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28.04.2011
Tête de brigand mise à prix
Piqûre de rappel au rayon art populaire. Une bonne dose dans ma boîte ce matin. Le catalogue de la vente Martine Houze dont je vous ai parlé le 10 avril dernier. Par chance, la factrice s’était levée avec les poules. Sacré bel objet. Vous pouvez vous contenter de le consulter sur le site de l’expert mais cette version papier, ce serait dommage de vous en priver. Là, j’ai pas le temps, alors je me contente de vous reproduire une image tout à fait dans vos cordes.
Mais sachez aussi qu’il y a des tas de pièces brillantes, curieuses, émouvantes dans ce catalogue qui témoigne de l’intérêt passionné de l’expert pour des productions paysannes délicieusement «terre à terre», tels ces pièges à assommer les rats si ingénieux qu’on dirait des outils fabriqués par les Inuits.
Sur le plan de la langue, on se délectera aussi de la lumineuse précision des descriptions accompagnant les images. Style : «Sculpture d'art brut façonnée dans un tronc d'arbre fruitier. La bouche comporte une dentition naturelle. Les yeux en verre bleu apparaissent dans les fentes d'un loup. Le front ceint d'une cartouchière en cuir garnie de quelques plumes et d'une matière rose».
00:25 Publié dans Encans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, art populaire, martine houze | | Imprimer | | |
25.04.2011
Joseph Barbiero « au-dessus du volcan »
Mon petit cœur d’Auvergnate saute dans mon T-shirt comique et son ventricule italien palpite aussi. Attention, j’insiste pour vous dire que Joseph Barbiero, le Barbiero des pierres noires et des dessins ensauvagés, est de retour. L’événement de la semaine à coup sûr ce sera lui. Vous avez intérêt à vous pointer dans le passage (des Gravilliers) pour boire un canon jeudi prochain, le 28 d’avril 2011, sur le coup de six heures du soir, à la Galerie Berst. Il y aura des tire-bouchons.
On y vernira Barbiero, du moins son expo volcanique qui est partie pour tenir jusqu’au samedi 4 juin.
Barbiero, ça faisait un moment qu’on n’avait plus de nouvelles de ce maçon veneto, solidement implanté en pays arverne, depuis qu’en 1922 un glandu du béret avait pris le pouvoir chez nos voisins transalpins à grands coups de menton. Pourtant il figure depuis longtemps dans le stock de L’Aracine, transmis depuis à la section «art brut» du Musée d’art moderne et d’art contemporain (…) de Villeneuve d’Ascq. Dans celui de la Collection de l’art brut à Lausanne. Dans la collection de Bruno Decharme. Chez d’autres glaneurs de beaux objets bruts, moins au top (j’emprunte à l’un de ceux-ci quelques unes de mes images).
A la Fabu aussi. Cela en fait des beaux fleurons pour l’œuvre d’un intraitable travailleur du bâtiment qui s’était mis, devenu retraité en 1965, à tailler, griffer, sculpter la dure pierre de Volvic qu’il trouvait en abondance autour de lui! Pourtant, l’expo berstienne prochaine sera la première expo perso de Barbiero depuis longtemps.
La première aussi de cette importance. Un cadeau pour les Parigots et pour les Auvergnats de la capitale qui sont nombreux. Et pour les Italos de passage*. Et pour le monde entier si les internautes n’ont pas leurs yeux dans leurs poches.
Peut-être qu’avec un peu de chance, on croisera jeudi soir Jean Lelong, «l’inventeur» (comme on dit) de Barbiero. C’est cet ancien antiquaire poétiquement épris lui aussi de son Auvergne jolie et farouche, qui, un jour de 1983 où il sillonnait en auto les petites routes, aperçut un berger de ciment sur une terrasse.
Il s’était arrêté, était devenu un familier de l’auteur de cette sculpture : un vieil homme au fort accent ensoleillé, accueillant «mais dans son monde».
Plus que par son «vino rosso», à vrai dire pas très bon, Jean Lelong avait été séduit par l’allure simple du personnage qui lui «faisait penser à un jardinier». Mais c’est bien sûr, l’originalité et la force du travail de ce créateur à l’état pur qui l’avaient conquis, suscitant son enthousiasme que le galeriste Christian Berst a visiblement plaisir à relayer et amplifier aujourd’hui. Quand Barbiero eut 90 ans, il ne put plus que rêver de son jardin et de ses sculptures.
Dessiner au revers des paquets de biscottes lui devînt même difficile.
Lelong qui lui rendit visite juqu’au bout nota cette belle chose : «… ses yeux d’enfant peu à peu se ferment. Il a bien grandi dans cette vie là». On aura une idée plus précise de ce destin en allant sur le site de Joël Barbiero, fils du sculpteur-dessinateur, devenu artiste pour sa part.
*Giuseppe Barbiero, originario di Italia si è stabilito in Alvernia dopo il 1922. Le sue competenze in muratura gli permette di lavorare a contatto con le chiese romaniche della regione. Il ritiro è venuto, ha iniziato a scolpire le pietre vulcaniche. quando le forze lo fallito, si dedica al disegno con la stessa ispirazione selvaggia.
19:31 Publié dans art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
24.04.2011
Les sylvistructures d’un plombier provençal
«Branchée» comme je suis, il était écrit que je m’intéresserais à la Maison de l’amandier qui regorge de «sylvistructures». Pierre Leron-Lesur, l’inventeur de ce joli mot savant qui désigne des «œuvres originales provenant de la nature» a installé dans sa maison de Saint-Rémy-de-Provence un très captivant musée personnel de poésie naturelle.
Il est constitué de troncs, de loupes et de branches (nous y voilà) aux formes suggestives, aéoridynamiques ou mystérieuses, belles comme tout.
Elles sont pour la plupart empruntées à des amandiers séculaires, morts naturellement, carbonisés par le feu ou détruits par le gel. L’amandier, que voulez-vous, fleurit avant tous ses petits camarades, ce qui lui vaut quelques ennuis en cas d’offensive tardive du froid. Il mérite bien une association pour le défendre et celle-ci loge dans l’ancien Hôtel de Lubières où Pierre abrite cette collection probablement sans égale, constituée patiemment au cours du dernier demi-siècle.
A 88 ans, il reste des heures debout pour recevoir les visiteurs. Puis il glisse en souriant sa longue silhouette un peu voûtée (il finirait presque par ressembler à un amandier!) dans son atelier qu’il appelle pour rire «l’antre du diable».
Dans ce laboratoire, interdit au public mais où il a bien voulu que je le photographie, il socle, cire, rafraîchit et chouchoute ses objets raffinés et subtils que lui prodigue la campagne provençale.
Bien que doté, derrière ses grosses lunettes, d’un «œil» que nombre d’antiquaires lui envieraient, bien que visiblement pourvu d’un goût très sûr, Pierre Leron-Lesur, petit-fils de tonnelier, ne se veut qu’artisan.
Si on lui fait observer que ses sylvistructures sont plutôt des «sylvisculptures», il récuse ce terme carrément.
Il met à ne pas se vouloir artiste la même énergie que mettent certains créateurs d’art brut à refuser tout label d’ordre esthétique. Pourtant il me semble que les objets de sa collection relèvent pour la plupart du ready made et même pour beaucoup du ready made aidé.
Ce que semble dire avec ses mots à elle, Jacqueline de Romilly : «Mais le vrai miracle n’est pas là. Il est dans le fait que ces fragments de troncs morts deviennent entre ses mains, sans qu’il n’y change rien d’essentiel, des œuvres d’art. Il élague seulement; il n’ajoute rien. On pourrait dire qu’il libère la forme encore prisonnière dans le bois».
Au bois, Pierre Leron-Lesur doit la vie et il la lui rend bien. Grâce aux sabots isolants de son grand-père, il a pu échapper à une grave électrocution dans sa jeunesse. Il raconte cet accident et beaucoup d’autres anecdotes pleines d’un savoir technique disparu dans un livre de souvenirs où il fait preuve d’un très moderne sens de la valeur de l’eau : Fils du Rhône, Tribulations et mémoires d’un plombier provençal.
On comprend que son activité professionnelle lui ait permis d’arpenter ce pays qu’il aime et qu’il connait sur le bout des doigts. Il est aussi l’auteur d’un bouquin bien illustré consacré à ses œuvres. Chimères du bois, Les sylvistructures de Pierre Leron-Lesur, tel est son titre.
Il paraît que les magasins Nature et Découverte le vendaient mais maintenant il est épuisé parce que paru en 1994 à 1000 exemplaires seulement. Alors je le cherche.
23:55 Publié dans Glanures, Images, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : pierre leron-lesur, sylvistructures, poésie naturelle, saint-rémy-de-provence, hôtel de lubières, maison de l'amandier | | Imprimer | | |
13.04.2011
Puzzle et Caboches
La Galerie du marché exagère. Premièrement elle était fermée quand je suis passée en août dernier à Lausanne et je n’ai pu que la capturer avec mon petit kodak.
Et deuxièment elle ne nous gratifie que d’un timbre poste sur son site annonçant son actuelle exposition Caboches. Heureusement sa direction est bonne fille et elle a bien voulu m’expédier du lourd dont cette image de Paul Duhem qui nous a fait une tête comme une cafetière.
Caboches c’est trop tard pour le vernissage mais c’est jusqu’au 28 mai 2011. Pensez-y donc !
Puzzle en revanche ça urgeotte.
C’est jusqu’au 17 avril 2011 à Turin à la Galleria Rizomi.
Et puis basta.
00:11 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem, galerie du marché, franz karnbeis, galleria rizomi | | Imprimer | | |
11.04.2011
La folie douce de Bonaria Manca
Sur Animula, on fête et on refête. Votre petite âme errante ne recule devant aucun sacrifice. L’été dernier (le 11 d’août 2010 exactement), je vous avais déjà fait l’article pour la carà signora Bonaria Manca et bien je recommence. Je viens de vous prendre la tête avec la galerie Area? Et bien je remets ça. C’est qu’on n’en finit pas de la célébrer cette sortie du numéro 24 de la revue du même nom. Si ça continue, Area va se faire manger toute crue par l’art brut. En tous cas, elle enchaîne les vernissages sur le sujet. L’A.A.A. (l’aimable Alin Avila) nous convie cette fois-ci à une exposition d’œuvres de Bonaria Manca intitulée La Folie douce.
Save your samedi 16 avril 2011, c’est le jour du vernissage. Attention c’est à l’heure du goûter pour changer : 16 heures tapantes. Et ne vous dites pas que ça va durer toujours comme la saison des amours : l’expo se termine le vendredi 22 avril. L’expo et ce qui va autour est sous le contrôle de Roberta Trapani en tandem avec Claire Margat. Je n’ai pas le plaisir de connaître madame Claire Margat mais je la salue bien.
Roberta Trapani, jeune tête chercheuse toujours à la manœuvre depuis quelque temps, est associée dans mon souvenir à Giovanni Bosco puisque c’est au colloque de Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 (voir mon post du 4 février 2009) que je l’ai rencontrée.
Coïncidence : l’expo Bonaria Manca chez Alin Avila montrera aussi des photos d’un autre Sicilien : Salvatore Bongiorno de Zep Production qui aura le redoutable honneur de voisiner avec Mario del Curto, auteur du très chouette portrait de Bonaria au nez plissé.
Ce garçon-là -je parle de Tore- est partout chez lui à Paris puisque, pas plus tard que jeudi dernier, le 7 avril 2011, il participait, à la Galerie Berst, à une soirée où l’on montrait son film sur Giovanni Bosco
suivi d’une parlote à laquelle il apportait sa verve transalpine grâce au concours de Benedetta Grazioli.
De G à D : B. Grazioli, S. Bongiorno, J.-L. Lanoux, B. Piot
Comme moi aussi, j’ai besoin d’aide à cause de mon italien de contrebande, j’ai persécuté Roberta pour qu’elle me traduise dans la langue du Dante, par respect pour mes lecteurs milanais, romains, siennois, palermitains et castellamarais (j’en passe), l’essentiel des infos que les Céfrans de passage pourront parfaitement trouver sur le flyer.
Per festeggiare l’uscita del n°24 della rivista Area Art, folie e alentours
Alin Avila, Direttore delle edizioni e della galleria Area
Il CrAB, Collettivo di riflessione sull’Art Brut
Vi invitano al vernissage Sabato 16 aprile alle 16
Brut o naïve ?
La folie douce de Bonaria Manca
Esposizione di opere di Bonaria Manca -pastora di origine sarda che vive e dipinge nella sua casa di Tuscania- e di fotografie di Mario del Curto e Salvatore Bongiorno (Zepstudio).
In occasione del vernissage :
16:30 Presentazione del cantiere del CrAB sull’opera di Bonaria Manca, diretto da Roberta Trapani
16:45 Proiezione del film-documentario La sérénité sans carburant (sottotitolato in italiano), in presenza della regista Marie Famulicki
17:45 Dibattito con Laurent Danchin, Mario del Curto, Claire Margat e Nora Queloz
Esposizione ed incontro organizzati da Roberta Trapani, dottoranda in Storia dell’Arte e membro del CrAB, in collaborazione con Claire Margat
00:05 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Gazettes, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
10.04.2011
Ventes et brocantes printestivales
L’histoire retiendra que cette année, l’été des brocantes a suivi, sans temps mort dû à des printemps pouraves, l’hiver mauvais pour notre facture de gaz. L’histoire d’Animula bien sûr, sur laquelle se penchent –ou se pencheront bientôt– les chercheurs d’avenir. Tout ce bla-bla pour vous dire que votre petite âme errante s’est trouvée récompensée de s’être levée aux aurores puisqu’au déballage du boulevard Voltaire elle a trouvé pour moins de 10 thunes l’affiche du Monde d’Alphonse Chave
qu’elle s’est aussitôt fait taxer par son rapace de daddy adoré qui ne possèdait que le catalogue de cette expo historique (tout est «historique» chez moi en ce moment) à l’ELAC de Lyon.
Pour me consoler, je me suis replongée dans l’historique» et si printanier numéro d’Area 24 (Art, folie et alentours) qui fait sa petite part à Chave page 183. Et puis je me suis tournée avec mon petit sac à dos vers d’autres chineuses réjouissances à venir.
En cet été d’avril 2011, promesses de ventes publiques intéressantes dans votre panier! Deux exemples qui tutoient mon petit domaine de prédilection. Mercredi 20 avril 2011 à Drouot-Richelieu, Monsieur Maurice Imbert, éminent pataphysicologue et rené-drouinophile, sera l’expert des livres qui défileront dans la vente Kahn-Dumousset à la salle 6.
On est tout de suite alertés dans le catalogue par la présence du mot Art brut placé en vedette au fronton de certaines descriptions. Les numéros 5, 6, 7 sont particulièrement juteux. Ratez donc pas le début de la vente à 14 h. Pas de mal de choses proposées car ça passe en lots.
Parmi elles : Honneur aux valeurs sauvages, le catalogue de l’expo Cinq petits inventeurs de la peinture (1951) à la Librairie Marcel Evrard de LILLE (pour ceux qui ne pensent qu’à cette ville). Les catalogues Sculptures de Krizek, Miguel H (Hernandez) de L’art brut chez René Drouin. Et, plus coton à trouver, celui intitulé Les Statues de silex de Monsieur Juva qui ne fut même pas imprimé mais ronéo-bidouillé.
Pages 12 du catalogue de la vente K-D du 20 avril, les friqués trouveront encore le mythique Ler dla campane (Noël 1948) d’un Dubuffet alors fondu de la gravure sur boîte de camembert. Estimation : 4/5 mille tout de même!
Encore plus prometteur, la Gazette de l’Hôtel Drouot du 8 avril 2011 (n°14) nous en fait une pleine page à fond noir sur la prochaine vente de Martine Houze expert qui aura lieu le vendredi 6 mai 2011 à Drouot-Riche sous le marteau du maître Ferri. On nous promet des Curiosités et de l’Art populaire (dans cet ordre là). Et certaines des repros nous font déjà saliver : canne sculptée, fauteuil de sorcier (du moins j’imagine, mais on peut rêver, non?), tête en bois du genre marotte pour présenter les chapeaux.
Rien encore sur le site du commissaire-priseur mais allez donc sur celui de Martine Houze.
14:15 Publié dans Encans, Glanures, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, alphonse chave, rené drouin, art populaire, martine houze | | Imprimer | | |
05.04.2011
Hongrie à la folie
Et tant que vous y êtes, avant de vous pointer à Villeneuve d’Ascq, faites donc un détour par la Hongrie, je veux dire par Bruxelles. Je vous avais déjà parlé l’année dernière en septembre des œuvres de la collection de l’hôpital psy de Pécs. Et bien voilà que pour la première fois, elles sont montrées hors de Hongrie. Où ? Mais au musée d’Art & Marges, naturellement.
H.Zs. (1943-ca 1970-1980)
J’emprunte au joli dépliant imprimé pour l’occasion une courte description que vous trouverez aussi en anglais et en français :
«De werken afkomstig uit de collectie van de psychiatrische instelling vans Pécs (Hongarije) worden voor het eerst tentoongesteld buiten Hongarije. Professor Camillo Reuter, de eerste directeur van de psychiatrische instelling, verzamelde tussen 1918 en 1945 meer dan 2000 tekeningen van schizofrene en manisch-depressieve patienten. De tentoonstelling is een pakkend overzicht van bijna een eeuw asielkunst uit Hongarije».
J. A. (1880-1946)
L’exposition d’Art & Marges a pour titre : Hongrie à la folie et pour sous-titre : Œuvres de la Collection Reuter de Pécs. Elle durera environ deux mois et se terminera le 5 juin 2011.
F. I. (1886.?-1932/1933)
00:04 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art brut hongrois, collectionreuter de pécs, art & marge musée | | Imprimer | | |
03.04.2011
LaMicalement vôtre
Roulent-ils en Dino Ferrari ou en Aston Martin DBS?
Sont-ils enfants de Brooklyn ou rejetons de l’aristocratie britannique? Autodidacte à l’accent populaire pour l’un ou dandy un peu snob faisant sonner les dentales pour l’autre?
C’est ce qu’on a tendance à se demander au sujet de messieurs Mermod et Eternod, les collectionneurs-duettistes de l’art brut. Et on aurait tout faux si on les imaginait comme des sortes de Brett Sinclair et de Daniel Wilde.
Il n’empêche que la prochaine expo de leur Collection commune s’intitule Amicalement brut. Et que votre petite âme errante, fascinée comme elle l’est par les grandes séries télé des années soixante-dix, ne peut pas s’empêcher d’y lire comme un écho d’Amicalement vôtre.
In english, The Persuaders parce que les 2 sympathiques protagonistes de cette œuvre en 24 épisodes impérissables de Robert S. Baker préfèrent «persuader» plutôt que «canarder» au Beretta comme cet idiot-macho de James Bond.
Comme Brett et Danny, Jean-David et Philippe sont pacifiques et souvent en balade en France. Bien que tous deux citoyens de Lausanne où ils ont étudié ensemble au collège, ils se sont mis ces temps derniers à collaborer avec le LaM de Villeneuve d’Ascq (où ils ont déposé pour longtemps plus de 200 de leurs enfants) plutôt qu’avec la vénérable Maison mère suisse, j’ai nommé la Collection de l’Art brut. On aimerait bien savoir pourquoi. Mais l’hyper copieux dossier de presse du LaM qui cherche pourtant visiblement à couvrir tout le champ de l’information ne nous dit rien à ce sujet.
Roger Moore et Tony Curtis -pardon, Jean-David Mermod et Philippe Eternod- bénéficient tous deux d’une notice d’une trentaine de lignes qui nous apprend surtout ce que l’on sait déjà. Rien par exemple sur leur âge mais c’est compréhensible avec les stars. Rien sur leurs occupations professionnelles à cause sans doute du respect dû à leur vie privée. Mais on aimerait savoir par exemple, ce qui attire chez chacun «le collectionneur passionné d’art contemporain» que l’on prétend qu’il est.
Craquent-ils pour Jeff Koons, pour Lucian Freud ou pour Philippe Pasqua? Répondez-nous vite, communicateurs lameux de cette «exposition théma (sic) art brut». L’attente est insoutenable. Ce sera plus utile que de nous raconter la vie de leurs grands-pères. Ou de nous bercer avec des généralités qui ne mangent pas de pain du genre : «notre but ultime est de partager notre passion avec d’autres (…)».
L’exposition Amicalement brut commence le 9 avril, jour anniversaire de mon daddy adoré. Je risque pas d’oublier. Elle se terminera le 28 août 2011. Elle tournera autour de 5 grands ensembles d’œuvres d’Aloïse Corbaz
Friedrich Schröder-Sonnenstern, Louis Soutter
Scottie Wilson, Joseph Wittlich. Il n'y a malheureusement pas trop d'images disponibles, alors je vous montre un Ted Gordon
Cette expo comportera un catalogue, l’occasion de mettre pour pas cher (18 €) une grande collection européenne dans votre bibliothèque brute. Elle se présente comme un parallèle à la grande exposition Adolf Wölfli Univers dans la même crèmerie.
Mais là, je vous en ferai pas des tonnes parce que vous trouverez tout mais alors tout de chez tout dans le communiqué de presse du LaM(ical).
13:09 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean-david mermod, philippe eternod, aloïse corbaz, friedrich schröder-sonnenstern, louis soutter, ted gordon, adolf wölfli, lam, brett sinclair, daniel wilde, amicalement vôtre, amicalement brut | | Imprimer | | |