne par ailleurs le «rôle documentaire» indispensable du témoignage de MDC après le saccage du Jardin de Marcello Cammi.
Belle, attirante et forte, la machine de Mario Del Curto a tendance à passer pour la seule (sa bio parle de «démarche unique») aux yeux de ses mordacheux supporteurs.
C’est oublier un peu vite Gilles Ehrmann et Clovis Prévost. C’est oublier par avance les petits reporters qui poussent comme des champignons avec leurs nouvelles technologies dans la poche-téléphone. L’avenir dira s’ils se laisseront intimider par des travaux du calibre de celui de MDC ou s’ils sauront s’en servir comme d’une formidable rampe de lancement au profit d’une nouvelle esthétique et de nouvelles recherches.
Levez-vous, jeunes photographes désirés ! L’univers brut est sans limites et il y aura toujours à explorer.
17:38 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, mario del curto, otagi nenbutsu-ji, kenny hill, marcello cammi, henri ughetto, jules senis | | Imprimer | | |
27.09.2008
Séraphine et ses copines
Hello, joyeux taïkonautes, cosmonautes, internautes ! Et surtout vous, vagulanautes ! Le deuxième étage de la fusée animulesque poursuit sa route avec sa cargaison d’infos supersoniquement brutes. Pour faire simple, je vous la jouerai compte à rebours, comme dirait mon pote Joris-Karl.
Pas de panique pour La Cité singulière, l’expo de La Maison de l’Architecture, partenaire du MAM Lille Métropole. Vous avez jusqu’à la Toussaint pour redécouvrir les œuvres de cette bonne vieille Collection de L’Aracine liées à l’archi et à l’urba (houba, houba!). Je blague, mais c’est pas idiot de mettre en valeur les «utopies urbaines et les représentations oniriques de la ville» présentes dans les œuvres des petits chéris de Madeleine Lommel.
Titus Matiyane
J’ai du mal à comprendre quand même pourquoi dans son laïus du site de la Maison de l’Archi, Savine Faupin, à propos du «regard posé sur (…) l’habitat» opère un distingo savant entre «des artistes classés dans l’art brut (ACM, Paul Duhem, Paul Engrand, Désiré Geelen, Frank Jones, Helmut Nimozewcki, Titus Matiyane, Willem van Genk)» et ceux «s’en approchant, comme les habitants-paysagistes (Le facteur Cheval, l’abbé Fouéré (sic), Theo Wiesen)».
Si Cheval et Fouré ne font que «s’approcher» de l’art brut, alors moi je rase la lune gratis !
Timing plus serré et démarcations moins contestables à la galerie Objet Trouvé à Paris qui décrochera le 11 octobre 2008. Jusque là, on pourra voir sa nouvelle expo de récentes acquisitions.
Le carton d’invitation se contente de réactiver la notion de «hors les normes» qui a déjà beaucoup servi, en la mariant bizarrement avec celle de «tradition», ce qui est un peu pâlichon compte tenu des (re)découvertes qu’on nous promet et pour lesquelles on salive déjà.
Telle cette Henriette Zéphir, objet de l’attention dubuffetienne dans le 14e Cahier de L’Art Brut ou telle Joële, ex-symboliste viennoise du nom de Nina Karasek.
Plus près de nous encore, le mercredi 8 octobre 2008 à la Maison de l’Amérique Latine à 21h, après la conférence de Marlène Iucksch sur «les figurations brésiliennes de l’Autre», on discutera du film O prisioneiro da passagem, entretien avec Arthur Bispo do Rosario.
Question toile, le 1er octobre, c’est la sortie de Séraphine,
le film de Martin Provost dont vous pouvez pas louper la promo
comme vous avez loupé en avril dernier celle du documentaire de Matthieu Orlean sur Hélène Smith (Des Indes à la Planète Mars).
Parallèlement, au Musée Maillol, dans les beaux quartiers de Paris, les palpitants tableaux de Séraphine seront visibles jusqu’au 5 janvier 2009.
Last but not the least, je vous rappelle que Visions et créations dissidentes, l’expo du Musée de la Création Franche est déjà sur le gaz au pays de Mamère Noël.
C’est dès aujourd’hui, samedi 27 septembre 2008 que vous pouvez vous pointer à Bègles pour le vernissage. Trop tard pour le repas prévu mais au menu 8 créateurs, pas tous bien bruts mais où l’on peut remarquer Bernd Gehrig pour ses timides créatures dépressives et Colin Rhodes pour ses «images construites à partir d’autres images» comme dit le catalogue.
13:06 Publié dans Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, séraphine louis, hélène smith, titus matiyane, henriette zéphir, nina karasek, arthur bispo do rosario | | Imprimer | | |
25.09.2008
Suisse brute
Duhem à Lausanne, Wölfli à Berne, Zemankova de Genève à Prague… Ce n’est pas un inventaire à la Prévert suisse. C’est le premier étage de la fusée Animula qui doit mettre les bouchées doubles pour sortir de son atmosphère lait-de-poule et milk-shake aux nues-t’es-là.
Vous manquez de Duhem dans votre armoire à pharmacie ? Faites votre marché à la Galerie du même nom à Lausanne. Jusqu’au 27 octobre 2008, elle propose un joli assortiment d’infirmiers et de bustes divers où l’on devine souvent des autoportraits du créateur. Paul Duhem qui était belge et d’une régularité de métronome dans son activité artistique s’est dispersé dans l’autre monde sans attendre l’an 2000. Il revient sur terre helvète et pour la première fois - à ce qu’il paraît – dans une galerie.
Manquez pas la cible si vous atterrissez dans cette ville où même les librairies s’appellent Oh 7 ème ciel.
Et si d’aventure vous avez le frisson pour l’art lyrique, réservez votre soirée du 5 octobre. C’est trop tard pour la Première mais, en brûlant vos derniers vaisseaux spacieux, vous devriez être au Stadttheater de Berne ce soir-là pour un «Voyage au centre de la schizophrénie».
On y donne en effet Der göttliche Tivoli, un opéra en 2 actes du compositeur danois Per Nørgård qui s’est senti inspiré (et aspiré) par la vie, l’œuvre et le grand dérangement de notre Adolf Wölfli vénéré.
Celui-ci, d’ailleurs, n’en finit pas d’attirer les foules puisque la Sammlung Prinzhorn d’Heidelberg en Allemagne lui consacre une expo ainsi qu’aux autres créateurs de la Collection Morgenthaler (und andere Künstler der Sammlung Morgenthaler). Quand ? Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009 si vous voulez tout savoir.
Adolf Wölfli en 1925 - Kunstmuseum Bern
Quant à la magique centenaire zemankovienne et à sa dévouée petite-fille dont je vous ai déjà conté récemment les aventures genevoises (voir ma note du 11 septembre dernier), elles feront parler d’elles sur les ondes de Radio Prague, radio tchèque de langue française le dimanche 28 septembre 2008.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem, adolf wölfli, anna zemánková | | Imprimer | | |
18.09.2008
Un album pour Giovanni Bosco
Giovanni Bosco, Sicilien, brut et sacré coloriste, persiste et signe.
Cet été, dans son île aux trois pointes et à l’histoire mille-feuilles, ce créateur-né en a reçu du beau linge ! Animula, n’en doutez pas, y est pour quelque chose. Voir mes coups de clairons du 25 mai et du 16 juin 2008.
Rumeurs d’expos, de conférences en perspective…
Pourquoi, moi, je ne me fendrais pas d’un petit album ?
Giovanni Bosco, muraliste brut, c’est extra et y’a pus qu’à suivre le diaporama.
00:43 Publié dans De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giovanni bosco, art brut | | Imprimer | | |
13.09.2008
La vie parisienne de William Scott
William Scott, sa marque de fabrique c’est le sourire. Celui qu’il accroche aux portraits, très «black is beautiful», qu’il réalise au creative Growth Art Center d’Oakland. Il faut voir celui de sa «love policewoman» !
Et son autoportrait, façon affiche électorale ! Il peut en prendre de la graine, Barack Obama ! Par sa façon de peinturer, William Scott fait penser à Chéri Samba. Même méticulosité associée à des messages. Utopistes et uchroniques ici. W.S. détesterait pas réinventer le passé, faire comme si Martin Luther King n’avait pas été assassiné. Animula, ça lui va.
Chris Ofili et Rirkrit Tiravanija (respectivement peintre anglais d’origine nigériane et Thaïlandais né à Buenos-Aires) ça leur va aussi. Ils collectionnent les œuvres de ce créateur autodidacte, né en 1964, qui aime à reconstruire son Frisco.
Quant à Jeremy Deller, autre artiste gibi, passionné de slogans et inscriptions, il a inclus William Scott dans sa sélection pour l’expo From a revolution to another, puisqu’on lui a donné carte blanche au Palais de Tokyo du 26 septembre 2008 au 4 janvier 2009. L’ouverture de ce show, c’est le jeudi 25 septembre de 20 h à 24 h.
Les fûtés et les malignes se seront précipités auparavant au vernissage de la Galerie Impaire, 47 rue de Lancry dans le 75010. Ce mercredi 24 septembre (de 18 à 20 h), ils pourront se faire l’œil avec des créations de William Scott accrochées par les blanches mains (il lui reste un peu d’enduit aux doigts car il vient de rafraîchir les cimaises) de Julien Raffinot qui officie dans cette galerie growthartcenterienne auprès de Tom di Maria. L’exhibition des œuvres de Scott accompagne Communication Breakdown, l’exposition principale d’Impaire. Un titre pareil, ça rappelle les Stones à mon daddy. Il prétend que «Le type qu’a trouvé ça, est un fan de Nineteen nervous…».
Votre petite âme errante est moins emballée. Elle aurait préféré plus de précisions à mettre dans son moteur. Le carton d’invitation, certes chiadé, est insolé dans le goût lettriste. Il manque volontairement de lisibilité. On déchiffre mal les 17 noms des créateurs participants, de Tauba Auerbach à Melvin Way en passant par Paul Butler, Dana Frankfort, Louise Lawier, Yuichi Saito, Maya Schindler. D’autant qu’il n’y a que Dwight Macintosh et Dan Miller qui nous soient familiers.
Quand au concept, il n’est pas évident. Il faut se rendre sur le site de l’Edlin Gallery de New York, partenaire du Creative Growth sur ce coup, pour comprendre que «the show explores abstraction as a shifting notion -both formally and conceptually- with works by artists who employ diverse methods of reductivism and bricolage».
Hou là là !, amis américains, vous oubliez qu’à Paris, on parle l’anglais comme des vaches espagnoles et qu’on est plutôt cartésiens. Donc un peu plus de points sur les i la prochaine fois, please. En attendant on veut bien vous faire confiance.
Du 24 septembre au 2 novembre 2008, c’est la fenêtre de tir de Communication Breakdown, à la Galerie Impaire. On ne la manquera pas.
23:52 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : william scott | | Imprimer | | |
11.09.2008
Zemánková au carré
Zemánková au carré, c’est le pied ! A Genève bientôt, la grand-mère Anna et sa petite fille Terezie se retrouveront à la Galerie Une Sardine collée au mur. Aucun loup de prévu au programme. Petits pots de beurre peut-être au vernissage ? Il aura lieu le jeudi 18 septembre dès 18 heures. Les Animuliennes pourront se munir de leur chaperon rouge en signe de ralliement. La grand-mère a 100 ans Elle est née en 1908 en Moravie et s’est éclipsée en 1986, nous laissant les fleurs qu’elle commença à faire pousser dans les années 60 et «qui ne fleurissent nulle part ailleurs» que chez elle, selon ses propres propos. Chez La Sardine, Anna Zemánková sera comme chez elle, n’en doutons pas. On pourra y venir zieuter sa «flore à la beauté inquiétante quasi vénéneuse», quelque part «entre l’ornemental, le végétal et le cosmologique».
J’extirpe ces mots du petit texte chapeautant le zoli carton d’invitation qui n’a pour moi que le léger inconvénient de créditer cette œuvre unique «d’accents surréalistes». Je comprends ben que cette remarque a pour fonction de rompre avec les sédimentations médiumniques que l’on a trop souvent collés sur cette «artiste» tchèque. Mais franchement, en dépit des influences surr et spirites qui planent sur son pays, je crois pas qu’Anna Z ait jamais été vraiment concernée par ces courants là.
Mais, je peux me tromper et la petite-fille, heureusement sera là, pour le dire. Car Terezie, oyez, oyez !, fera 2 visites commentées le jeudi 25 septembre à 18 h et le samedi 27 septembre à 15 h. Vous aimerez son français qu’elle parle plutôt bien et qu’elle entretient par des apparitions fréquentes dans notre pays.
L’anniversaire d’Anna sera souhaité aussi cette année «par deux autres expositions, l’une à New York et l’autre à Paris», nous apprend le sardineux carton, sans dire lesquelles.
A mon humble avis, c’est l’exhibition à la Cavin Morris Gallery de N.Y.C.
et celle d’abcd la Galerie dans la verte Montreuil (pas Paris mais presque) qui sont visées.
La première –profitez-en, le dollar est bas– c’est du 16 octobre au 22 novembre 2008.
Quant à la seconde – Robespierre station – ce serait du 10 décembre 2008 au 15 mars 2009.
23:23 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anna zemánková, art brut | | Imprimer | | |
10.09.2008
Ovartaci : poète aussi
Des fois que l’accélérateur de particules nous fasse un trou noir dans la nuit, je m’empresse d’ajouter un petit bonus à ma note sur Ovartaci en vous présentant ses «Poems to the future» publiés par la Fondation O (Ovartaci Fonden) sous le titre Ovartaci’s secrets. Car Ovartaci était aussi poète. Un échantillon :
Come !
See
This World
In twilight
And incoherent as the night
In the beginning.
Where the mad and the wise women
Are outside time.
Johannes Nielsen, qui préface le recueil publié en 2006, ignore quand Ovartaci a écrit ses poèmes. Dans les années 40 ou 50 du siècle dernier, probablement. Et en espagnol, langue qu’O, qui avait séjourné en Argentine, pratiquait. Malheureusement Nielsen ne nous donne pas la version originale.
Pourquoi «secrets» ?
Parce que ces poèmes ont été retrouvés par hasard, 14 ans après la mort de leur auteur, dans la caboche ovoïde de l’une de ses sculptures pendant une restauration.
A ce que j’ai compris – mais le texte de Nielsen n’est pas des plus clairs – une autre créature d’Ovartaci, camouflée en paysanne sous une robe-kimono, abritait aussi à la place de son cerveau, un joli petit mécanisme avec courroies, rouages et mots magiques sur bristol.
Encore une citation avant l’irruption de l’anti-matière (?)
Women of perspicacity
See
That the world
Is merely a place
For experiences
And denial .
They are granted
Nothing more.
Everything in the world will end
In emptiness and facade.
23:55 Publié dans Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ovartaci, art brut | | Imprimer | | |
06.09.2008
Ovartaci : Brut et Danois
Ovartaci, super créateur d’art brut Danois, comptait Asger Jorn parmi ses inconditionnels. Son œuvre n’en demeure pas moins méconnue. Aussi devant son nom, aperçu dans le dernier numéro de Raw Vision (64, autumn 2008, p. 69), j’ai poussé un «glop-glop» de plaisir.
La lecture de la brève de John Maizels, relative au bouquin de Johannes Nielsen : Ovartaci, Pictures, Thoughts and Visions of an artist, m’a rappelé mes vacances 2003 au Danemark où j’étais grimpé pour mettre mon daddy à l’abri de la canicule.
Je vous ferai une autre fois le récit de mes rencontres brutes dans la lumineuse fraîcheur du Jutland, sachez seulement qu’à Århus, en excursionnant au musée de l’hopital psy, j’ai eu le choc de ma vie (enfin, l’un des chocs) en rencontrant les insidieuses, longilignes, félines, inquiétantes et sexuelles créatures d’un peintre, sculpteur schizophrène qui demeura là 56 ans, chouchouté par une équipe soignante qui admirait son travail artistique.
A l’époque de ma visite, la version en anglais du livre de Nielsen, le psychiatre d’Ovartaci, n’existait pas. L’auteur m’avait gentiment dédicacé la version originale mais j’avais dû me contenter, par ignorance danistique, d’en lire le titre : Ovartaci, En kunstners billeder tanker og visioner.
Dommage pour vous ! J’aurais pu vous en parler plus tôt. Il est vrai que je vous cause d’un temps où votre petite âme errante n’existait pas ! Imaginez le monde sans Animula Vagula… Fermons la parenthèse.
J’aurais pu vous dire le frisson fantastique que c’était de découvrir ces peintures et ces sculptures terribles et ce non moins étrange mobilier peint où dominent les thèmes ésotériques à base de métamorphoses femme-animal.
J’aurais pu vous parler de ces foules tout en flammes où crépite le feu ardent de la psychose, de ces cauchemardesques et fascinantes scènes en abîme, peuplées d’entités femelles à la taille de guêpe, aux ailes de libellule et aux yeux égyptien-reptilien.
On vit plus d’une vie avec Ovartaci. Lui-même voyageait sans arrêt au gré des réincarnations dont il se souvenait. Dans cette vie, il s’appelait Louis Marcussen de son vrai nom, avait vécu en Argentine, était calé en bouddhisme. Longtemps yogi, son désir de maîtrise sur son corps l’avait sans doute conduit à une automutilation qu’il évoque dans un chapitre du livre de Nielsen, en commentant l’un de ses tableaux : Naked bathing girls.
Son esprit toujours occupé de migration d’un sexe dans l’autre, Ovartaci parle volontiers de lui-même comme d’une petite fille. Il se décrit aussi comme un «virul», le représentant d’un 3e sexe.
Sa façon de tout ovartaciser séduisit Jean Dubuffet qui s’intéressa à son cas grâce à son copain Asger Jorn.
Asger Jorn et Jean Dubuffet en 1961
Photo : Musée de Silkeborg
Ce grand artiste Cobra-Situ, fit cadeau de deux pièces d’Ovartaci à la Collection de l’Art Brut de Lausanne.
A ma connaissance, on ne les y montre pas. Est-ce parce qu’en 1979 Ovartaci participa à l’Exposition Outsidere au trop fameux centre d’art contemporain de Louisiana ?
Si c’était le cas, le temps ne serait-il pas venu de rectifier le tir ?
21:39 Publié dans Gazettes, In memoriam, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ovartaci, art brut, asger jorn, jean dubuffet | | Imprimer | | |
03.09.2008
3 ans déjà !
Anniversaire = bourre-pif
C'est ouf comme le temps passe.
Animula a déjà 26 280 heures de vol.
08:58 Publié dans De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (6) | | Imprimer | | |