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16.09.2014
Hilma af Klint et l’esprit de l’abstraction
Après le Pérou, j’annexe la Suède.
On dit toujours que la première œuvre abstraite est une aquarelle de 1910 due à Vassily Kandinsky. Et bien non! Le grand Kandi a été coiffé au poteau par une Suédoise de 44 ans nommée Hilma af Klint.
Vous, vous le saviez. Certains d’entre vous ont visité l’exposition d’été qui lui a été consacrée au Louisiana danois.
Mais moi je la découvre et je suis si enchantée de son cas que j’épouve le besoin de le crier sur les toits du village planétaire.
Quand je disais plus haut «au poteau» c’est façon de parler car c’est dès 1906 que cette artiste suédoise, qui ressemblait un peu dans sa jeunesse à Camille Claudel, s’est lancée dans la voie de l’abstraction.
Seulement on n’en a rien su. Vu que par testament Hilma stipula que ses travaux (qu’elle tenait au secret) devaient rester cachés après sa mort pendant 20 ans encore. Laquelle survint en 1944. Calculez vous-mêmes.
Quelle force d’âme il lui a fallu pour ne pas revendiquer de son vivant cette place de pionnière qu’on lui reconnaît aujourd’hui!
C’est quelque chose d’imaginer que cette femme en avance sur son temps assista sans broncher aux expositions de Mondrian, de Malevitch, de Kupka et de Kandinsky, elle qui gardait roulées dans son atelier les 193 toiles abstraites de grande dimension, composées entre 1906 et 1915 et formant la série des Peintures pour le Temple.
Ce n’est pas modestie. Il est plus que probable que Hilma af Klint avait conscience de la qualité de son témoignage artistique. Simplement elle estimait que ses contemporains n’étaient pas à même de le comprendre.
Familière des théories théosophiques, elle tenait d’ailleurs elle-même son message formel, où se mêlent symboles et parfois écritures, d’une instance supérieure et inconnue dont elle avait entendu la voix en 1905 qui lui prédisait qu’elle proclamerait une nouvelle philosophie de l’existence, qu’elle ferait partie d’un nouveau royaume et que ses travaux porteraient leurs fruits.
On s’approche là de récits familiers aux lecteurs d’un grand livre qu’on pourrait intituler : La Vie des hommes (et des femmes) illustres de l’art brut. Sous roche : l’anguille médiumnique. Elle nage ici dans les eaux mêlées d’inconscient de la source créative d’Hilma.
A 17 ans, celle-ci reçut son baptême spirite. Primordial Chaos, la série de petits formats par laquelle elle inaugura sa veine abstraite, regroupe des dessins qui ressemblent à ceux qu’elle fit, dans une apparente inconscience, durant les séances spirites auxquelles elle participa dans les dernières années du XIXe siècle.
Car elle fut medium, au sein d’un groupe de 5 femmes passionnées d’art et d’esprits. Un medium sincère et fidèle puisqu’elle ne montra aucun de ses travaux abstraits dans une exposition. Se contentant par ailleurs de travaux artistiques alimentaires figuratifs. Sans rapport avec les premiers dont elle se fit l’historiographe dans des centaines de carnets de notes agrémentés de croquis et d’aquarelles.
20:23 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hilma af klint, art médiumnique, art abstrait | | Imprimer | | |
13.09.2014
Les glyptolithes d’Ica, c’est le Pérou
En cette fin d’été d’une douceur presque philosophique, on se sent gagné par la PPAC.
La Peur de Passer À Côté devant toutes les expos qui nous tombent sur le paletot.
L’Art différencié international aux Sables d’Olonne, jusqu’au 28 septembre 2014.
Ficties rond de oorspong (Fictions des origines de l’art) dans la rue Haute, jusqu’au 12 octobre.
et Ralph Fasanella qui viennent de commencer à New York.
Sous le vent 2 qui hissera la voile le 16 septembre au bon vieux port de la Halle Saint-Pierre.
On ne saurait suivre. C’est presque trop. A force, l’envie prend d’aller voir ailleurs si l’art brut y est. Au Pérou par exemple. A Ica, plus précisément. Une ville viticole au sud sud de Lima. Pourquoi? Mais pour les pierres naturellement! Les mystérieuses Pierres d’Ica.
Ce que j’aimerais c’est visiter le Museo cientifico Javier Cabrera qui abrite ces milliers de galets, plus ou moins gros, gravés de scènes animées d’une grande variété où voisinent créatures de la préhistoire et personnages d’allure précolombienne.
D’emblée, ce musée fait penser au musée d’Emile Fradin à Glozel ou au musée du silex de Robert Garcet à Eben-Emael, près de Liège en Belgique. On y respire le même parfum d’escarmouche entre la science officielle et les théories autodidactes superbement sinueuses.
En dépit des preuves qu’on ne cessa de lui opposer, le Dr Javier Cabrera, le collectionneur de ces pierres dont le style narratif, allusif et primitiviste sans-peine frappe par son adaptation à la nature du matériau et à la forme des supports, ne cessa de leur assigner des origines fabuleuses.
Que celui qui n’a jamais rêvé lui jette la première critique!
Ses spéculations ufologiques sur les premiers astronautes, peuple d’extraterrestres dont les exploits dinosauromachiques et technologiques seraient représentés sur les galets d’Ica ont certes été relayés, dans les années 70 du XXe siècle, par les tenants d’un réalisme fantastique popularisé par la revue Planète.
Notamment par Robert Charroux, jonglant avec la fiction et l’ésotérisme, dans son livre L’Énigme des Andes.
Pas sûr que les conceptions plutôt fumeuses de cet écrivain sportif et aventurier aient beaucoup servi les Pierres d’Ica!
Mais ce n’est pas une raison pour ne pas les regarder car elles en valent la peine. Derrière elle se profile une légende qui attribue à un paysan local la confection de ces œuvres.
L’histoire dit qu’il les aurait trouvées dans une grotte dont il garda l’emplacement secret. Mais lorsqu’il fut accusé de trafic d’objets archéologiques pour avoir présenté et vendu comme tels ses soi-disant trouvailles, le «découvreur» changea de version et reconnut (ou prétendit) en être l’auteur.
Dans ce jeu d’esquive avec la responsabilité de la création, on reconnaît -et c’est troublant- un comportement fréquent chez les auteurs d’art brut.
16:12 Publié dans Ailleurs, Archéologie brute, art brut, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : abbaye de ste croix, art & marge musée, halle saint pierre, glyptolithes d’ica, willem van genk, ralph fasanella, glyptolithes d'ica, pérou, dr javier cabrera, basilio uchuya, robert charroux | | Imprimer | | |
01.09.2014
9 ans d’animulation
de mes débuts chez Favreau à Yviers
de Madeleine Lommel sur mes ondes
quand j’ai révélé Giovanni Bosco au monde de l’art brut
d’Hassan, l’inconnu de Barcelone
des retrouvailles avec Marcel Landreau
de l’homme de nulle part
des bâtisses de Richard Greaves
que Miss Ming a écrit pour moi un acrostiche
Ange aux
Nuances
Imbibées, les
Murmures des
Artistes
Vibrent
Au
Gout de l'
Univers
Lumière de l'
Ame
de Caroline Bourbonnais
18:08 Publié dans art brut, art naïf, Blogosphère, De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, lucien favreau, madeleine lommel, giovanni bosco, hassan le designer brut, marcel landreau, richard greaves, miss ming, caroline bourbonnais, anniversaire | | Imprimer | | |