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29.03.2007
Poil au Nek !
J’aime autant vous dire que je suis de mauvais poil. Cela tombe bien : c’est les Etats généraux. Les Etats généraux du poil. Au Palais de Tokyo, à Paris où on grelotte et où on poireaute en attendant le bus qui ne vient jamais.
Avec un titre pareil, qui organise cette série de causeries savantes placée «sous l’épitropie de Claude Gudin et Thieri Foulc» ? Le sacré Collège de Pataphysique, bien sûr.
On retrouve donc parmi les conférenciers Marc Décimo qui planchera sur Marcel Duchamp, Jean-Pierre Brisset et le poil (samedi 31 mars 2007 à 18/18h30), Fernando Arrabal, Jean-Christophe Averty et Jacques Carelman dont personne d’entre vous, mes chers animuliens, n’a reconnu le pastiche d’ex-voto que je vous avait offert en dessert dans mon post du 29 décembre 2006 intitulé Ex-voto suscepto. Saisissez l’occase de harceler un poil Décimo en lui demandant si son bouquin sur Les jardins de l’art brut (que j’annonçais sur mon vaillant blogounet le 17 décembre 2006) est enfin sorti.
Les Etats généraux ont lieu le 8, 9 et 10 clinanem 134, c’est à dire (ce qu’ils peuvent être horripoilants, ces Pataphysichiens avec leurs dates pas comme vous et moi) les vendredi 30, samedi 31 mars et dimanche 1er avril, bien sûr.
Et si vous n’avez pas un poil dans la main, remontez un de ces jours-là dans le nord de la capitale pour une visite éclair à la Halle Saint-Pierre. India, deux dias, trois dias, l’Inde est à la mode. L’expo s’intitule donc : India (comme c’est original !). Elle montre quelques tonnes de statues de Nek Chand, trop connu pour que je vous en fasse un fromage.
J’avoue que, pour ma part, je suis un peu fatiguée de Nek Chand ceci, Nek Chand cela, Nek et Le Corbu (sier), Nek et Indira (Gandhi). Plus le créateur s’éclipse derrière l’équipe qui défend son travail et plus on dirait que cette œuvre topologique se décline comme des personnages en lego, un peu partout dans le monde. Effet pervers des trop bonnes organisations !
Un colloque international se prépare à Chandigarth pour célébrer les 10 ans de la Fondation N.C. et nul doute que ça va faire couler de l’encre raw-visionesque. In situ, ça doit être impressionnant cette accumulation de personnages mais à la Halle ça fonctionne moins bien et on remarque surtout la raideur des personnages.
Seul le groupe compact au milieu de la salle du haut a le pouvoir de nous restituer quelque chose de l’ambiance locale mais je vous avais prévenu : je suis de mauvais poil et je salue tout de même la performance qui va permettre aux Parisiennes de sortir leur sari.
23:55 Publié dans Ailleurs, art brut, De vous zamoi, Jeux et ris, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : nek chand, rock garden | | Imprimer | | |
17.03.2007
Michel Macréau s’expose en mars
Toile monumentale 1961, huile sur toile 200x160 cm
Dites-moi pas que c’est votre lune de miel, que vous devez aller chercher le petit à l’école, que belle-mimine vous mobilise pour un ouikène bricolage. Lâchez tout et courez à la Galerie Nicolas Deman, 12 rue Jacques Callot à Paris dans le sixième (fastoche à trouver car à côté du café La Palette).
Pourquoi ? Mais pour voir la plus belle expo Michel Macréau qui soit ! Du concentré pur jus des années soixante. Rien à vendre, tout à regarder jusqu’au samedi 24 mars 2007 (mais foncez-y dès maintenant pour avoir une chance d’y retourner car des tableaux pareils ça se rencontre pas tous les jours et c’est l’occase en or, si vous connaissez mal ce peintre considérable, dont l’œuvre s’est constamment tenue sur une ligne parallèle (et fraternelle) à l’art brut sans jamais se confondre avec lui, de vous frotter à une sensibilité explosive que vos rétines et vos cerveaux n’oublieront jamais.
Mais ça urgeotte. J’ai loupé le vernissage le 6 mars et c’est seulement le 16 que Lydia Harambourg m’a alertée par son chiadé petit article du n°11 de la Gazette de l’Hôtel Drouot : «dans ce dédale où quelques mots accompagnent notre lecture stupéfaite, les pulsions nous submergent. L’angoisse a pris corps, servie par le plaisir jubilatoire du geste, la sonorité des couleurs à mi-chemin entre la cruauté d’un Artaud et d’un Bataille et les difformités picassiennes».
N’attendez pas que le catalogue de la Galerie Deman soit épuisé. Au prix où il est (10€), il va partir comme petits pains. Offrez vous ce souvenir qui contient la repro de chefs d’œuvre absolus : Le Combat
Le Cri du Crucifié
en provenance de chez les prêteurs collectionneurs.
L’un d’eux a écrit une préface assez tarabiscotée qui commence à fond la caisse dans le genre prise de tête : «Littéralement, l’interjection c’est de l’énonciation ce qui se jette entre les parties du discours qui s’insinue dans sa continuité (…)».
Je lui préfère le Témoignage émouvant que le sculpteur Claudie Pessey, la veuve de l’artiste, a donné en avant-propos : «C’est quelqu’un qui s’est engagé à fond dans l’aventure de la peinture, au risque de s’y perdre. Toujours sur le fil entre raison et déraison, il s’y est maintenu avec une force admirable».
Macréau vous dis-je.
Michel Macréau, Photo Jean-François Parent
13:40 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Michel Macréau | | Imprimer | | |
15.03.2007
Un enchanteur limousin, Pierre Giraud
Animula, c’est bien connu, est un puits de science. Un petit puits à côté des profondeurs de ses lecteurs. Comment une petite âme errante serait pas larguée devant le savoir giraudien d’Olivier Bailly, son récent commentateur ?
Allez-y voir son site si je mens !
Sa note du 11 février 2007 : Chaissac, Giraud et les épluchures m’a rappelé que Robert Giraud avait un frère Pierre qui était peintre.
C’est lui l’Enchanteur limousin exposé au sous-sol de la Galerie Drouin en 1947. Il reste le triptyque sur papier pain d’épices édité à l’occasion avec un texte de Michel Tapié qui nous ramène une sœur dans la famille Gi :
«J’ai rencontré dernièrement, dans une mansarde de la rue Visconti, trois spécimens passionnants de ce pays inouï : Pierre Giraud, son frère et sa sœur, m’ont bouleversé par le fanatisme aussi enflammé que farouche avec lequel ils m’ont décrit leur Haut-Limousin».
Pierre Giraud en ce temps-là faisait des dessins madréporiques qui n’étaient pas sans évoquer quelque chose de Chaissac avec leurs formes aléatoires, leur petits poils de minéraux, végétaux sur les bords, leurs points criblants.
Il semble que des deux frères ce soit Pierre au début le personnage clé, encore que très jeune, 22 piges en 47. C’est lui qui connaissait Chaissac first. J’ai entre les mains l’invitation pour une expo qu’il a faite ensuite en 1950 à la Galerie Louise. Elle est adressée (le monde est petit) au journaliste et collectionneur Jean Selz.
Chez papa Rougerie, le vaillant éditeur des poètes (à Limoges bien sûr) les deux frangins ont pondu ensemble en 1958 L’Enfant chandelier
«J’ai planté mon royaume de pierre calcinées
Lanternes sourdes flèches de braises».
Plus tard, il semble que Pierre est revenu à des sentiments plus naïfs comme nous l’indique un dépliant San Francisconien de vers 1961 : «Despite this recognition, Giraud in 1950 decides to forego the rigors of the Art Brut movement, and to return to what he really was, a naive, autodidactic painter».
Vous noterez qu’on employait déjà le mot «Art brut» aux U.S.A. à l’époque et vous n’oublierez pas d’aller vous rincer la dalle «Au Rêve», rue Caulaincourt, sympathique troquet devenu très tendance mais où la patronne se souvient toujours de «Bob»
21:30 Publié dans Ecrits, Expos, Glanures, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Giraud, Robert Giraud | | Imprimer | | |
09.03.2007
Tout Savoir sur les tatoués
23:55 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : tattoo | | Imprimer | | |
02.03.2007
Théophile «Wonder» Bra again
23:55 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Théophile Bra | | Imprimer | | |
01.03.2007
Hommage jazzy au facteur Cheval
Et maintenant … miousic ! On sait que je n’y connais rien mais ce n’est pas une raison pour fermer ses oreilles. Musique et Facteur.
Non, ce n’est pas du joufflu Olive et de ses 500 signatures dont je veux vous parler mais du roi des facteurs, j’ai nommé Cheval Ferdinand.
Un hommage musical à son célèbre Palais idéal, c’était fatal, ça devait arriver un jour.
C’est chose faite depuis la sortie le 22 février 2007, aux éditions Le Chant du Monde d’un album du pianiste Edouard Bineau intitulé L’Obsessioniste. Une suite de pièces pour piano seul ou pour piano et clarinette (en duo avec Sébastien Texier).
Toutes ont, parait-il, un lien avec le site ou avec son créateur. A vous de voir, je veux dire d’entendre. C’est lors d’un concert à Hauterives en 2004 dans le cadre d’un festival que l’idée de cet hommage serait venu à Bineau. «Folie et poésie, tendresse et provocation, légèreté et puissance, mégalomanie et humilité» tels sont les mots qui viennent à la bouche de ce musicien quand il évoque cette rencontre. A la réflexion ça fait un bon programme, Animula vote pour.
23:00 Publié dans Zizique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |