25.03.2010
L'art brut japonais à la Halle St Pierre
Je rentre à pas d'heure, je me fais des réceptions chez les ambassadeurs, enfin celui du Japon en France, Son Excellence Yasuo Saito. Il a eu la bonne idée d'inviter au cocktail qu'il donnait à Paris, mardi 23 mars 2010, pour les VIP parties prenantes de l'exposition Art brut Japonais qui débute à la Halle Saint-Pierre, des créateurs y figurant.
C'est ainsi que j'ai pu boire une orangeade en compagnie du toujours souriant (et si élégant dans son costume à rayures) Takahiro Shimoda qui décore ses pyjamas de motifs colorés parce qu'il veut dormir dans ce qu'il aime le plus : les œufs de saumon, les gâteaux et bien d'autres choses encore.
J'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Mlle Shiho Ueda venue directement de sa montagne située au nord du Japon. Shido Ueda, en plus d'un chromosome, a un avantage sur nous. Elle est capable de remplir des pages entières de petits personnages à la queu leu leu ondulante qu'elle appelle "Koyubito-san" (Monsieur et Madame Auriculaire). Sa maman que je connaissais déjà parce que j'ai vu un petit film pris dans le petit restaurant dont elle s'occupe, m'a fait cadeau d'une petite carte avec un vrai dessin de sa fille.
Tout le monde a été sage pendant les discours, moi y compris. Madame Lusardy a dit qu'elle avait le trac mais ça se voyait pas, ni en français ni en japonais. Un qui manquait malheureusement c'est M. Masao Obata qui a eu la mauvaise idée de disparaître avant le voyage vers Paris. Il se taille la part du lion dans l'expo de la salle Saint-Pierre avec ses couples rouges qu'il dessinait sur des cartons jaunes récupérés (et arrondis aux angles) dans les cuisines de l'institution où il vivait.
C'est, avec Shinichi Sawada, un jeune homme aux longs doigts fuselés dont une sculpture en céramique orne le catalogue, une des vedettes de cette expo hyper-collective puisqu'elle rassemble 63 créateurs.
C'est dire s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. En attendant, voici quelques photos du vernissage.
Et le lendemain ...
23:27 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art brut japonais, halle st pierre, takahiro shimoda, shiho ueda, masao obata, shinichi sawada | | Imprimer | | |
09.02.2008
Nippons delicatessen
Photo : Lucienne Peiry
Pour Sophie et sa potesse Virginie qui ont décidé de se faire la Collection de l’Art Brut en vélo (attention, Lausanne ça grimpe !), cette image d’Eijiro Miyama qui se balade à l’intérieur de l’invitation dépliante au vernissage de l’expo Japon le 22 février 2008 à la maison mère.
Ce nouveau show qui ne s’éteindra que le 28 septembre se présente sous l’égide d’un volatile sans ailes, au cou épineux et aux pattes plombées, d’une austère grandeur.
Takashi Shuji
Il regroupe 12 créateurs autodidactes japonais. Certains : Obata Masao, Sawada Shinichu (ou Masao Obata et Shinichu Sawada puisqu’au pays du levant soleil tout le monde s’appelle Chaissac Gaston) ne sont pas étrangers aux Animuliens-Cœurs-Fidèles puisque votre P.A.E. a déjà eu l’occasion de vous les présenter quand elle vous a parlé le 3 novembre 2006 (ce que le temps file!) de la Bordeless Art Gallery No-Ma de Shiga dans sa note intitulée : Art brut ami, partout, toujours.
est une formule que vous devriez broder sur vos T-shirts, mes petites Animuliennes (et p’tits Animuliens pour ceux qui n’ont pas honte de tirer, tirer l’aiguille). Oui, l’art brut est toujours là et même un peu là. Oui, l’art brut est partout.
La source est pas près de s’tarir comme le prouve la centaine d’œuvres présentées à Lausanne avec un catalogue en français, jap, anglais, bourré de textes de Yoshiko Hata, Tadashi Hattori, Sarah Lombardi et Lucienne Peiry (39 CHF ou 65 le pack contenant aussi des films de Lespinasse Philippe et Alvarez Andress).
Masao Obata
Je sais bien que c’est dur mais il faut mémoriser les noms des auteurs de ces «productions-peintures, dessins et sculptures- (qui) témoignent d’une richesse et d’une diversité étonnantes», selon le carton lausannois : Takanori Herai, Mitsuteru Ishino, Moriya Kishaba, Hidenori Motooka, Satoshi Nishikawa, Takashi Shuji, Yoshimitsu Tomizuka, Yuji Tsuji, Toshiaki Yoshikawa.
Hidenori Motooka
Tous, «dérogent à la tradition et conçoivent des univers uniques». Ce qui n’empêche pas le rédacteur de la notice-invitation de s’élever, c’est tout à son honneur, à une réflexion contradictoire : «chacune de ces pièces porte l’empreinte de la délicatesse et du raffinement attachés à la culture nippone.
Toutefois l’emprise de la culture japonaise a très peu d’impact sur ces créateurs».
La seule chose qu’on puisse lui reprocher à ce rédacteur ou cette rédactrice, c’est d’abuser un peu du mot «délicatesse» qui revient à propos de la méthode utilisée par l’opérateur des films, modestement crédité d’«interventions sobres ( ?????)».
Car enfin, la délicatesse et la raffinerie au Japon, il ne faudrait pas oublier qu’elles passent aussi par le vent du sabre et par l’esthétisation de la mort volontaire chez le peuple le plus décoratif de la terre.
Shinichi Sawada
Crédit photos : Onishi Nobuo
20:25 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, eijiro miyama, shinichi sawada, hidenori motooka, masao obata, takashi shuji | | Imprimer | | |