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12.02.2011

Le Zanderland à Montmartre

 J'adore les Belges. Les mecs ne se rasent plus. Les meufs jouent les Lysistrata. Pour réclamer un gouvernement. Cela leur laisse du temps pour s’intéresser à nous. Sur son journal en ligne, La Libre Belgique a déjà collé un article en 2 parties sur une expo parisienne qui vient de débuter à la Halle Saint-Pierre.

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A moi qui était au vernissage, le 18 janvier, ça m’a foutu la honte naturellement.

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Alors je trace vite derrière Roger Pierre Turine pour mettre mon grain de sel dans cette «épatante exposition qui montre quelques 300 pièces majeures d’une collection inestimable» : celle de Charlotte Zander.

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Collection dévolue surtout au meilleur art naïf mais aussi à des peintres haïtiens, à des créateurs enregistrés dans l’Outsider art ou dans l’art brut et à des inclassables du genre de Ilija Bosilj

Ilija Bosilj,halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine Lusardy,Collection Charlotte Zander,art brut,art naïf,Zanderland

ou Sava Sekulic qui sont, pour nous, des révélations.  Sava Sekulic,halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine Lusardy,Collection Charlotte Zander,art brut,art naïf,Zanderland 

halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine Lusardy,Collection Charlotte Zander,art brut,art naïf,ZanderlandSous le vent de l’art brut (c’est le gros titre un peu bateau de l’expo) commence sous le regard magnétique de l’affiche et par les beaux yeux de Charlotte Z dont le portrait est accroché à l’entrée.

On aurait pu mettre aussi ceux de Martine Lusardy qui a, comme dit R.P.Turine, «dans le pactole Zander, ciblé des œuvres qui puissent faire le lien entre art naïf plus démonstratif et art brut plus direct».

Anselme Boix-Vives,halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine lusardy,collection charlotte zander,art brut,art naïf,zanderland

Car faut vous dire que cette expo halle-saint-pierresque transgresse tranquillement un tabou qui veut que art naïf et art brut soit impitoyablement discriminés. Cela ne signifie pas qu’elle mélange tout en un joyeux salmigondis.

Friedrich Schröder-Sonnenstern,halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine lusardy,collection charlotte zander,art brut,art naïf,zanderland

Au contraire. Charlotte et Martine se sont entendues à merveille pour que cette dernière puisse naviguer dans le Zanderland : le château de Bönnigheim en Allemagne dont vous pouvez vous faire idée ici avec pour boussole le GPS à tonton Dubuffet.

Collection Charlotte Zander,art brut,art naïf,Zanderland,Bönnigheim

Comme le dit le catalogue : «dans cette pelote prodigieusement colorée, patiemment enroulée» par la fée Zander pendant un demi-siècle d’explorations, «le commissariat de l’exposition de la Halle Saint-Pierre a délibérément tiré un fil et c’est celui de l’art brut».

Ce qui nous vaut des points de vue originaux sur des œuvres que l’on croyait connues et sur des catégories que l’on croyait figées une fois pour toute mais dont les frontières sont plus communicantes qu’on ne croit.

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«Osons regarder André Bauchant et Henri Rousseau  sans le jugement de la naïveté» claironne madame Lusardy et il est vrai que je ne m’étais jamais rendu compte à quel point les rochers de Bauchant pouvaient ressembler à une matière cérébrale proliférante dans ses tableaux.

André Bauchant,halle st pierre,exposition sous le vent de l'art brut,martine Lusardy,Collection Charlotte Zander,art brut,art naïf,Zanderland

La rencontre inusitée d’œuvres qu’on n’a pas l’habitude de voir rassemblées le révèle ici! Osons donc nous faire l’expo de la Halle Saint-Pierre.

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«Osons!» est un bon programme. Une invitation à penser par la grâce d’un très bô «spectacle». Comme j’ai épuisé mon forfait, je ne saurais vous en dire plus une fois (ou pour cette fois).

16.01.2011

Akram Sartakhti, une singulière Iranienne

gateaux.jpgDimanche dernier, je me suis bourrée de gâteaux nippons, suaves comme un sofa, au finissage de l’expo L’art brut japonais qui voulait pas désemplir.

Je suis retournée aujourd’hui à la Halle Saint-Pierre pour voir s’il en restait encore.

Je suis tombée sur le commençage de l’accrochage des peintures d’Akram Sartakhti sur les cimaises de la cafète pleine de bobos et de bébés. Je devrais pas vous en parler déjà. Mais puisque cet événement de la «galerie» débute bientôt et qu’il durera que jusqu’au 13 février 2011, je mets mes scrupules dans ma pochette et mon mouchoir en dentelle par dessus.

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J’ai donc looké avec un poil d’avance ces aquarelles d’une dadame iranienne qui s’est mise à peindre à l’âge où l’on devient grand-mère, sans savoir, sans culture puisque, promise très jeune (9 ans) à un mari peu soucieux de son instruction, elle est demeurée illettrée. Visiblement sa vie n’a pas été drôle.

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Photo : Tooba Rahimi

Les infos qui nous parviennent, notamment par l’intermédiaire de Rokhsareh Ghaemmaghmi, réalisatrice de films documentaires sur son travail, nous la décrivent confrontée depuis longtemps à l’arbitraire conjugal. Tourments, jalousies, violence ont, semble-t-il, été son lot. A Dieu -une sorte de maître supplémentaire en plus consolant- elle a demandé quelque chose et ce quelque chose a été la peinture.

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 Elle se sert avec bonheur de ce cadeau, ressuscitant des souvenirs d’enfance, évoquant des légendes religieuses, des récits folkloriques. Sans misérabilisme. Avec la gaieté des couleurs vives, des scènes animées et compartimentées.

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Ce n’est pas naïf à fond, c’est parfois plutôt brut, limite dessins puérils. Cela peut ressembler à Boix-Vives en moins nuancé, en plus statique. C’est touchant, séduisant, narratif. Un peu élémentaire aussi. Les fonds ne la préoccupent guère. De la teinte pure et puis voilà. Elle a visiblement plaisir à déployer son bestiaire, ses personnages, ses bibelots.

 

 

Des chameaux dans la nuit étoilée

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de beaux oiseaux de paradis terrestres, des filles en costumes ethniques.

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Souriantes et en larmes. Voilées et menacées par des diables un peu dérisoires, des monstres enflammés mais bouffons. 

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L’inommable est tenu à distance. L’artiste a peut-être trop souffert. Elle se cantonne à la surface de sa souffrance et le spectateur en reste un peu interdit de séjour. Parfois pourtant, l’angoisse, la vraie, submerge tout sous la couche de gentillesse ou d’ironie. Ainsi va ce tableau où une tête de requin rose mord la trompe d’une créature tachetée sans défense, sous les yeux, vides, effarés ou idiots d’une bande d’oiseaux inutiles.

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Des œuvres d’Akram sont au musée à Téhéran. Son fils a montré son travail à des connaisseurs ce qui lui a valu une première exposition. A cette médiatisation, elle a gagné une certaine émancipation. Elle a participé à une sorte de festival d’art outsider. Son mari, de 20 ans son aîné, est devenu dépendant d’elle.

 

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Puisque Akram Sartakhti est venue en France, rendons lui visite! L’accompagner dans cette escalade de liberté, ne peut qu’être un plaisir.

13:10 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : akram sartakhti, art brut iranien, iran, halle st pierre | |  Imprimer | | Pin it! |

31.08.2010

Martha Grünenwaldt : une expo et un livre

Epouvantail de potager, têtes de fous dans une église. A peine si j’ai le temps de ranger mes clichés de vacances dans ma photothèque que ça repart à fond la caisse.

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L’épouvantail à nez de Pinocchio et visage de quille en bois, c’est en me dirigeant vers la forêt de Chaux que je l’ai aperçu, veillant à la sécurité d’un carré de tomates.

J’allais visiter les baraques de forestiers du village de La Vieille-Loye dans le Jura qui ont mis les clés sous la porte vers 1935 (maintenant c’est un mini-éco-musée).

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Plutôt pêchu, le guignol avec sa capuche de sac à grains!P1030093.JPG 

Les têtes de fous ce sont les sculptures qui courent, non loin de là, sur les corniches intérieures de l’église de Chissey-sur-Loue.

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Vous voyez la Saline d’Arc-et-Senans de Claude-Nicolas Ledoux? Et bien, vous pouvez pas vous tromper, Chissey c’est -vu d’avion- «un triangle tendant vers l’ovale» à côté sur la gauche. Je chipe ces lignes à la monographie de Pierre Lacroix (sic) qu’on se procure en glissant 4 € dans le tronc.

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L’auteur qui signe : «Conservateur départemental des objets d’art du Jura» est aussi un curé, ce qui explique qu’il fasse un peu la fine bouche à propos de ces «babouins» (comme on dit dans le coin) : environ une trentaine de visages éblouis, clos, hagards, lisses, innocents, idiots, bestiaux, ravagés, coiffés des grelots dont l’étrangeté dispute la vedette au bon Dieu.

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En cette église Saint-Christophe où une mâchoire du patron des chauffards trône sur un autel, on guérissait les malades mentaux à grands renforts de neuvaines et d’exorcismes au moyen-âge. retable de st christophe.jpgCes sculptures, parfois doubles (la schize?)

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constituent un formidable document sur cette période et sur un pèlerinage thérapeutique que les autorités regardèrent de travers dès 1578.

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La tête encore à l’ouest après une traversée de la France en diagonale et un ouikène rillettes et fouaces dans le Maine-et-Loire, qu’est-ce que j’apprends? Mais que l’expo Martha Grünenwaldt qui sera accrochée demain à la Halle Saint-Pierre de Paris (où votre petite âme errante est de retour) et vernie après-demain 2 septembre 2010 sera accompagnée d’un ouvrage consacré à cette «grande dame de l’art brut» comme dit le carton d’invitation.

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Elles sont rares les publications au sujet de cette femme qui fut domestique comme Séraphine et qui trouva comme elle la force de satisfaire son désir de création malgré les injustes contraintes (sa patronne lui interdisait de jouer du violon). Aussi celle- ci mérite-t-elle d’entrer dans vos intérieurs, chers Animuliens même si ce n’est pas exactement un «coffee table book».

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Dans cette plaquette, vous plongerez direct dans le regard de Martha. Vous y trouverez plusieurs clichés la montrant au travail et quantité de repros couleurs de ses dessins, peut-être pas sublimement maquettées mais ayant le mérite d’exister.

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Quant aux textes, le plat de résistance sort tout chaud du cerveau d’Alain Bouillet et l’entrée de celui de Carine Fol qui nous rappelle que la découverte des œuvres de M. G. est due à des personnes proches d’Art en Marge. Bon, j’ai pas eu le temps de les lire mais l’expo ne durant que jusqu’au 28 septembre 2010, j’ai préféré me grouiller pour sonner l’alerte. En tête de ce petit livre, des souvenirs de Josine Marchal, la fille de Martha, précieux pour la précision de certains détails : «Elle traçait des schémas de visages qu’elle laissait de côté pour les achever plus tard».

28.05.2010

Le Japon hors norme sort dans Télérama

telerama3150.jpgUn Japon hors norme, c'est à vous faire sortir de votre petit for intérieur, non? Donc, même si vous n'êtes pas une grande télérameuse devant l'Eternel, même si vous ne regardez jamais la télévision ou que vous avez bousillé votre écran plat depuis un certain soir de mai 2007, n'attendez pas la grève des Maisons de la presse pour aller vous procurer le dernier en date des numéros de Télérama. Le n°3150 couvrant la période du 29 mai au 4 juin 2010, pour être exacte. The Télérama et surtout son supplément Sortir qui «ne peut être vendu séparément». Sur la couv de ce sup vous reconnaîtrez une des œuvres présentées en ce moment à la Halle Saint-Pierre dans le cadre de l'expo Art brut japonais.

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A l'intérieur, un article de Bénédicte Philippe à propos de cette expo. Le Japon sort des règles de l'art, tel est son titre. Et cet article vaut le détour. D'abord parce qu'il est bien documenté, B. P. s'étant donné la peine de s'abreuver à plusieurs sources parmi lesquelles celles de Jean-Pierre Klein qui touche sa bille en art-thérapie, Yves le Fur, Directeur du Patrimoine et des Collections au musée du Quai Branly, Céline Muzelle qui a contribué au catalogue de l'expo à la Sainte-Halle. Ensuite parce que cet article sur 4 colonnes point trop longues se donne les gants de ne jamais oublier de parler des œuvres et des créateurs tout en éclairant le grand public (sans avoir l'air d'y toucher) sur la notion d'art brut, son passé et son nouveau visage.

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Surtout, surtout, l'article de Bénédicte Philippe ne cède jamais à la facilité des présentations déficitaires, genre : dansons avec la poussière puisque l'art brut ne fait jamais le ménage. Elle n'a certes pas peur d'employer les mots vrais : «autistes, trisomiques ou psychotiques» mais c'est toujours pour rappeler que les créateurs japonais concernés par ces mots sont simplement «mentalement différents» et qu'ils tirent de cette différence des avantages certains : «Employant des moyens détournés pour s'exprimer, ils nous forcent à sortir des a priori, des connaissances figées en nous-mêmes. (...) ils nous rendent justes plus vivants». Cela s'appelle le tact, une vertu indispensable quand on prétend parler d'art brut. Le tact, c'est pas si répandu dans le grand (et le petit) journalisme. Sans doute parce qu'il demande un travail d'écriture supplémentaire. Cela mérite donc d'être salué au passage.

23:55 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art brut japonais, halle st pierre, télérama, bénédicte philippe | |  Imprimer | | Pin it! |

13.05.2010

Le mammuth et la fée

Faire des films «à la manière de l'art brut» : beau programme! Gus Kervern et Benoît Delépine y croient. Le duo grolandais, réalisateur de ce Mammuth qui pétarade si printanièrement sur nos écrans ne perd pas une occasion de dire, combien il n'en a rien à battre de la perfection. Gustave et Benoît lui préfèrent la vie et ils ont bien raison. La vie, quitte à semer gentiment sa zone.

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Comme le dit G.K. dans un entretien avec Pierre Daudin : «Je n'aime pas que les films soient trop parfaits, quand le décorateur a tout bien fait. Ca me donne envie de casser quelque chose (...)». Faisons comme lui et brisons tout de suite un peu de la couronne de lauriers que je m'apprêtais, après beaucoup, à tresser sur les têtes hirsutes des deux réalisateurs du film mammuthique que -soit dit en passant- j'ai vu dans un MK2 plein de bobos chauves qui mangeaient des esquimaux.

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La vie, ça a l'air simple. C'est tout entier dans ce genre de détail qui en dit long sans avoir besoin de démontrer quoi que ce soit. Le contraire de l'écoeurante pédagogie gouvernementale, la vie : un animal timide, sauvage et frémissant. Certes, l'art brut ne se limite pas à l'absence de fignolage. Et la fréquentation des studios de télé n'autorise guère Kervern et Delépine à se prétendre «étrangers aux milieux artistiques professionnels».

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Il se peut même que leurs sketches ne soient pas toujours «fortement inventifs» (pour causer comme Dubuffet). Il n'en demeure pas moins que les deux responsables de Mammuth, parviennent à le faire manger dans notre main, cet animal vital.

Avec leur histoire de retraité motard qui aime son épouse mais ne le lui dit pas, qui se projette le fantôme d'un amour mort (Isabelle Adjani) sur l'écran noir de ses nuits blanches, qui croise des cons et des malfaisants qui le prennent pour un bon à baiser dans une France pourrie où les rapports sociaux sont ravagés par une maladie à visage d'hydre économique et financière, ils nous émeuvent et ils nous attristent, nous désespèrent et nous requinquent avec leur casting d'enfer. D'abord parce qu'il y a Yolande Moreau encore toute auréolée du pollen de Séraphine. Et ensuite parce que Serge Pilardosse, le retraité «géant à l'extérieur, tout doux à l'intérieur» rencontre une nièce qui s'avère être une fée.

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Une fée qu' on n'embauche pas parce qu'elle rédige son C.V. sur du papier-cul avec le sang de ses règles. Une fée avec laquelle Pilardosse découvre que «c'est bon, rien faire aussi». La fée c'est Miss Ming, une tête à aimer les fraises tagada, une élocution ralentie qui décale tout, un comportement si aveuglément poétique qu'il remet à lui seul le monde sur ces vrais rails : bonheur, tendresse, nonchalance. Même un monstre sacré comme Gérard Depardieu retrouve la spontanéité de sa jeunesse valseuse quand Miss Ming lui attrape délicatement le nez.

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Miss Ming (Solange dans le film) habite un pavillon dont les abords ressemblent à chez Chomo. C'est à Lucas Braastad, un artiste du Musée d'Art Contemporain Inutile d'Angoulême que Gus et Ben ont emprunté les œuvres accumulées là.

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Certaines ont été exposées à la Halle Saint-Pierre pendant le vernissage sur L'art brut japonais.
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Les deux réalisateurs aiment bien ce lieu qu'ils appellent «le musée de l'art brut». Au point d'y avoir donné des interviews pour leur promo. Ecoutez-les mais filez d'abord voir le film car, mieux qu'aucun court ou long métrage documentaire, cette œuvre de fiction nous en apprend beaucoup sur l'art brut en tant qu'il se confond avec la pulsation de la vie elle-même. 

25.03.2010

L'art brut japonais à la Halle St Pierre

ambassade.jpgJe rentre à pas d'heure, je me fais des réceptions chez les ambassadeurs, enfin celui du Japon en France, Son Excellence Yasuo Saito. Il a eu la bonne idée d'inviter au cocktail qu'il donnait à Paris, mardi 23 mars 2010, pour les VIP parties prenantes de l'exposition Art brut Japonais qui débute à la Halle Saint-Pierre, des créateurs y figurant.

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C'est ainsi que j'ai pu boire une orangeade en compagnie du toujours souriant (et si élégant dans son costume à rayures) Takahiro Shimoda qui décore ses pyjamas de motifs colorés parce qu'il veut dormir dans ce qu'il aime le plus : les œufs de saumon, les gâteaux et bien d'autres choses encore.

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J'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Mlle Shiho Ueda venue directement de sa montagne située au nord du Japon. Shido Ueda, en plus d'un chromosome, a un avantage sur nous. Elle est capable de remplir des pages entières de petits personnages à la queu leu leu ondulante qu'elle appelle "Koyubito-san" (Monsieur et Madame Auriculaire). Sa maman que je connaissais déjà parce que j'ai vu un petit film pris dans le petit restaurant dont elle s'occupe, m'a fait cadeau d'une petite carte avec un vrai dessin de sa fille.

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Tout le monde a été sage pendant les discours, moi y compris. Madame Lusardy a dit qu'elle avait le trac mais ça se voyait pas, ni en français ni en japonais. Un qui manquait malheureusement c'est M. Masao Obata qui a eu la mauvaise idée de disparaître avant le voyage vers Paris. Il se taille la part du lion dans l'expo de la salle Saint-Pierre avec ses couples rouges qu'il dessinait sur des cartons jaunes récupérés (et arrondis aux angles) dans les cuisines de l'institution où il vivait.

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OBATA Masao - Sans titre (Mariage) - inconnue - halle saint pierre.jpg

catologue art brut japonais.jpgC'est, avec Shinichi Sawada, un jeune homme aux longs doigts fuselés dont une sculpture en céramique orne le catalogue, une des vedettes de cette expo hyper-collective puisqu'elle rassemble 63 créateurs.

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C'est dire s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. En attendant, voici quelques photos du vernissage.

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Et le lendemain ...

12.03.2010

Alternatives grafikes et vaniteuses

Tant plus qu'il fait froid, tant plus qu'on vernit. On sort du métro parce qu'il y a trop de monde qui s'y réfugie pour fuir le vent mauvais. On fait pas 100 m qu'on gèle du bout du nez. Reste plus qu'à aller de vernissage en vernissage. Ils sont nombreux et fréquentés en ce moment, forcément.

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Vodka sur glaçons pour le n°1 de la revue Hey à la Halle Saint-Pierre. Le dernier sur ma route. On retrouve ensuite, bien au chaud chez soi, ses amis sur le net.

Le Dernier Cri et ses Alternatives grafikes qui vont commencer le samedi 13 mars 2010 (vernissage) au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne

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Les vanités sont à la mode. On en accroche même en douce dans l'expo du Musée Maillol à Paris.

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Je résiste pas à vous montrer celle du carton de l'expo des Sables qui met le cap sur le 23 mai (finissage).

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Et pour finir, rien que pour le plaisir de la différence, ce dessin de Louis Umgelter provenant de la Collection Prinzhorn.
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00:25 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le dernier cri, vanités, louis umgelter, collection prinzhorn, art brut, halle st pierre | |  Imprimer | | Pin it! |

31.01.2010

Raw-viser Milly !

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Me too, I forget things sometimes! For example, I forgot to point out one little sentence in the article on CHOMO I mentioned yesterday. "This is the first retrospective ever of his work" JM wrote about the current exhibition at the Halle Saint-Pierre.

JM should read the blog Animula Vagula, it would be better informed. He would have seen that one of my readers (CHOMO after ten years) had already recalled the existence of exhibition to Milly-la-Forêt in 1991. "Sometimes it's necessary to remember things!" said the reader who signs Herblot.

If JM had opened the catalog of the Halle Saint-Pierre, he would read (page 24): "This year's Jubilee CHOMO exhibit exceptional organized entirely by Josette Rispal which takes place during the Gulf War in various places of the city of Milly-la-Forêt from 19 January to 3 February 1991".

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Tradoche pour le confort (ohé, les francophones!) :

Moi aussi, j'oublie des choses parfois! Par exemple, j'ai oublié de vous signaler une petite phrase dans l'article sur CHOMO dont je vous parlais hier. «This is the first retrospective ever of his work» (c'est la première rétrospective jamais consacrée à son œuvre) écrit JM à propos de l'actuelle exposition à la Halle Saint-Pierre.

JM devrait lire le blog Animula Vagula, il serait mieux informé. Il aurait vu qu'un de mes lecteurs (CHOMO 10 ans après) avait déjà rappelé l'existence de l'exposition à Milly-la-Forêt en 1991. «Il faut parfois rappeler les choses!» dit ce lecteur qui signe Herblot.

Si JM avait ouvert le catalogue de la Halle Saint-Pierre, il aurait lu (page 24) : «C'est l'année du Jubilé de CHOMO, exposition exceptionnelle, entièrement organisée par Josette Rispal, qui a lieu, au moment de la Guerre du Golfe, dans divers lieux de la ville de Milly-la-Forêt du 19 janvier au 3 février (1991)».

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Costume créé par CHOMO pour l’expo de Milly,

porté ici par Alain Niderlinder,

un des plus anciens fidèles de l’artiste

 

 

 

 

 

 

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Christ offert par CHOMO à l'église de Milly-La-Forêt

à l'occasion de l'exposition de 1991.



 

17:08 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chomo, alain niderlinder, milly-la-forêt, halle st pierre | |  Imprimer | | Pin it! |

13.09.2009

CHOMO. Dix ans après.

Atansion lé violanse.JPG

Débarquement spirituel de CHOMO sur la planète Saint-Pierre le mardi 15 septembre 2009.

!!! ATANSION !!!

invit chomo.jpgÇa va saigner à la Halle. CHOMO revient avec des images de lumière dans les poches de son chandail. CHOMO en avait marre de manger des étoiles. CHOMO détonne. CHOMO crépite.
LÉ VIOLANSE du vernissage commenceront à 18 h 30 rue Ronsard dans le 18e arrondissement de Paris.

Montez de la station Anvers si vous venez par le métro ou descendez par le funiculaire si vous abordez les choses du côté de la Butte Montmartre. Venez à cheval si vous êtes un mousquetaire (ou une moustiquaire). Laissez les bourrins dehors. Les chapeaux à plumes au vestiaire. Plus besoin de taper sur le gong avec la garde de l'épée, montrez votre invit à l'entrée.
Quelque chose me dit que vous allez vous sentir comme des chatons dans les mains du Cardinal.

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!!! ATANSION !!!

L'expo CHOMO n'est pas un festival pleurnichard pour vieux nostalgiques du village d'art préludien.

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L'église des pauvres - Photo Clovis Prévost

Martine Lusardy nous sert ici sa botte secrète. Son accrochage a du panache et elle s'escrime avec clarté. Elle témoigne de l'actualité, toujours explosive dans sa diversité même, de cette œuvre qu'on ne peut classer ni dans l'art brut, ni dans l'art contemporain.

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!!! ATANSION !!!

Pour ceux qui douterait de cet « ailleurs » si particulier, je conseille la lecture de ces quelques lignes de Michel Thévoz à propos de CHOMO: « Bien loin d'être indemne de culture, il en était un adversaire rusé, lucide, vigilant, offensif sur tous les fronts artistique, philosophique, politique, écologique. (...) Chomo (...) était foncièrement allergique à l'orthogonalité, et dans tous les registres, géométrique, mental, politique, esthétique etc. Déviant irréductible mais en toute connaissance de cause. Conscient avant les autres, hyperconscient même, de la régression obscurantiste et du formatage mondialisé que, par une double et crapuleuse dénégation, on appelle néo-libéralisme ».

 
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