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09.01.2010

Attraction de l’Abstraction

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Abstraction, abstraction! Mon daddy chéri ça lui rappelle sa jeunesse l'expo de l'American Folk Art museum. Quand il criait dans la salle du Marcadet-Palace le jeudi après-midi avec ses potes pour réclamer des «attractions, attractions!». En ce temps-là les cinés de quartier proposaient encore des intermèdes style music-hall qui s'appelaient des abstractions - pardon : des attractions.
Tout ça pour dire qu'elle est bien attrayante l'expo de New York et que son concept sonne comme un cri de joie dans la bouche d'un gosse (mon daddy est resté très jeune).

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Votre petite âme errante a ouï dire en effet - car elle ouï pas mal - que cette «exhibition» baptisée Approaching Abstraction est la «first exploration into nonobjective expression».

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Connaissez-vous la Nono ? La Nonobjective expression of course. Rien à voir avec votre cousin Arnaud, vos tontons Bruno, votre voisin Albino ou même le petit robot. La Nono c'est la méthode qui consiste à aborder la question de la création brute autodidacte par un autre biais que celui du biographique, du sociologique ou du n'importe-quoi-isme habituels. brooke davis anderson.jpg

C'est Madame Brooke Davis Anderson, le curator qui en a eu l'idée. Et une exposition bâtie sur une idée, forcément ça se remarque, dans la forêt de toutes celles qui sont fondées sur du vent, sur du flan ou sur le dernier truc à la mode.

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Mrs B.D.A. a le mérite de chercher à élargir le discours ronronnant autour des «self-taught artists» sans pour autant avoir recours à des comparaisons vaseuses avec le grand art cultivé. Elle a sélectionné une soixantaine de peintures, dessins, sculptures et ovnis-mixtes groupées, si j'ai bien compris, en 3 parties, ancrées chacune sur une vedette particulière :

Judith Scott

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John J.B. Murry

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Thornton Dial Senior

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Son expo éclaire le travail d'une quarantaine de créateurs jumelés de façon surprenante et inattendue.

De grands européens : Aloïse

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Raphaël Lonné

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Adolf Wölfli

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des «autodidactes américains» du sud :

Bessie Harvey

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Purvis Young

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et d'autres moins connus :

James Castle

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Hiroyuki Doi

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Melvin Way

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Approching Abstraction nous donne, à côté de ça, l'occase de nous pencher sur des rapprochements de techniques : contours fracturés, manœuvres d'enveloppement, messages cachés, communication perso auto-référentielle, codes, symboles, gribouillis, éclaboussures, coulées de peinture. Rien que du bonheur on dirait! Vous pouvez y goûter pour 9US$ jusqu'au 6 septembre 2010. C'est au 45 ouest, 53e rue, NY 10019.

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Abstraction ! Abstraction !

23.11.2006

Simone Le Carré passe à Drouot

medium_larme_2.2.gifPetite larme à l’œil entre midi et 2 où j’avais trouvé 5 minutes pour aller à Drouot. Je déteste pas la salle des ventes, surtout les expos. On s’y sent comme une bille, une bille de billard électrique, poussée d’une petite cuiller en argent à un masque africain, d’un paquet de dentelles à une toile orientaliste, d’un petit biscuit à une affiche de corrida. Tout cela se bouscule dans la tête. medium_affiche_beatles.jpgA nous d’y faire le tri pour découvrir l’objet qui cadre avec nos recherches, avec nos goûts ou notre humeur du moment. Tiens, moi, par exemple j’étais entrée par hasard dans la salle 7, attiré par l’affiche de Sergent Peppers (pile poil pour mon daddy), quand j’ai aperçu cette émouvante petite bouille écrabouillée sous un chapeau de papiers usés par combien de semelles. J’ai reconnu tout de suite un reliquaire de Simone Le Carré Galimard.

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Et alors? Mais vous vous rendez pas compte. C’est rare. Il n’en circule jamais, cette délicieuse vieille dame ayant fait don, à sa mort, de la plupart de ses travaux à la Fabuloserie. Elle vivait entourée de ses œuvres, dans une maison qui était à elle seule une œuvre enchantée. medium_oeuf_sauvage_n_1.2.jpgIl en subsiste une trace dans le n°1 d’un éphémère mais luxueux  magazine que tous les amateurs d’art brut connaissent : L’œuf sauvage, paru à une époque (1991) où c’étaient surtout des fanzines qui s’occupaient du sujet. En vous remuant un peu, vous pouvez encore voir le reliquaire à la Simone demain entre 11 et 12 à Drouot-Richelieu et peut-être même l’acheter dans la vente de Mes Blanchet et asso. L’estimation n’est pas effrayante (150/200 €) mais je dois remplacer ma lavante-séchante qui ne va pas tarder à péter un câble.

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Dans cette vente, figurent aussi des encres de Raphaël Lonné, dont une grande en couleurs et plusieurs tableaux de Jean Deldevez, une des vedettes de l’expo Les Singuliers de l’art (les vrais) au MAM de Paris en 1978.

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Toutes ces pièces (du n° 213 au 255) proviennent «de la collection d’un amateur (art brut et surréalisme)». Je me demande bien qui c’est. La plupart des images que je vous montre sont empruntées au catalogue de la vente publique.

23:55 Publié dans Encans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : simone le carré galimard, raphaël lonné, jean deldevez, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

19.10.2005

Lonné, deuxième tournée

Ce que je suis mauvaise langue, maman, c’est rien de le dire ! Et impatiente aussi, un vrai missile. Dans mon souci d’être la première à vous informer, je me suis précipitée un peu vite sur l’exposition Lonné-Verbena. Une dame de la poste, qui a lu ma note du 1er octobre, m’adresse pour ma gouverne le communiqué de presse (il y en avait donc un) ainsi qu’une invitation au vernissage qui avait lieu le 13 octobre. La honte ! Mais aussi, pourquoi cette manie d’ouvrir les expos avant et non après les vernissages ? En plus, contrairement à ce que je vous avais laissé entendre, il y aurait un catalogue édité par la Galerie Chave en partenariat avec la Société Littéraire de la poste (si, si, ça existe, leur bulletin a même publié un numéro spécial sur Chomo dans le temps). Ce catalogue contiendrait (je cite) « les signatures de deux autres postiers singuliers : Jacques Lèbre, poète et Henri Raynal, écrivain ». Décidément, j’avais tout faux. Sauf sur un point : il faut aller au musée de la poste.

00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raphaël Lonné, Chomo, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

01.10.2005

Lonné à l'honneur

J’ai testé pour vous l’ascenseur du Musée de la poste à Paris. Il monte, il ne descend pas. Arrivée au 5e étage votre petite âme errante a du traverser 14 salles (dont une de bécassineries) pour atteindre l’exposition Raphaël Lonné. La visite faite, il ne reste qu’à dégringoler une bonne centaine de marches en luttant au passage contre 3 ou 4 portes coupe-feu d’une petite tonne chacune. On se retouve sur le boulevard de Vaugirard dans ce quartier grouillant de C.R.S. tournant comme des âmes en peine autour de la tour Montparnasse. Pas de catalogue, pas de communiqué de presse, pas même une carte postale à se mettre dans le placard aux souvenirs. Dommage. C’est que c’est pas fréquent une expo Lonné. Aussi vaut-il mieux ne pas négliger celle-là. Elle commence maintenant et se terminera le 11 février. Avis à ceusses et à celles qui comptent venir passer les fêtes dans la capitale.
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Sans titre - mai 1973, 21x27 cm, aquarelle,
Galerie Chave, © Raphaël Lonné
Ils n’auront pas souvent l’occasion de voir, comme ici, une cinquantaine d’encres tumultueuses et délicates de ce doux postier landais qui se réclamait à ses débuts du spiritisme, puis plus du tout ensuite, au fur et à mesure qu’il prenait confiance en lui et en son art. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour Lonné ! On supporte même la fichue zique sacrée qui accompagne la vidéo qui passe en boucle. Celle-ci a quand même le mérite de nous faire apprécier combien Jean Dubuffet avait vu et entendu juste : «Raphaël Lonné est un petit homme à grosse tête chauve, bon visage avenant et teint frais. Une expression mélancolique est présente dans ses traits. Son parler, fortement marqué de l’accent gascon forme un gargouillis précipité, un glouglou continu auquel un étranger au terroir doit pour le comprendre prêter grande attention.» (Publications de la Compagnie de l’art brut, fascicule 1).
En même temps que Lonné, le Musée de la poste expose Pascal Verbena sous le commun label Les Postiers singuliers. Pour des raisons X ou Y, la salle Verbena n’était pas visible. On ne nous l’a pas dit quand mon chéri et moi on a pris le billet (5 euros).

22:45 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raphaël Lonné, Jean Dubuffet, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |