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Rechercher : plancher de jeannot

Dormir sous le plancher de Jeannot

On n’arrête pas le progrès et on n’arrête pas la création non plus. Lors de ma récente visite à Sainte-Anne, j’en ai profité pour aller jeter un coup d’œil au malheureux plancher de Jeannot.

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Même si c’est un crève-cœur de voir cette œuvre majeure de l’art brut encoconé par morceaux dans des boîtes de conserve qui déjà commencent à rouiller.

Plancher de Jeannot

Au chapitre des nouveautés, j’ai noté l’usage inventif qu’une personne dénuée d’abri faisait de ce calamiteux sarcophage urbain, gai comme un chalet de nécessité de la mairie de Paris.

Plancher de Jeannot

A l’abri du vent et caché de la rue, il a installé, au revers des vitrines sales où achèvent de se morfondre les terribles phrases de Jeannot, une discrète couchette-chambrette

Plancher de Jeannot

avec les moyens du bord récupérés dans les poubelles : coussins, oreiller-matelassé, palettes de chantier, bibliothèque.

Plancher de Jeannot

Manque que la télé. Il faut souhaiter à l’aménageur des lieux de trouver rapidement un logement plus confortable, plus digne d’un citoyen de notre pays. On notera que, sans le savoir, il s’est installé «à la place du mort» comme on dit dans le jargon automobiliste.

Plancher de Jeannot

Il se trouve dormir en effet sous le plancher, là où était enterrée la mère de Jeannot quand le plancher était encore en place dans la ferme où il vivait isolée du monde.

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Le plancher de Jeannot

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En parlant des écrits bruts, faut que je vous donne des nouvelles du plancher de Jeannot, ce paysan béarnais qui grava le sol de sa chambre sous lequel sa sœur et lui avaient enseveli la dépouille de leur défunte mère. Mais comme j’ai chopé un rhume, que j’ai mal à la tête et la gorge qui gratte, je passe la parole à Violette, une enragée lectrice qui m’écrit :
« Surprise aux actualités régionales de FR3 jeudi 20 octobre : le plancher de Jeannot présenté à la Grande Bibliothèque. Cela donne quelques images champêtres du petit village de Jeannot, les mots d’un voisin précisant quel élève brillant il était, peut-être le plus intelligent du coin. Puis le suicide du père alors que Jeannot était au service militaire en Algérie, son retour et, à ce moment là, son étrangeté. Il était craint, semble-t-il, parce qu’il avait l’habitude de se promener avec une pétoire. Le voisin parle ensuite de la mort de la mère et de l’installation de sa dernière résidence sous l’escalier de la ferme familiale. A partir de là, on n’a plus vu Jeannot. Vient ensuite Monsieur Roux (le découvreur du plancher) en son fauteuil. Tenue décontractée, polo à la père-tranquille, sous-titré : psychiatre à la retraite. Il distingue là -et il insiste sur le terme qui lui semble original- un état de « psychose brute ». Après avoir indiqué toutefois que l’intéressé n’avait jamais croisé le chemin de l’hôpital ni de quelque médecin psychiatre que ce soit. Fin d’annonce par le journaliste : le plancher rejoindrait bientôt l’Hôpital Sainte-Anne. Comme quoi Jeannot n’y échappera pas ! ».
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Atchoum et bises à Violette parce que votre petite âme errante n’était en effet pas devant sa TV ce soir-là mais sous la couette, avec un grog et son chéri.

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Plancher sur Jeannot avec Perrine Le Querrec

«Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un état». Qui ne souscrirait à pareille formule? D’autant qu’elle vient de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Et qu’elle est proclamée par un artiste né à Gaza. Proclamée sur savons de Marseille par Taysir Batniji à l’Espace Robert de Lamanon à Salon-de-Provence jusqu’au 16/06/2013.

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Un gratuit du coin, le supplément Marseille-Provence 2013 de La Provence («ne pas jeter sur la voie publique») reproduit cette sculpture qui se présente –devinez quoi– comme une bande de parquet blond posé sur le sol!

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J’en crus pas mes mirettes quand je vis cette œuvre savonnière et philosophique si visiblement dans la note du fameux plancher de Jeannot. Compte tenu de la notoriété grandissante de celui-ci et de la curiosité nouvelle et intéressée dont l’art brut est l’objet de la part de ceux qui le traitent comme un gisement, une telle rencontre était fatale.

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La comparaison entre le travail de l’artiste gazaouite et le cri primal du paysan farouche recroquevillé sur le corps de sa mère dans sa ferme-fort Chabrol éclaire, s’il en était besoin, sur l’abîme qui sépare l’art brut authentique de ce qu’on nous vante sous l’étiquette flatteuse d’arts dits contemporains.

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Message individuel et confiné directement projeté du cœur sur une surface ingrate et réfractaire d’un côté.

Discours universel à la cantonade, proprement gravé en capitales sages sur une matière molle de l’autre.

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Je n’insiste pas mais il est bon de rappeler que Jeannot, dans son genre, est un écrivain. Non un idéologue, en dépit des idées dérangeantes qui s’agitent furieusement sous son burin. C’est le grand mérite de Perrine Le Querrec de ne pas l’oublier.

LE-PLANCHER_LDDP_LIVRE_vignette (2).jpgDans un livre qu’elle vient de lui consacrer aux Editions Les Doigts dans la Prose, livre intitulé Le Plancher, elle trouve les mots justes pour le dire. La présentation de l’ouvrage et les quelques extraits que l’on peut lire sur le net nous prouve qu’on a affaire ici à une vraie correspondance entre une écriture et la création qui l’inspire.

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Non à une rencontre manquée entre un méta-langage artistique fondé sur les références culturelles et la confidence terrible et meurtrie dont il subit l’influence. Voyant pour la première fois le plancher de Jeannot à la Bibliothèque Nationale en 2005, Perrine Le Querrec qui ne connaît pas encore son auteur a le sentiment de voir «Artaud crever la page d’écriture de son marteau».

C’est parce qu’elle s’abandonne à ce sentiment et qu’elle se laisse submerger par l’impression qui l’assaille : «ce n’est pas le silence qui m’accueille, mais une clameur un hurlement», c’est parce qu’elle creuse en elle le besoin de comprendre le pourquoi de ces surfaces «martelées, saignées à blanc» qu’elle donne naissance à ce livre.

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Aujourd’hui où l’art brut est relayé par un discours muséo-universitaire dominant et par les commentaires coalisés des acteurs de sa circulation marchande (commissaires-priseurs, collectionneurs, galeristes spécialisés), il est réconfortant d’entendre une voix lyrique (au noble sens du terme) s’exprimer à son sujet. Comme au premier temps de l’invention de la notion par Dubuffet où le rôle des écrivains (Paulhan, Chaissac, Roché, Delteil, Ragon, Breton, Péret, Giraud etc.) était nettement plus prépondérant.

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Mise en boîte du plancher de Jeannot

0fccacddb9be937cc6fcd66fb9af9837.jpgInutile de ralentir devant, ce n’est pas un radar, d’espérer vous chauffer avec, ce n’est pas un panneau solaire.

Cela ressemble à une armoire à glace, à une méga boîte à sardines, à un téléphone portable pour géant?

Vous n’y êtes pas du tout, mes chers Animuliens.

Allez, je vous fais pas languir pour pas abuser de vos méninges vacancières. C’est le nouvel écrin du plancher de Jeannot!

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Imaginez que cette œuvre incomparable a été fragmentée en 3 morceaux qui se dressent maintenant comme des vestiges de fortifications en lisière du Centre hospitalier Sainte-Anne face à la pauvre rue Cabanis qui n’en revient pas.

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Allez savoir pourquoi, alors qu’il s’agit d’un plancher et qu’un plancher est en général destiné à être contemplé de haut en bas (surtout si ce plancher est une sorte de pierre tombale), quelqu’un a eu l’idée géniale de le transformer en stèle et de le dresser comme un mur de lamentations dans une gaine d’acier brossé du plus pur style mobilier urbain conventionnel ?

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De devant c’est épatant, les voitures et les passants (sans compter les nouveaux vélos d’Ivanhoé) se reflètent dans les vitres «protectrices» et on n’aperçoit plus que de vagues plaques de chocolat auxquelles on n’a même pas laissé un peu de marges autour.

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De derrière c’est encore mieux, on croirait une ligne de batterie anti-chars. A contempler cette prouesse du genre cata, on finirait par se dire que l’irréductible Jeannot avait peut-être ses raisons de se dérober aux soins des professionnels de la santé mentale.

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Ce sont peut-être de bons psychiatres mais ils n’entendent rien à l’accrochage. Il faut plaindre le malheureux découvreur du plancher de Jeannot dont le nom va être associé maintenant à cette calamiteuse mise en boîte.

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Elle suscite déjà des commentaires. Sur le grillage qui sépare les 3 boîtes à sardines de la rue Cabanis (car en plus, il y a un grillage) ma copine Violette a accroché un humble message navré. Elle espère que quand vous passerez par là, vous déposerez sur le trottoir une fleur ou un écrit.
On l’a bien fait pour Diana, pourquoi pas pour Jeannot ?

 

 

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Plancher de Jeannot : Chronique d’une capture

e16d1b87139a98fd2cca7955e452e29e.jpg«Le computer ça peut tout faire» comme dit Bill Murray dans le dernier film de Jim Jarmusch, Broken Flowers.

45eb8527799a81af9fd8b39017d7db73.jpgHormis trouver un autobus pour aller au Quartier Latin. Et comme j’avais la cosse de tricoter des gambettes, j’ai attendu la suspension (provisoire ?) de la grève cuvée Beaujolais 2007 pour me procurer le n°71 de la revue Cassandre à L’Ecume des Pages, 174 boulevard Saint-Germain.

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Sous une couverture feu et une citation de Gramsci, Cassandre dont vous m’aviez signalé l’existence, chers Animulien(ne)s (cf. vos commentaires à ma note Exposition réquisitoire du 20 sept. 2007) est une vitrine de «l’art principe actif» illustrée en noir et blanc. Mais attention, rien qu’avec des clichés hyper-class et avec une mise en page et une typo qui jouent la lisibilité plutôt que les effets olé-olé!

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C’est une photo de la série photographique de Martin d’Orgeval qui accompagne l’article de Céline Delavaux consacré au plancher de Jeannot.

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Réquisitoire - Photo Martin d'Orgeval 

Chronique d’une capture -c’est le titre de l’article- annonce la couleur dès son chapô.
Cette «
pièce majeure, la plus tragique et la plus émouvante» de l’Exposition Ecriture en délire de 2004 à la Collection de l’art brut de Lausanne «se trouve aujourd’hui morcelée, encastrée dans des panneaux d’acier installés sur le trottoir devant l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Un parcours qui soulève d’inquiétantes questions». Les intertitres de ce papier de 2 pages (78 et 79) sur 2 colonnes relancent sans polémique inutile la réflexion du lecteur : Objet de fait divers et œuvre d’art, Le symptôme du mécénat.

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Bien documentée, la rédactrice, au lieu d’en rester aux habituels constats anodins, ne s’interdit pas les «naïves questions». Par exemple : «le docteur Roux analyse le «cas Jeannot» avec une application scolaire, mais ne dit rien des motivations qui l’ont conduit à vendre l’objet à une entreprise de médicaments… S’il considérait ce plancher gravé comme «une œuvre singulière» comme il le dit, pourquoi ne pas avoir favorisé son exposition en le cédant à une structure adéquate muséale ou non?».
Céline Delavaux décortique le processus de légitimitation qui transforme en œuvre «
un objet unique, réalisé par un jeune inconnu défunt (…)» pour le présenter ensuite «comme un symptôme dans un lieu d’exposition acquis».
Bon résumé comme ça, je vois bien que vous restez sur votre faim, alors crachez vite vos 8€ pour vous offrir Cassandre sur un plateau de petit-déj.

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Musée des ostensions - Esse (Charente limousine) 

Chronique d’une capture, c’est idéal pour commencer la journée. C’est du bon travail de journaliste. De journaliste moderne qui n’a pas peur de citer les blogues. C’est encore assez rare pour que votre petite âme errante le signale à grands renforts de porte-voix.

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25.11.2007 | Lien permanent

Jeannot en séminaire chez le GREC

Ni crabe, ni lama, pas même un pélican sous le bras : rien à craindre du GREC.

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Ce Groupe de Recherches et d’Etudes Cliniques sera pourtant responsable d’une grande agitation de neurones, samedi prochain, neuvième jour du mois de novembre 2013. Dans le cadre du séminaire de Lise Maurer dont vous vous remémoirer sans doute l’incontournable bouquin sur Jeanne Tripier, la brodeuse planétaire.

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On astiquera ce jour là le fameux plancher de Jeannot dont votre petite âme errante ne rate pas une occasion de vous causer.

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C’est Béatrice Steiner qui s’y frotte. Tout le monde sait que cette psy-psy (-chiatre et -chanalyste) gratouille comme personne les jardins secrets de l’art brut. Et qu’elle n’apprécie guère «le sort désastreux» réservé à l’œuvre de Jeannot, toujours serrée comme une sardine  dans sa boîte de la conserverie Sainte-Anne.

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Par conséquent, ça promet ! Pour le prix d’une place de cinéma, l’Institut Protestant de Théologie du boulevard Arago à Paris vous ouvrira ses grandes portes pour l’événement.

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07.11.2013 | Lien permanent

Jeannot à l’Institut

Le plancher de Jeannot n’en finit pas de nous questionner. Les questions c’est comme tout, il en est dont on ne sait que faire et d’autres dont on aperçoit tout de suite la résolution. Si je vous dis : le thon rouge mérite-t-il de disparaître? Tout le monde se lève pour la protection de l’espèce!

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Car il y a des questions qui ont le don de sécréter leur réponse comme un pin sa résine. C’est à une interrogation de cette sorte que nous confronte Guy Roux dans un article paru en 2009 dans le n°3 des Cahiers de l’Institut (International de Recherches et d’Explorations sur les Fous Littéraires).

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«Fallait-il sauver le plancher de Jeannot?» demande-t-il dès le titre à son lecteur. Et pour être certain qu’on ne va pas échapper au dilemme, il conclut de même. Entre cette introduction et cette conclusion jumelles, l’auteur rappelle opportunément l’histoire terrible de ce document-choc qui fait œuvre d’art brut aussi bien que le lambris de Clément.

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Je vous en ai déjà parlé, alors je fais court. Un paysan béarnais pas commode. Il s’isole de plus en plus. Patrouillant sur son tracteur la pétoire à la main. Quand sa mère meurt, il l’enterre dans la ferme et sur le plancher sous lequel elle repose il grave un texte vengeur, furibond, accusateur et auto-défensif.

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Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas comprendre qu’après la disparition de Jeannot il se soit trouvé des gens convaincus de la valeur de cette œuvre pour le «débarbouiller» de la terre, de la paille et du plâtre qui le recouvraient. Pour «l’épouiller» des insectes «qui le squattaient».
planchers-st-anne.jpgAinsi devenu présentable, cet enfant sauvage de l’expression intime, a pu être montré dans le monde à Biarritz, à Bordeaux, à Toulouse, à Paris avant d’être adopté par Bristol-Myers Squibb, labos pharmaceutiques de leur état, qui l’ont envoyé parfaire son éducation dans une boîte de la rue Cabanis à Paris, en face de l’Hôpital Sainte-Anne où il attend, depuis, la semaine des quatre jeudis.

Durant les expositions où il avait figuré entre 1997 et 2005, le plancher de Jeannot avait, selon Guy Roux, suscité des cavalcades d’imaginations et des emportements de jugements définitifs «c’est-à-dire sommaires». Ce sont choses qui ne risquent pas d’arriver à M. Roux. Il est pondéré, circonspect, objectif. Il s’interroge beaucoup et nous laisse libre de conclure. Exemple : «où se situerait la vraie place du spectateur éventuel, puisque cet écrit ne concernait personne d’autre que Jeannot?».

cirer le parquet.jpgIl n’y a que sur les parquets que l’auteur soit catégorique. «Tout parquet» selon lui «doit périodiquement» être encaustiqué comme le plancher de Jeannot le fut lors de sa restauration. Etonnez vous après cela que lorsqu’il fut exposé à plat (dans sa position naturelle donc) des gens aient eu envie de sauter dessus «à pieds joints»!

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Même s’il l’exprime avec discrétion, la préférence de Guy Roux va -on le sent- à l’actuelle façadisme blindé auquel le plancher de Jeannot est soumis. Pour des raisons religieuses sans doute : «Disposé verticalement, il a provoqué l’apparition d’attitudes extatiques de visiteurs qui le caressaient de la main, comme ils l’auraient fait de statues ou de reliques de saints, tandis que d’autres se frottaient langoureusement contre sa paroi».

Libre penseuse invétérée comme je suis, on me permettra d’être d’un autre avis. Et si la question était :

FALLAIT-IL METTRE EN BOÎTE LE PLANCHER DE JEANNOT?

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Dédé et Jeannot vont en bateau

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J’étais partie pour vous écrire une note bien savante mais à force de patauger dans la neige, j’ai les bronches qui me brûlent, la tête comme une chaudière et des courbatures partout.

Breton masqué.jpgPas l’idéal pour vous traduire le texte d’Eva di Stefano sur les relations de notre Dédé bien aimé et de notre Jeannot favori.dubuffet.jpg

Breton, Dubuffet e la nave della follia ainsi s’intitule cet article. 

Il figure dans les actes d’un colloque que je vous ai signalé en son temps (Giovanni Bosco a Gibellina, le 7 mai 2009).

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Une amie italienne vient de me faire parvenir ce bouquin de 223 pages qui constitue un précieux recueil d’essais sur des aspects négligés ou inédits de notre avant-garde nationale.

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Chemin faisant, cette promenade dans les environs du surr croise des pistes d’art brut. Celle de Robert Tatin, par exemple, par la grâce de Roberta Trapani : La Frênouse di Robert Tatin, La danza cosmica dell’architettura. Je ne traduis pas, c’est évident.

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Le titre de l’article d’Eva di Stefano fait allusion à La Nef des fous, cette fameuse satire médièvale de l’humaniste strasbourgeois Sebastian Brandt (1458-1521).

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Elle cite également un texte de Gérard Macé (paru sous ce titre dans Colportage III chez Gallimard en 2001) qu’un des mécaniciens de la machine Animula Vagula lui avait conseillé de mettre dans son moteur.

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L’italien, cela a beau paraître facile, le travail d’Eva va trop loin dans l’analyse pour que je puisse vous en rendre compte vraiment. J’ai beau ne douter de rien et m’attaquer bravement aux difficultés linguistiques, armée de mon google-traduction en corde de rappel, là je suis vaincue par l’influenza. L’avenir verra peut-être se lever les bonnes volontés traductrices. Aussi, je prends date.

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12.12.2010 | Lien permanent

Exposition Réquisitoire

 

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N O S iiA M I E SiiL E S iiB Ê T E S

«Y’a des fois, t’en tiens une couche, ma pauvre Ani!».

C’est sa conscience qui taraude ainsi votre petite âme errante et il faut reconnaître qu’elle n’a pas tort. 79fc1f3a41133fe5ea2df7f38be4ab5e.jpgQu’est-ce qui m’a pris, je vous l’demande d’annoncer l’ouverture de la FIAC pour le 18 septembre ??? C’est évidemment le 18 octobre que j’aurais dû vous alerter. e2979d9d66e58c52f7bef98021e410bd.jpgOn va encore dire que j’ai abusé du bocal de cerises à l’eau de vie que ma copine Isabelle m’a ramené de son bled en échange d’un T-shirt araignée que lui ai offert!
Pour me faire pardonner et puisque je deviens la championne des news téléphonées avec un mois d’avance, je vous glisserai dans le tuyau de l’oreille (ou dans les entrelacs de vos circuits) que, dans le cadre du Mois de la photo qui s’approche, on va pas tarder à reparler du plancher de Jeannot.
Une expo lui sera en effet consacrée du 10 octobre 2007 au 6 janvier 2008 à la Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy à Paris dans le 4e.

Martin d’Orgeval a photographié le plancher de Jeannot dans sa position d’origine avant qu’il ne soit, par contresens, verticalisé.

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Selon les communiqués en ma possession, le photographe a posé son appareil à la place où Jeannot se tenait quand il a exécuté son œuvre. S’il fallait un prétexte pour noter sur vos tablettes cette expo intitulée Réquisitoire, celui-ci serait suffisant

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Actualité de l’Aracine

Malgré son carton d’invit assez craignos, faut pas que j’oublie de vous signaler aussi l’expo Martha Grünenwaldt qui durera jusqu’au 11 juin 2006 à la Création Franche de Bègles, sinon le troll Remords (voir son commentaire jeteur d’huile sur le plancher de Jeannot) va encore prétendre que je parle jamais de certains. Votre petite âme errante, vous le savez, ne roule pour personne et elle ne suit que ce que sa tête elle lui dit de suivre. Non seulement elle n’a pas peur de paraître partiale mais l’épidermique érigé en système, voilà son truc. Ceci dit elle n’a rien contre les vénérables racines. Aussi salue-t-elle avec respect l’arrivée sur ses ondes de madame Madeleine Lommel in personae.
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Se faire engueuler par cette éminente personnalité de l’art brut –même si c’est injuste parce qu’après tout, j’ai parlé à plusieurs reprises de Villeneuve d’Ascq– est évidemment pour moi un titre de gloire. Et pour dissiper ici tout malentendu trollesque, j’en profite pour proclamer bien nettement, devant l’aréopage des animuliens et animuliennes que, malgré (ou à cause de) son côté «Louise Michel de la libre création», Madame Lommel a fait beaucoup, je le sais, pour la promotion d’un art brut non frelaté. Je dis : «beaucoup», je dis : «non frelaté». Je ne peux pas mieux dire mais ce n’est pas de la faute de votre petite âme errante si l’actualité, ces temps-ci, s’est détournée de l’Aracine.

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