07.06.2015
Caroline’s day à la Fabu
D’ici à Dicy, il n’y a guère. Et ce guère fut franchi en car le 30 mai 2015. Un autocar affrété par la Fabuloserie pour la Journée Caroline.
Mémorable samedi d’avant chaleur! Avec les visiteurs de cette collection de plein air, il ne cessa de jouer à un, deux, trois, soleil. Le ciel leur vaporisant malicieusement des gouttes à la façon de Pierre Avezard arrosant les spectateurs de son manège.
Ambiance studieuse durant le trajet. Le paysage n’était pas folichon.
Les têtes se penchèrent sur les dossiers de presse dont on nous avait pourvu.
Ou s’abîmèrent dans la conversation avec des airs cinématographiques qui faisaient penser -lunettes noires aidant- à Marcello Mastroianni et Anouk Aimée.
Arrivé rue des Canes,
le gros de la troupe des pélerins se fit désigner le lieu du rendez-vous pour le retour : un petit square Nek Chand à se mettre à genoux devant.
Puis tout le monde s’égailla. Non sans avoir bisé 14 fois Agnès et Sophie Bourbonnais, plus Déborah Couette, organisatrices de l’événement. En attendant les festivités officielles chacun se bricola ensuite son programme de variétés perso.
Qui s’offrant un p’tit tour dans la collection permanente dont l’accochage était renouvelé pour l’occasion. Qui cherchant son âme d’enfant dans le petit train de Marshall.
Qui préférant le carrousel et les baraques de Petit Pierre.
Qui se précipitant dans l’expo Des jardins imaginaires au jardin habité (Des créateurs au fil des saisons)
où l’on retrouvait des personnages connus : un couple de Marcel Landreau,
la Blanche Neige de Charles Pecqueur près de son créateur sur une ancienne photo.
J’optais pour ma part pour le tour de lac que Caroline Bourbonnais ne manquait pas d’effectuer chaque jour.
Saluant au passage ses coqs et ses poules,
ses zèbres et ses éléphants,
l'élan d’Alpo Koivumäki documentés maintenant par de commodes cartels.
Laissant derrière moi l’îlot aux vire-vent
pour cingler vers l’atelier d’Alain Bourbonnais.
Bien sûr je m’attardai au passage à papoter avec Claude et Clovis Prévost, avec Doriane la petite-fille de Gaston Mouly, avec Marie-Rose Lortet, ici près de Loli.
C’était déjà le temps des discours. Ceux de Sophie et d’Agnès.
Sans nostalgie mais avec une émotion qui rendait toute sa présence à leur mère.
Celui de Déborah dont le vent tournait les pages. Un speech aimable de madame Vuillermoz, le maire de Dicy, couronna le tout. Avant que l’ange Francis ne s’empare du micro.
Parmi les auditeurs attentifs, le peintre Pierre Della Giustina.
Dans un texte publié dans le livre collectif accompagnant cet hommage à Caroline Bourbonnais, il précise le rôle décisif qui fut le sien dans la restauration du manège d’Avezard. C’était nécessaire.
«Un matin d’août, Caroline Bourbonnais a oublié d’ouvrir les yeux» a dit sa fille Agnès. Tous ceux qui étaient dans l’assistance ce jour là et tous ceux qui auraient aimé y être ne sauraient cependant oublier le regard de sa mère.
13:14 Publié dans art brut, Expos, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art hors-les-normes, caroline bourbonnais, alain bourbonnais, agnès et sophie bourbonnais, la fabuloserie, jardins imaginaires, jardins habités, pierre avezard, francis marshall, marie-rose lortet, alpo koivumäki, charles pecqueur, marcel landreau, nek chand | | Imprimer | | |
01.09.2014
9 ans d’animulation
de mes débuts chez Favreau à Yviers
de Madeleine Lommel sur mes ondes
quand j’ai révélé Giovanni Bosco au monde de l’art brut
d’Hassan, l’inconnu de Barcelone
des retrouvailles avec Marcel Landreau
de l’homme de nulle part
des bâtisses de Richard Greaves
que Miss Ming a écrit pour moi un acrostiche
Ange aux
Nuances
Imbibées, les
Murmures des
Artistes
Vibrent
Au
Gout de l'
Univers
Lumière de l'
Ame
de Caroline Bourbonnais
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27.09.2012
Les inventeurs bientôt inventoriés ?
4 octobre 2012. Vous avez jusque là pour vous procurer en kiosque le n°375 du bimensuel Le Journal des Arts. Article d’une page sur 6 colonnes d’Eric Tariant. Dans la rubrique Patrimoine et musées, une enquête documentée sur le thème des Chefs-d’œuvre d’art brut en péril.
Apprécions au passage le petit parfum ORTF. «Chefs d’œuvres en péril» rappelle l’émission culte de Pierre de Lagarde et les années 60/70 du siècle dernier que certains, m’a dit mon daddy, ont vécues.
Ce n’est pas le cas des «fondus d’art singulier» qui «tirent la sonnette d’alarme» à propos de ces «œuvres monumentales réalisées par les inspirés du bord des routes ou bâtisseurs de l’imaginaire» qui «disparaissent avec leurs inventeurs». Du moins trop souvent.
Eric Tariant nous parle d’un «jeune couple italien» qui s’emploie à fédérer «les bonnes volontés» pour sauver «ces sites en péril». Chiara Scordato, une Romaine de Paris «et son compagnon Danilo Proietti» (quelques autres aussi que le journaliste ne cite pas) ont créé une association. Son titre : Patrimoines irréguliers, me paraît heureusement inspiré par Irregolari le livre d’Eva di Stefano dont je vous parlais encore hier. Le site Internet de l’asso est en construction mais il devrait accueillir en 2013 l’inventaire d’une cinquantaine de «sites du patrimoine artistique français». Sites bien réels de notre terroir ceux-là.
Une cinquantaine sur «environ 200» qu’«on recense» en France, nous dit le journaliste sans préciser davantage. Faut-il chercher ce «on», «pronom malhonnête» comme le prétendaient nos grands-mères, parmi la «brochette de spécialistes de l’art brut emmenée par le critique d’art et écrivain Laurent Danchin» (dixit Tariant) qui en appela (je parle de la brochette) récemment à un ministre de la Culture sur le départ pour le classement d’une cathédrale plus new-ageuse que brute?
L’article de Eric Tariant ne le précise pas. Il n’en énumère pas moins certains de ces 200 «environnements d’art populaire» : le Palais idéal d’Hauterives, le jardin de sculptures d’Emile Taugourdeau, la Maison aux coquillages de Bodan Litnianski («à vendre au prix de 80.000 euros»), Le Petit Paris à Saint-Dizier et le site de Marcel Landreau à Mantes-la-Jolie.
A propos de celui-ci, précisons à monsieur Tariant qu’il est un tantinet défaitiste d’écrire que cet «environnement fait de sculptures de cailloux» n’aurait pas «résisté au passage du bulldozer commandité par (ses) nouveaux propriétaires». N’en déplaise à ceux -amateurs ou «spécialistes»- qui propagent cette romantique légende à partir de données anciennes, Marcel Landreau avait su sauver de la destruction un nombre non négligeable de ses œuvres.
Comme les découvertes récentes d’un antiquaire dont le nom (Freddy Tavard) a été révélé ici même sur mon blogounet à moi, Marcel Landreau avait même su transporter et scénographier ses œuvres rescapées dans un autre environnement : celui de la résidence poitevine où il passa sa retraite, poursuivant son travail créatif à petit bruit. Il n’est pour s’en convaincre qu’à faire un tour sur mes notes spéciales Landreau.
Et puis voilà.
20:53 Publié dans art brut, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrimoines irréguliers, art brut, marcel landreau, eric tariant, pierre de lagarde, chefs d'oeuvre en péril | | Imprimer | | |
18.02.2012
Les dernières demeures de Marcel Landreau
Déjà l’hiver nous lâche la grappe, nous laissant son cortège d’images immaculées. Ce moment de redoux a paru propice à Freddy pour gratifier sa vieille Animula d’un petit reportage photographique récemment réalisé chez Marcel Landreau. Quand je dis «chez» c’est à la maison où il a passé sa retraite que je pense.
C’est à sa dernière demeure aussi puisque Freddy Tavard est allé saluer Marcel au cimetière. Je dis «Marcel» parce que Freddy a tendance à se servir uniquement du prénom de ce remarquable créateur. Au delà du respect que Freddy a toujours montré pour le «Caillouteux», c’est une véritable affection qu’il ressent pour lui à force de chouchouter ses œuvres. Résultat : Freddy était ému en dégainant son kodak devant la tombe à Landreau et il lui a légèrement flouté le portrait.
On lui pardonne. La chose n’en a que plus de poésie et Marcel Landreau, des brumes de l’au-delà, adresse son pâle sourire aux Animuliens. Le temps, depuis que Marcel a quitté le monde, a passé. Entre 1992 et 2012, le crucifix qu’il avait confectionné a perdu l’essentiel de son corps terrestre. Ne reste que ses petites mains accrochées au dessus d’un bouquet fané. Ironie du sort, Marcel Landreau repose sous le marbre rose. Ensevelir les morts sous un amas de silex, ça ne se fait pas dans nos contrées. Dommage!
La nature, qui fait bien les choses, protégeait cependant, ce jour-là, le sommeil de Marcel de son édredon blanc des grands jours. L’ex maison de Landreau jouit, selon Freddy, «d'une vue superbe sur la vallée». L’atelier, «dans lequel il a créé ses dernières sculptures» possède un appentis en tôle où elles étaient exposées. Cet atelier «donne sur un petit jardin en pente sur lequel il avait construit un viaduc».
Il y avait une locomotive dessus. Dans le fond du jardin on apercoit un pont sur lequel passe une ligne ferroviaire. Marcel Landreau, ancien cheminot, avait probablement choisi la maison pour ce voisinage.
«Il avait également construit un élément de fortification : deux tours et une grande table (où il devait casser la croûte) entre les deux» nous dit Freddy. Les tours font près de 2 m de haut.
Après enquête auprès d’un membre de la famille de Landreau, Freddy Tavard me précise que ces éléments encore visibles aujourd’hui sur son terrain «sont des éléments rapportés de Mantes-la-Jolie et qu’il a remis en situation». Tout n’aurait donc pas été démoli au bulldozer, après son départ de cette ville, comme on l’affirme un peu vite parfois.
Selon l’informateur de Freddy, après avoir quitté Mantes, Landreau «a déménagé par le rail deux wagons à bestiaux remplis de sculptures et de grosses pièces. A l’arrivée (…) Marcel a pris la décision de détruire beaucoup de pièces qui avaient très mal voyagé». Selon la même source, Marcel Landreau, ensuite, «aurait surtout restauré et peu créé entre 89 et 92».
17:38 Publié dans art brut, In memoriam, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, marcel landreau, freddy tavard | | Imprimer | | |
08.01.2012
Art brut : le Monde des bons apôtres
Timberlake a une fiancée. C’est la presse people qui le serine. Pas Le Monde.
Le Monde, depuis 1968, est un journal sérieux. Il se consacre aux sujets qui en valent la peine.
C’est pourquoi il est en passe de devenir l’organe officiel de l’art brut.
Je plaisante bien sûr mais le fait est que depuis que la boîte de Pandore lui a été ouverte par la voie de l’innocence (voir ma récente note intitulée Canardage et canotage), Le Monde s’adapte, Le Monde s’art-brutise. Le Monde s’engage, sous la plume de Patrick Martinat, pour le sauvetage des environnements d’art brut «en voie de disparition, voire déjà disparus».
Y compris ceux qui ne sont pas encore édifiés comme le tonitruant Colossal de Danielle Jacqui.
L’article de Patrick Martinat est paru dans l’édition en ligne du 7 janvier 2012. Il est écrit dans la foulée de ceux de Christophe Donner :-) et de Philippe Dagen :-( dont j’ai parlé dans mes posts précédents, le 29 déc. 2011 et le 1er janvier 2012.
C’est dire que Patrick Martinat a dû parer au plus pressé. Il a donc eu recours -faute de pouvoir se ménager les services de Jean Dubuffet, André Breton ou Claude Lévi-Strauss- au «critique Laurent Danchin» qui n’est pas homme à laisser sa part aux nouveaux spécialistes de la solubilité : Phil Dagen and Chris Boltanski pour ne pas les nommer.
Laurent Danchin possède d’impressionnants états de service et Patrick Martinat nous rappelle qu’il n’hésite pas à en faire état. Il se considère depuis 40 ans comme «le défenseur des créateurs oubliés». Exemple : «Après la mort de Chomo, nous avons réussi à mettre ses œuvres à l’abri (…)» dit-il. Un «nous» de majesté sans doute? Rappelons pour mémoire que Laurent Danchin fut l’expert de la vente publique des œuvres de Chomo.
Une façon comme une autre de les préserver sans doute? Les Animuliens apprécieront. Grâce à cet expert, «les anecdotes font cortège» nous dit avec soulagement Patrick Martinat. Et les légendes aussi sans doute.
Celle qui romantise la fin de Marcel Landreau notamment : «A la fin de sa vie, il a dû se résoudre à vendre sa maison, son œuvre, à un acquéreur qui avait promis d’entretenir le lieu… Et qui a tout démoli au bulldozer (…).
Si Patrick Martinat avait eu le temps d’aller sur Gougueule pour vérifier cette information fausse, il serait tombé sur mon blogounet où il aurait pu constater que Marcel Landreau avait pris soin d’emporter dans sa retraite un nombre non négligeable de ses sculptures en cailloux qui ont été retrouvées récemment, non par un grand spécialiste de l’art brut mais par un antiquaire talentueux : Freddy Tavard.
12:57 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ecrits, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art brut, journal le monde, patrick martinat, christophe donner, philippe dagen, laurent danchin, chomo, marcel landreau, le caillouteux, freddy tavard, danielle jacqui | | Imprimer | | |
01.01.2012
Bonne et heureuse miscellan(n)ée 2012
C’est toujours pareil les nouvels ans. Il faudrait pétiller comme un feu d’artifice sur les Champs-Elysées quand on n’a qu’une envie : s’effondrer devant la TV pour revoir Le Voyage de Chihiro en VO sous-titrée.
Arigatô cependant à tous les courageux Animuliens qui m’abreuvent déjà de leurs vœux les plus machins et trucs. Mention spéciale, cette année encore à Edmond Thomas des Editions Plein Chant qui sort pile à l’heure 2 p’tits bijoux pour sal(u)er 2012.
Je voudrais répondre à tout le monde et laisser des traces de rouge à lips sur les joues des milliers de cliqueurs qui m’ont gratifiée de leur visite ces jours-ci mais je suffirais pas à la tâche.
Et puis, question vœux, je ne saurais faire mieux que Les Beaux dimanches.
Quant aux bonnes résolutions, c’est du côté de celles d’Eric Poindron que je vous invite à vous tourner. Je me suis contentée d’ajouter la mienne en commentaire. Faites-en autant pour nous montrer si vous débordez d’optimisme ou si vous vous vautrez dans le blues comme mon daddy. Déjà qu’il avait eu du mal à se convertir à l’€, il y a 10 ans, vous pensez s’il ronchonne quand on lui prédit maintenant un retour au F. Pour le consoler, je lui ai offert un porte-monnaie de Milshtein, minuscule ouvrage de gravures sur pièces de monnaie fabriqué en 1974.
Car des sous, on va en avoir besoin. Des gros, des bons, des véritables. Pas de la fausse monnaie déguisée en louis d’or. Pas des roupies de sansonnet mélangées à quelques pépites incontestables pour donner le change.
Sans transition, comme disent les journalisses, je ne saurais commencer cette année pleine d’incertitudes sans pointer vers un nouvel article de notre nouveau grand ssspécialisse de l’art brut : Doc Dagen himself qui a découvert le Méga-Storr dont il m’est arrivé de vous toucher plusieurs mots en 2011, 2010 et même 2007.
Je dis : Docteur Dagen parce que la conversion de celui-ci à l’art brut de son ex-«ennemi» : Dubuffethévoz (conversion relatée par Animula le 2 déc. 2011) ne va pas sans retour du terrible Mister Philippe d’antan. En clair : Dr Dag soutient l’art brut avec le même brio que la corde qui soutient le pendu.
Lisez bien son papier sur Marcel Storr. Vous apercevrez qu’il est construit pour amener une petite phrase peau-de-bananesque qui en dit long sur les positions de l’auteur. Je cite : «Des notions du genre ''art brut'' ou ''art des fous'' avouent leur indigence devant de tels travaux».
Positions ou intentions pourrait-on dire car il va de soi que le concept d’art brut n’a jamais rien avoué de tel à qui que ce soit au sujet des créations (travaux en sabir art-contemporain) de Marcel Storr ou d’autres gaillards de son calibre.
Bonne année cependant au Monde (le journal et l’autre)!
Et bonne année à Yvette Horner que Marcel Landreau avait raison d’aimer.
J’ai plaisir à terminer cette note sur sa phrase sans équivoque : «Que l’on sache que je ne soutiens personne car la musique ne se récupère pas. Elle appartient à tous».
17:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le voyage de chihiro, edmond thomas, les beaux dimanches, eric poindron, milshtein, marcel storr, philippe dagen, yvette horner, marcel landreau, 2012 | | Imprimer | | |
21.06.2011
L’appel du 18 juin à la Fabu
18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.
Non seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin.
Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.
Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.
Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.
Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.
Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.
Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).
On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.
Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.
Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.
Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.
Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta
l’épouvantail du tunnel
la vache de Landreau
Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!
On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.
Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.
Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard
on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .
Pour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.
La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.
Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!
23:55 Publié dans art brut, De vous zamoi, Jeux et ris, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : la fabuloserie, art hors les normes, alain bourbonnais, caroline bourbonnais, agnès bourbonnais, art brut, les rencontres du crab, francis marshall, pierre avezard, roberta trapani, françois montchâtre, catherine ursin, nedjar, fanny rojat, giovanni battista podesta, marcel landreau, déborah couette, baptiste brun, jean-louis lanoux, simone le carré galimard, pauline goutain, jano pesset, emilie champenois | | Imprimer | | |
24.10.2010
Marcel Landreau : un nouveau trio
J’étais partie pour la FIAC. Celle-ci a fait des petits dans tout Paris. Je comptais pousser jusqu’au Slick sur l’esplanade du palais de Tokyo vu que la Galerie Béatrice Soulié faisait partie des 43 sélectionnées pour ce Show off. Je n’y suis jamais parvenue. J’avais mal choisi mon moment.
J’espérais que la pénurie d’essence jouerait en ma faveur. Bernique! Noir de monde les Champs-Elysées en fin d’après-midi samedi! Je me suis dégonflée devant l’heure de queue qu’on exigeait de moi pour voir les mimines poilues d’un grand vigile-musclor plonger dans mon petit sac Longchamp de terroriste intellectuelle.
Je suis rentrée, fébrile, dans un bus bondé que j’avais attendu 16 minutes pourries sous la pluie. Bien sûr, j’ai attrapé la crève. Chez moi, j’ai retrouvé le nougat brun qui, suite à un dégât des eaux, décore depuis deux jours les murs de ma salle de bain. Moi qui était sortie pour me changer les idées en attendant le plombier qui vient jamais, c’était réussi. L’ambiance était au spleen grave. Allez donc poster avec ces soucis!
Heureusement, dans mes courriels, m’attendaient un faire-part de Freddy et Cathy m’annonçant l’arrivée de 3 nouvelles sculptures de Marcel Landreau «au sein de leur foyer». Une tête de marin,
un couple d’équilibristes
et un homme à la gourde
«Nous sommes très contents d’agrandir la famille» m’écrit Fred. «N’hésitez pas à présenter les nouveaux arrivants», ajoute Cathy. C’est chose faite. Votre petite âme errante est trop fière d’être la marraine de ces triplés.
Heureusement un autre message : La Sardine Letter n°8 m’apportait la bonne nouvelle de la récente trouvaille d’une dizaine de dessins spirites tchèques. «Ils représentent des volutes florales d’une grande finesse, à caractère ornemental, à l’aspect étrange» dit ma correspondante.
Je pourrais vous en blablater des tonnes sur leur aspect pistilleux et polleniques, veloutés, sinueux et sensuels comme les circonvolutions d’un coquillage des mers du sud ou je ne sais quelles trompes anatomiques, sur leurs côtés abricotiers, tressés comme le bon pain. Je préfère vous montrer les images de 3 d’entre eux.
C’est fait au crayon noir et couleurs. L’auteur les a pas signés mais il les a datées de 1942 à 1945.
«Il est touchant d’être en présence de ces œuvres, qui somme toute témoignent non seulement d’une pratique spirite mais aussi d’une création personnelle tout à fait secrète» conclut La Sardine.Mais je suis sûre qu’elle pourrait en dire davantage sur ces triplés sur le berceau desquels j’ai juste la force de me pencher avant de retourner à ma tisane.
18:45 Publié dans art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art spirite, marcel landreau, galerie la sardine | | Imprimer | | |
24.01.2010
Deux Sèvres insolites
Je comptais sur mon équipe de reporters de choc barcelonnaise pour nourrir la vorace Animula mais Violette et Reinette se sont laissé engourdir par la froidure catalane. Au lieu d'enquêter dans le Raval, elles sont restées à siroter des Cuba Libre au bar de l'hôtel.
Bon, comme votre petite âme errante doit tout faire par soi-même, il faut qu'elle puise dans son stock perso. Alors permettez que je rouvre ma photothèque deux-sèvrienne. C'était avant les girouettes que je vous ai montrées au début de l'année. J'étais déjà torturée par le canard du doute.
J'avais moyen envie de m'arrêter toutes les dix minutes pour kodaker de ravissantes flaques glauques, une ombre fantômatique sur la route ou un ours blanc dans un vieux mur. Mais mon-chéri-que-j'ai était d'humeur photographieuse. Je vous dis pas l'ambiance!
«Si ça continue, on va leur servir nos petits riens-du-tout à la gomme aux Animuliens... Pourquoi pas nos cadavres-exquis des familles tant qu'on y est ?» aboyais-je avec fureur.
«Ma pauvr'Ani, tu capteras jamais rien aux mystères subtils de l'insolite de base !» me rétorquait mon kéké favori.
Limite de s'traiter, on a arrêté le tacot pour bouder sur un parking de la rue des Epinettes à Sainte Verge, sympathique bourgade, jumelée avec l'Espagne. Hoy-hoy-Os! Je vous dis pas le fou rire! Les Sainte-vergeois me le pardonneront puisqu'ils ont eu assez d'esprit pour inscrire leur ville à l'Asso des Communes de France aux noms burlesques et chantants.
Sainte Verge ne brille pas que par son nom. Elle possède aussi des châteaux, des moulins et une église à devise républicaine.
Mais je n'étais pas là pour les beautés de la culture. Rôdant dans les parages, je me suis paumée dans les rues de la Thouars voisine. J'ai croisé un petit pisseur-à-gauche, signe qu'on ne manquait pas d'humour ici non plus.
Un peu plus loin, deux faisans dorés et un cygne hand made ont attesté des talents animaliers d'un habitant du coin.
Mais la ville de Niort nous attendait et nous nous sommes jetés dans ses bras pour pas manquer la visite du Musée Bernard d'Agessi qui est installé dans un ancien lycée où l'élite du Poitou baccalauréait naguère à tour de bras.
Le M.B. d'A. ne possède pas seulement la plus belle rampe d'accès du monde. Il est relooké moderne à l'intérieur avec des échappées bleues sur les collections d'histoire naturelle.
La cafet est somptueuse et le menu varié : bôzarts, arts déco, objets scientifiques, cabinets de curiosités.
J'aime le Conservatoire de l'éducation pour ses pupitres en liberté
et la partie contemporaine où on m'aperçoit devant les vitrines Eliane Larus.
Une grande salle est réservée aux expos temporaires et ça me vénère d'avoir loupé celle de Marie-Rose Lortet qui s'est terminée fin octobre 2009. Heureusement, il y a un chouette catalogue pas cher du tout.
Dernière splendeur pour la route : un petit Landreau à casquette, croisé durant ce voyage.
22:19 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Miscellanées, Poésie naturelle, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : eliane larus, marie-rose lortet, marcel landreau | | Imprimer | | |
31.12.2009
Finir l’année avec Landreau
La petite dernière avant que le réveillon ne se mette en route. C'est juste pour vous dire de looker mon nouvel album consacré au merveilleux caillouteux Marcel Landreau qui est sans doute une des meilleures rencontres que j'ai faite dans l'année.
Bon maintenant, je vous quitte pour aller tartiner mon gras de baleine et mon fond de teint à paillettes qui va me faire briller comme un sapin de Noël.
Bonne fin d'année à toutes et à tous, cailloux compris.
20:58 Publié dans De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, marcel landreau | | Imprimer | | |