Rechercher : plancher de jeannot
Coup de bambous à l’hôtel Drouot
A croquer : les bambous de Bergé et Associés. Dans une vente publique d’Art primitif et de bijoux ethniques marocains. Le mercredi 12 février 2014 à 14 h.
Cinq bambous kanak découverts en 1976 «sur une foire aux vieux papiers avec de la documentation sur le bagne de Nouméa».
Voir n°231 à 235 du catalogue consultable.
Complétez par ma note du 6 juillet 2008. Exposition: Drouot-Richelieu, salle 15, mardi 11 février de 11 à 18 h et le matin de la vente de 11 à 12.
A ne pas manquer, ce genre d’objets stimulants pour la fibre animulienne étant rares de chez rare. Même dans les musées.
Et pour les fort-thunés, ne pas craindre le coup de bambou. Les estimations sont là pour les guider ou pour être dépassées si grosse affinité.
28.01.2014 | Lien permanent | Commentaires (2)
Sainte-Anne : + de 60 ans d’art psychopathologique
Les dattes c’est important.
Avec deux t c’est nourrissant.
Avec un t c’est historique.
Les dattes (ou les dates) sont souveraines contre le jeûne et contre l’oubli.
Aussi votre petite âme errante aimerait vous en offrir un régime. Encore faut-il une occasion pour ça. Un grand journal du soir nous la fournit.
Dans son édition électronique d’un article de Philippe Dagen en date du 23 janvier 2014, on relève, à propos de l’exposition de Sainte-Anne dont je vous ai claironné les mérites dès le 11 décembre 2013, cette affirmation péremptoire : «Le Centre lui-même y a été fondé [à Sainte-Anne] il y a trente ans (…)». Il est question ici, vous l’aurez compris, du Centre d’Étude de l’Expression, organisateur de l’exposition Un autre regard.
«Trente ans» : après une estimation à la louche, ça nous ramène à 1984. Et ça ne fait pas le compte! Ce n’est pas parce que beaucoup d’entre vous n’étaient alors pas nés, qu’il faut, mes chers Animuliens, jouer avec l’histoire. Car, ou bien je raisonne comme un pruneau ou bien la date est fausse.
Crachons le noyau : c’est en 1974 qu’apparaît l’expression Centre d’Étude de l’Expression. Ce CEE correspond à un élargissement du Centre d’Expression Plastique, issu lui-même du regroupement (en 1969) d’un département d’art psychopathologique (fondé par Robert Volmat en 1954) et d’un Centre international de documentation concernant les expressions plastiques (CIDEP) créé par Claude Wiart en 1963. Vous vous y perdez? Moi aussi. C’est fou ce que c’est embrouillé avec ces psychiatres !
Retenez seulement ces dates : 1974, 1969, 1963, 1954, pour vous convaincre que cela fait beaucoup plus de «trente ans» que la recherche sur «ces formes très difficilement explicables de création» qu’on appelait jadis «art des fous» a débuté au sein de l’hôpital Sainte-Anne. Retenez aussi qu’il ne faut pas croire tout ce qu’il y a dans les journaux dont on enveloppe les dattes.
26.01.2014 | Lien permanent | Commentaires (4)
Expo à la Mairie de Paris : un « art » absolument pas excentrique et encore moins brut
Attention
Ceci n’est pas de l’art brut.
C’est un bateau qu’on nous monte.
Un bateau gros comme une maison.
Un bateau qui flotte sous pavillon d’emprunt.
Et qui ne sombre pas si ce n’est dans le ridicule.
La mairie de Paris peut bien dresser vers son ciel bâché une forêt de mâts, cela ne changera rien à cette opération de confusion volontaire.
A cette entreprise d’enfumage caractérisé dont les victimes sont tout à la fois le public nouveau à la recherche d’un art authentique et les clients des diverses «structures associatives et médico-sociales» enrôlées avec leurs productions institutionnelles sous une bannière qui leur va comme un tablier à une vache à lait.
Faut-il donc que l’art-thérapie, cette héritière des activités occupationnelles, repeinte ici aux couleurs saturées de l’excentricité, soit si dévaluée aujourd’hui qu’elle doive pirater, pour le vider de son sens, le vaisseau-amiral d’un concept qui a fait ses preuves : l’art brut? On n'ose le croire.
Ou pire encore, faut-il que "l'aide par le travail" s'oriente maintenant vers la productivité des "ateliers" et la recherche de profits (car on vend...) résultant de cotes artificiellement montées en usurpant un label porteur chez les collectionneurs: l'art brut?
On a du mal à le penser. D'autant qu'un brouillard compassionnel se lève à volonté pour nous masquer les eaux froides de ce calcul économique.
Heureusement Captaine Ani est là avec sa boussole et son sextant!
Rappelons que le point de vue de l’art brut s’accommode mal des influences qui claquent à la faible brise de cette exposition bien pensante et mal pensée.
Rappelons que l’art brut se moque comme de sa première vareuse des noms d’oiseaux en usage à l’Hôtel de ville. «Artiste en situation de handicap mental et/ou psychique» ( !!!!!!!) notamment.
J'ai déjà eu l'occasion de vous le seriner dans mes commentaires à une animulienne note du 26 novembre 2011. Note relative à la première version de cette laborieuse supercherie municipalière tout juste bonne pour ma rubrique Nos amies les bêtes.
L’art brut ne vogue pas en même mer. Les rivages où il aborde ne sont pas ceux de Paris-plages. Son équipage se recrute parmi les créateurs capables d’art inventif. Qu’ils soient ou non en odeur de normalité, de déséquilibre social ou de haute folie.
Et puis basta. Passons à autre chose.
Oublions l’Hôtel de ville. Oublions cette fallacieuse exposition d’Art brut qui n’en est ABSOLUMENT pas.
Et n’oublions pas de réfléchir à l’utilisation de nos impôts locaux avant les prochaines élections municipales.
22.10.2013 | Lien permanent
L'art brut voyage de Suisse en Extrême-Orient
![medium_novi_rok_2007.4.jpg](http://animulavagula.hautetfort.com/images/thumb_novi_rok_2007.2.jpg)
![medium_Grisons-Suisse.jpg](http://animulavagula.hautetfort.com/images/thumb_Grisons-Suisse.jpg)
A mon tour, je souhaite pantoufles bien remplies, douce nuit et bûches crémeuses aux grisons et aux grisettes, aux animuliens et animulionnes.
Tout particulièrement à Terezie, Yanco, Pya, Teresa, Bruno 1, Béatrice, Christian, Pascale, Michel, Michèle, Philippe, Estel, Lili, Super-Nounou, Jeanne, Jean-Louis, Madeleine, Barbara, Jo, Alain, Catherine 1, Bruno 2, Hugo, Alfred, Valérie, Larsen, Catherine 2, Violette, qui ont bien mérité du village global.
Sans oublier les membres de l’Atelier Incurve que je viens de rencontrer sur la toile en direct de leur lointain Japon, notamment monsieur Terao Katsuhiro dont j’ai le plaisir de vous montrer les labyrinthiques et urbains dessins.
Les étoiles scintillent du côté de l’Extrême-Orient dirait-on, si j’en crois ce titre : «brut», pêché dans une page toute d’idéogrammes vêtue, émanant, je crois, de The Kyoto Shinsburn Co Lt à qui je lance cette bouteille à la mer : «would you be kind enough to tell us what « brut » means for you or to translate in english (or better in french) some of your texts ?».
Avant de vous endormir, le sourire sur vos lèvres, humides encore de bulles festives, la pensée qu’une rétrospective Jean Dubuffet se tient en ce moment au National Museum of Contemporary Art Deoksugung de Séoul en Corée vous bercera sans doute.
24.12.2006 | Lien permanent | Commentaires (10)
Hu et End, étoiles de l’art brut
Non, ce n’est pas Bonnie and Clyde, Nénette et Rintintin, Nicolas et… Pimprenelle, Ginger et Fred, c’est Georgine et Paul que le MAM de Lille-Métropole délocalise à Libercourt, commune du Pas-de-Calais.
Georgine Hu qui battait monnaie sur papier hygiènique
Paul Engrand, plus connu sous le raccourci de Paul End popularisé par Dubuffet dans Honneur aux valeurs sauvages, sa conférence de 1951 à la Fac de lettres de… Lille.
Deux étoiles au firmament de l’art brut, Hu et End, pardon Hu et Engrand (j’aurais toujours du mal à troquer Balthus contre Balthasar Klossowski).
La rencontre Georgine Hu et Paul En(gran)d donnera lieu à vernissage le vendredi 16 février à 18 h au Collège Jean de Saint-Aubert. Parfaitement ! ça existe ! On peut même voir le trombinoscope des anciens élèves sur le site de la ville de Libercourt.
13.02.2007 | Lien permanent
Les rêves de pierre d’un jardinier lyonnais
Avec l’été indien qui s’éternise, votre petite âme errante a déserté son écran 17 pouces pour hanter les dernières brocantes. Bien lui en a pris puisque d’une pile de magazines tous plus rasoirs les uns que les autres elle a exhumé le n°18 d’une mince revue intitulée Créations qui contient 4 pages sur Les rêves de pierre d’un jardinier lyonnais, qui n’est autre que le cher Charles Billy de Civrieux d’Azergues au sujet duquel vous pouvez déjà consulter un petit album d’images-maison.
Créations est une publication de l’Ecole Moderne (Pédagogie Freinet) et ce n°18 date de juillet 1984, ce qui a son importance quand on sait la nécessité de retourner aux origines des environnements d’art. Si l’on compte la couverture, l’article contient 13 photos (en noir, en couleurs et de ton thé) de Annie Dhénin qui avec d’autres compères âgés de 15 ans à l’époque (Franck et Olivier) a recueilli les propos de l’aimable Billy.
J’ai extrait pour vous quelques morceaux de cette juvénile interview
«Quand j’ai quitté l’école, j’avais 12 ans ½ ; je n’étais pas mauvais en dessin, je faisais des croquis. A l’orientation professionnelle, on m’a dirigé comme marbrier (à l’époque le marbrier c’était un sculpteur). Mais il fallait tout le temps être dehors et je crains énormément le froid à cause d’une maladie des mains ; ils ont dit : vous allez être dessinateur. mais je transpire beaucoup des mains, ça gâche. (…) J’ai bricolé un peu partout, j’ai fait un peu de tout ; j’observais bien, partout où je passais ; ça m’a servi plus tard. (…)
Je prends partout ce que je vois. L’an passé, je suis allé voir les jardins de l’Alhambra, je n’en ai rien tiré à faire, je reste au point où j’en étais. Mais c’est magnifique. (…) Je suis devenu un plongeur parce que j’avais des copains qui plongeaient du Pont du Change à Lyon ; malgré la trouille, je leur ai dit : je monte !.. et j’ai plongé (…) Quand je commence quelque chose, il faut absolument que je le finisse…Que ce soit une C… ou pas ! (…)
Quand je commence, je ne sais jamais ce que je vais faire, je fais des croquis, je ne sais rien ; et puis, au moment où je commence à donner le premier coup (…) j’ai le marteau, j’ai le burin…Alors, à ce moment-là, ça vient, et je continue (…). »
22.10.2006 | Lien permanent
Les images de l’inconscient échappent aux flammes
Gros soulagement dans les chaumières. Nous pouvons tous pousser un ouf retentissant. Pardon de vous avoir fait partager mon stress en live mais Libé, figurez-vous, s’était emmêlé les crayons. Dans son édition du 7 septembre 2006, il indique, dans ses rectificatifs, que c’est à tort qu’il avait annoncé la destruction du Musée des images de l’inconscient de Rio.
J’étais déjà en train de réveiller mes taupes au Brésil quand j’ai lu dans le quotidien de Serge July que c’est en fait la collection (récente) d’art brut «d’une autre institution -également fondée par le Dr Nise da Silveira- la Casa das Palmeiras, une clinique psychiatrique de jour» qui a été détruite par le feu dans la nuit de dimanche à lundi dernier.
C’est évidemment dommage et vous ne manquerez pas, j’en suis sûre, d’émettre avec votre petite âme errante une pensée de consolation à l’égard de ceux qui avaient constitué cette collection défunte.
Mais cela prouve bien quand même que
L’ART BRUT EST UN PHŒNIX
08.09.2006 | Lien permanent | Commentaires (3)
A table à la Collection de l’Art Brut
Dommage que je l’ai pas su! C’est que ça m’aurait plu, à moi aussi, de m’envoyer un «filet de cannette (sic) farci à l’ail des ours»! Je ne sais pas si la «cannette» (resic) c’est la femme du canard gavée à la bière mais ça doit être bon. Cela mérite bien qu’on prenne des libertés avec la langue française, heu, je veux dire suisse puisque c’est à Lausanne que pareil délice s’est consommé le 28 août 2012. A Lausanne élue «ville du goût», de mai à septembre.
A Lausanne et à la Collection de l’Art Brut qui servait de cadre ce jour-là à un repas de Gabriel Serero pour 80 CHF (66,56 €) seulement par tête de pipe. Les têtes de pipes en question étant une personne triée sur le volet du Château Beaulieu parmi 1500 inscrites à l’opération «tables éphémères» et ses 3 invités choisis pour savourer la cuisine à l’azote liquide d’un chef renommé de la ville «en contemplant des œuvres percutantes d’artistes réfractaires».
Au cas où vous penseriez que j’exagère, qu’il faut toujours que je ri-cane, je vous ai apporté le menu.
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Et au cas où vous douteriez encore, au cas où vous penseriez que j’essaie de vous refiler en douce une de mes chroniques de la série Nos amies les bêtes, je vous conseillerais simplement de visionner le diaporama qui garde le souvenir de cet événement gastronomico-artistique qui vit le mariage du Ricochet solaire avec les «œufs de poisson volant au wasabi».
Détail qui a son importance : la Collection de l’Art Brut n’était que la 14e étape de cette opération gustative. L’art culinaire lausannois était précédemment venu s’attabler dans d’autres restaurants «qu’on a faits pour lui» : le D! Club (hip-hop!), la cathédrale (apéro avant de se taper la cloche), le stade de la Pontaise, le bateau L’Etoile du Léman et le Beau Rivage Palace (suite présidentielle).
Jean Dubuffet et Ferran Adrià n’ont plus qu’à bien se tenir!
05.09.2012 | Lien permanent | Commentaires (6)
L’OAF de NYC fête ses 20 ans
Des fois la vie vaut d’être vécue. Par exemple quand je reçois dans ma boîte aux lettres le catalogue de la prochaine vente de Martine Houze qui aura lieu à l’Hôtel Drouot le mardi 7 février 2012 (salle 1).
Je passe un bon moment à le feuilleter en rêvassant sur les milliers d’objets petits et grands qu’il contient, rassemblés en séries dont la simple énumération est un poème bachelardien : «la poterie de terre … le feu et la lumière… couture, parure et écriture etc». Peu de choses pour moi cette fois-ci. Cette page peut-être avec une statuette d’homme nu en fer oxydé du XVIe ou XVIIe siècle.
Mais ça fait rien, l’art populaire ça me repose. J’ai l’impression –peut-être à tort– que c’est un domaine bien peinard sur lequel les vieux renards de l’art contemporain,
les jeunes loups de l’art-thérapie ou les lionceaux de l’art singulier (sans parler des autruches du grand n’importe quoi) ne se donnent pas rendez-vous pour se faire les dents.
Mais ne crachons pas dans la soupe à Dubuffet. Tout tiraillé qu’il soit dans tous les sens et sommé de rendre gorge à tous les coins de colloques, l’art brut conserve son charme. Celui de s’inviter chaque année à l’Outsider Art Fair de New York qui aura lieu cette fois-ci du 27 au 29 janvier.
Trente deux galeries au menu de cette version 2012. Impossible de les énumérer toutes. Allez donc sur le site officiel de l’OAF et cliquez, cliquez, cliquez de vos petits doigts animuliens sur celles qui vous branchent.
J’ai noté pour ma part, en vitesse, la présence du Creative Growth Art Center, celle de l’Outsider Folk Art Gallery de Philadelphie (parce que ma copine Boistine expose dedans) et celle –côté France– d’une galerie du boulevard Haussmann à Paris (Les Singuliers) qui va de l’avant sous le drapeau d’une «ruée vers l’art débridée» des années 80 dont «les principaux mentors» sont Bazooka et les artistes de la Figuration libre sétoise. Ce qui nous emmène un peu loin!
Je me suis laissé dire d’ailleurs que, en ce 20eanniversaire de l’OAF, les débats ne manquaient pas outre-atlantique sur la spécificité du champ d’application de la Foire et sur sa «marchandisation» un peu trop voyante. On en aura sans doute un reflet dans la quantité de parlotes qui accompagneront cette OAF 2012 et dont vous trouverez la liste ci-dessous.
Nos petites voix européennes y seront bien représentées. Le 28 janvier notamment, Sarah Lombardi, la nouvelle directrice ad interim de la CAB panellisera avec Barbara Safarova d’abcd tandis que Bruno Decharme et James Brett, leader du Museum of Everything converseront sur l’obsession collectionneuse.
Pour terminer sur une note encourageante cette chronique commencée de même, je signalerai le retour, dans le rôle de modératrice des principaux échanges, de Valérie Rousseau dont les activités «indisciplinées» subissaient une éclipse depuis quelque temps. Valérie avec un accent sur le é comme il sied à une Québécoise, même quand elle est newyorkisée.
22.01.2012 | Lien permanent | Commentaires (1)
L’art brut dans l’œil de 303
Cet hiver lucide restera dans les annales animuliennes comme celui de 303.
Trois cent trois, c’est pas le nom de la vieille Peugeot de votre archi-grand papy, c’est celui d’une revue très classe éditée avec de la thune des Pays de la Loire.
Merci, la Loire-Atlantique, le Maine et Loire, la Mayenne, la Sarthe, la Vendée (44 + 49 + 53 + 72 + 85 = 303). Si tous les autres départements se décarcassaient pareillement pour les arts, les recherches et les créations ce serait au poil.
Dans l’œil de 303, il y a «la solitude des champs, le bonheur des plages, le son des marchés» aussi bien que «la foule des gares, la vitesse des machines, le rouge des avions».
Il peut bien y avoir l’Art brut, outsider, modeste. C’est le cas avec le 119 de 2012, un beau numéro que l’on caresse du doigt avant de le mettre dans l’œil central de la couverture qui représente, dans des tons volontairement non racoleurs, un de ces tableaux-cibles utilisés autrefois dans les tirs forains du Cercle de Chemazé en Mayenne.
Cet œil de 1895, qui nous regarde autant que nous le regardons, n’est pas seulement le symbole de cette publication. Intitulé Je la vois venir, il signe malicieusement le travail du maître d’œuvre de ce remarquable chantier d’écriture : la critique d’art, conférencière et prof d’histart Eva Prouteau. Comme la fameuse statue d’Emile Taugourdeau de Thorée-les-Pins dans la Sarthe, cette Eva-là mériterait le titre de Magicienne.
«Sous l’égide de Gaston Chaissac et de Robert Tatin, faux bruts et vrais sauvages savants», elle a rassemblé «de nombreux créateurs qui bousculent et cabrent les cadres culturels»
Fleury-Joseph Crépin
A. Guillard © Ville de Nantes-Musée des beaux arts
Chomo, Giovanni Bosco
Richard Greaves
© Mario del Curto/strates
Aimable Jayet, Hélène Reimann
© C. Dubart/LaM
et beaucoup d’etc.
«La famille des habitants-paysagistes (…) n’est pas en reste» avec Fernand Chatelain, André Pailloux, Jean-Pierre Schetz et consorts. Elle n’a pas oublié non plus d’«extra-ordinaires» objets populaires, «sortis de collections méconnues» comme ces douilles d’obus gravées par des Poilus de 14-18.
© B. Renoux
Eva Prouteau pour parler de ces sujets qui vont des bâtisseurs de l’imaginaire aux médiums en passant par les peintres muralistes et les musées a su fédérer et croiser des bonnes volontés venues d’horizons divers : conservateurs (Savine Faupin, Daniel Baumann, Patrick Gyger), responsables de centre de doc (Brigitte Van den Bossche), directeurs de site (Bruno Godivier), chercheurs indépendants (Bruno Montpied), écrivains (Fédéric Dumond, Jean-Louis Lanoux), chargés de mission (Vincent Cristofoli), artistes (Laurent Tixador), critiques d’art (Laurent Danchin), photographes (Ph. Bernard, B. Renoux, Mario del Curto). Pardon si j’en oublie. Se reporter aux pedigree, astucieusement mêlés au sommaire, ce qui les rend plus digestes.
Eva a même fait une place à la blogosphère. Et je suis pas peu fière qu’elle ait accepté de glisser ma mauvaise «langue aux registres feuilletés» dans tout ce beau langage.
Car chacun, visiblement a fait de son mieux dans cet exercice. Tout le monde s’est mis sur son 31 pour 303. C’est que l’enjeu en valait la peine. Comme au printemps dernier, le n°24 d’Area, ce numéro spécial de 303 vient contribuer à la synthèse de deux ou trois ans de débats autour des «aires de contact, d’attraction et de porosité» qui se multiplient «entre culture savante et culture populaire». J’emprunte ces expressions à l’édito d’Eva Prouteau. Celui-ci, qui a le mérite de la clarté, ne cache pas son penchant pour le «décloisonnement» comme si le territorial était tout (quid de l’autre scène Eva?). Mais cette préférence s’énonce en des termes si dialectiques qu’ils font incontestablement avancer le schmilblic : «Décloisonner ne veut pas dire amalgamer ou niveler».
04.02.2012 | Lien permanent | Commentaires (6)