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Rechercher : plancher de jeannot

L'art brut japonais à la Halle St Pierre

ambassade.jpgJe rentre à pas d'heure, je me fais des réceptions chez les ambassadeurs, enfin celui du Japon en France, Son Excellence Yasuo Saito. Il a eu la bonne idée d'inviter au cocktail qu'il donnait à Paris, mardi 23 mars 2010, pour les VIP parties prenantes de l'exposition Art brut Japonais qui débute à la Halle Saint-Pierre, des créateurs y figurant.

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C'est ainsi que j'ai pu boire une orangeade en compagnie du toujours souriant (et si élégant dans son costume à rayures) Takahiro Shimoda qui décore ses pyjamas de motifs colorés parce qu'il veut dormir dans ce qu'il aime le plus : les œufs de saumon, les gâteaux et bien d'autres choses encore.

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J'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Mlle Shiho Ueda venue directement de sa montagne située au nord du Japon. Shido Ueda, en plus d'un chromosome, a un avantage sur nous. Elle est capable de remplir des pages entières de petits personnages à la queu leu leu ondulante qu'elle appelle "Koyubito-san" (Monsieur et Madame Auriculaire). Sa maman que je connaissais déjà parce que j'ai vu un petit film pris dans le petit restaurant dont elle s'occupe, m'a fait cadeau d'une petite carte avec un vrai dessin de sa fille.

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Tout le monde a été sage pendant les discours, moi y compris. Madame Lusardy a dit qu'elle avait le trac mais ça se voyait pas, ni en français ni en japonais. Un qui manquait malheureusement c'est M. Masao Obata qui a eu la mauvaise idée de disparaître avant le voyage vers Paris. Il se taille la part du lion dans l'expo de la salle Saint-Pierre avec ses couples rouges qu'il dessinait sur des cartons jaunes récupérés (et arrondis aux angles) dans les cuisines de l'institution où il vivait.

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OBATA Masao - Sans titre (Mariage) - inconnue - halle saint pierre.jpg

catologue art brut japonais.jpgC'est, avec Shinichi Sawada, un jeune homme aux longs doigts fuselés dont une sculpture en céramique orne le catalogue, une des vedettes de cette expo hyper-collective puisqu'elle rassemble 63 créateurs.

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C'est dire s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. En attendant, voici quelques photos du vernissage.

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Et le lendemain ...

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Noirs dessins au Carrousel du Louvre

Et le lendemain, mercredi 24 mars 2010 (mais vous avez jusqu'au 28) j'ai patiné jusqu'au Carrousel du Louvre pour le Salon du Dessin Contemporain.

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Les années se suivent sans se ressembler. L'année dernière on pelait de froid mais là c'est super-cosy dans ce beau lieu pharaonesque.

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On peut commencer par le cabinet noir, une section où sous le vocable de Histoire(s) de carnets les organisateurs ont eu la bonne idée de montrer en lumière atténuée et avec gardienne à l'entrée (no photo!), des carnets d'artistes parmi lesquels 2 très denses de Michel Nedjar. On retrouve des dessins du même sur le stand de Christian Berst dont on se demande comment il fait pour crocher, accrocher et décrocher si vite. Je serais bien entrée mais il y avait la télé à genoux devant le galeriste.

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J'ai tout de même eu le temps d'en prendre dans les mirettes avec deux longs dessins de Guo Fengyi (un noir, un couleur) qui jouent les cariatides à l'entrée.

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Tout près de là, à la Galerie Lara Vincy, j'ai été surprise par 5 dessins des années soixante de Jean-Luc Parant, celui qui fait des boules.

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Le reste ne m'a pas vraiment concernée. En plus je marchais comme un TGV : avec tout le boulot que j'ai au bureau, je pouvais pas me permettre de glander.

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Tajan brut cuvée 2010

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Le tableau merveilleux n°34 de Fleury-Joseph Crépin occupe la couverture entière du catalogue de la vente Tajan qui aura lieu mardi 9 mars 2010 à Paris. Ce fait en apparence anodin a toute de même sa petite signification puisque c'est une vente d'art moderne, d'art brut et d'art naïf. Qui aurait dit il y a dix ans que l'art brut, alors relégué dans les ventes publiques dans les coins obscurs du théâtre des enchères, volerait la vedette au respectable art moderne?

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Et bien c'est fait, nous en sommes là et Yves Brayer et Max Papart et Bernard Buffet peuvent aller se rhabiller. Même Fautrier doit marcher sous la houlette de la locomotive Crépin. L'art brut fait vendre, il n'y a plus à se poser la question. Faut-il s'en étonner ou s'en réjouir, l'avenir le dira. Pour le moment, voilà un beau train d'œuvres de Wölfli, Scottie, Koczy, Zinelli,

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Gabritchevsky, Rifi, Nimczervski, Godi ... qui passe et on se serait bien bête de pas le regarder passer. Rassurez-vous, ils ne finissent pas tous en i et il y a aussi des Aloïse, Soutter, Garber, Madge Gill,

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Grünenwaldt,

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Tritschner, Lonné, Pépé (Vignes), Théo, Louden, Lesage, Nedjar, Bonnelalbay, Boix-Vives,

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Bonjour, en voulez-vous, en voilà.

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Plusieurs collections ou morceaux de collections, celles de Monsieur B., Monsieur et madame G. et Monsieur R. se sont rassemblées pour former cet ensemble qui n'a pas l'allure d'un tortillard. Le catalogue n'est pas cher (15 €) pour ce qu'il y a comme repros sur papier glacé juste ce qu'il faut. Je me casse pas la nénette à faire la jeune fille de la maison, le site Tajan déclinant plutôt généreusement le menu. Reportez-y vous ou vous-y, Koczy, Zinelli etc.
Moi, je déteste pas (et c'est un euphémisme) un pâteux Ozenda de la plus belle eau puisé au puits de Soutine ou d'un Vlaminck qui serait tourné furieux.

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J'aime le Gaston Teuscher sans titre 84

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et les buissons desséchés de Thérèse Bonnelalbay sont émouvants.

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Le Wölfli 143, c'est incroyable comme il est lové sur lui-même

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mais je dédierai plutôt aux amies de Palerme, l'image de ce Nogers-Kapelle bei Palermo de 1928

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L’écho des colloques

Si je vous dis «colloques» n'allez pas croire que je vous parle de mes co-locataires. Non, c'est colloques avec un «q» que j'ai en tête. Avec un q sur lequel, c'est connu depuis Montaigne, si haut qu'on soit perchée, c'est toujours sur lui qu'on est assise. Je crains un peu les colloques de ce point de vue. On n'y est pas toujours dotée d'un fauteuil confortable mais c'est un fait qu'aujourd'hui ils se généralisent. Plus l'art brut descend dans la rue, plus il remplit les salles de conférences. Les colloques deviennent incontournables. Je voudrais donc vous en signaler deux.

Le thème du premier c'est L'Art brut de la marge à l'exposition. Il aura lieu de jeudi 25 mars de 9 à 18 h (prévoir sa barre vitaminée) à La Nef de Dijon. Cette journée d'étude au cours de laquelle on essaiera de «dessiner les contours d'un laboratoire de réflexion» s'inscrira dans le cadre de l'Exposition La Tinaïa et Intim'errance du 23 mars au 11 avril 2010. L'atelier italien de La Tinaïa, vous connaissez. Sinon, révisez un peu ma note Arte irregolare du 19 mars 2009.

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Intim'errance, c'est une expo itinérante réunissant des œuvres issues des ateliers de l'Espace des expressions G. Bachelard du Centre Hospi de la Chartreuse de Dijon. Entre autres partenaires de questa giornata, on trouve la revue Cassandre dont je vous ai déjà touché deux mots le 25 novembre 2007. J'aime bien le préambule du  programme bien qu'il confonde un peu les genres : «L'art singulier ne se laisse pas réduire à une définition, il subvertit l'art établi! (...) L'art brut n'appartient à aucun courant artistique et pas davantage à une contestation de la culture dominante. Il n'est pas le fait d'une catégorie d'individus mais d'une mosaïque d'individualités».

Le deuxième convegno (colloque) sur lequel je voudrais que vous pointiez votre nez, c'est celui du Centro d'Arte Piana dei Coli, Villa Alliata Cardillo, via Faraone (j'adore ces adresses italiennes) à Palerme. C'est notre amie Eva di Stefano qui est derrière ou plutôt devant puisqu'elle s'est chargée de la coordination scientifique.

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Le soutien de la Collection de l'art brut de Lausanne lui est acquis. Je manque de place, qu'elle me le pardonne, pour énumérer tous ses autres partenaires. Outsider art, la creazione differente, c'est le titre choisi pour ces 3 journées de travail : 26, 27 et 28 mars.

Je ne peux pas citer tout le monde, il y faudrait la nuit mais il va de soi que dans ces deux colloques, les Animuliens avertis retrouveront des têtes connues : Céline Delavaux,  Bruno Decharme, Alain Vasseur, Béatrice Chémama-Steiner, Sarah Lombardi, Martine Lusardy, Agnès Bourbonnais du côté de Dijon, Lucienne Peiry, Savine Faupin, Domenico Amoroso, Teresa Maranzano, Roberta Trapani du côté de Palermo.

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09.03.2010 | Lien permanent

Alternatives grafikes et vaniteuses

Tant plus qu'il fait froid, tant plus qu'on vernit. On sort du métro parce qu'il y a trop de monde qui s'y réfugie pour fuir le vent mauvais. On fait pas 100 m qu'on gèle du bout du nez. Reste plus qu'à aller de vernissage en vernissage. Ils sont nombreux et fréquentés en ce moment, forcément.

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Vodka sur glaçons pour le n°1 de la revue Hey à la Halle Saint-Pierre. Le dernier sur ma route. On retrouve ensuite, bien au chaud chez soi, ses amis sur le net.

Le Dernier Cri et ses Alternatives grafikes qui vont commencer le samedi 13 mars 2010 (vernissage) au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne

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Les vanités sont à la mode. On en accroche même en douce dans l'expo du Musée Maillol à Paris.

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Je résiste pas à vous montrer celle du carton de l'expo des Sables qui met le cap sur le 23 mai (finissage).

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Et pour finir, rien que pour le plaisir de la différence, ce dessin de Louis Umgelter provenant de la Collection Prinzhorn.
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Akkisuitok : Gérard Cambon Galerie Soulié

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La Galerie Béatrice Soulié expose Gérard Cambon. Mon rhume recommençant à zéro, je ferais bien de m'en tenir là. Akkisuitok est le genre d'expo qui mérite mieux qu'une ramollo du cerveau. Seulement quand je trouve un mot qui me résiste, faut que je le ronge comme un os. «A qui suit : toc!» (avertissement), «Akki-suie, O.K.» (enseigne de ramoneur)? Rien de tout ça. Akkisuitok a une petite gueule de moufles et d'anorak. Akkisuitok est inuit.

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Cela signifie qu'on s'abstient de donner une réponse. Ce dont j'aurais pu m'apercevoir en lisant le carton d'invitation de l'expo au lieu de me goinfrer de lexiques eskimos sur internet. Ces Inuits quand même, ce qu'ils sont zen! Et Gérard Cambon, à ce compte-là, il est zen aussi. Je veux dire qu'il fait de la résistance douce. Pas le genre à nous servir des réponses toutes faites sur un plateau.

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Pas le genre non plus à se la jouer plus énigmatique-tu-meurs. Ses assemblages, ce qu'il appelle ses «pièces» se contentent d'exister et c'est plus que pas mal. De ce point de vue c'est un expert de la construction d'ambiances qu'il ne se croit pas obligé de faire dégénérer en théâtre. La vétusté, la fragmentation, le désordre calculé qui n'a pas l'air d'un ordre j'm'en-foutiste, lui sont cher

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Cambon se débrouille pour être de la famille de Louis Pons avec d'autres moyens que la composition solide et lyrique qui est à la base de la plupart des compositions de son grand aîné. Il file plus doux, plus furtif, en naviguant entre la rouille des vieilles pub, le liège des choses flottées, la poussière des temps. Mais sans chercher les rencontres dramatiques (rats, becs d'oiseaux morts etc.) ni la précision géométrique d'une Yolande Fièvre bien qu'il touche comme elle à la profondeur des plans.

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C'est efficace mais autrement. Les petites créatures «à-la-mie de pain», qu'il penche aux balcons vermoulus d'on ne sait quelles tribunes, renforcent cette impression poétique de ruse innocente avec le «grand genre». Qu'elles ne soient jamais abouties est une caractéristique qui en signe l'humanité.

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Allez voir l'expo qui baissera le rideau le samedi 3 avril (déjà). Les images que je vous jette en pâture et qui proviennent du dossier de presse n'étant (astucieusement) que des zakouskis. Dans ce dossier, l'artiste nous parle de son boulot et aborde la question de l'art brut avec lequel, bien qu'autodidacte, il ne fait que flirter (plutôt gentiment, ma foi).

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Depuis une quinzaine d'années, la Galerie Soulié suit une voie étroite qui passe entre le derme de l'art brut et l'épiderme de l'art singulier (mauvaise graisse non comprise). Gérard Cambon qui a déjà, dans le passé, occupé ses cimaises mais que je découvre pour ma part, est peut-être bien un représentant des plus purs de ce courant original que mon blogounet brut ne saurait brutalement ignorer.

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Frida Kahlo y su mundo

Frida Kahlo, tout le monde n'aime pas mais ma copine Pascaline si. C'est par hasard que je la rencontre vendredi dernier en lèchant les vitrines à Bruxelles. Smack, smack, vous z'ici, je vous croyais zozo etc. Y'a pas de zoo à Bruxelles et je me précipite dans ce genre d'endroit que quand j'ai vu d'abord toutes les expos. Mais cette fin d'après-midi là j'étais frustrée parce que j'avais perdu ma journée dans les rencards-buziness et les téléphones portables qui passent pas toujours avec la France. hotel windsor.jpgLa riante perspective de rentrer au Windsor Hôtel sans rien avoir à mettre sous les dents des Animuliens ne me souriait guère. Alors je me suis jetée comme la pauvreté sur le monde sur l'appât que m'a tendu la Pascaline qui connaît mes vices. «Comment, t'as pas vu l'expo Frida Kahlo y su mundo, ma pauvr'Ani ? Il te reste peut-être une chance, ça ferme qu'à 9 P.M»

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J'ai plaqué très vite cette «pauvre» Pascaline pour me lancer bravement en pleine averse à l'assaut de la colline où trône le Musée des Beaux-Arts. Comme la pauvre Frida est tout même un peu loin de mon sujet, je vous la ferai short sur cette expo émouvante qui commence à petit bruit par El Camion (le bus), un petit format de 1929 qui est une sorte d'instantané du moment qui précède le terrible accident qui blessa grièvement la jeune Frida (à D) et lui occasionna ensuite une vie de martyre.

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Elle collectionnait les ex-votos. Les tableaux de cette autodidacte de la peinture mexicaine (qui s'habillait de magnifiques fringues populaires) s'en souviennent sans les plagier. On peut voir aux Bo'Zarts, fruit d’une coproduction avec les musées Dolores Olmedo et Frida Kalho, près d'une trentaine de ses œuvres. Certaines sont familières à force d'avoir circulé en repros. Telle cette Columna rota de 1944 : une Frida fétiche à clous, colonne brisée, camisole de fer.

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Un commode petit guide du visiteur trilingue (Bezoekersgids/Visitor's guide) est distribué à l'entrée.

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Grâce à lui, j'ai pu me documenter sur Quelques petites piqûres (unos cuantos piquetitos) inspiré par le meurtre d'une compatriote de Frida assassinée par son ivrogne de mari. C'est la première fois que je me rends compte que cette dénonciation du machisme a été muni d'un cadre ensanglanté à la peinture par l'artiste comme si l'horreur de la scène éclaboussait aussi le spectateur.

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La discrète lumière atténuée choisie par les organisateurs, l'absence de musique et de bla-bla inutile dans les vidéos font qu'on s'approche avec respect du drame intime de cette artiste courageuse qui, pour un vernissage triomphal à la fin de sa vie (en 1953), se fit porter sur son lit de douleur, richement décoré, dans la galerie qui montrait son travail. gare-centrale.JPG
En sortant, un peu éblouie par la projection du journal intime enluminé par Frida K, j'ai croisé des paquets de sourieuses du côté de la Gare centrale. Elle préparaient la manif du lendemain pour la Journée mondiale des femmes.

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07.03.2010 | Lien permanent

N’oublions pas Van Der Steen

Bonus à ma note Tajan en guise de rebondissement aux observations dominicales d'un Animulien de bonne volonté. Il est juste de faire observer que la vente du 9 mars 2010 propose aussi plus d'une vingtaine de Van Der Steen. C'est vrai aussi qu'avec sa façon bien à lui de se tenir le derrière entre la chaise de l'art naïf et celle de l'art brut, cet artiste estimable, disparu en 1965, gêne aux entournures nos petits classements confortables.

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On nage toujours avec ces gus de la Neuve Invention (VDS en fait partie), une notion un peu en déshérence et qu'il faudrait peut-être réactiver, élargir ou exploser (?), en tous cas redéfinir ou carrément bannir plutôt que de l'oublier comme un croûton de pain derrière un meuble. Là, j'ai trop de pain sur la planche pour me lancer sur la piste de Germain Van Der Steen. Espèrons que l'actualité me fournira plus tard l'occasion d'en dire davantage.
les visages.jpgTant que j'y suis, j'en profite pour vous transmettre un autre fait sur lequel Bertrand Lacy (décidément en verve!) attire mon attention : il lui arrive de lire des romans policiers. Et il me recommande celui de Jesse Kellermann qui s'intitule Les Visages. Non content de mettre en exergue une citation-vedette de Dubuffet (Le vrai art est toujours là où on ne l'attend pas...)
ce polar traduit de l'américain traite du monde de l'art contemporain à New York.

Page 174, l'œil de lynx de Bertrand Lacy a repéré qu'un critique britannique était cité pour avoir traduit en anglais l'expression «art brut» inventée par Jean Dubuffet. Le nom de ce critique, mais c'est à vous de le deviner, of course...

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Dwight Mackintosh super star

Maison_des_Métallos.jpgAprès le métal, les métallos. Le Mad Musée expose dans leur maison mais pas pour longtemps. Vernissage le jeudi 15 avril 2010, deadline le 30 avril déjà.

Donc se grouiller pour voir une sélection des œuvres de ce musée belge qui se présente lui-même ici. invitationMadmusee.jpg

 

Liège c’est peut-être la porte à côté mais c’est encore mieux quand cette bonne ville nous fait la politesse de se transporter jusqu’à Paris.

Sur le site de la Maison des Métallos, j’ai flashé sur un Mackintosh aux joues rouges.

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Pas étonnant : je sors de l’exposition Dwight Mackintosh à la Galerie Impaire, rue de Lancry dans le 10e et que je ne m’en suis pas remise. Cassée, submergée, broyée l’Animula par les œuvres de ce grand créateur du Creative Growth dont c’est la première expo perso à Paname. caricature.jpgIl faut dire que j’ai eu de la chance. Je suis tombée un jour où Tom di Maria et Gaëla Fernandez étaient là tous les deux. Ils m’ont prise par la main pour faire le tour du propriétaire. Car on se sent propriétaire quand on visite l’expo Mackintosh de la Galerie Impaire. Sans blague, on voudrait tout acheter. «Faites-moi un paquet et mettez tout dans mon 4/4». Voilà ce que j’aurais dit si j’étais collectionneuse car la fourchette de prix des œuvres impairiales est très abordable. Pour moins d’un millier d’euros, on a déjà un beau dessin et sans mettre sa famille au régime sec on peut même s’offrir une composition avec gouache et écritures à vous secouer le palpitant.

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C’est tentant, non? Surtout si l’on considère que Dwight Mackintosh un jour ou l’autre pourrait bien, sur le marché de l’art, se rapprocher du peloton de tête des vedettes de l’art brut américain : Martin Ramirez, Henry Darger, Bill Traylor. Sans oublier Judith Scott qui porte aussi le dossard Creative Growth. Alors, au secours, je crois que je vais craquer.

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Tant pis pour mes petites économies. J’aurais trop de regrets ensuite si les œuvres de Dwight Mackintosh (qui est mort en 1999) deviennent, comme c’est prévisible, hors de ma portée dans l’avenir. Sur ces considérations bassement matérielles, je vais me coucher en rêvant à la façon dont je vais l’encadrer mon D.M.

Même si vous n’avez pas contracté encore la fièvre acheteuse, l’exposition Dwight Mackintosh à la Galerie Impaire vaut son pesant de nougat juqu’au dimanche 16 mai 2010, date à laquelle elle devrait se terminer. A moins que vous n’ayez un petit pois électronique à la place du ciboulot, vous sentez bien que vous seriez ballots de la louper car elle fera date. Et ouais! Tant pour les œuvres présentées que pour la qualité de l’accrochage.

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On est saisi d’entrée de jeu par un carton à découpe sinueuse dont les lignes illisibles épousent les contours et nous entraînent dans la danse.

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Lui répond, en diagonale de la grande salle un dessin gouaché sur le même support où la couleur est apportée comme négligemment mais de manière on ne peut plus juste. A côté, deux compositions-sœurs permettent d’illustrer un procédé familier à Dwight Mackintosh. Sur l’une, les corps des personnages ont été représentés selon une vison radiographique.

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Sur l’autre, le créateur a superposé à cette figuration de la couleur badigeonnée sans chichis dans le but d’évoquer des vêtements. C’est drôle d’imaginer que sous la couleur, les personnages sont nus.

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L’expo progresse ainsi de proche en proche avec des pôles de cohérence très forts comme cette petite galerie blanche aux cadres blancs, exclusivement dévolue aux dessins au trait.

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Là on réalise quel as du contour multiple Mackintosh est.

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Hic sunt les zigounettes en torpille de cet éternel ado de Dwight qui, dès l’âge de 16 ans a usé ses fonds de culottes sur les bancs de promiscuité des institutions psy.

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Dans un autre dessin, les zigounettes se transforment en instrument au bout du bras d’un personnage, une arme peut-être? Une arme à feu qui crache à jets continus la semence de ces parcours sismographiques qui miment l’écriture chez Dwight. «Untitled» disent les cartels, «untitled» répète la liste des œuvres proposée au visiteur. «Untitled» aussi cette voiture compressée qui laisse son poids de ciel blanc dans le haut de la composition.

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CHOMO, une œuvre très prisée

En ce début d'année, votre petite âme errante célébre les petits métiers. Non pas ceux d'autrefois : tondeur de caniches,

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petite marchande d'allumettes,

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rémouleur,

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vendeuse de crayons.

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Mais les petits métiers d'aujourd'hui. Car ils existent encore. Et souvent ils sont pénibles («c'est ça qu'est triste»). Parmi ceux-ci, je vous invite à sortir votre kleenex, chers Animuliens qui avez du cœur, pour les commissaires-priseurs. On les voit toujours la poitrine bombée et le marteau à la main, rayonnants de la gloire d'une vacation.

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On n'imagine pas ce qu'ils peuvent supporter en coulisses. Une récente Page Culture du journal Le Monde (samedi 26 décembre 2009) nous éclaire sur leur martyre par le truchement de la plume faustrollienne de Ha. B. (pour Harry Bellet). Sous un intertitre qui fait froid dans le dos : Classifier l'inclassable, Ha. B. (H.B. ce n'est plus utilisable depuis Human Bomb) nous décrit l'horreur. Selon les règles de la tragédie classique.

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loup.jpgOù : dans «des bois aujourd'hui désertés».

Quand : «à la fin du mois de novembre».

Comment : «dans le froid et la boue».

Avec un sens parfait de la mesure, Harry s'abstient de nous parler des loups mais on les imagine rôdant dans la Forêt de Fontainebleau puisque c'est là que ça se passe, chez CHOMO plus précisément.
Ha ! Ha ! dirait Alfred Jarry. Qu'est-il arrivé ?

«Catalogage précis, inventaire photographique : 850 numéros pour près de 1000 œuvres et 3600 photos», selon Maître Rouillac, organisateur de l'opération. Un inventaire avait déjà été tenté lors de l'exposition de Milly-la-Forêt en 1991. Les sculptures de CHOMO était rentrées chez l'artiste avec des étiquettes comme les fromages «moulés à la louche» qu'il détestait. Simple travail artisanal.

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Celui de Aymeric et Philippe Rouillac, de leurs 10 collaborateurs et de leurs 2 semi-remorques est plus professionnel. Il s'agit de «protéger» l'œuvre de CHOMO qui «n'était jusque là abritée des malandrins que par un grillage à poules» (pour ceux qui parlent pas la langue journalistic : «malandrins» = racaille). Merci pour les poules et merci pour CHOMO!

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Les tableaux et les sculptures de son «Merzbau de plein air» (expression de Michel Ragon) ont fait l'objet d'un «enlèvement» pour «sécurisation dans un lieu sec». «Les bâtiments sont toujours là» nous rassure l'auteur de l'article. Leur entretien est possible mais pas leur visite. A quoi sert tout ce tintouin, alors? me direz-vous.

«Parce qu'il manquait un inventaire» au dossier déposé pour un éventuel classement «et que, les œuvres de Chomo n'ayant jamais fait l'objet d'un commerce, elles n'avaient pas de cote». On frémit! Il est évident en effet, qu'un moulin, un lavoir, un pont ont besoin d'avoir été vendus et revendus pour être versés aux Monuments historiques. Pourquoi pas un village d'art préludien?

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CHOMO bénéficiera donc du feu des enchères. Pensez d'ores et déjà à un petit week-end à Cheverny (dont Hergé fit Moulinsart) en juin 2010. Seront dispersées au cours de cette garden party annuelle «quelques rares exemplaires» des œuvres chomotiques dans le noble but d' «enfin classifier l'inclassable».

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19.01.2010 | Lien permanent

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