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29.09.2013

Libraires chez Saint-Pierre

On a mûri avec eux, y compris votre petite âme errante qui vient de se découvrir 27 nouveaux cheveux blancs. Eux, c’est les libraires de la Halle Saint-Pierre qui depuis 27 ans à peine sont au charbon pour le facing culturel de cet espace à la fois très local et international.

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Avec l’art brut en tête de gondole. Même quand celui-ci n’était guère un produit d’appel. Maidenbaum Laurence et Hecker Pascal pour ne pas les nommer. Ils ont connu Lewis qui continue de veiller sur eux du Paradis des yenches (lire mon post du 8 février 2009). C’est tout dire!  

montmartre mag.jpgUn canard du 18e consacre une pleine page à leur parcours. Tout l’arrondissement en est inondé. Pour le moment.

Faire fissa donc pour mettre la main dessus, par exemple quand vous viendrez le samedi 5 octobre 2013 (de 17 à 19 h) à la Rencontre autour d’En bas, le douloureux et sublime texte de Leonora Carrington dont je vous ai causé dans les temps (note du 30 déc. 2007). Il vient d’être réédité par L’Arachnoïde.

 Laurence et Pascal, ça sonne un peu, dans ce quartier de cirque et de cabaret, comme un spectacle. Qu’attendent donc les cinéastes de l’art brut pour leur consacrer (ne serait-ce que pour services rendus) un documentaire? MDR je suis souvent devant leur duo mi-frais dispo mi-ronchono.

Ils possèdent l’art de la remarque définitive qui fait monter d’un cran votre fièvre acheteuse (Laurence) et celui de vous mettre entre les mains sans avoir l’air d’y toucher (Pascal) le livre qui est fait pour vous et qui vous saute dans les bras en criant : «Maman!». Je l’ai souvent constaté au profit de mon blogounet d’amour que je dois toujours nourrir d’informations et d’anecdotes.

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Laurence et Pascal, en vrais pros du bouquin, n’en sont pas avares. J’aurais voulu vous reproduire la photo de Jeff Berner qui les représente au milieu de son article A propos de la Halle Saint-Pierre…Mais ces deux chevilles ouvrières de la Sainte Halle ont fait leur crise de modestie. Elles ont tort. Avec leurs sourires timides et goguenards de gamins qui viennent de sortir de la piscine, L & P sont tels qu’en eux mêmes l’éternité ne les change pas.

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On a envie de leur offrir un gâteau japonais à la cafèt en repartant avec 4/5 kilos de catalogues sous le bras. Souhaitons que ces sourires soient communicatifs. Et qu’ils décorent avec gentillesse les visages de ceux qui accueilleront samedi prochain Annie Le Brun, la préfacière de l’arachnoïdesque édition nouvelle d’En bas, qui sera présente à la Sainte-Halle pour l’événement.

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29.06.2008

Leonora Carrington, la fiancée du vent

Ras le bol des notes obèses. Je me mets au régime. Je me contente, sur le mode allégé, de vous préconiser de vous bouger les fesses (parce que ça dure que jusqu’au 18 juillet) pour aller voir l’expo Leonora Carrington, la fiancée du vent à la Maison de l’Amérique latine, 217 bd Saint-Germain à Paris.

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Ne serait-ce que pour 3 étranges dessins, montrés là grâce à la courtoisie de la galerie 1900-2000 et qui ont été réalisés en août-septembre 1940, période où le peintre séjourna, pour une «folie incurable» dont elle eut la force de s’extraire, dans une clinique espagnole après l’arrestation de Max Ernst par la police française en juin 1940.
Pour plus de détails sur cette période délirante dont Leonora Carrington a témoigné dans un beau texte poétique intitulé En bas, jetez donc un coup d’œil dans le rétroviseur animulien. Votre petite âme errante, qui aime à jouer les pythonisses, pas plus tard qu’à la fin de l’année dernière (30.12.2007) vous avait gratifiés d’une jolie note à ce sujet.
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Les 3 dessins de l’éphémère folie Carrington sont reproduits dans le catalogue coédité avec Gallimard : Chimère, page 29, La seis, seis de septiembre, p. 42, Sans titre (car comment titrer ça ?) p. 48.
Il n’est pas vraiment donné, en ces temps de pouvoir d’achat défaillant et de «Cadeau-Bonux», mais vous en aurez pour vos 30 € si vous l’offrez à votre chéri(e) because la préface d’Annie Le Brun -pas mal ficelée, il faut le reconnaître- et les jolies images en couleurs des tableaux. Sans oublier les portraits photo de la dame Leonora (jeune et plus ancienne) et les nombreux souvenirs et documents, telle cette Carte d’En-Bas provenant du n°4 de la revue VVV de février 1944.

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19:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leonora carrington | |  Imprimer | | Pin it! |

30.12.2007

Une voix d’en bas : Leonora Carrington

313f0164daae802f56550b3087d96774.jpgL’année se termine mal. J’ai un bouton sur le nez et une plaque rouge sous le poignet pour cause de tapis de souris gratteur.
Heureusement qu’en cherchant consolation sur la toile, je suis tombée sur Les Nouvelles dermatologiques, un «english-french international journal».

a91df59d66414fe73080823a7ae1da99.jpgDans le supplément 1 du n° 25 de 2006, j’ai dévoré l’article du Docteur (es lettres) Marie-Hélène Inglin-Routisseau intitulé La peau retournée : une métaphore surréaliste de la persécution du Moi?
Spécialement le passage qui concerne Leonora Carrington parce qu’il  ramène aux fantômes dont je vous causais dans ma précédente note.

De Leonora C, je ne possédais en effet que L’Histoire de l’heureux fantôme publiée par L’Impatiente.
C’est, avec Unica Zürn et Leona Delcourt (alias Nadja), une de ces inspirées/inspiratrices qui croisèrent -à tous risques- leur destin avec celui de grands ténors surréalistes  Hans Bellmer, André Breton et Max Ernst dans le cas de Leonora.

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On pourrait leur joindre Colette Peignot (alias Laure) si Georges Bataille avait été boire l’apéro à la Brasserie Cyrano.

0c01295b4a24e7216a9c77508e8f0396.jpg Leonora Carrington apprit notre langue avec une nounou française. Elle l’écrit avec un entrain insoucieux de l’orthographe. Elle n’est plus aujourd’hui la brune glamour dont les 20 berges conquirent le cœur de Ernst.ea45c83071a26e7f5579f1c3c6bad748.jpg
C’est une madame d’âge vénérable qui, dans une Lettre à Henri Parisot publiée par X poètes au féminin (aux Editions L’Arachnoïde), s’exprime ainsi : «Comme une vieille taupe qui nages sous les cimitières je me rends compte que j’ai toujours étais aveugle – le cherche à connaître le Mort pour avoire moins peur, je cherche de vider les images qui m’ont rendus aveugle».

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Une asso Max Ernst à Saint-Martin d’Ardèche garde le souvenir de la maison qu’elle décora avec Max lors de leur halte avant l’orage d’acier nazi en 1937-1939. «En 1940», nous dit M.-H. Routisseau, «après l’internement de Max Ernst dans un camp (…) Leonora Carrington connaît un épisode psychotique délirant qu’elle relate dans En Bas».

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Ce petit livre est précieux pour les amateurs d’art brut. Il leur permet de piger – pour ainsi dire de l’intérieur - quelque chose de ce qu’un créateur plus ou moins schizo peut ressentir. Aussi tirerai-je un feu d’artifice car je viens – bingo ! – de le trouver.  C’est pas évident en français.
68303e4a960011d7d9b7158576861fa3.jpg En anglais, il semble que Black Swan Press à Chicago en propose une édition de 2004 dont voilou le petit chapeau : «Down below recounts Carrington’s adventures in Spain on the other side of the mirror after being pronounced incurabily insane».
 

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«La folie lui permet (…) de découvrir une secrète affinité avec les bêtes» remarque Mme Routisseau à propos de Leonora. Celle-ci s’approchait «des animaux en liberté, là ou d’autres humains provoquaient une fuite immédiate». Ceci, «par la peau, par un langage d’attouchement» qu’il lui était «fort difficile de décrire».

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Animuliens, vous qui n’êtes pas des bêtes, vous comprendrez bien ce que ça démangeait votre petite âme errante de vous parler de cette voix «d’en bas».

21:00 Publié dans Ecrits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Leonora Carrington | |  Imprimer | | Pin it! |