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Rechercher : plancher de jeannot

Darger et les perruches

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N O S iiA M I E SiiL E S iiB Ê T E S
 
Il suffit d’écrire une bêtise pour qu’elle s’envole à tire d’ailes.
Rien de telle qu’une information fausse, en effet, pour se propager à la vitesse du pigeon voyageur ou de la perruche en rut. Ainsi, c’était fatal, à propos de l’expo à la maison rouge, l’idée erronée selon laquelle c’est la première fois que Henry Darger est présenté en France, n’a pas seulement conquis Philippe Dagen du Monde (voir ma note du 8 juin).
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Elle a contaminé aussi Pierre Hild de Libération. Dans son article du 23 juin 2006, intitulé Antre des artistes, celui-ci nous fait part, en outre, de sa visite à la librairie Bookstorming, proche voisine de l’écarlate demeure. P.H. a visité avec une perruche. Généralement, me direz-vous, elles ne manquent pas dans les galeries et les librairies d’art. Mais là, c’était une vraie, je ne parle pas de ces écervelées snobinettes qui scotchent avec délices ce genre de lieux très parisiens. medium_perruche_tete.jpgUne perruche, un zoziau, vous dis-je ! En chair et en plumes. Entrée avec un client, son papa. Perchée sur son épaule. La chose, c’est entendu, est insolite. Ce qui l’est moins, c’est la remarque d’une profondeur vertigineuse que cette petite observation ornithologique inspire à notre journaliste : «Henry Darger, qui aimait tant les jaunes, les roses, les violets, aurait pu peindre des perruches». 

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L'art du quai Branly

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medium_verso_carnet.jpgMême les feuilletons à la télé qui se mettent à l’art primitif! Enfin…, à l’Art premier, l’art des Zafriques, Azies, Ô c’est Ani (mula), Amériques, on sait plus très bien. L’art du quai Branly quoi. Le musée du même nom vient d’ouvrir ses portes aux monstrueuses files d’attente piétinant devant le mur de verre de l’entrée Debilly. medium_File_d_attente_quai_branly_AP.2.jpgVotre petite âme errante qui ne peut rien faire comme tout le monde avait réussi à se procurer une invitation pour la journée V.I.P de jeudi, 22 juin du nom et jour de la saint Alban (nom d’hosto psy). Cela ne l’a pas empêchée de piquer un coup de soleil malgré le lait maximum sun protection dont elle s’était tartinée. A côté de moi, un monsieur australien, déguisé en broussard Crocodile Dundee, virait progressivement au steack tartare. Le monde était plein de curators, conservateurs, collectionneurs de tous poils. A l’intérieur, ballet incessant de jardiniers blacks, d’hôtesses en tailleur violet, souriantes malgré la fatigue, d’électriciens en folie très efficaces et de pompiers studieux.
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Photo AP
Il faut dire que rien n’est vraiment fini et c’est tant mieux. Tant pis pour ceux qui disent que «ça va nous coûter la peau du luc à entretenir». L’essentiel est là groupé autour du tube transparent qui abrite les réserves aux instruments de musique. J’ai trouvé agréable que l’on sache pas bien si on est devant tel objet ou tel autre parce que les cartels sont pas encore tous en place. On était obligé de les considérer pour eux-mêmes.
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Et il y en a beaucoup! Séparés par des cloisons de cuir vidéotiques ou réunis par les hasards de rampes sinueuses et un brin glissantes, voire d’allées buissonnières où on passe souplement d’un univers à un autre. Fondue de dérive comme vous me connaissez, je pouvais qu’apprécier en rêvant qu’un jour peut-être on inventerait quelque chose de ce genre pour l’art brut. Il faut dire que j’étais à ce moment-là devant les masques rituels en écorce battue brésiliens de l’expo temporaire Qu’est-ce qu’un corps? et que ça invite aux rapprochements.
medium_tatouage_jesus.jpgQuestion rapprochements, au retour j’ai eu ma dose. Dans le métro j’ai trouvé un journal bleu abandonné avec un éditorial d’enfer sur le tatouage! L’auteur est un monsieur qui se présente comme mon «Père». Il respecte le Sacré-Cœur et porte considération à Jésus Christ, ce qui est son droit, mais cela l’entraîne à des prises de positions assez radicales sur le sujet. Permettez que j’en verse une au dossier tattooing : «Tatouage et piercing ne sont rien d’autre qu’un rite d’initiation invitant les jeunes à prendre part à la culture tribale et païenne».
 
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23.06.2006 | Lien permanent

Tableaux trouvés

medium_Peintures_trouvees_par_C_Bussy.jpgMoi qui croyais avoir lancé la mode des «tableaux trouvés» et bien je suis de la revue. Une de nos chères amies belges m’a administré la preuve que j’avais été doublée, il y a 35 ans déjà, par un dénommé Christian Bussy. A deux reprises au moins (janvier 1970 et mai-juin 1971), si j’en crois les petits catalogues que mon informatrice a eu la gentillesse de me mettre sous le nez, ce Bussy là a exposé dans des galeries bruxelloises (Saint-Laurent et Fitzroy) des «peintures merveilleuses, lamentables, dramatiques, ironiques, sages, audacieuses, magiques, violentes, belles, hardies, tendres, hagardes, incomparables, étonnantes, mystérieuses, éperdues, inconnues…» trouvées par lui. Les légendes de ces tableaux, dont ces catalogues ne reproduisent que peu (et encore en noir et blanc !) sont dues à Yves Bossut, Christian Dotremont, Jean Raine, Louis Scutenaire, Roger van de Wouwer. medium_Bussy_recidive_2.jpg

Elles sont pas sans faire penser à celles dont Georges Courteline affublaient les œuvres de sa collection de naïfs : La vierge à moitié cuite (Courteline), Venise carbonariste (Dotremont). Elles accompagnent des textes bien sentis dont les grosses têtes de l’art brut pourraient fort bien faire leur profit. En voici quelques échantillons :

«Il ne faut pas oublier que l’art le plus émouvant, le plus bouleversant, c’est l’art vraiment populaire, qui vient directement du peuple sans passer par le spécialisme ou l’imitation du spécialisme» (Dotremont).

«Si Christian Bussy chasse la peinture sauvage, c’est qu’il est à la recherche de saveurs corsées (…) il dévore les déchets de culture et de tradition qui pourrissent aux abords des églises, des almanachs et des cartes postales (…)» (Bossut).

«Que leur ouvrage les ait rendus heureux est tout ce qu’il faut, et que nous ayons du bonheur à le regarder, même en grinçant des dents». (Scutenaire).

 

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L'ange aéroplane, l'ange soldat, ce paradis abrite de belles brutes. Seule la Mort a les mains douces. Pour Adam et Eve, qui veulent ignorer ce joli monde, il s'agit enfin de vivre. Yves Bossut

 

 


 

 

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Ici Londres, les Insiders parlent aux Outsiders

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D’un trop rapide saut à London –hélas pour le boulot- votre petite âme errante, toujours aux aguets et aux p’tits soins pour vous, cher lectorat bien aimé, vous a rapporté un gros pavé dans son eurostar. Deux gros pavés, je devrais dire, car la fameuse expo Inner Worlds Outside -que j’ai pas eu le temps de voir- fait heureusement l’objet d’un catalogue qui se divise en 2 «comme la dialectique de Mao» dirait mon daddy adoré.
Un gros pépère de 239 pages avec en rouge les textes en anglais (en noir le castillan) dus à un quatuor de mousquetaires professoral : James Elkins, Angel Gonzalez Garcia, Jon Thompson et, et, et Roger Cardinal. Abondamment truffé de belles repros couleurs légendées, il explore les parallèles entre «insider et outsider art» : Dub, Ensor, Kandinsky, Klee, Miró Nolde, Picabia, Madge Gill, Pujolle, Bispo, Traylor et toute la bande.
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Un supplément dans le même format dictionnaire mais dans un style plus light marche de pair avec cette impressionnante publication qui fera date dans l’histoire des tentatives de faire rentrer l’art brut au bercail du mainstream (au bénéfice surtout de celui-ci). Là, c’est en english only et c’est une intelligente approche thématique, genre : imaginary landscapes and fantastic cities, allure of language, environments, faces and masks, j’en passe et des meilleures. Du bô boulot, il fo avoir vu ça pour le croire!
Si vous craignez de louper, comme moi, le show londonien qui se termine déjà le 2 juillet 2006, programmez-vous un p’tit ouikène (en amoureux de James Joyce que vous êtes) à Dublin entre le 25 juillet et le 15 octobre 2006 puiskasse moment-là I.W.O. sera à l’Irish Museum of Modern Art.

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Hans Krüsi, une vache d’expo

medium_Krusi_catalogue.jpgMea culpa. On m’a pas vue, il est vrai, au vernissage de l’expo Krüsi et je suis donc incapable de vous dire si le bon lait des alpages coulait à flots le soir du 7 juin 2006 en guise de champagne dans le chalet de la galerie Objet trouvé. Ce n’est tout de même pas une raison pour traiter injustement votre petite âme errante de vachophobe! C’est qu’il y a vaches et vaches, voyez vous, implacable monsieur Berst. Aussi, permettez-moi de vous faire courtoisement remarquer que vous avez tout faux rapport à ma note du 21 mai 2006.

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C’est pas les sympathiques ruminantes du bon Hans que j’avais dans le collimateur mais bien ces sales vaches enragées à meubler nos trottoirs, déjà encombrés par les imposantes pétrolettes de nos amis bikers. Je parle bien sûr des artefacts tout pourris de la campagne Vach-art qui sévit actuellement. Ne les avez-vous donc pas remarqués ? Il y en a près de chez vous à l’Opéra-Bastille et partout ailleurs dans Paris. La presse gratuite nous entretient des non-événements liés à cette vachalcade publicitaire. On a dérobé celle-là, on a retrouvé celle-ci, on garde la Blanchette en otage etc. medium_vach_art.jpgMême mon crémier en profite pour distribuer des cartes postales (voir le Blog des Produits Laitiers). Ce bourrage de mou (de veau) cousu de fil blanc se termine heureusement bientôt par une bouffonne opération de charité-business avec vente aux enchères de la reine du cheptel.

Pour vous punir de m’avoir krüsifiée à tort, je ne puis faire moins que de vous bouder un peu, champion des bovidés que vous êtes. Je m’abstiendrai donc de parler de votre exposition Hans Krüsi qui durera juqu’au 15 juillet 2006. Je ne répéterai pas après vous que c’est «la première exposition monographique dans l’Hexagone». Je ne vous chipoterai pas sur le fait que vous mettez Hans Krüsi (1920-1995) dans le même pré qu’Aloïse, Wölfli ou Müller, ce qui est assez audacieux. medium_Krusi_forme.jpgJe ne conseillerai pas aux Animulaitiers et Animulaitières d’admirer surtout vos petits formats où le propos de Krüsi est plus concentré. Je ne me demanderai pas si, après tout, Krüsi n’aurait pas mieux fait d’en rester toujours au format carte postale qu’il affectionnait. Je ne dirai même pas que c’est au 16 rue Daval dans le 75-11 que vous créchez, que votre numéro de phone c’est toujours 01.48.05.92.65 et que les amateurs d’air pur, en allant sur www.objet-trouve.com, en sauront plus.

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André Robillard au P’tit Ciné

Si en ces temps hyper glagla, vous vous sentez soudain, comme votre petite âme errante préférée, une envie de belgian waffles à la Chantilly (clin d’œil aux cinéphiles férus de Brooklyn Boogie) et de stoemp aux saucisses paysannes, réservez votre soirée du mardi 6 juin pour faire un tour à Bruxelles/Brussel.
Au P'tit Ciné, rue du Belvédère/ Belvederstraat, au 27, il y a la projection d’un film sur André Robillard accompagnant une exposition (Tentoonstelling von A.R.) qui commence, «en présence de l’artiste» qui ne se considère pas comme un artiste mais ça fait rien.

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André Robillard, tout le monde le connaît sur la planète brute. Cela fait bien 35 ans qu’il fabrique ses fusils hyperboliques à base de fers à repasser, pièces de réveil, sonnettes de vélo, cartouches en plastique vides et tuyaux de canalisation. Le tout ligaturé avec des rubans adhésifs de couleurs.
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Du concentré de simulacre de violence comme seuls les enfants qui jouent à la guerre savent l’apprécier. Robillard fait aussi des dessins d’engins galactiques et depuis quelque temps de la musique dont vous pouvez vous offrir un échantillon en glissant sur ma note du 13 mai 2006 si joliment intitulée Laduz, Art en marge : putain 20 ans.

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Pour en avoir plus, essayez de vous procurer le DVD In Poly-Sons dont le livret a été réalisé par Le Dernier Cri à la Friche de mai à Marseille, y’a pas si longtemps (février 2002). Pour vous prouver que ça existe, je lui emprunte les 2 images de couverture, que c’est des photos de Pascal Julou.

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Addio Santoro !

Une pensée animulienne ce soir pour Courtelary qui vient de perdre un de ses enfants, le «sublime rebelle» Eugenio Santoro, comme l’appelle le Journal du Jura. Pour ceux qui ne seraient pas encore abonnés à ce canard, rappelons que Courtelary est une commune du canton de Berne en Suisse, situé à 14 km (à vol de canard) de la ville de Bienne. Aux dernières nouvelles elle abriterait une fabrique de chocolat (comme c’est original !) où Eugenio Santoro aurait travaillé. Comme son nom l’indique, Santoro était d’origine italienne et établi en Suisse en 1964. Depuis sa naissance dans le Mezzogiorno en 1920 il avait eu déjà le temps de goûter à la misère, à la guerre en Albanie, aux camps de prisonniers en Allemagne.

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Ce menuisier d’allure chétive aimait bien s’attaquer à des sculptures assez balèzes qu’il tirait des troncs des arbres fruitiers de son jardin. Il les chouchoutait, les couvrait de couleurs, accentuait leur petit air penché, la distorsion de leur allure qui les éloignent de toute grâce intempestive.

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Photo Mario del Curto, 1991

La Collection de l’art brut ne s’y est pas trompée qui lui a consacré une exposition fin 2004/début 2005. En ces temps barbares Animula Vagula The blogue n’existait pas encore. Il faut donc chercher dans votre fouillis pour retrouver le dépliant édité à cette occasion par la Maison mère. Carton auquel j’emprunte plusieurs de mes images.

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31.05.2006 | Lien permanent

Aliénation créatrice

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C’est tout plié, imprimé sur du papier blanc sale, ça n'a que 16 pages et les agrafes commencent à rouiller mais ça fait partie des vieilles choses dont raffole votre petite collectionneuse d’âme errante.
Vu que l’été arrive et que je crains les bibites (comidizo Québec) j’étais partie faire ma provision d'anti-moustiques au Vieux Campeur, rue Saint-Jacques mais j’ai pas pu m’empêcher de jeter d’abord un œil sur la librairie toute proche.
La librairie Henri Vignes, c’est le genre d’établissement où les écrans de la modernité se combinent très bien avec les charmes de l’anticaille. Le libraire a tout dans la tête avant d’avoir tout dans le disque dur. Pas son pareil pour se souvenir des p’tits dadas de ses clientes. Il m’a tout de suite mis entre les mains son sourire charmant et cette conférence du docteur Ferdière prononcée à la séance inaugurale du congrès Folia Psychiatrica, Neurologia et Neurochirugica Neerlandica (à vos souhaits !).
J’ai acheté très vite cette Aliénation créatrice parce que j’ai aperçu ce passage (qui prouve qu’en 1948 certaines idées étaient dans l’air) en me disant que ça intéressera peut-être l’archiviste qui sommeille en vous :
«(…) je voudrais renouveler ici un appel que j’ai lancé en 1938 avec Jacques Vié en faveur d’un musée-laboratoire psychopathologique; je peux d’ailleurs dire ici que ce musée peut fort bien se concevoir international. Il comprendrait des collections d’œuvres de toutes sortes : peintures, sculptures, broderies, décorations, poupées, instruments de musique, les observations, les dossiers -rendus bien sûr anonymes- des auteurs morbides, des ouvrages traitant de la question, des jeux de fiches accessibles aux médecins mais aussi aux psychologues, aux sociologues, aux ethnologues et folkloristes, aux critiques et aux artistes. Ainsi se trouveraient possibles tous les indispensables contacts et toutes les confrontations».
Evidemment en sortant, j’ai plus pensé aux maringouins.
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En juin abcd s’expose à Prague

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Je parlais de mes petits dadas, au premier rang desquels, bien sûr, il y a l’art brut. Que voulez-vous, c’est ainsi, j’aime l’art brut, je suis en amour avec l’art brut, votre petite âme errante est raide fondue d’art brut, brutichou, brutissime. J’aime que pour lui on se décarcasse. C’est pourquoi j’apprécie le beau matos. Aussi je ne résiste pas au plaisir de vous signaler le craquant carton d’une très prochaine exposition praguoise. C’est encore l’asso abcd qui est là-dessous et son invitation, à la différence de la précédente à Montreuil qui abusait des paillettes, renoue avec des tonalités ocre ou orangé, des effets de terre d’un luxe austère qui me font gamberger un max et ne sont pas sans me rappeler certaines gravures du Dubuffet des années pré-hourloupines (le premier qui ajoute : «de mouche», je l’allume grave !).
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C’est peut-être au contexte bohémien que nous devons cette réintrojection de mystère. Ne sommes-nous pas en effet dans une ville où s’attache de grands lambeaux de surréalisme brumeux et de fantastique kafkaïen ? Je m’égare, je m’égare… Pour les ceux et celles qui veulent aller au delà de l’image du tchèque Luboš Plný qui sert d’emblème blème à cette expo de la collec (une de plus après Athènes, la Finlande, L’isle-sur-la Sorgue, Paris, le Japon, etc.) offrez vous le voyage jusqu’au site abcd avant de vous offrir celui jusqu’à la Galerie hlavniho mesta Prahy (City gallery Prague) le mardi 13 juin à 17 h.
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Si j’ai bien compris, en parallèle à cette expo, abcd fait tourner Janco Domsic et Zdenek Kosek (pardon pour les petits chapeaux à l'envers que mon clavier n’accepte pas de coller sur certaines lettres). C’est à la Galerie Stépanska le 15 juin, avec la bénédiction du Francouzsky Institut v Praze (French Institut of Prague), autrement dit l’Institut Français de Prague, ce qui nous fait tout de même un peu de langue française à nous mettre sous la dent.

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27.05.2006 | Lien permanent

ABCD au Japon

Qu’est-ce qui est jaune coquille d’œuf, couvert de pattes de mouche chocolat, sous couverture façon boîte en laque ornée d’une petite garde de sabre au verso ? C’est le trop beau catalogue de l’exposition Passion and Action qui est arrivé –Bouddah sait comment– dans la modeste boîte aux lettres de ma modeste personne.
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Cette expo qui se tient en ce moment et juqu’au 27 novembre 2005 à Tokyo, House of Shiseido (produits de beauté très chics) est consacrée à la collection d’art brut d’abcd (décidément ils sont partout ceux-là). En japonais, le mot art brut ressemble à un joli TGV filant dans un paysage d’idéogrammes où on reconnaît (c’est traduit en anglais) la prose alerte d’un article de Barbara Safarova déjà utilisé, dans sa version française, dans le livre A corps perdu diffusé par Actes Sud. "Un monde fantastique s’ouvre à vous" dès la première page du catalogue de Tokyo qui mélange joyeusement les pantins de Domsic, les chats noirs de Bill Traylor, les mangeurs de saucisses de Friedrich Schröder-Sonnenstern.
On pardonnera à nos amis japonais ces télescopages. Ils ignorent peut-être encore que les créateurs d’art brut sont gens trop individualistes pour supporter (à supposer qu’on leur ait demandé leur avis) pareilles hybridations, propices seulement aux effets de kimonos des maquettistes de tous les pays. L’intérieur, plus respectueusement, décline quelques unes des remarquables images qu’abcd nous a appris à reconnaître, avec des jeux de trames du genre discrets qui attirent l’attention sur des détails et contrarient toute tendance à l’idolâtrie inutile. Le cerf de Ramirez qui remplirait à lui seul un grand palais de la mélancolie, les pages du calendrier de Kunijo Matsumoto, une femme d’Albino Braz exempte de toison pubienne. L’ambassade de France apporte son soutien à cette exposition. Votre petite âme errante aussi

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18.10.2005 | Lien permanent

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