« 2009-07 | Page d'accueil
| 2009-09 »
30.08.2009
C’était bien, chez Lolo !
Lolo Mauron de Saint-Rémy-de-Provence c'est un autre bon tuyau du guide Provence insolite et secrète.
Merci à toi Jean-Pierre, son auteur, d'avoir permis à Animula de mettre le cap sur son Mas de la Pyramide.
J'aime bien St-Rémy, surtout sa partie ancienne qui cache des coins ignorés de la déferlante touris-tique.
C'est une petite ville pleine de 2 CV bleues où l'on aperçoit, au détour des ruelles, des têtes connues.
Quand on s'approche on voit que la créativité affichiste autodidacte y bat son plein.
Je rate jamais d'aller faire un tour au musée des Alpilles (ethnologie et arts modestes) où cet été on chauve-souriait.
Y'a des ex-votos, des santons, de naïfs spectacles taurins.
Même une litho romantique montrant une vue des anciennes carrières, ce qui nous ramène chez Lolo puisque c'est là qu'est son domaine troglodyte.
L'endroit a à peine changé depuis parce que Joseph Mauron qui appartient à une vieille famille saint-rémoise, y veille depuis 150 ans au moins.
Sauf que dernièrement, il a planté, avec le concours de Maurice Chaine, un de ses amis du pays, une flopée d'oliviers que Van Gogh aurait adorés.
Quand vous irez visiter sa piaule au Vincent dans le monastère à vocation psy qui l'abrita, laissez devant vous Saint-Paul-de-Mausole. Engagez vous sur la droite par une petite route de + en + en pente. Avec un peu de chance vous tombez chez Lolo et ses 8 ou 9 chiens horriblement sympas.
Quel dommage, se dit-on, que monsieur Mauron ne soit pas un auteur d'art brut ! Le lieu se prête si bien à l'expansion infinie de l'esprit. C'est pourtant un artiste sans le savoir. Un esthète de l'accumulation. Joseph Mauron est un collectionneur et un sauveteur d'objets mécaniques et agricoles dont, pour l'essentiel, il néglige d'indiquer au visiteur à quoi ils pouvaient servir. Comme il néglige de vous indiquer ce qu'il a mis dans la succulente omelette noire qu'il vous invite à partager avec lui sur le coup de midi après le pastis, dans son abri sous roche anti-canicule.
Lolo possède le plus beau musée du monde dans les grottes où il prétend que les Romains logeaient leurs esclaves.
Dans cet endroit magique, il sait jouer de l'ombre et de la lumière filtrante pour métamorphoser en sculptures des trieurs à grains, des herses, des pressoirs, des charrettes, des batteuses etc. Il a eu l'intelligence de les laisser dans leur jus. Un peu cassées, un peu rouillées, dépourvues de valeur. Telles que trouvées.
De temps en temps, son copain Maurice qui sait tout faire (il a même, dans sa jeunesse, été la doublure équestre de notre Halliday national pour le film «camarguais» D'où viens-tu Johnny ?) remet en état une vieille Traction avant. Puis il nous raconte des chasses de 34 bécasses et nous montre sa photo avec Sylvie Vartan.
Lolo Mauron, quant à lui, a déjà ajouté son propre portrait dans la galerie d'ancêtres qu'il fait figurer dans son mas près de jolis petits objets paysans.
Comme il n'est plus un gamin, il a décidé que son domaine reviendra plus tard à la municipalité de St-Rémy qui lui témoigne respect. On n'est pas pressé! Mais j'espère que le jour venu, les édiles locaux sauront préserver intact l'esprit du lieu et de l'homme et que les éventuelles rationalisations nécessaires n'altéreront pas le savoureux et inimitable capharnaüm de la collection.
20:32 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Jadis et naguère, Poésie naturelle, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lolo mauron, maurice chaine, johnny halliday, st rémy de provence, mas de la pyramide, sylvie vartan, alpilles, vieux outils, ethnologie et arts modestes, site troglodytique | | Imprimer | | |
28.08.2009
Charles Billy sur CYBERmUSE
Charles Billy était là, il m'attendait et je ne le savais pas. Sur CYBERmUSE, le site de la collection permanente du Musée des beaux-Arts du Canada. Un portrait par le photographe Marcus Schubert (comme l'auteur de l'Opus 100).
© Marcus Schubert-Le Jardin de Nous Deux, Civrieux d'Azergues (1987)
Je visite sa galerie en rentrant de vacances. Elle contient de belles images de La Frénouse, la création de Robert Tatin, de la maison Picassiette, du jardin de sculptures de Fernand Chatelain, du parc des vignes à Dietikon en Suisse, du parc des moulins à vent de Lucama en Caroline du nord etc.
Vraiment, ça fait plaisir de retrouver son matos.
J'en avais plein le dos de ma clé 3G qui tombe en rideau, des bistrots wifi qui vous déconnectent au milieu d'une recherche pour cause de pub, de ces boutiques de location informatique devant lesquelles on ne peut jamais se garer. Allez donc poster quelque chose après ça! J'ai préféré faire la sieste en attendant de pouvoir taquiner mon internet les doigts dans le nez.
Heureusement que je suis pas la seule à faire bouillir la marmite de l'art brut !
Pas plus tard que la semaine dernière, pendant que je coinçais la bulle, j'ai découvert que Graciela Garcia avait montré Maria-Faustina Stefanini sur son blogue El Hombre Jazmin et que Yassine du blogue Lezinfo avait dégoté une tapée de Joseph E. Yoakum pas piquée des hannetons.
Suivez son lien. C'est le conseil du jour de votre Animula.
23:55 Publié dans De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, charles billy, maria-faustina stefanini, joseph a. yoakum, marcus schubert | | Imprimer | | |
23.08.2009
Poupées Show sur la RD 7
Maison de poupées version Gardanne. J'sais pas trop si les lecteurs d'Ibsen apprécieront.
Par une chaleur calhorrifique, j'ai obligé mon chéri à me conduire là sur la RD 7 en direction de Luynes et sur la foi d'une brève dans la Provence insolite et secrète de Jean-Pierre Cassely.
Ai bravé pour lui (et surtout pour vous) les risques du trafic intense à cet endroit pour vous ramener quelques photos de ce conglomérat de bébelles et de nounours noircis dans leur jus qui montent inexorablement à l'assaut d'une maison fâcheusement située en bord de route.
Quant au macho de service qui m'a crié au passage des insanités concernant mon amour de petit chapeau, qu'il sache bien que je l'animoule à pied, à cheval et en voiture, lui et son bolide.
22:26 Publié dans Glanures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
22.08.2009
Au musée des vallées cévenoles
Musée des Vallées Cévenoles. J'vous l'avais promis. Il m'a fallu 2 ans pour y aller. Saint-Jean-du-Gard c'est pas à côté! Grosso modo, j'en suis contente de cette ville. Il a eu raison d'y faire étape, Stevenson. Cannes ferrées dans les bazars. La rando bat son plein dans le coinstaud. Moi c'est pas à dos de Modestine, comme l'auteur du Voyage avec un âne dans les Cévennes, que j'y suis arrivée. J'ai préféré ma Peugeot climatisée.
Le MVC crèche dans une rue étroite. Parking pas loin près des Infos touristiques.
Rafler le dépliant avec chaussure à clous pour dépiquer les bogues (pas les informatiques, ceux des châtaignes). Bel emblème.
On aurait pu utiliser aussi l'enseigne du sabotier d'Alès où tenait facile un bébé.
Le MVC nous fait la totale à propos des 2 activités cévenoliques incontournables avant l'invention de la purée en flocons, de l'électricité et des tissus synthétiques : le châtaignier et le ver à soie.
C'est fou ce qu'on pouvait tirer de ça dans les temps! Fou le mal qu'on se donnait pour rien laisser perdre. Une poignée d'herbe servait de bouchon pour son étui à pierre à faux (anti-mauvais œil je suppose).
On pouvait se planquer dans un tronc évidé pour échapper aux flics du roi-soleil après la Révocation de l'Edit de Nantes. Le convertir en meuble (Homme-debout), une fois la Révolution et la liberté (de conscience) venues.
Les menuisiers fabriquaient leurs décors de placards, bien plus choucards que les scènes bibliques en bas-relief réalisées par les spécialistes de la sculpture locale chassés par les persécutions religieuses.
C'étaient des époques pas trop cool où une dent de cheval vous faisait un battant de sonnaille. Question sens artistique pur jus, les grands champions c'étaient les bergers qui rêvaient la nuit dans des cabanes portatives grandes comme des cercueils.
Et que je te déniche des pierres à tonnerre.
Et que je te taille des truites-poignées de porte et des cannes-serpents avec mon Laguiole.
Le grand mérite du Musée des Vallées Cévenoles, c'est de nous faire sentir l'âpreté et les grandeurs d'une societé rurale que l'on tournait en dérision avant de l'envoyer se faire ratatiner dans les tranchées de 14-18.
Dans sa préface à la brochure que vend une jeune personne de l'espèce souriante à l'accueil, Daniel Travier, le fondateur du musée déploie le parapluie de Geoges Henri Rivière. C'est dire si l'accent est mis sur les techniques, sur les outils. Le riche matériel didactique aurait besoin d'être rajeuni et allégé mais on prend son pied aux vidéos en occitan mâtinées français-standard.
Plaque muletière en laiton
L'art populaire n'est pas assez visible. Il est vrai que la sensibilité historico-régionale poussait à une certaine austérité.
Pourtant on savait rire autrefois et sur les toits les potiers se lâchaient. «Merde pour Morice», «Va te faire foutre» lit-on sur les tuiles faîtières. Ou : «Permissin au cervante de coucher librement ave lou mestre».
Rigolo, non ? Pas tant que cet Henri IV brut dessiné avec la liberté de l'impunité.
19:30 Publié dans Expos, Glanures | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
20.08.2009
De Dada à demain, l’after Chave
L’esprit Chave est sur nous. Grâce à Skira qui vient de l’éditer, le beau catalogue de l’expo du même nom (sur-titrée : De Dada à demain) est dans mes valises. Avec son aliment blanc de Robert Malaval en couverture.
Ceci pour vous dire que je suis été me pavaner à Vence où le brumisateur est de rigueur. Soda bien frais à La Régence, bistrot fréquenté dans les temps par François Ozenda. Si vous émergez de la piscine, que vous ne savez rien sur cet artiste maudit qui a laissé son empreinte attendrissante dans le pays, voici l’image d’une œuvre figurant dans l’expo drivée de main de maître par Mr Mirabdolbaghi, commissaire au goût sûr et au prénom court : Zia.
François Ozenda - ©Galerie Chave
Il avait raison Alain Paire de vous recommander, fin juillet, le détour par le Château de Villeneuve. J’aurais aimé le lui dire quand je suis passée par sa Galerie à Aix-en Provence le 7 du mois mais c’était dix jours avant Vence. J’ai pu que le remercier pour son livre sur Pablo Picasso à Vauvenargues (un angle intéressant pour ceux qui veulent renouveler leurs approches du vieux sacripant de la peinture).
Pablo c’est aussi le nom du brave toro qui a fait sauter comme des crêpes les raseteurs du 15 août à Paluds de Noves.
Descendue de mes Alpilles, je tombe deux jours après sur le frêne géant à l’entrée de l’expo vençoise. On me dit aimablement bonjour (hé ouais!), je monte l’escalier. Je suis serrée de près, à peine je déboule dans la première salle, par un couple de totems en papier mâché par Slavko Kopac.
Je vais donner de la corne dans un mur impeccable de Philippe Dereux et me retrouve en nage dans la salle suivante où je suis subjuguée par le travail conjugué de Jean Dubuffet et de 4 Francis Palanc «écrituristes» à supports différents (bois, toile, isorel, contreplaqué). Dommage que ce pâtissier coléreux et créateur exigeant ait tant détruit son œuvre. On touche avec elle au mystère du tandem que formèrent, à la fin de années 50 du siècle dernier, Dubuffet et Pierre Chave.
Dans le catalogue, Daniel Abadie passe au surligneur leurs «découvertes communes». Il en met à juste titre une couche sur l’expo de l’été 1959 qui vit la Galerie Les Mages se muer en Galerie Chave.
Plusieurs des étoiles de cette expo Art brut historique se retrouvent ici en 2009. Aloïse, Ursula et l’étrange Marthe Isely.
Marthe Isely - ©Galerie Chave
Au fil d’une succession de salles aux murs blancs et noirs, cheminées de bois, tommettes vernissées et plafond peint, on est propulsée par ailleurs de Montagnes de Rose Aubert à des châteaux-sculptures de Juan Ferrer
d’une Chute de Babylone d’Eugène Gabritschevsky à un Chaissac en tissu. Henri Michaux, Dado, Sima : on me «cite» de partout, y compris du côté culturel. Le coup de grâce me serait donné par 4 ébouriffantes auras de Boris Bojnev si ce n’était une course sans mise à mort.
Boris Bojnev - ©Galerie Chave
Boris Bojnev - ©Galerie Chave
Saluant les sculptures polychromes d’Albert Geisel qu’on aperçoit qu’à la fin, je sors un peu groggie de cette expo qui fera date où j’ai tout aimé même les petites chiottes bien propres sur elles.
Avant la glace pistache-chocolat réparatrice, il me reste assez de forces pour me traîner jusqu’à la chapelle des Pénitents voisine où me contemple toute une foule d’anciennes affiches qui font dire à mon chéri : «after Chave, tout va me sembler rasoir».
16:17 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, galerie chave, vence, les paluds de noves, course camarguaise | | Imprimer | | |
07.08.2009
Chicago's lakefront art en sursis
Et maintenant Chicago et les bords du lac Michigan, graffités, sculpturés, peinturés. Pour combien de temps ?
Les blocs de calcaire géants qui, depuis leur installation entre 1910 et 1931, servent de supports à l'expression des pic-niqueurs de l'endroit, sont progressivement remplacés par du béton moins propice à ce genre de libres activités.
Près d'un siècle de créations populaires très diverses, allant du grattage occasionnel au travail de longue haleine, qui vont disparaître!
Un témoignage irremplaçable sur la vie et les rêves des Américains du XXe siècle, un patrimoine trop lourd à préserver (money!).
Un photographe, Aron Packer heureusement passait par là.
Salut les Chicagoans !
19:15 Publié dans Ailleurs, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : oeuvres anonymes, art populaire, chicago, lac michigan, graffiti, doomed | | Imprimer | | |
03.08.2009
Dieppe au tapis
Dieppe au tapis, l'art brut sur la plage, vous avouerez que c'est mieux que la station Montparnasse.
Mon chéri que j'ai qui aimait déjà les étrangères quand il était un petit enfant a dégoté en surfant sur la vague net ce blog et la note intitulée Art brut à Dieppe.
Forcément ça a fait tilt dans son petit cerveau de bureaucrate rêvant à ses vacances en slip panthère.
Imaginez en une de plage, toute couverte de tapis faits main comme autant d'invitations aux splash, splash. Il suffirait qu'une armée de Pénélope s'y mette.
Celle que l'Etrangère dieppoise nous signale a pour nom Nicole Bayle. Je crois pas que ce qu'elle fait relève vraiment de l'art brut. C'est plutôt une artiste récupéreuse, masquière et mail-arteuse si j'en crois les infos pêchées ici et là.
Mais sa petite entreprise tapissière n'est pas sans intérêt. Elle mérite certainement qu'on s'interroge. Vous aurez pt'être un avis, hésitez pas à faire profiter de votre grain de sel les Animuliens engourdis dans le farniente.
A noter que cette opiniâtre tricoteuse n'expose son work in progress que deux heures par an le 13 juillet, les années où il ne pleut pas. Un parti pris assez rare pour mériter d'être signalé.
11:04 Publié dans Gazettes, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dieppe, nicole bayle, plage | | Imprimer | | |