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14.01.2007

Vœux de tigre

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Evidemment avec cette histoire de clé, c’était fatal, j’ai cassé la mienne dans la boîte aux lettres et j’ai dû supplier le serrurier pour qu’il vienne désincarcérer mes cartes de vœux qui criaient maman quand elles m’entendaient passer dans le couloir de mon immeuble. Parmi les vœux que je préfère il y avait ceux de Plein Chant. En fait une véritable brochure à la gloire de la typographie et d’un «graveur singulier», le dénommé Louis Bouton.

medium_planche_bouton.jpgEdmond Thomas, le papa de Plein Chant a choisi pour nous une flopée de vignettes du Bouton en question extraites d’un gros catalogue de galvanos et clichés 1900. Pourquoi ? Mais simplement parce que le style de Louis Bouton «frisant souvent la maladresse (…) n’est pas sans évoquer ici et là (…) les productions de certains naïfs et autres officiants de l’art brut». Bon, il pousse un peu l’ami Thomas mais c’est bien gentil de sa part quand même.

Plus franchement brut sur son podium vert, le tigre jaune de Curzio Di Giovanni en provenance directe de la Collection de l’Art Brut. A rugir de plaisir, mâtiné stupéfaction décalée, ce dessin à la mine de plomb et crayons de couleur : La Tigrree giallaa.

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Le redoublement des voyelles et des consonnes comme un feulement en surenchère venu du fond des os de la bestiole louche ! Os qu’on distingue aux rayons X dans le ballon du corps gonflé à l’hélium ! Le transport au cerveau d’une fusée bleue couronnée d’esquilles, vestiges d’un squelette éparpillé, entre deux yeux divergents ! Et les moustaches à côté de la plaque qui conquièrent tant d’indépendance qu’on se croirait devant le minet du Cheshire de Lewis Caroll ne laissant derrière lui que son sourire ! Franchement, on voudrait presque avoir des poils sur la figure pour apprécier le monde de cette façon là.

11:05 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Curzio Di Giovanni, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

13.01.2007

Art brut : la clé du mystère

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Elle est retrouvée. Quoi ? La clé du mystère.

Le mystère de l’art brut. Elle était dans l’armoire de Wölfli et personne ne s’en était rendu compte. Heureusement mes lecteurs veillent. Les commentateurs de ma précédente note (De la nuit des fous aux silversterklaüse) ont su la dénicher pour bibi, pauvre petite sœur ignorantine qu’elle est. medium_play_nonne.jpgIgnorantine mais pas têtue. Je suis prête à sous-titrer mon blogue : Rives et dérives de l’armoire suisse (ou de la moissonneuse batteuse lotoise si l’on est plutôt fan d’Emile Ratier) pourvu qu’on m’administre la preuve que tous les possesseurs de meubles peints alsaciens, de fixés sous-verre bohémiens ou de faïences de Quimper font de l’art brut.

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Comme toutes les grandes idées simples cette hypothèse de la source culturiste-populeuse est séduisante. Séduisante comme l’était en littérature la critique biographique avant que Roland Barthes ne vienne y semer sa chienlit structuraliste. medium_madeleine.jpgC’était tout de même reposant pour l’esprit de se dire que tel chef d’œuvre romanesque avait été écrit parce que son auteur souffrait dans sa jeunesse des oreillons. La Recherche du temps perdu était dans la madeleine et basta. Pourquoi donc, l’essence de l’art de Wölfli ne serait pas dans son armoire ?

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Photo Andrew Edlin

Evidemment, il se trouvera toujours des grincheux pour nous dire que, si source il y a, c’est plutôt dans un faisceau d’influences qu’il faut la chercher. Ou –pire encore– que cette recherche des antécédents ne nous mène pas à grand chose, qu’elle dispense même de penser la vraie spécifité de l’art incomparable de Wölfli. Ils ajouteront même, ces empêcheurs de culturiser en rond, que la seule chose intéressante à comprendre c’est le travail de transmutation subi par les éléments reconnaissables lors de leur passage dans le feu intérieur qui couve chez n’importe quel créateur véritable, specialement les bruts.

Girouette comme elle est votre petite âme errante se sent prête à rallier ces thèses grincheuses, sans doute parce qu’elles ont le mérite de la faire passer pour plus intelligente qu’elle n’est. Libre à vous après ça de vous confiner dans l’armoire de la tradition bernoise si vous préférez.

21:20 Publié dans art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art brut, adolf wölfli, emile ratier | |  Imprimer | | Pin it! |

07.01.2007

De la nuit des fous aux Silvesterklaüse

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Photo : Archives Bouvier-Creux 

Relisez mon A propos. Je vous l’avais dit. Je suis méchante, mauvaise langue, poison. En plus je lis dans mon bain parfumé au Rêve de miel. Comme je n’ai pas de marque-page dans ma baignoire, je corne les parties qui m’intéressent pour les retrouver.

medium_couv_allemagne_un_voyage.jpgC’est ainsi que j’ai bousillé, au grand dam de mon chéri qui a la religion des livres, le bouquin de Wolfgang Büscher intitulé Allemagne, un voyage. Dommage. Ce Wolfgang est un écrivain-voyageur très estimable. Du genre qui pense avec sa tête mais aussi avec ses pieds qui l’ont porté autour de l’Allemagne pendant 3500 kms. Son récit est à mettre à côté de Chemin faisant de Jacques Lacarrière, même si Büscher s’accorde de courts répits en bus. medium_au_fil_du_temps.jpgLa relation de son périple effectué en 2004 fait penser à de l’Hermann Hesse revu par le Wim Wenders d’Au fil du temps. Funambule sur les frontières géographiques et historiques de son pays, Büscher commence au bord du Rhin, longe les côtes de la Mer du nord et de la Baltique, descend vers le sud en longeant la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse. medium_Nuit_a_Oberstdorf.JPGC’est à Oberstdorf en Bavière qu’il tombe dans la nuit des fous, «un genre de chasse païenne» qui m’a rappelé ma note du 7 avril 2006 (Esprit de la forêt), sur les silvesterklaüse, ces «masques» ruraux de la Suisse voisine.

medium_klausen_Oberstdorf.jpgBüscher nous décrit les jeunes gens d’Oberstdorf déguisés en démons incontrôlables: «Ce n’était pas de la plaisanterie (…). Les têtes étaient parfois d’une grosseur surnaturelle (…) Ils portaient des bois ou des cornes qui sortaient (…) et formaient un étrange mélange
 

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W Ecoutez les zäuerli des Silvesterklaüse X

Merci Mr Hasard qui m’a fait tomber ensuite, au cours de mes explorations chez les bouquinistes sur 2 catalogues suisses oubliés relatifs à ces productions paysannes, voisines de l’art brut, du fait de leur sauvagerie.

De ce Masques de la Suisse primitive (Auvernier,1963)

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et de Masques, traditions populaires (Martigny, 1965), voici quelques images.

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Ceux que ce sujet intéressent consulteront aussi le chapitre Les Masques dans L’Art populaire en Suisse de Nicolas Bouvier (juste après le chapitre Ex-voto).

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21:20 Publié dans Ailleurs, Images, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : silvesterklaüse, jacques lacarrière | |  Imprimer | | Pin it! |

04.01.2007

L’art brut à la sauce maggic

Votre petite âme errante a beau cultiver le genre pipole, elle vient de trouver son maître en la personne de Mme Françoise Jaunin. Dans le magazine suisse 24heures, à la rubrique «culture», cette intrépide journaliste n’hésite pas, le 3 janvier 2007, à rebaptiser la directrice de la Collection de l’art brut.

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«Magic Lucienne» chez les Nippons ose-t-elle titrer son article rendant compte du voyage de Lucienne Peiry au Japon. «Magic Lucienne» comme «Magic Tchernia».

medium_magic_cine.jpgOn se croirait sur TF1 ! Si j’étais l’auteuse de ce sobriquet je me ferai hara-kiri sur le champ. Heureusement cette insolence cache en fait une grande complaisance. «Tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil» à Lausanne en vérité pour cette «enfant de la télé».

Le sobriquet créé par Françoise J. n’est là que pour créer de la proximité avec Lucienne P. gratifiée de qualificatifs peu utilisés pour les conservateurs de musées et destinés surtout à souligner son éblouissant émerveillement.

On apprend au passage que «Magic Lu…» (excusez-moi, ça passe pas) gère en bonne ménagère les cordons de sa modeste bourse. Elle sait remplir son cabas (c’est une image) avec des œuvres d’une valeur 10 fois supérieure à son budget.

medium_sawada_shinichi.2.jpgChez nos amis japonais, elle s’est sentie un peu comme Dieu en France pour parler comme les Allemands, c’est-à dire comme Dubuffet en Suisse dans les années 50 ! Cette identification flatteuse n’exclut pas l’indépendance d’esprit.

Selon F.J., Lucienne Peiry n’hésiterait pas à donner le nom d’«artistes» aux auteurs d’art brut rencontrés au soleil levant, ce qu’on a du mal à croire, tonton Dubuffet ayant toujours préconisé de se passer de ce terme générateur de confusion.

medium_no_ma_2.jpgComme dit justement la phrase culte de l'émission : «je veux bien que l’on rigole mais je ne veux pas que l’on se moque».

Alors, finalement l’essentiel du papier de 24heures c’est les infos qu’il donne à la fin : une grande expo de l’art brut au Japon en septembre 2007, une grande expo de créateurs «clandestins» (le mot n’est pas de moi) japonais à Lausanne en 2008.

23:15 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Sawada Shinichi, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Un mariage à la mode

medium_affiche_folie_au_feminin_guislain.2.jpgLe placard à nouvelles c’est comme mon armoire à pharmacie.

Je l’ouvre et les sticks anti-shine, le makeup base et le lifting contour lèvres me sautent à la figure.

Pour mettre de l’ordre dans tous ça après, je vous dis pas.

Et les news, c’est pareil, je sais jamais quoi ramasser en premier.

medium_carpe_fontainebleau.3.gifAu hasard donc et puisque les mariages de la carpe culturelle avec le lapin brut sont à la mode, je manquerai pas La Folie au féminin / Waanzin is vrouwelijk, une exposition du Musée Dr Guislain à Gand/Gent en Belgique.

medium__lapin_a_Gill.2.jpgD’abord parce que vous n’avez plus que jusqu’au 28 janvier pour y fourrer le museau et surtout parce que vous y verrez des œuvres de femmes issues de la Collec Prinzhorn soi-disant «confrontées» avec des œuvres d’artistes femmes contemporaines qui n’ont visiblement en commun avec les premières que leur appartenance au beau sexe.

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L’art brut est un lapin agile

la culture une grosse carpe de Fontainebleau

00:20 Publié dans Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

02.01.2007

Art brut 2007 : 2 rétrospectives et 1 vente

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Photo : Rick Gardner

 

Meilleurs vœux mes petits (animu)loups ! J’espère que vous serez contents de la nouvelle année car elle nous en promet de belles. J’ai noté quelques réjouissances en perspective pour vous faire saliver. Tout d’abord, ça va faire mal, l’expo Martin Ramirez à l’American Folk Art Museum de New York. «The first major retrospective of the self-taught master in more than 20 years» comme ils disent sur le site de l’AFAM.

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Photo Phyllis Kind Gallery

 
Cela commence le 23 janvier 2007, autant dire sur les chapeaux de roues. Faudra vous procurer absolument le catalogue, surtout si vous lisez l’anglais ou l’espagnol. Sinon, vous aurez encore 137 illustrations en couleurs à vous mettre sous le verre progressif. L’expo déclinera 70 œuvres sur papier, ce qui est beaucoup pour ce créateur. Elle durera jusqu’au 29 avril. Le catalogue, sous la direction de Brooke Davis Anderson, commissaire de l’expo, coûte 45 dollars mais le change est favorable en ce moment.

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Février, le plus court des mois verra le retour de Lobanov, «le plus important auteur d’art brut russe» selon le site de la Collection de l’Art brut à Lausanne qui lui consacrera à partir du 16 février une rétrospective, «la première grande» of course. Pour l’occasion, Lobanov a russifié l’orthographe de son prénom. Il a troqué son «Alexandre», trop occidental pour un «Aleksander» plus kremliniquement correct. medium_02_Aleksander_Lobanov.2.jpgNe vous laissez pas désorienter pour autant. Il s’agit bien de ce créateur fasciné par les armes à feu dont la Galerie Messine avait, en 2003, largement contribué à révéler l’œuvre : Alexandre Lobanov pour ne pas le nommer. Le catalogue de cette galerie comportait 3 auteurs à son générique. Celui que nous promet Lausanne en alignera 19 sous les houlettes de Dominique de Miscault et Alain Escudier, responsables de la publication.

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Augustin Lesage 

Préparation de la vente d'art brut du 20 avril 2007 

Je vous dirai encore que l’étude Tajan prépare sa grande vente d’art brut de printemps et puis j’éteindrai ma bécane pour me jeter dans les bras de Morphée.

00:10 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Martin Ramirez, Alexandre Lobanov, Augustin Lesage, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |