30.07.2009
Cuba nous fait des Signos
Belkis Aion, 1993
Cuba-Boix qu'est ce qu'elle va pas pas inventer là Animula?
Faut vous dire que je serais bien allée danser la salsa à Groninger, à Groninger en Hollande. A Groninger parfaitement. Parce que figurez-vous là-bas, au musée du coin, il y a, jusqu'au 20 septembre 2009, une expo sur l'art cubain : ¡Cuba! art et histoire de 1868 à nos jours.
C'est bien le diable là-dedans si y'a pas kekchose à découvrir. Un jour ou l'autre le couvercle de la marmite barbudos va finir par voler en éclat, le voisin américain va cesser de faire la gueule et on va assister à l'arrivée sur le marché d'un tas d'artistes cubains qui rongent pour le moment leur frein de bicyclette.
C'est ce qu'a compris le Musée des Beaux-arts de Montréal qui a donné un coup de main à son homonyme de La Havane pour monter cette expo.
Je me demande pour ma part si on peut y voir des œuvres de Samuel Feijoo appartenant à la Collec permanente du Museo Nacional de Bellas Artes. Samuel Feijoo, c'est ce «frère d'âme» que Jean Dubuffet saluait dans le n°5 de Signos, une revue cubaine de 1971.
Cet artiste autodidacte, peintre et écrivain, est mort maintenant. Ses dates c'est 1914-1992.
Il m'intéresse parce que, dans les débuts de la Révolution, il a encouragé la création et la diffusion des artistes populaires de la région de Las Villas (Santa Clara).
Parmi lesquels, ceux salués (bis repetita) par Dubuffet qui, décidément ne craignait pas de soulever son petit chapeau de tweed pour les «camarades» (Dub emploie le terme!) à bérets étoilés : «la gracieuse Isabel Castellanos»,
Horacio Leyva,
Benjamin Duarte,
Angel Hernandez et «tous les autres pionniers de l'émouvant art brut de Cuba».
Je flaire une source : avis aux touristes animuliennes (et à leurs concubins) qui passent leurs vacances là-bas!
En attendant, moi, je vais me contenter d'aller voir Fidel à la Halle Saint-Pierre.
Fidel et d'autres toucans bleus,
oiseaux mondains
et religieuses d'Anselme Boix-Vives
qui ajoutent au mystère de la salle noire de ce montmartrois musée. C'est offert en prime avec l'expo Macréau et réciproquement. Et c'est jusqu'au 21 août 2009. Deux pour le prix d'une.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art cubain, anselme boix-vives, revue signos, revista signos, samuel feijoo, jean dubuffet, isabel castellanos, horacio leyva, benjamin duarte, cuba, santa clara | | Imprimer | | |
20.05.2009
Chinois, les graffiti !
Deux chinoiseries en vitesse, du genre graphomanie brute, récoltées sur ma toile. Des fois que vous les auriez pas encore croisées.
Il s'agit de monsieur Tsang Tsou-Choi et de l'œuvre d'un inconnu, enragé écrivain qui prend les murs des vieilles baraques pour des pages de livres.
Je n'en sais pas plus pour le moment mais vous en verrez davantage en furetant par ci et par là.
Bon, bin, sur ce, bisous, je me tire ailleurs pour cause d'Ascension.
21:53 Publié dans Ailleurs, Blogosphère, Glanures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, chinois | | Imprimer | | |
07.05.2009
Giovanni Bosco à Gibellina
Gi-Gi : Gibellina-Giovanni. Le 8 mai est une bonne date pour se souvenir. Souvenons-nous de Giovanni Bosco. C'est la découverte de l'année 2008 en matière d'art brut européen. La récente disparition de ce créateur sicilien à la trajectoire fulgurante a beau nous laisser orphelins, la ferveur à son sujet ne fait que grandir.
A peine l'exposition parisienne de ses carnets vient-elle de fermer ses portes qu'une autre s'ouvre dans son île natale. Alors, Gi-Gi, c'est idéal comme pense-bête. Collez vous le dans un coin de la cervelle : le 8 mai 2009 à 18 h 30, le Museo delle Trame Mediterranee de Gibellina rend hommage au peintre des cœurs de Castellammare del Golfo. Point de départ d' «una mostra» qui va durer jusqu'au 3 juin. Parmi les œuvres présentées, 1O dessins qui, à cette occasion, entreront officiellement dans la Collection de la Fondation Orestiadi.
Le film du groupe ZEP : Giovanni Bosco, Dottore di tutto sera aussi de la partie. Pour ceux qui lisent l'italien, le dossier de presse (communicato stampa) en dira davantage : «Nel 2008 l'irregolare stravaganza di Bosco, adombrata da une vita di stenti, isolata in un proprio universo colorato, era uscita fuori dai confini di Castellammare, da quando il fotografo Boris Piot e il collettivo Animula Vagula lo hanno scoperto sui muri della cittadina del trapanese». Cela n'étonnera personne si je précise que le commissaire de l'expo gibellinaise n'est autre qu'Eva di Stefano, directrice de l'Osservatorio Outsider Art de la Fac de Lettres et Philo de Palermo. On lui devait déjà le colloque international du 31 janvier 2009 organisé du vivant du peintre et dans sa ville.
Gi-Gi ! On retrouvera Eva di Stefano le 14 mai 2009 lors de la Journée d'étude à la Galleria d'Arte Moderna de Palermo (via Sant'Anna 1). Le colloque a pour thème Surrealismo e dintorni (Surréalisme et alentours). Elle parlera donc des relations Breton-Dubuffet et de «la nave della folia». Sujet difficile. J'aime mieux pour elle que pour moi ! Parmi les vieilles connaissances de votre petite âme errante, on signale la présence de Teresa Maranzano : Sogno e realta nella pittura di Hugh Weiss. Et parmi les nouvelles, celle de Roberta Trapani (Université Paris X) à propos de Robert Tatin : La Frenouse. La danza cosmica dell'architettura. Si vous aimez les alentours : Gi-Gi !
11:57 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, giovanni bosco, eva di stefano | | Imprimer | | |
05.05.2009
Génie populaire des Canaries
12:49 Publié dans Ailleurs, Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iles canaries, art populaire, fontaines, rocailles, cierges | | Imprimer | | |
20.02.2009
L’art brut fribourgeois
L’Art brut fribourgeois c’est pile le truc casse-patte pour une Animula. Comment voulez-vous qu’un blogounet comme le mien puisse rendre compte de la substantifique moelle d’un contenu si riche ?
Je vous parle du bouquin collectif qui accompagne la nouvelle expo de la Collection de l’Art brut (6 février - 27 septembre 2009). Si vous êtes moins surbookée que moi, filez à Lausanne d’un coup de T.G.V., sinon procurez vous ce livre co-édité avec La Sarine. Vous y verrez comment l’art brut s’y prend pour faire bouger les lignes d’un musée.
Maurice Dumoulin - Photo Mario del Curto, 2006
C’est qu’il faut savoir payer de sa personne quand on s’occupe d’un pareil établissement! Etre capable de descendre à reculons et à 4 pattes dans le goulet étroit conduisant à la grotte secrète de Maurice Dumoulin, un costaud de 97 ans pas très causant qui l’a creusée pendant 20 ans pour y empiler des couches d’objets hétéroclites.
Moi qui fouette dans les ascenseurs, j’admire! Lucienne Peiry, l’héroïne de cette aventure, se donne beaucoup de mal dans son introduction pour nous montrer en quoi le contexte fribourgeois est favorable à l’art brut.
Moi qui suis nulle en géographie, j’aurais bien eu besoin d’un petit bout de carte mais bon, j’ai compris en gros le topo : caractère rural du canton, retard économique dû au conservatisme, conscience identitaire forte, hégémonie catho. A vrai dire ce modèle sociologique m’a l’air de fonctionner surtout pour les vaches électriques de Gaston Savoy qui font la joie de la couverture, pour les St-Nicolas, Père Noël et Père fouettard de Lydie Thorimbert, pour les intérieurs d’Antonie Gaillard et les scènes agricolesques de Pierre-Maurice B.
Lydie Thorimbert Saint-Nicolas, Père Fouettard, Père Noël, 1998-2000
Photo : Olivier Laffely
Il est déjà moins évident pour l’installation de conglomérats d’os, de cheveux, de clous, de lames, de fermetures-éclair et de colle du berger Marc Moret.
Marc Moret, 1999-2000 - Photo : Mario Del Curto - Coll. particulière
Et très peu valide pour les lettres asilaires de l’avocat Gaspard Corpataux, belles comme des autographes de Barbey d’Aurevilly et d’une admirable logique.
Gaspard Corpataux - Salut Médecin–Directeur, 1906
Photo : Marie Humair
Eugénie Nogarède,
Eugénie Nogarède - Impérateur Etter (détail), 1949
Photo : Claude Bornand
Justine Python,
Justine Python - lettre chargée (détail) 8 janvier 1933
Photo : Olivier Laffely
Archives de l’Hôpital psychiatrique cantonal de Marsens
autres enragées correspondantes sans retour et Pierrot Garbani, qui psycho-site comme Dubuffet lui-même, font partie du spectacle. Allez les voir pour vous faire une idée.
Michel Thévoz passe dans le ciel en hélicoptère philosophique, déployant une banderole où est écrit :
«Jean Dubuffet considérait qu’un texte tant soit peu éclairant, et sur quelque sujet que ce fût, exigeait une tournure elle-même inventive, une infraction aux règles linguistiques, une revitalisation des mots».
J’applaudis.
23:55 Publié dans Ailleurs, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, gaston savoy, maurice dumoulin, lydie thorimbert, marc moret, gaspard corpataux, eugénie nogarède, justine python, michel thévoz | | Imprimer | | |
06.02.2009
Prague : Prinzhorn à la cloche de pierre
Evidemment pour Prague, vous repasserez ! Débute en ce moment une exposition de la Collection Prinzhorn à la Stone Bell House (Dům U Kamenného zvonu) mais j’ai loupé le vernissage qui avait lieu jeudi 5 février 2009, Staromestské namesti 13. De toutes façons, je sais pas grand chose. A part le sous-titre : Art brut from the legendary collection of German psychiatrist (art brut z legendarni kolekce nemeckého psychiatra) et que ça va durer jusqu’au 3 mai 2009. Et puis que c’est la Galerie hlavniho mesta Prahy (City Gallery Prague) et l’association abcd qui invitent.
C’est encore le carton qui nous fait les gros yeux qui vous en dira plus. Ce regard est une éclipse dans le vide, avec le soleil noir des pupilles crucifiées ou couronnées d’épines masquant la lumière rayonnante, l’assiette bleue de l’iris flottant dans la mer sanglante du globe, la vague d’écailles reptiliennes des paupières sans cils. Cela ne me regarde pas, ça voit des choses outre moi-même. Bref, ça me met mal à l’aise et pourtant je ne sais m’en déscotcher. C’est un dessin d’August Natterer et il s’intitule : Meine Augen zur Zeit der Erscheinungen. Quelque chose comme : mes yeux en temps d’apparitions.
22:44 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, august natterer, collection prinzhorn | | Imprimer | | |
25.01.2009
Castellammare del Golfo honore Giovanni Bosco
Photo : ZEP
Giovanni Bosco sort de l’ombre. L’œuvre de ce grand créateur d’art brut sicilien aussi. Giovanni Bosco, dessinateur et muraliste d’exception, dont votre petite âme errante est fière de vous avoir révélé l’existence un soir de mai 2008 (le 25 pour être précise). Grâce à Boris Piot, l’un de ses fidèles lecteurs, qui l’avait mise sur la piste de Castellammare del Golfo.
Car je peux bien vous l’avouer maintenant c’est cette pittoresque bourgade balnéaire située non loin de Palermo qui est la patrie de Giovanni. C’est donc sous le patronage de la Municipalité de Castellammare et de la Province de Trapani que va se tenir une exposition Bosco dont on parlera dans les chaumières italiennes, françaises, suisses et… animuliennes.
Bosco émerge, du moins sa main, couverte de peinture rouge et brandissant une brosse, sur la couverture du catalogue et sur l’affiche qui nous informe des dates assez resserrées de l’événement : 31 janvier -7 février 2009. Le 31 janvier c’est le jour dédié au saint local : un certain San Giovanni Bosco, homonyme de notre peintre. Comme il est très populaire là bas, notre Giovanni Bosco à nous devra vaincre une forte concurrence pour se voir indexé sur Google.
Il reste à souhaiter par conséquent que cette exposition castellammarienne (qui est doublée par un colloque sur l’Actualité de l’art brut) soit suivie de plusieurs autres initiatives pro-Bosco. Un soutien attentif et respectueux a été apporté sur place ces derniers mois au peintre, qui n’a pas été épargné par la vie et dont la santé n’est pas des meilleures, grâce à l’action conjuguée d’Eva di Stefano, coordinatrice des différentes facettes de l’opération et de l’organisation ZEP (Zéro Euro Production).
Eva di Stefano, vous la connaissez. Elle est l’auteur du livre sur l’art brut et l’outsider art sicilien, intitulé : Irregolari. Je vous en ai parlé dans ma note du 22 juillet 2008.
Les ZEP, c’est une société d’étudiants de la ville qui réalise des vidéos.
Un de leurs films, Giovanni Bosco dottore di tutto, figure au programme.
L’exposition sera abritée dans une salle (Aula consiliare) du Palais Crociferi. Les participants au colloque : Eva di Stefano, Lucienne Peiry, Michel Scognamillo, Teresa Maranzano et Domenico Amoroso (directeur du Musée d’Art Contemporain de Caltagirone où une section est consacrée aux artistes outsider siciliens) se réuniront au Teatro Apollo dans le même palais.
Tout ce beau monde se retrouvera peu ou prou dans le catalogue. On attend du soleil et 15° Celsius. Aux commandes de l’avion, 3 pilotes dont on attend beaucoup : la ZEP, l’Observatoire Outsider Art de l’Université de Palerme et la Fondation Orestiadi di Gibellina.
Link : Per i nostri amici italiani.
Dernière nouvelle : le hasard veut qu’au moment où nous mettons sous presse, le n°30 de la revue Création Franche se décide à sortir (merci Anne, merci Sophie, merci Gérard) avec 7 reproductions couleurs accompagnant un texte de Jean-Louis Lanoux, intitulé Giovanni Bosco au cœur de l’art brut.
13:24 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, giovanni bosco, castellammare del golfo, création franche | | Imprimer | | |
10.01.2009
Arte, Genio, Follia, frères siennois
Buon anno nuovo a tutti di voi !
Si je vous présente mes vœux animuliens en italien c’est que le balancier brut est en train de pencher vers la botte de nos chers voisins.
Et tout d’abord vers la bonne ville de Sienne où votre petite âme errante se souvient du cappucino qu’on boit à la terrasse des bistrots de la Piazza del Campo. Mais ce n’est pas sur cette célébrissime place en forme de coquille St-Jacques que je vous entraîne mais bien Piazza del Duomo, au n° 2, là où se trouve le Complesso Museo Santa Maria della Scala.
En quel honneur ? Ben tiens, pour une expo qui s’y prépare, mes cousins! Arte Genio Follia, c’est le nom de cette expo-poupée-gigogne. Allusion à Cesare Lombroso, bien sûr. Montée à partir d’une idée du critique d’art Vittorio Sgarbi dont vous pouvez apprécier le style sur les vidéos proposées sur le site officiel (chapitre Multimedia), elle va se positionner bravement à la lisière du champ artistique et psychiatrique pendant 4 mois (31 janvier-25 mai 2009).
Si je la traite de poupée-gigogne c’est qu’elle va emboîter ensemble 8 «sezione» distinctes traitant chacune un aspect différent du vaste et passionnant sujet tricéphale choisi : les rapports entre l’art, le soit-disant génie et la folie. Les œuvres proviennent des plus importants musées d’Italie et d’Europe et chaque poupée a été confiée à un commissaire approprié. Faut-il que je vous énumère chacune de ces sections ? Oui, au risque d’être barbante. Chacun pouvant y trouver son boire et son manger suivant qu’il en pince pour l’histoire :
Section 1 : La Scena della Follia (parcours chronologique de la période médiévale à Lombroso)
Jérôme Bosch
Genio e Follia al tempo di Nietzsche (section 3)
Ernst Ludwig Kirchner
le point de vue artistique moderne ou contemporain (sections 3 et 8)
Edvard Munch
La Guerra nello sguardo degli artisti (regard des artistes sur une folie collective)
Otto Dix
La Lucida follia nell’arte del XX secolo (Unica Zürn et Henri Michaux, Surréalisme, Actionnisme viennois)
Viktor Brauner
l’art brut (respectivement section 5, 6, 7) : Omaggio ad Hans Prinzhorn
Franz Karl Bülher
Art brut proprement dit (curator : Lucienne Peiry)
Giovanni Batista Podesta
Due casi emblematici : Antonio Ligabue e Carlo Zinelli
Antonio Ligabue
Je traduis pas, vous avez compris. Cette exposition confronte à sa façon les œuvres des créateurs de l’art brut et celles des meilleurs artistes modernes et contemporains : Van Gogh, Munch, Strindberg, Kirchner, Ernst, Masson, Brauner, Messerschmidt etc. Mais à la différence de la plupart de celles qui se sont essayé -avec un succès relatif- à ce rapprochement périlleux, elle s’ordonne selon une structure souple qui semble autoriser cet exercice. Chaque section participe à l’ensemble et conserve son autonomie. Cela paraît fastoche mais il faut le faire ! Espèrons que ça tiendra la route. Un catalogue accompagnera l’expo AGF, on y verra sans doute explicité son concept original.
18:09 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, franz karl bülher, giovanni battista podesta, antonio ligabue | | Imprimer | | |
29.12.2008
Guo Fengyi, de Xi'an à Lausanne
Des chinoiseries brutes ? Et bien voui, ça existe. Je vous parlais du rouge récemment et des chambres où il éclate. Voilà-t-il pas qu’en lisant l’article de Luc Debraine publié dans Le Temps.ch, j’apprends que Guo Fengyi, une dame chinoise de 66 ans, se glisse dans des habits rouges pour «entrer dans la transe de ses dessins». L’Orient est rouge, on nous l’avait déjà dit, mais Vues de l’esprit (c’est le titre de l’article de Debraine) fait bien de nous le rappeler.
Il nous rappelle aussi que Guo Fengyi qui transcrit ses visions sur du papier de riz, «se lance sans idée préconçue sur des feuilles en rouleaux, qu’elle couvre de ses visages sereins, de bouddhas, d’impératrices, de motifs entrelacés et de symétries répétitives».
Il paraît qu’elle n’a jamais de vision d’ensemble sur les rouleaux où elle travaille. On aimerait bien voir ça. Malheureusement l’article est illustré d’une repro mini-rikiki. Donc je suis allée en emprunter sur l’espace Longue marche.
Sept des œuvres de ce créateur, qui n’a rien d’une artiste au sens banal du terme puisqu’elle prétend ne pas être l’auteur de ses dessins, sont entrés par don dans la Collection de l’art brut de Lausanne.
Ils mélangeront bientôt leurs fluides avec ceux de Lesage, Lonné, Crépin, Madge Gill et les autres médiumniques de la maison bien que, comme le fait finement remarquer Luc D., ils participent sans doute plus de «l‘agir sans l’agir» taoïste.
Lucienne Peiry, en charge de la Collection lausannoise, a sans doute lu Lao tseu. Elle sait que «Le tao donne naissance à l’Un, le Un au Deux, le Deux au Trois, le Trois aux dix mille êtres», elle poursuit une politique muséale qui vise toujours plus à souligner l’universalité de l’art brut.
Moi, ça me kiffe. J’ai noté avec satisfaction, dans 24 heures (actualités vaudoises), l’acquisition récente par ses soins d’une centaine de dessins du Sicilien Giovanni Bosco dont je vous répète depuis des lustres qu’il est un timonier très remarquable à la barre de son «galion espagnol» voguant sur l’océan de l’art brut.
23:33 Publié dans Ailleurs, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, guo fengyi, giovanni bosco | | Imprimer | | |
25.12.2008
Le Père Noël habite Erfoud
Aujourd’hui que c’est Noël et que, à cause du jaja à bulles, j’ai un peu mal au bout des cheveux que monsieur Izri, mon coiffeur (je change sans arrêt de coiffeur), a pourtant ratiboisé un max pour le réveillon, je n’ai rien d’intelligent à vous dire à part : «enjoy your toys !» mes petites Animuliens-muliennes.
Je cherchais une image de Père Noël à vous coller, car vous cliquez comme des malades sur ce genre de choses, mais je n’en ai trouvé aucune de choucarde.
Alors, j’ai décidé de vous offrir mon fond d’écran parce que finalement je l’avais peut-être bien là sous les yeux sans le voir mon barbu houppelandé sous la forme de ce graffito chopé au vol sur une vieille porte rouillée dans un village du sud marocain des environs d’Erfoud.
11:14 Publié dans Ailleurs, Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti | | Imprimer | | |