22.01.2012
L’OAF de NYC fête ses 20 ans
Des fois la vie vaut d’être vécue. Par exemple quand je reçois dans ma boîte aux lettres le catalogue de la prochaine vente de Martine Houze qui aura lieu à l’Hôtel Drouot le mardi 7 février 2012 (salle 1).
Je passe un bon moment à le feuilleter en rêvassant sur les milliers d’objets petits et grands qu’il contient, rassemblés en séries dont la simple énumération est un poème bachelardien : «la poterie de terre … le feu et la lumière… couture, parure et écriture etc». Peu de choses pour moi cette fois-ci. Cette page peut-être avec une statuette d’homme nu en fer oxydé du XVIe ou XVIIe siècle.
Mais ça fait rien, l’art populaire ça me repose. J’ai l’impression –peut-être à tort– que c’est un domaine bien peinard sur lequel les vieux renards de l’art contemporain, les jeunes loups de l’art-thérapie ou les lionceaux de l’art singulier (sans parler des autruches du grand n’importe quoi) ne se donnent pas rendez-vous pour se faire les dents.
Mais ne crachons pas dans la soupe à Dubuffet. Tout tiraillé qu’il soit dans tous les sens et sommé de rendre gorge à tous les coins de colloques, l’art brut conserve son charme. Celui de s’inviter chaque année à l’Outsider Art Fair de New York qui aura lieu cette fois-ci du 27 au 29 janvier.
Trente deux galeries au menu de cette version 2012. Impossible de les énumérer toutes. Allez donc sur le site officiel de l’OAF et cliquez, cliquez, cliquez de vos petits doigts animuliens sur celles qui vous branchent.
J’ai noté pour ma part, en vitesse, la présence du Creative Growth Art Center, celle de l’Outsider Folk Art Gallery de Philadelphie (parce que ma copine Boistine expose dedans) et celle –côté France– d’une galerie du boulevard Haussmann à Paris (Les Singuliers) qui va de l’avant sous le drapeau d’une «ruée vers l’art débridée» des années 80 dont «les principaux mentors» sont Bazooka et les artistes de la Figuration libre sétoise. Ce qui nous emmène un peu loin!
Je me suis laissé dire d’ailleurs que, en ce 20eanniversaire de l’OAF, les débats ne manquaient pas outre-atlantique sur la spécificité du champ d’application de la Foire et sur sa «marchandisation» un peu trop voyante. On en aura sans doute un reflet dans la quantité de parlotes qui accompagneront cette OAF 2012 et dont vous trouverez la liste ci-dessous.
Nos petites voix européennes y seront bien représentées. Le 28 janvier notamment, Sarah Lombardi, la nouvelle directrice ad interim de la CAB panellisera avec Barbara Safarova d’abcd tandis que Bruno Decharme et James Brett, leader du Museum of Everything converseront sur l’obsession collectionneuse.
Pour terminer sur une note encourageante cette chronique commencée de même, je signalerai le retour, dans le rôle de modératrice des principaux échanges, de Valérie Rousseau dont les activités «indisciplinées» subissaient une éclipse depuis quelque temps. Valérie avec un accent sur le é comme il sied à une Québécoise, même quand elle est newyorkisée.
12:20 Publié dans Ailleurs, art brut, Encans, Expos, Miscellanées, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : martine houze, art populaire, art brut, outsider art fair, sarah lombardi, collection de l'art brut, barbara safarova, bruno decharme, abcd, james brett, museum of everything, valérie rousseau | | Imprimer | | |
11.12.2011
La philosophie sur le Sentier de l’art brut
Traqueuse de phrases claires comme je suis, je ne saurais laisser passer la prochaine séance du séminaire sur l’art brut au Collège International de Philosophie sans vous relayer ici son limpide synopsis :
«La reconnaissance et la préservation de l’«art des fous» témoigne, avec celles d’autres expressions artistiques apparues dans le champ esthétique à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle -dessins d’enfants, œuvres associées aux arts premiers, à l’art préhistorique, à l’art populaire- de la métamorphose de notre regard. Des œuvres rangées aujourd’hui sous la dénomination d'art brut ont existé bien avant Jean Dubuffet, mais c'est lui qui les a rendues visibles en les faisant passer de l’objet de curiosité, du document clinique, de la preuve d’une pathologie, voire de «dégénérescence», au statut d'œuvre d’art».
Bien jeté, non? Sauf que l’art brut ne concerne pas que l’«art des fous». Mais on va pas chipoter puisque le thème de la soirée est : De l’art des fous à l’art brut, le regard de quelques psychiatres-collectionneurs.
Comme il n’y a pas de nom de conférencier annoncé, je suppose que c’est Barbara Safarova, la personne en charge de ce séminaire-fleuve, qui s’y colle.
C’est au 37 bis de la rue du Sentier dans le 75002 qu’il faudra vous rendre pour l’écouter, dans la salle 2, le 15 décembre 2011 à 18h30.
23:58 Publié dans art brut, Ogni pensiero vola, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, philosophie, barbara safarova | | Imprimer | | |
23.11.2008
Télérama visite Montreuil
A plusieurs reprises, ces temps-ci, votre P.A.E. vous a parlé de la bonne ville de Montreuil. Et bien voilà-t-il pas qu’elle est rattrapée par la grande presse écrite.
Le magazine Télérama consacre cette semaine (19-25 novembre 2008) son supplément SORTIR à la cité qui abrite l’asso abcd (Art brut, Connaissance et Diffusion). Dans la rubrique «à la carte» et sous un titre qui fait jurer ensemble le mot «culture» et l’adjectif «brute», B.P. (Bénédicte Philippe) nous apprend que B.D. (le collectionneur Bruno Decharme «à l’allure décontractée») a été l’assistant de J.T. (Jacques Tati), ce que nous savions déjà et qu’il «a été l’élève de monstres sacrés comme Deleuze ou Foucault», ce dont nous ne nous étions pas encore aperçu.
Dans les limites imparties à ce court article, la place a manqué à la journaliste pour énumérer les «divers intellectuels» qui, par le canal des publications d’abcd, ont «nourri» les expos de cette industrieuse asso depuis qu’en 1999, «l’entreprise» a pris aussi «une dimension de recherche».
Ne reculant devant aucun sacrifice pour aller toujours plus loin dans l’information, je n’hésite pas, pour ma part, à vous citer les principaux noms de ces discrètes chevilles ouvrières qui, depuis 8 ans, ont figuré régulièrement aux divers génériques des diverses productions of abcd of Montreuil : Christian Delacampagne, Régis Gayraud, Vincent Gille, Jean-Louis Lanoux, Barbara Šafářová, Béatrice Steiner. Et si j’oublie un raton laveur, qu’il me le pardonne, nom d’un p’tit pré vert !
23:42 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, abcd, bruno decharme, christian delacampagne, régis gayraud, vincent gille, jean-louis lanoux, barbara Šafářová, béatrice steiner, deleuze, foucault, lacan | | Imprimer | | |