21.11.2005
Harald Szeemann et la collection Prinzhorn
Comme 800.000 foyers français, votre petite âme errante vient de recevoir une lettre des impôts parce qu’elle s’est soi-disant gourée dans sa déclaration. Alors je vous préviens que je suis de mauvais poil. Moi qui rêvais de me faire un p’tit ouikène en amoureux avec mon chéri pour aller à la Collection Prinzhorn de Heidelberg voir l’expo Harald Szeemann erfindet die Sammlung Prinzhorn et bien ce sera tintin.
Mais comme je suis bonne fille, au cas où vous seriez passés entre les mailles du filet vorace de votre percepteur vénéré, je vous signale, «joyeux contribuables» (pour causer comme Andy Cap) que vous avez jusqu’au premier tiers, c’est à dire jusqu’au 19 mars 2006, pour profiter de l’occasion et vous goinfrer avec cette exposition-revival. Elle ressuscite en effet une autre expo qui s’est tenu à Berne en 1963.
Si j’ai bien compris (j’ai eu un peu la flemme de lire le carton-annonce en allemand, long comme une page culturelle du Monde ancienne formule), Harald Szeemann, qui vient de disparaître, était en 1963 le jeune directeur de la Kunsthalle de Berne quand il avait choisi de donner un coup de projo sur 250 œuvres de la Collection Prinzhorn.
Elle était un peu oubliée alors, la pauvrette, si l’on excepte les visites de m’sieur Dubuffet. Et puis, comme vous êtes sympas et qu’il y a peut-être des germanophiles et des anglosaxonophiles parmi vous, chers animuliens (et iennes), je vous cueille au passage dans le copieux communiqué de la Sammlung Prinzhorn deux échantillons in english et in hoch Deutsch :
Since 1963 the beauty «beyond reason» of this asylum art has –several times- been newly invented, parallel to the new artistic strategies between abstract expressionism, new figuration, fluxus, poesie concrete, pop art, and concept art.
2001 thematisierte das Heidelberger Museum mit seiner Eröffnungsaustellung «Vision und Revision einer Entdeckung» die Differenz zwischen Prinzhorn und heutigen Sehweisen. Das aktuelle Projekt erkundet eine wichtige Schnittstelle aud der historischen Strecke dazwischen.
23:20 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : collection prinzhorn | | Imprimer | | |
11.11.2005
Manfred, in memoriam
Si je n’étais pas intimidée par votre prénom proustien et par votre patronyme à rallonge, je vous dirais bien, beau sire de Montreuil, avec la vox populi qui me caractérise : «Marcel, tu me harcèles !». Permettez en effet à votre féale petite âme errante de vous faire repectueusement observer que c’est dès le 25 octobre 2005, dans la note A Nozerand dont vous faites pourtant le commentaire, qu’elle a signalé l’expo Janko Domsic et Zdenek Kosek.
Ceci dit, il faut reconnaître que je suis une mauvaise. Non seulement je me suis fait doubler par Joseph Dumetz à propos du manuscrit Voynich mais je suis complètement passée à côté du documentaire concernant Manfred, cet ermite allemand, dont le Musée de la mer construit à partir de pierres, de bois flottés et de débris de grèves, a été impitoyablement souillé et détruit par la marée noire vomie par le pétrolier libérien Prestige sur les côtes de Galicie à la fin de 2002.
Ceci dit, il faut reconnaître que je suis une mauvaise. Non seulement je me suis fait doubler par Joseph Dumetz à propos du manuscrit Voynich mais je suis complètement passée à côté du documentaire concernant Manfred, cet ermite allemand, dont le Musée de la mer construit à partir de pierres, de bois flottés et de débris de grèves, a été impitoyablement souillé et détruit par la marée noire vomie par le pétrolier libérien Prestige sur les côtes de Galicie à la fin de 2002.
Si le reportage de Jean-Michel Vennemani, passé sur France 2 le mois dernier s’intitule L’homme qui est mort de chagrin*, c’est que Manfred, ce Robinson créateur dont le mode de vie original et le costume réduit à un simple maillot de bain n’effarouchaient pas les tolérants habitants du petit port de Camelle où il œuvrait, n’a pas supporté l'anéantissement de son univers.
*Les photos sont tirées du film
Vous qui semblez rouler pour Bruno Decharme, vous serez fort aise, cher Mavarçavel (comme dirait Arletty dans Fric-Frac) de savoir que le site de son association : www.abcd-artbrut.org a déjà tressé des couronnes à ce modeste héros de l’art brut. En fouillassonnant dans les archives, votre petite curieuse d’Animula a en effet exhumé un petit bout de texte en mémoire de Manfred intitulé Marée noire, datant, excusez du peu, de juin 2003. Je suis sûre que, groupie de Montreuil comme vous l’êtes, il ne vous a pas échappé.
17:00 Publié dans Ailleurs, De vous zamoi, Ecrans, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : manfred man, art brut | | Imprimer | | |
18.10.2005
ABCD au Japon
Qu’est-ce qui est jaune coquille d’œuf, couvert de pattes de mouche chocolat, sous couverture façon boîte en laque ornée d’une petite garde de sabre au verso ? C’est le trop beau catalogue de l’exposition Passion and Action qui est arrivé –Bouddah sait comment– dans la modeste boîte aux lettres de ma modeste personne.
Cette expo qui se tient en ce moment et juqu’au 27 novembre 2005 à Tokyo, House of Shiseido (produits de beauté très chics) est consacrée à la collection d’art brut d’abcd (décidément ils sont partout ceux-là). En japonais, le mot art brut ressemble à un joli TGV filant dans un paysage d’idéogrammes où on reconnaît (c’est traduit en anglais) la prose alerte d’un article de Barbara Safarova déjà utilisé, dans sa version française, dans le livre A corps perdu diffusé par Actes Sud. "Un monde fantastique s’ouvre à vous" dès la première page du catalogue de Tokyo qui mélange joyeusement les pantins de Domsic, les chats noirs de Bill Traylor, les mangeurs de saucisses de Friedrich Schröder-Sonnenstern.
On pardonnera à nos amis japonais ces télescopages. Ils ignorent peut-être encore que les créateurs d’art brut sont gens trop individualistes pour supporter (à supposer qu’on leur ait demandé leur avis) pareilles hybridations, propices seulement aux effets de kimonos des maquettistes de tous les pays. L’intérieur, plus respectueusement, décline quelques unes des remarquables images qu’abcd nous a appris à reconnaître, avec des jeux de trames du genre discrets qui attirent l’attention sur des détails et contrarient toute tendance à l’idolâtrie inutile. Le cerf de Ramirez qui remplirait à lui seul un grand palais de la mélancolie, les pages du calendrier de Kunijo Matsumoto, une femme d’Albino Braz exempte de toison pubienne. L’ambassade de France apporte son soutien à cette exposition. Votre petite âme errante aussi
12:25 Publié dans Ailleurs, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abcd, art brut | | Imprimer | | |
13.10.2005
Album Richard Greaves
Mise en ligne de mon dossier Greaves. Evidemment ce n’est pas de la photo d’art mais ça vous donnera quand même une idée du domaine merveilleux de Richard Greaves, cet espace d’utopie et de pensée libre, posé comme un aérolithe sur un coin de la terre, à l’orée d’un grande forêt québécoise.
00:50 Publié dans Ailleurs, Images, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : richard greaves, art brut | | Imprimer | | |