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31.03.2008

Du Bénin au Japon en passant par la Suisse

467373188.2.jpgC’est la course contre la montre. Je suis bombardée d’infos. Et l’heure d’été qui me sucre du temps que j’aurais pu mettre à disposition de mes lecteurs ! Mais c’est pas le moment de s’endormir.

Déjà se profile la soirée du mercredi 2 avril 2008 qui verra Gérard Macé signer son livre sur les peintures murales du Bénin de 18h30 à 21h30. 2068010954.jpgC’est rue Bichat au 11 dans le 75010, chez Synthèse Factory que ça se passe.

L’ouvrage qui s’intitule : Emblèmes et enseignes est publié par Les Editions La Pionnière. Il contient 18 photographies de Gérard Macé que je suis impatiente de voir parce que celle qui est reproduite sur l’invitation ne fait que piquer ma curiosité.

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Je ne sais pas grand chose de l’ouvrage mais je me suis laissée dire que l’écrivain-photographe y traite de l’évolution d’un art de cour à un art populaire.

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Gérard Macé qui aime le Japon -la preuve sa photo des jardins de Kyôto que j’emprunte au carton d’une expo de 2001 à la Galerie Camera Obscura- me fournit une transition commode vers la Soirée Japon de Lausanne.

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Tous nos amis suisses qui n’auront pu venir à Paris ce 2 avril pourront se consoler en allant, ce jour là, se faire une toile au lausannois Cinéma Bellevaux, route Aloys-Fauquez, 4. A 18h 45, s’il vous plaît. On y projettera le chef d’œuvre d’Akira Kurosawa : Dodes’Kaden, film héroïque en son genre, par son travail sur la couleur et par sa réflexion sur la détresse humaine.

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L’insuccès de cette œuvre devenue un classique de la cinéphilie/cinéfolie faillit, à l’époque de sa sortie (1970), faire sombrer le réalisateur. Le personnage symbolique de ce film-culte dont l’action se passe dans un bidonville est un ado qui du soir au matin conduit un tram imaginaire en imitant le bruit des roues sur les rails : Do/Des/Ka/Den. Les histoires des autres personnages : fous, sages, exclus, rêveurs et/ou alcooliques sont traversées d’hallucinations qui ne peuvent qu’intéresser des amateurs d’art brut.

A cette magnifique locomotive de 2h 20 sont accrochés deux wagons documentaires de 16 et 12 minutes (Ph. Lespinasse et A. Alvarez, réalisateurs) consacrés à 2 créateurs japonais représentés dans l’actuelle expo Japon de La Collection de l’Art Brut : Hidenori Motooka, fasciné lui aussi par les trains et Yuji Tsuji, un passionné des vues urbaines et aériennes.

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30.03.2008

Expos à ne pas rater

Soyons sérieuse. Je ne vous parlerai pas aujourd’hui du Zizi sexuel, de l’Enfer à la Bibliothèque nationale qui découvre l’Eros au secret. Je ne vous parlerai pas de Louise Bourgeois. Je vous parlerai pas non plus, hélas, de la double expo nouvelle de la Halle Saint-Pierre (British Outsider Art + Eloge du Dessin) parce que j’ai loupé le vernissage qui avait lieu le 25 mars 2008.
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Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque : mon pote François m’en a dit que du bien, malgré qu’il renaude un max parce que, crèchant dans le 9e arrondissement voisin, il ne bénéficie pas du demi-tarif réservé aux habitants du 18e.

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Dès que possible, je reviendrai sur le sujet mais en attendant ce rendez-vous avec Animula, vous pouvez passer 200 secondes en compagnie de Martine Lusardy qui pilote la Sainte Halle.
1584627830.jpg Si j’ai rechigné à escalader les contreforts de la Butte Montmartre ce n’est pas parce que mes escarpins neufs me bousillent les orteils. C’est, vous l’avez compris, que je suis plutôt surbouquée en ce moment.

J’étais à Lyon pour le bizeness et je comptais bien me faire au passage la rétrospective Keith Haring au Musée d’Art Contemporain mais un étourdi avait oublié son « colis suspect » (une banale mallette genre trousse à outils améliorée) et le TGV. a pris une heure dans les gencives.
291984125.jpgJ’ai décidé de me rabattre sur la place Gailleton mais la Galerie Dettinger-Mayer venait de fermer quand j’y suis parvenue (toujours mes escarpins neufs !) et c’est seulement de l’extérieur – mais on voit pas mal de choses derrière la vitrine – que j’ai aperçu une partie de l’expo Marilena Pelosi qui se termine le 19 avril.
Pour Keith Haring, à l’affiche pétante, que vous soyez gone, lascar ou titi, c’est confort : vous avez jusqu’au 30 juin 2008.

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16:33 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

Bal masqué parmi les capotes


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Ce que je n’ai pas vu (et que j’aurais aimé voir) à Barcelone : une vitrine de préservatifs reproduite en couverture du numéro 8 de la revue Bief (Jonction Surréaliste). J’étais trop minote alors et pour ainsi dire pas du tout née puisque cette livraison date du 15 juillet 1959. J’ignore de qui est la photo mais c’est le genre d’objet qui pouvait traîner dans des collections de gus du genre Romi, Selz ou Jakovsky.
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Dans un bouquin de cet Anatole (Eros du Dimanche), paru en 1964 chez Jean-Jacques Pauvert, avec une grotesque bande (honni soit qui mal y pense!) préservative, indispensable en ces temps où tante Yvonne et André Malraux (l’esthétique tranquille) règnaient sur la culture, on trouve un «étui pénien populaire espagnol (Gomas)» en direct de la même capitale catalane.
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Si je vous parle de ça, c’est qu’à la réprobation de mon chéri et de mon daddy réunis, les hasards d’une brocante ont fait entrer dans mon petit chez moi (honni soit…) ce délicieux petit préservatif ruskof qui ressemble à un jouet traditionnel de là-bas.
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Présenté sous globe comme un bouquet de mariée et sous la marque « surréaliste » Gala, il mesure 70 millimètres de haut. Ce chou-mignon s’étant périmé le 12 décembre 2005, c’est déjà une antiquité digne des Animuliens friands de curiosités populaires.

01:47 Publié dans Gazettes, Images, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anatole jakovsky | |  Imprimer | | Pin it! |

24.03.2008

Barcelona repetita

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Evidemment, l’inconvénient avec Barcelona c’est que cette ville hyper-captivante baigne à mort dans la culture tout ce qu’il y a de plus culturante. Bon, ça a son charme d’accord. Et puis à tous les carrefours on se cogne à un art de rue, ma foi plutôt comestible.

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En cherchant un peu on atterrit dans ce Museu Frederic Marés que j’adore. Une grande maison pleine à craquer de salles empilées et d’objets incroyablement accumulés. Demeure d’un sculpteur et d’un enragé collectionneur.

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Moules à osties, globes de mariées, bénitiers, bretelles, chromos, ex-votos, alphabets brodés, étiquettes publicitaires … On se croirait chez 10.000 André Breton, chez un Alexandre Jacowsky à la puissance 16. Le musée a été fondé en 1946 mais il nous replonge dans une muséographie de papa, peut-être pas trop préoccupée de lisibilité mais d’une générosité sans rivages

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Imaginez : des milliers de choses à voir, groupées par genre, ne différant parfois les unes des autres que par des nuances. Le pied. A chaque fois j’y passe des heures et je n’en viens jamais à bout. J’ai toujours faim avant. Il faudrait amener son sac de couchage et se laisser enfermer dans cette caverne d’Ali Baba
Cette fois j’ai repéré sur le toit d’une vitrine un drôle de jouet à roulettes, rugueux comme la branche d’où il a été tiré.

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Comme j’étais encore en manque du fait de mon addiction au style brut, je me suis offert le détour obligatoire par le parc Güell avec ses faux-airs de Palais du Facteur Cheval.

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Mais pourtant, la vraie découverte de ce voyage-éclair c’est CosmoCaixa, au pied du Tibidabo. Un musée de la science tout ce qu’il y a de récent et de pas chiant, ce qui est un exploit pour ce genre de truc.

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Même les enfants des agrégées de lettres s’y amusent, c’est vous dire que l’on s’y émerveille et que l’on s’y instruit (en bonus). Les bébés de 2 ans, que laissent indifférents le fonctionnement du pendule de Foucault, adoreront faire tourner les tabourets métalliques.

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Quant aux esthètes raffinés sexagénaires qui connaissent déjà le mouvement des marées reconstitué en labo, les plus blasés s’extasieront sur la grandiose installation du mur géologique, beau comme un tableau de Tapiès géant ou sur les moiteurs de la forêt amazonienne reconstituée avec anaconda en live.

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Vous autres, Animuliens pur jus, vous y découvrirez une collection d’insectes emprisonnés dans l’ambre de leur vivant d’avant le déluge, des objets improbables genre ready-made bio, des agrégats géologiques mystérieux comme des sculptures médiumniques.


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C’est que cette réalisation muséale d’avant-garde parvient à nous convaincre des tendances artistiques de la nature. Et de cela il faut lui dire : gracias.

23:20 Publié dans Ailleurs, Expos, Glanures, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ex-voto | |  Imprimer | | Pin it! |

23.03.2008

Hosannah Barcelona

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Hé, ça va-t-il, mes p’tits Ani(mulien)s ? Vous pensiez que j’étais perdue. J’étais à Barcelone. Pour les Rameaux où on en tresse de beaux en sardanant devant la cathédrale.


Pas beaucoup de cyber-cafés dans cette ville mais je vous recommande le Centre d’Art Santa Monica sur la Rambla, métro Drassanes. 1179317067.jpgPas pour ses grandes salles aux vidéos branchouilles mais pour sa bécane où on peut consulter son internet à l’œil.
C’est ainsi que j’ai fait connaissance avec le blogue de M. Thierry Savatier qui emprunte son titre (Les Mauvaises fréquentations) à Gaston Ferdière. Comme T.V. est un homme de goût, il m’emprunte aussi l’image de l’ex-libris du bon Docteur (voir ma note du 26 mai 2006) et à Alain Chevrier une citation : «La trajectoire de Ferdière s’avère une suite de zigzags à laquelle on peut comparer la projection au sol de l’ombre d’un papillon en vol». Quand je vous aurai dit que cette citation figure aussi page 332 de la «bible noire» publiée en 2000 par l’asso abcd (une collection d’art brut) vous saurez que ce Thierry est bien documenté et que son blogue vaut 10.

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A part ça vous pensez bien que j’ai la langue chargée à cause du lèche-vitrine devant chez Zara, Mango et autres Escorpion.

957999963.2.jpgMes ripatons sont douloureux d’avoir arpenté des kilomètres de carrers, de rondas et d’avigundas en veux-tu en voilà. Plaça de Les Glories Catalanes, j’ai marché aux puces sous un soleil idéal pour le T-shirt catalan que je me suis offert dans une boutique de souvenirs d’El Raval.

Maigre butin mais j’ai pas été bredouille puisque j’ai chiné 2 sifflets-sujets en terre cuite blanche striée de vert et rouge.

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J’en ai vu du même genre dans la collec Selz-Tallandier du Musée de Noyers-sur-Serein (voir ma note du 6 juin 2006), j’en jurerais. Cela viendrait des Baléares mais si Thierry ou Sophie ou Azis peut me le confirmer, je suis preneuse.

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Dans le Barrio Gotico, j’ai eu de la veine : le n°1 des Anales de medicina legal, psiquiatria y anatomia patologica m’y attendait depuis 1933, date de sa parution.

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Il y a dans cette brochure 10 pages de tatouages variés et une photo de tatoué montrant son dos bleu.

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Ces «dibujos» sont classés en 7 catégories : «Hieroglifos y esquitos, inscriptiones y leyendas, Eroticos en todas sus variedades, religiosos, profesionales, fantasias y commemorativos, humoristicos».

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Ils servent d’accompagnement à un article des Docteurs (puisqu’on est dans les toubibs) A. Ferrer Cagical et Luis M. Callis dont le titre dit bien ce qu’il veut dire, même pour celles et ceusses qui pigent que couïc à la langue de Cervantès : Contribucion al estudio del tatuaje.

18:51 Publié dans Ailleurs, Glanures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tattoo | |  Imprimer | | Pin it! |

18.03.2008

Brute de caricature !

536219070.2.jpgAu rayon des convergences possibles entre l’art tout court et l’art brut, en voici une digne de figurer en tête de gondole. Cette extraordinaire image qui représente un moustachu dressé devant un monstrueux crapaud dont chaque pustule est une tête hurlante m’a littéralement envoyée par terre quand je l’ai découverte. Elle fait la une du catalogue d’une vente d’objets, tableaux et archives qui aura lieu à l’Hôtel des Ventes des Salorges à Nantes le samedi 29 mars 2008.


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Bravo à ce monsieur Eric Séguineau expert qui a su la choisir dans les affaires d’Aristide Briand sur le point de subir le feu des enchères. Reproduire cette lithographie de Jean Véber plutôt qu’une médaille de la chambre des députés, chapeau, il fallait le faire !
Cette caricature délirante m’a immédiatement fait penser à un dessin d’Edmund Monsiel. Où, sinon là, se trouver confrontée à un tel fourmillement glauque de regards?

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Bien sûr les palpitantes prunelles viennent chez Monsiel de l’intérieur de l’âme, tandis que l’orateur dans la litho de Véber) a devant lui les venimeux gros yeux d’adversaires extérieurs, ceux de ses chers collègues de l’Assemblée nationale.
L’étrange talent du peintre et dessinateur Jean Véber (1864-1928), qui bossait pour les journaux satiriques type Assiette au beurre, nous rappelle qu’il y a quelque chose à chercher du côté de la caricature parce qu’elle ne fait pas barrage aux forces obscures de l’inconscient dans ses meilleurs moments. Et puis c’est à l’Aristide -assez Briand pour avoir décroché le Prix Nobel de la Paix en 1926 – que l’on doit la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. Cela mérite que vous vous chargiez les neurones de son nom, mes chers Animuliens. De son nom, de celui de Jean Véber qui mourut en 1928 d’avoir trop respiré les gaz de la guerre de 14-18. Pour le crapaud j’ignore comment il s’appelle.

17:16 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : edmund monsiel, jean véber, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

14.03.2008

Perdere la testa a Alessandria

1796068115.jpgPuisque je tresse en ce moment des couronnes aux postiers, j’en profite pour vous dire qu’un bel objet est tombé dans ma boîte aux lettres animulienne et sous sa jaune enveloppe matelassée, il m’est apparu comme Cendrillon dans sa pantoufle de vair.
1185651315.jpgJe vous en ai déjà touché 2 mots puisque c’est l’ouvrage qui accompagne la Mostra du Museo del Cappello Borsalino d’Alessandria (jusqu’au 4 mai 2008). Si j’en remets une louche aujourd’hui ce n’est pas seulement pour souligner que le concept de cette expo va encore plus loin que ce que son titre et son sous-titre en ont l’air.

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Perdere la Testa. Il cappello tra moda e follie s’élève en fait, par dessus le chapeau, jusqu’à interroger les rapports de la mode et de la folie («Che relazioni si possono stabilire tra moda e folia?») car il y a certainement un dandysme brut comme votre Petite Ame Errante s’est cassé la nénette à vous le glisser dans le tuyau de l’oreille à plusieurs reprises.

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Ici, il s’y sont mis en 4 pour vous en administrer la preuve : Elisa Fulco et Teresa Maranzano, historiennes d’art, Marco Pedroni, sociologue, Giovanni Foresti, psy. Que du beau monde et qui écrit une langue claire mais évidemment tout ce qu’il y a d’italienne. Il faudra donc vous munir de votre petit lexique si vous vous procurez cet objet de collection (infos sur http://www.edizionidipassaggio.it). Vous n’en aurez l’air que + intelligent(e)s. Et puis ça peut pas nuire pour vos futures vacances dans la péninsule. Donc, discutez pas, procurez-vous-le, j’vous dis. Caressez votre libraire dans le sens du poil pour qu’il le fasse venir sur ses rayons.

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C’est du nanan pour happy-few car c’est pas tiré à des millions d’exemplaires et ça va s’épuiser vite, foi d’Animula. C’est en effet le genre de message qui va droit au cœur des amoureux du beau bouquin. Il ne pouvait venir que du pays du grand designer Bruno Munari, dont on sent l’heureuse influence sur la maquette.

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On aimerait, de ce côté des Alpes, feuilleter de tels catalogues à surprises typographiques. Il est sorti tout droit de la tête d’Elisa Fulco en charge de l’expo et de celle de Mari Conidi, graphiste milanaise. C’est à cette dernière que l’on doit toutes les inventions qui l’enrichissent. Inventions dont mon pauvre petit scan des familles ne vous restitue qu’une faible part.

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Impossible par exemple de vous donner une idée valable de la couverture qui se déplie comme une affiche sur une image de Silvano Balbiani. Triple hourra (les choux sont gras!) pour l’imprimeur (Grafiche Omnia, Milano) qui a su donner corps à tous ces télescopages féconds entre des images de la mode et les œuvres des créateurs de l’Atelier di Pittura Adriano e Michele, San Colombano al Lombro (MI) dont l’époustouflant Curzio di Giovanni qui m’en bouche toujours un fameux coin.

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09.03.2008

Au seul plaisir de voyager

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La communauté animulienne est une belle chose. Avec elle, ça roulotte un max et même quand votre Petite âme errante a la tête sous l’eau, comme la semaine dernière, il y a toujours quelque part un correspondant ou une correspondante qui travaille pour mon blogounet. Une de ces petites fourmis industrieuses s’est mis sur le sentier de la guerre après mon appel au secours concernant l’ouvrage de Marie Mauron où il est question de Lucien Henry.

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Elle m’a déniché sur les rayons d’un libraire de Draguignan (Theatrum Mundi) cet En roulotte et à pied en Haute Provence à travers la montagne de Lure (sous-titré : Au seul plaisir de voyager comme si c’était pas assez long) que mon daddy cherchait depuis 20 ans. Il y a du Stevenson là-dedans bien que Modestine soit ici une vieille mule nommée Regina.1195161957.jpg

Et ça sent la lavande, le romarin, l’huile de noix, le saucisson de montagne, le pain de campagne, du temps où –cocagne– il y en avait. On y fait des rencontres dans cette montanha de Lura  (occitan provençal classique) ou mountagno de Luro (pour ceux qui préfèrent la norme mistralienne). Prospino, «l’Espagnol-gavot», ferblantier-restaurateur, grand maître de la soupe d’épeautre. Le curé de Saint-Etienne-les-Orgues et ses cochons de Barbarie.

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Des bergers, des potiers et même un saint avec des faux-airs de Barbu Muller : le saint Maffre du cloître de Ganagobie, «une statue romane, les yeux faits d’un grand creux tout noir sous des sourcils embrousaillés, la bouche ouverte, le visage sans menton, d’un seul bloc avec le cou, se perdant (…) dans son pilastre».

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 Photo Zoé Binswanger

La roulotte dont l’équipage se compose de l’auteur, d’un certain Lu, «le collier de barbe en neige molle, agile, dansant, riant, pétri d’une argile aux ferments d’esprit insolite, ayant goûté à tout sans se fixer à rien, demeuré, lui, totalement à la disposition fataliste du grand hasard, ayant été aspirant moine, vrai chevrier, pèlerin d’occasion, même itinérant fonctionnaire (…)» et de sa mère Ba, transporte avec elle tous ceux qui s’embarquent dans la lecture de ce livre savant et ludique.

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Tout ce que j’aime. Merci à la poste qui me l’a si rapidement fait parvenir. Normal qu’elle se décarcasse, il est vrai, pour un confrère car, si j’ai bien compris, c’est à des activités lointaines de suppléant-facteur que Lu de la Roulotte devait sa connaissance intime du pays.

21:06 Publié dans Glanures, In memoriam, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucien henry, marie mauron | |  Imprimer | | Pin it! |

08.03.2008

Les finances de ma belles mère ...

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J’aurai pu m’en apercevoir avant puisque le livre portant ce titre a été imprimé sur les presses d’Harpo & à l’automne 2006 et que mon blogounet existait déjà mais y’a des fois, je suis distraite. Quand on s’appelle Harpo &, on pense aux Marx Brother et ça ne peut pas être mauvais, même si ce petit éditeur, à l’origine de ce recueil de 16 lettres inédites de Gaston Chaissac, habite Marseille et non Hollywood, chemin du Mauvais Pas précisément.

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Sous une couverture qui imite une enveloppe timbrée, l’ouvrage en question marie le sable d’une plage (pour les pages de texte) et le bleu du ciel vendéen (pour les notices de Nadia Raison entrelardées dedans).
C’est Annie Chaissac et les Gautrot (Marcelle et Jean-Edouard), par ailleurs libraires de chics beaux anciens bouquins, rue de Seine, qui ont permis la publication de ces lettres au Dr Périgord, à René Mendès-France, au maire de Martigné-Briant, au Directeur des Nourritures Terrestres, à Jean Vodaine et à Iris Clert.

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Sacré Chaissac ! Au milieu des détails oiseux, savoureux comme une omelette aux œufs de condor, au milieu des évocations de la visite de Guy Selz pour le journal Elle, des Inspirés et leurs demeures de Gilles Ehrmann, le voilà-t-il pas qu’il décoche, en vrai Comanche de la peinture, son trait acéré.
550763220.jpgC’est pendant son séjour à Vence, chez Dubuffet. Chaissac s’est déjà farci «les Picasso, du musée d’Antibes, le moulin à Huile du pont des loups, à Cagnes-sur-mer, le sympathique village perché du Coursegoules, etc». Sans oublier (il fait semblant de s’en souvenir subitement) : «la chapelle du Rosaire à Vence, qui avec ses matisseries semble être la réalisation d’un gamin de l’école Freinet, à qui la Vierge serait apparue non point dans un champ de luzerne mais au lavatory».

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Une phrase à verser sans doute au dossier de l’art patenté et de l’art patenteux, son cousin et son envers. 

23:55 Publié dans Ecrits, Images, Poésie naturelle, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaston chaissac | |  Imprimer | | Pin it! |