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23.11.2006

Simone Le Carré passe à Drouot

medium_larme_2.2.gifPetite larme à l’œil entre midi et 2 où j’avais trouvé 5 minutes pour aller à Drouot. Je déteste pas la salle des ventes, surtout les expos. On s’y sent comme une bille, une bille de billard électrique, poussée d’une petite cuiller en argent à un masque africain, d’un paquet de dentelles à une toile orientaliste, d’un petit biscuit à une affiche de corrida. Tout cela se bouscule dans la tête. medium_affiche_beatles.jpgA nous d’y faire le tri pour découvrir l’objet qui cadre avec nos recherches, avec nos goûts ou notre humeur du moment. Tiens, moi, par exemple j’étais entrée par hasard dans la salle 7, attiré par l’affiche de Sergent Peppers (pile poil pour mon daddy), quand j’ai aperçu cette émouvante petite bouille écrabouillée sous un chapeau de papiers usés par combien de semelles. J’ai reconnu tout de suite un reliquaire de Simone Le Carré Galimard.

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Et alors? Mais vous vous rendez pas compte. C’est rare. Il n’en circule jamais, cette délicieuse vieille dame ayant fait don, à sa mort, de la plupart de ses travaux à la Fabuloserie. Elle vivait entourée de ses œuvres, dans une maison qui était à elle seule une œuvre enchantée. medium_oeuf_sauvage_n_1.2.jpgIl en subsiste une trace dans le n°1 d’un éphémère mais luxueux  magazine que tous les amateurs d’art brut connaissent : L’œuf sauvage, paru à une époque (1991) où c’étaient surtout des fanzines qui s’occupaient du sujet. En vous remuant un peu, vous pouvez encore voir le reliquaire à la Simone demain entre 11 et 12 à Drouot-Richelieu et peut-être même l’acheter dans la vente de Mes Blanchet et asso. L’estimation n’est pas effrayante (150/200 €) mais je dois remplacer ma lavante-séchante qui ne va pas tarder à péter un câble.

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Dans cette vente, figurent aussi des encres de Raphaël Lonné, dont une grande en couleurs et plusieurs tableaux de Jean Deldevez, une des vedettes de l’expo Les Singuliers de l’art (les vrais) au MAM de Paris en 1978.

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Toutes ces pièces (du n° 213 au 255) proviennent «de la collection d’un amateur (art brut et surréalisme)». Je me demande bien qui c’est. La plupart des images que je vous montre sont empruntées au catalogue de la vente publique.

23:55 Publié dans Encans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : simone le carré galimard, raphaël lonné, jean deldevez, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

26.10.2006

Art brut chez Tajan

medium_Rene_Rimbert.jpgIl se peut que la rue des Mathurins vous évoque seulement Popeye the Sailor Man, que vous n’affrontiez le méga-trafic de cette rue du 8e arrondissement de Paname que les jours où vous allez faire vos dévotions au square Louis XVI voisin. Dans ce cas vous êtes passés sans le voir, sans même lui dire bonsoir, devant l’Espace Tajan qui se trouve au 37. L’Espace Tajan c’est comme la Colonne Trajane, un vrai monument. De l’extérieur, ça a un peu l’air d’un garage mais à l’intérieur c’est un vrai palais, grand comme une piscine olympique. Il ne manque plus que le bassin à la place où le public s’assoit les jours de vente publique. C’est là qu’aura lieu le mardi 5 novembre à 15 h une séance où l’on dispersera de l’art naïf et de l’art brut.

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Bien entendu, comme les enchères impliquent des petits classements à la 6-4-2, votre petite âme errante ne chipotera pas trop le «spécialiste» (on ne dit plus «l’expert», c’est trop ringard !) d’avoir collé un Germain van der Steen assez sauvageon (Diable aux pieds de canard) ou des Nikifor plutôt mollassons dans les naïvetés.

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Elle ne protestera pas non plus (la pauvre, elle n’en a plus la force) parce qu’on fait voisiner encore une fois avec les bruts le peintre Michel Macréau qui, en dépit des apparences, ne peut se voir appliquer ce label. Les œuvres de lui qui sont réunies là ne sont d’ailleurs pas des plus marquantes.

 
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Boix-Vives est mieux représenté avec une famille de Bossus lunaires d’une coquetterie papoue.

medium_paula_sluiter.2.jpgN’oublions pas un Lesage de 28, des dessins de Paula Sluiter qui ont l’air d’angoisse dense et un papillon plutôt sexuel de Margarethe Held.

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Cela fait assez de raisons pour aller à l’expo qui a lieu le jeudi 2, le vendredi 3 et le lundi 6 novembre 2006 de 10 à 18h. Procurez vous auparavant le catalogue dont la couverture s’ouvre sur une fenêtre bien choisie de René Rimbert (au fait, est-ce bien un naïf?).

 

medium_partition_crepin.2.jpgVous rigolerez un bon coup en voyant estimé 700 à 900 € une partition de musique de Joseph Crépin toute pareille à n’importe quelle partition de musicien de fanfare ordinaire et donc sans aucune valeur «brute» que ce soit.

14.10.2006

Vente de Chiendent

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Après le bleu, le rouge. La maison rouge revient sur le tapis (rouge) dans le très rouge (je parle de la couleur) numéro 9 du très classe magazine de Pierre Bergé & associés. medium_larevueoctobre.3.jpg

LaRevue -c’est son titre- consacre 4 de ses précieuses pages à la fondation Antoine de Galbert pour nous apprendre que «la maison rouge a aujourd’hui largement trouvé sa place dans le paysage culturel parisien».

Vous allez me dire que vous vous en doutiez déjà mais votre petite âme errante, dans sa candeur, ignorait que, du 28 octobre 2006 au 14 janvier 2007, la maison rouge accueillerait les œuvres de la collection de Sylvio Perlstein (dada, surr, mini, concept, art belge des sixties, Nouveau réa, Arte povera, photo). Véronique Petit, l’auteur de l’article, revient sur le passé de la maison rouge et énumère ses précédentes expos à l’exception de la dernière qui était consacrée à Henry Darger.

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Pour réparer cette injustice, je vous ai déniché une image qui figure sur le carton d’invitation de l’expo : Henry Darger, Highlights from the American Folk Art Museum au Frye Art Museum à Seattle, U.S.A.

 

Il était temps parce ça se termine le 29 octobre 2006.

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Mais reprenons l’avion pour Paris et inscrivons dans notre palm pilot une autre date, celle du 28 novembre 2006. C’est ce jour-là que le manuscrit autographe et tapuscrit complet du Chiendent, le roman de Raymond Queneau (1933) subira, comme on dit, le feu des enchères. Dans une vente publique de la Maison Pierre Bergé bien sûr. Cela vaut son pesant de nougat si j’en crois la page reproduite dans LaRevue number 9.

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Les petits dessins automatiques qui fourmillent sur cette feuille très cochonnée nous rappellent que Raymond Queneau n’avait pas peur de temps à autre de s’attaquer à la peinture, ni même d’exposer.

15:30 Publié dans Ecrits, Encans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond queneau, henry darger, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

03.12.2005

Sur la route de Pontoise

L’art brut, aujourd’hui, passait par Pontoise pour un Hommage à Jean-Louis Ferrier. On vendait la Bibliothèque de ce critique d’art à la salle de la rue Saint-Martin avec renfort de citation de Paul Valéry : «Toute œuvre exige qu’on lui réponde, et une littérature (c’est-à-dire un commentaire) écrite ou non, immédiate ou méditée, est indivisible de ce qui pousse l’homme à produire» A bon entendeur salut, mes petits animuliens ! . Jean-Louis Ferrier, c’est ce gars qui a écrit un bouquin sur Les Primitifs du XXe siècle -Art brut et Art des malades mentaux- en 1997. «Malades» j’aime pas trop, mais je me serais bien goinfrée 2 ou 3 choses de la vente de ce Jean-Louis là, tel ce n° 67 qui proposait par erreur (lapsus désopilant) sous le nom de Chagall, un tas d’hippobosqueries et autres Chaissacqueries. Hélas, j’ai dû accompagner mon daddy faire des courses à la place. Le catalogue, qui la joue luxe, exhibe l’intérieur à mezzanine et tapis d’artiste dudit critique.
Il est assez difficile à lire, le maquettiste étant un adepte de cette fichue mode (heureusement en voie de ringardisation) du texte imprimé sur fond tramé, ici des étagères pleines de bouquins.
Au chapitre marteaux d’ivoire («marteaux d’y voir», comme dit Reinette), votre petite fouineuse d’Animula a aussi découvert en feuilletant la vénérable Gazette de l’Hôtel Drouot chez son dentiste, deux Aloïse
(l’un en largeur, l’autre en hauteur) dans une vente du commissaire-priseur Catherine Charbonneaux annoncée pour le 16 décembre 2005. Mais avec ce que va me coûter mon bridge, ça m’étonnerait que je puisse les accrocher au dessus de mon bambi en peluche sur le mur de ma chambrette.

21:40 Publié dans Encans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | |  Imprimer | | Pin it! |

22.11.2005

Valeurs privées…de complexes

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N O S iiA M I E S iiL E S iiB Ê T E S
 
ddd
 
Saluons aujourd’hui le bel effort d’une «entreprise de communication» modestement baptisée «Valeurs Privées» qui s’est donnée la noble mission de mettre «l’art au service de votre entreprise». Voilà ce que ça donne, texto (j’invente rien) :
«Envie de saveurs, le fonds d’investissement des associés de Val Priv» (j’abrège un peu), «sont très heureux de vous inviter à l’exposition-vente d’art brut Vincent Maintenant, autour de grands noms tels que Dubuffet, Chaissac, Arman ou Combas
Arman brut ! Il fallait le faire, V.P. l’a fait.

23:45 Publié dans Encans, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (6) | |  Imprimer | | Pin it! |

01.11.2005

Enchères très controversées

 
Ce qui m’horripile à la télé ou dans les canards c’est la façon dont ils mettent le mot «surréaliste» à toutes les sauces.
Veut-on dire extraordinaire, bizarre ou simplement un brin étonnant, on vous tartine du «surréaliste» à la louche que veux-tu. «surréaliste» l’ambiance d’un match de foot, «surréaliste» la dernière séance de l’Assemblée nationale, et «sûrrréaliste» aussi le dernier clip de Shakira. Le surréalisme, heureusement, en a vu d’autres mais voilà que depuis quelque temps cette mode qualificative visant à brouiller le sens des mots incontournables s’étend aussi au mot «art brut» qui a moins l’habitude de se défendre, le pauvret. Il y aurait déjà de quoi faire un sottisier. Le pompon, sur ce point, votre petite âme errante propose de le réserver à Art magazine qui, dans son numéro de septembre 2005, titre une brève consacrée à une vente aux enchères «controversée» de croquis et cartes de vœux signées Adolf (Hitler) : L’Art brute.
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Franz Karl BÜLHER, sans titre, entre 1909 et
1916, crayon graphite et craies sur papier
Collection Prinzhorn
Clinique universitiare de Heidelberg

Pour mémoire, rappelons à l’auteur anonyme de cet articulet que les Nazis ne se sont pas contentés, dans le but de discréditer l’art moderne, de mélanger dans leurs expositions d’art « dégénéré » (Entartete Kunst) les œuvres de « malades mentaux » (Geisteskranken) provenant de la Collection Prinzhorn avec celles d’Otto Dix, Kurt Schwitters, Oskar Kokoschka etc. Ils ont aussi carrément zigouillé certains de ces grands créateurs d’art brut dont la vie et l’œuvre avaient été étudiées par Hans Prinzhorn, Franz Pohl, de son vrai nom Franz Karl Bühler, notamment.

21:15 Publié dans art brut, Encans, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : franz karl bülher (pohl), art brut | |  Imprimer | | Pin it! |