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25.12.2012

Un tomte de Noël

Vu par certains enfants, Noël serait presque supportable.

Voici donc ce jultomte (Père Noël en suédois) en provenance directe de sa Laponie d’origine.

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Appréciez le jeté de cadeaux !

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21.12.2012

Ne vous montez pas la tête avec l'art brut

collection de l'art brut,poupées mannequins,morton bartlett

On s’amuse comme on peut. En Suisse comme dans les Corbières. Même si on n’a pas toujours un pic de Bugarach sous la main.

collection de l'art brut,poupées mannequins,morton bartlett

Même si le calendrier maya s’est fourré le doigt dans l’œil. Car il faut bien le reconnaître, on s’est monté la tête avec l’Apocalypse promise et nous voilà de retour dans le même train train animulien.

collection de l'art brut,poupées mannequins,morton bartlettOn s’est monté la tête c’est aussi le titre d’un blogue partenaire de La Tribune de Genève.

Dans sa note du 18 décembre 2012, l’auteur de ce blogue sous-titré «mais on va pas rester perché-e-s (…)» donne ses impressions sur la collection de l’Art Brut de Lausanne. Avec une sincérité évidente dans l’expression de l’ambivalence.

Ce blogueur suisse «aime osciller» mais il «aime mieux être ravi». C’est son droit. Et il ne nous cache pas que le ravissement manque pour lui à l’appel lorsqu’il arpente «les sombres allées» du musée d’art brut. Lisez son texte pour voir si j’exagère mais le fait est que celui-ci ne manque pas de termes paradoxalement péjoratifs : «Fascination et pesanteur», «Eclat (…) si souvent sans beauté», «œuvres affolantes (…) comme pâteuses». «Ni élégance, ni légèreté, ni équilibre, ni maîtrise. Un déversement».

Des œuvres «tirées in extremis d’un néant» où l’on sent que l’auteur du blogue les laisserait volontiers. «Univers géniaux sortis des tiroirs» où l’on pourrait les «renfermer». rappelons qu’il s’agit de rien moins que des œuvres d’Aloïse, de Wölfli, de Madge Gill, de Scottie Wilson, de Clément, de Lesage, de Crépin et tutti quanti. Toutes les vedettes de l’art brut piedestalisées par Jean Dubuffet. Inélégantes, lourdes, déséquilibrées, sans maîtrise on vous dit!

En revanche divine «surprise» : les poupées de Bartlett, ce petit piment d’une perversion passée au crible de la culture bellmerienne!  On s’est monté la tête «adore». «Gracieuses» et «magnifiquement exécutées» s’exclame-t-il. Normal : on est en terrain connu. «Inquiétantes» ajoute-t-il mais tout le monde peut se tromper. Je vous laisse juges.

Mais pour aider à votre réflexion je vous quitte sur plusieurs images de quelques petits mannequins de présentation croisés sur les comptoirs d’un grand marché de tissus bien de chez nous.

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20.12.2012

Fééries pour fin du monde

Demain la fin du monde. C’est le moment de se réconcilier avec les fées. Dans une méchante petite brochure de Daphné Charters publiée en 1951, j’ai trouvé une véritable typologie des fées : rudimes, elfes, ondines, salamandres, arianes, farilles, aspirites, minutis, gnomes, farrices, wallines, sirènes, ensinnes. Fées des eaux, fées des airs, fées du feu et de la terre. Un inventaire propre à charmer le Gaston Bachelard qui sommeille en nous.

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Daphné Charters née en 1910 n’est pas pourtant un philosophe barbu. Intéressée par la peinture dans sa jeunesse, cette Anglaise de Berkshire épouse un capitaine pendant la guerre. Ils s’installent au Canada après celle-ci mais Jack meurt dans une tempête de neige. Sa disparition plonge Daphné dans le spiritisme. Elle communique avec son mari.

daphne charters.jpgDe retour en Angleterre à la fin des années 40, elle écrit un livre : A true fairy tale. Pendant toute sa longue vie, malgré des problèmes de santé, elle enregistre ses expériences médiumniques et témoigne de ses relations et conversations familières avec les fées qu’elle convoque sans chichi dans son jardin.

Végétarienne, elle dirige parallèlement la boutique londonienne de Beauty Without Cruelty, une organisation pionnière dans le domaine des cosmétiques exempts de substances animales.

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J’aime le beau profil bleu qu’on trouve d’elle sur le net.

Les origines, la vie et l’évolution des fées dont je vous ai parlé plus haut contient en outre un dessin « sismographique » du médium Lucie Piazzo, représentant la petite Fée Luce.

Merci à Luce Pontuzod, ma vieille copine maniaque des vieilles paperasses, de me l’avoir signalé.

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Et merci à la petite fée inconnue qui m’a permis de retrouver le brouillon de ce post que j’avais égaré alors même que je le préparais. Quant à la fée malicieuse qui me l’avait caché, qu’elle sache bien que je ne lui en veux pas.

21:04 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin médiumnique | |  Imprimer | | Pin it! |

19.12.2012

Sur la route de Plouhinec

Bientôt Noël et à Noël on illumine. Dans son micro-jardin de Riantec, Marie-Louise allume son lampadaire aux gargouilles. «Allume» ou «allumait» : on est toujours dans le Morbihan et encore en 1996.

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Les vieilles photos me disent que sur la route de Plouhinec, avant le croisement avec la rue de la Fontaine, protégé par une clôture dont les piliers étaient ornés de tortues renversées, il était un triangle fleuri où évoluaient de petites créatures de ciment peint. Une dame et son chien (premier sujet réalisé dans les années soixante)

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une laitière et son pot au lait, un meunier, le pêcheur à la ligne, l’incontournable sirène,

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un cavalier, un chasseur.

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Et puis des animaux, bien sûr. Les créateurs ruraux, du genre de cette petite dame frêle, originaire de l’île de Kerner, aiment les animaux.

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«100 % gauchère», obstinée bien que «ça ne soit pas un travail de femme», Marie-Louise avait petit à petit façonné le cheval pommelé, une chèvre, un daim, le fennec en souvenir de celui que son fils avait ramené vivant du Sahara.

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Le paon, dernier en date, qu’elle avait réalisé «avant la mort de sa mère» (c’est ainsi qu’elle datait) neuf ans auparavant. Puis sa vue avait baissé. Marie-Louise, qui ne s’appelait pas Marie-Louise mais qui n’aimait pas son prénom proustien d’Albertine, avait «presque honte» de dire que c’était elle qui avait ainsi agrémenté son environnement. Mais, que voulez-vous? Elle était «douée pour ça».

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Et cette Bretonne douce, fragile, «maladive» selon son propre aveu, faisait ce qui lui plaisait. Même si son entourage s’inquiétait quand elle en faisait trop. Une bonne raison à cela : quand elle était préoccupée par un sujet à réaliser, elle ne pouvait pas dormir, «tout était programmé» dans son cerveau.

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Ce programme ne l’entraînait cependant pas à de grandes choses. Marie-Louise bornait son inspiration aux dimensions de ses statues. Sans doute se croyait-elle géante auprès de ces Liliputiens.

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Le vent lui était commode prétexte à modestie. «On est très éventé ici» disait-elle. Plus hauts, ces personnages auraient dûs être arrimés. La brume parallèlement «empoisonnait» ses hortensias. Des rigueurs de la nature, elle déduisait sans peine une esthétique : «Je les trouve plus jolis à même le sol».

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Timide dans ses sabots (à 80 ans elle avait «refusé» FR3), Marie-Louise était contente tout de même «qu’on s’intéresse». Vite pour la photo, elle était allé chercher le parasol qui manquait à une élégante assise sur son banc.

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18.12.2012

Jardin de Gabriel-novembre 2012

Gabriel Albert. Sans commentaire, cette photo de JL Bouteloup que j’emprunte au Journal d’une élue de la Région Poitou-Charentes.

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Sans commentaire mais non sans lien à ma note du 15 mai 2011 : Un geste pour Gabriel Albert.

12.12.2012

Gallinacés et Sciuridés de Sainte-Hélène

A chaque époque son totem. L’année dernière, je célébrais l’oie, cette année la grosse poule qui se prenait pour un arbre dans un paysage très «peinture de Pont-Aven» bien qu’on soit dans le Morbihan, du côté de Sainte-Hélène-sur-mer.

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Poule d’un côté, écureuil de l’autre, à vrai dire. On s’en rend compte sur ces clichés anciens. Une performance à l’état pur. Toute dans l’œil de la première Ani qui passe.

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Evidemment, j’aurais beau me prévaloir de mon avant-propos (à relire de temps en temps !) où j’annonce la couleur en ce qui concerne «la poésie naturelle», on va me dire que je m’écarte encore de mon sujet. Que je me vautre dans le surréalisme. Et la «brigade du bon goût» (voir commentaire de Matthieu du 11.12.2012) sera «PT de rire» (traduction) une nouvelle fois.

C’est égal, je me demande ce que cette grosse poule-écureuil est devenue. Elaguée ou abattue ? J’aimerais savoir. Donc si des fois un Animulien, passant dans ce coin de criques et de pointes, reconnaît l’endroit, qu’il nous le dise!

Je dédie cette note fantaisiste et nostalgique à l’Auvergnat qui, sans façons, courait après ses poules avec une épuisette pour les faire rentrer au bercail. Il se reconnaîtra.

09.12.2012

Mon salut au Mont-Salut

C’est plus fort que moi, faut que je cède à la pub ! Alors quand j’ai vu qu’un «service Digital Solutions» me proposait pour un «prix spécial Noël» de redécouvrir mes souvenirs en les transférant sur DVD, j’ai fouillassoné dans le tas de diapos et autres vieilles pelloches en déshérence chez mon daddy. Non pour le plaisir de me voir avec quelques années et kilos en moins dans des fringues pas possibles mais dans le but de me lancer rétrospectivement à la poursuite du diamant vert de l’art sans entraves.

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D’un mois de mars breton, gla-gla à souhait et bruineux à cœur, j’ai retrouvé des images qui ont déjà l’âge d’une teenageuse d’aujourd’hui. En clair : elles datent de 1996 et ont été récoltées près d’Auray dans le Morbihan.

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On m’avait traînée dans ces parages pour voir -culture oblige- la basilique de Sainte-Anne. Je m’étais intéressée surtout au Trésor d’objets offerts en remerciement à la sainte.

A cause des épingles à nourrice rouillées, avalées puis regurgitées sans dommage par des bébés de la fin du 19e siècle. Sur la route du retour, un petit bar dans une petite commune avait attiré notre attention par sa population de géants avoisinants.

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Les créatures de souches assemblées là par vissage et clouage étaient plus exubérantes que leur créateur qui finit par se manifester quand il comprit qu’on s’éternisait devant. Plutôt du genre taiseux, l’artiste! Menuisier de formation, natif du lieu, André Morvan possédait l’art de disparaître sans qu’on s’en aperçoive.

André Morvan

Quand il fut question de portrait, il s’éclipsa pour changer de chandail et se munir d’une casquette. A nos questions, il répondit brièvement, en gars qui n’a rien demandé.

André Morvan

Le tapis roulant de la route à 3 voies devant sa porte lui convenait bien. Généralement, les touristes n’avaient que le temps d’apercevoir ses musiciens, ses danseuses, ses animaux d’une rusticité préhistorique. Pas celui de s’arrêter pour leur parler.

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«On lui demande de les acheter ou de les prêter pour un théâtre», nous lâcha Morvan du bout des lèvres en parlant de ses statues qu’il n’appelait pas «des statues». «Mais il ne les laisserait pas partir» ajouta-t-il, au cas où nous aurions eu besoin d’un avertissement.

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Il a tenu parole puisqu’il s’en occupe encore aujourd’hui comme un reportage récent sur le blogue de Jean-Michel Chesné nous l’a montré. Pas plus loquace sur ses techniques que sur le reste, André Morvan consentit tout de même à nous apprendre qu’il usait d’huile brûlée pour la conservation de ses sujets en bois exposés à tous les caprices du ciel.

André Morvan

Quand il nous quitta subitement, la lumière baissa. On s’acharna cependant à mitrailler le site de nos kodaks. Déjà le crépuscule venait qui révélait le côté fantastique de celui-ci.

André Morvan

03.12.2012

La Belgique fête le centenaire de Robert Garcet

C’était pendant l’horreur d’une profonde virée familiale dans les Ardennes. Une auberge mystérieuse avec du saucisson à la bière dans la forêt. Les sangliers en liberté surveillée du Parc de Belval m’avaient laissée de marbre. Moins les gaufres du village du livre à Redu. On avait fait les boucles de la Meuse. On s’était agenouillés devant Rimbaud au musée de Charleville.

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Mon daddy savait plus quoi inventer pour nous instruire. Nous avons donc poussé jusqu’à Eben-Ezer. En ces années octantes du siècle dernier, cette éminence magique au nord de Liège était une curiosité locale. Forte est encore, en votre petite âme errante, l’impression ressentie devant cette tour impressionnante, rugueuse et bosselée, édifiée sur une pente.

Quatre  géantes créatures ailées coulées dans le béton au sommet de ses créneaux : griffon

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Les quatre Chérubins de l’Apocalypse promis par les infos touristiques! Robert Garcet, le concepteur de cet édifice surhumain (construit avec une équipe de bénévoles) ayant une passion pour ce livre, le plus visionnaire de la Bible.

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On se sentait toute petite en haut de l’escalier monumental qui accentuait l’effet envoûtant.

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Timidement on frappa à la porte voûtée, du genre qu’on voit dans les films fantastiques. Il se passa du temps avant qu’un homme pas grand, vêtu comme un ouvrier d’autrefois et coiffé d’un béret vienne nous ouvrir. Deux grands chiens, noirs comme l’anarchie et sortis de nulle part, sont venus se placer de part et d’autre de notre groupe. Nous n’osions plus bouger.

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Cliquer sur l'image

De l’air calme du savant interrompu dans ses méditations, Robert Garcet –car c’était lui– nous informa que c’était demain le jour des visites. Le lendemain, en compagnie d’un petit groupe où figurait le photographe Clovis Prévost, on a pu pénétrer dans le Musée du Silex. Du moins dans la salle où se dressaient un pilier et des hauts-reliefs en ciment polychrome des plus symboliques.

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Robert Garcet, qui avait dépassé les 75 ans, ne montrait plus les souterrains où il abritait ses collections de cailloux et d’ossements plus ou moins préhistoriques dont celui du «mosasaure», un monstre antédiluvien de son invention.

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Mais il dispensait ses théories sur les silex où des hommes très anciens, plus anciens que l’humanité même, avaient témoigné de leur art. Un art radicalement différent du nôtre où aucune signification n’était évidente. Un art qui se contentait de suggérer des formes que l’on pouvait ressusciter en observant les silex sous toutes leurs facettes en lumière rasante. 

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Cette érudition très personnelle, qui contrastait avec son look de tailleur de pierres, valut à Garcet une ironie méprisante de la part de la science officielle qui ne voyait en lui qu’un paléontologue amateur et non un grand rêveur.

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Il fut de ce point de vue logé à la même enseigne qu’Emile Fradin (voir mon post du 16  septembre 2009 sur Glozel). Mais elle lui valut l’estime affectueuse des amis qui veillaient sur sa vieillesse à l’époque.

 

Comme ils veillent aujourd’hui sur son œuvre et sa pensée trop profuse pour que je puisse rien faire d’autre que de vous inviter à lire leur site très explicatif. Robert Garcet a écrit beaucoup de livres touffus qui mériteraient de figurer dans un répertoire de la meilleure «folie littéraire». Ce jour-là il nous en dédicaça un.

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Garcet, qui aurait eu 100 ans cette année, fait l’objet d’une exposition dans la bien-nommée Salle coup de cœur de l’art & marges musée à Bruxelles jusqu’au 27 janvier 2013.

 

 

 

01.12.2012

St Ouen blues

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Dérive à Saint-Ouen pour sortir du blues. Coucher de soleil et briques rouges. A la périphérie, déjà les phares.

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Une fresque enfantine sur un mur d’école. Un thé près de l’avenue Gabriel Péri.

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Le portrait du chanteur Matoub Lounès dans une vitrine. Et ce touchant témoignage d’art populaire kabyle autour du visage de cet homme libre, disparu tragiquement en 1998, jamais oublié depuis.

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Cadre-hommage chantourné. Fleurs nacrées sur fond de sable. Pourtour de petites coquilles noires. L’élégance même. La finesse, l’émotion. L’écrin fidèle à cette icône de la sensibilité berbère. Comme le décor d’un luth constellé.