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Rechercher : plancher de jeannot

Elephant tweet

C’est les vacances. Plus rien à la téloche. J’en profite pour visionner mes DVD en retard. Bricoleurs de paradis, celui de Rémy Ricordeau. 52 mn. «Ce film est une dérive en quête d’environnements insolites d’art populaire» nous dit la présentation. Dérive, ça me rappelle un truc. J’aime bien. La musique de Jean-Christophe Onno (accordéon diatonique et scie?) aussi.

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J’aime moins le côté téléphoné des questions de l’interviouveur qui va jusqu’à traduire ce qu’on lui dit pour l’accommoder à sa sauce. «On est saisi de partout!» devient ainsi : «Y’a pas de liberté». Peu d’écoute, peu de tact.

On passe allégremment sur les scrupules de Madame Taugoudeau qui a honte de montrer le jardin de son mari envahi par les ronces. On insiste pour fureter derrière la maison de M. Pailloux qui n’y tient guère. Le contraire d’un travail d’ethnologue. Une curiosité réelle mais gauchie par des idées préconçues.

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Les créateurs sentent qu’on veut leur faire dire quelque chose. Ils se défilent. Avec précaution : «j’vois pas où vous vous voulez en venir…» (André Gourlet) ou avec netteté : «on fait ce qu’on veut dans son jardin!» (Yvette Darcel). Le résultat est le même. L’impression d’un étrange malentendu.

C’est pourquoi il faut approuver Rémy Ricordeau d’avoir engagé Bruno Montpied comme acteur. La confrontation de celui-ci avec un habitant-paysagiste a quelque chose de surréaliste et de pittoresque à la fois. Le naïf dans l’affaire n’est pas celui qu’on croit. La confrontation des autodidactes de l’art avec le dilettante de l’entretien filmé, c’est son angle à Ricordeau.

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Et cet angle a l’avantage cinématographique de lui permettre de belles prises de vue sans que les créateurs donnent l’impression d’être  scotchés à leur création. L’énergie que ceux-ci doivent déployer pour se garer des gros sabots de leur interrogateur leur fait oublier la caméra. Plus spontané nous apparaît, grâce à ce film, leur lien avec leurs œuvres. C’est particulièrement vrai pour André Pailloux dont la gentillesse et le ludisme cinétique, sont le clou de ce spectacle bienencontreusement sous-titré, selon le mot du sculpteur-paysagiste Alexis Le Breton, Le Gazouillis des éléphants.

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Le livre de B. Montpied qui accompagne ce DVD s’intitule lui : Eloge des jardins anarchiques. On me dira que rien n’est plus ordonné que ces jardins là. On me dira que très peu de ces créateurs à l’état brut se réclament d’une doctrine politique -certes estimable- à laquelle l’auteur se plait à professer inclination à tout bout de champ.

Moi, je ne dirai rien. Je me contenterai de faire référence à la vigoureuse campagne d’auto-promotion développée par B.M. sur son blogue à propos de ce recueil d’articles fort documentés (pour beaucoup déjà publiés dans le passé et remaniés ici pour l’occasion).

Voir les notes du 15 mars 2011, 19 mars 2011, 20, 22, 26 et 30 mars 2011 ; 9 avril 2011 ; 1er mai, 3 mai, 22 mai 2011 ; 5 et 26 juin 2011 ; 14 juillet, 21 juillet 2011

A charge pour son éditeur d’en apprécier les effets.

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CHOMO chez Desmoulin

L’entrée était gratuite. On y accédait par l’ascenseur. C’était en Périgord. Tout pour plaire. Et pourtant j’ai loupé l’exposition CHOMO (encore une) qui s’est tenue, à vrai dire fugacement, du 10 au 21 juillet 2011 dans la salle de l’Horloge de l’Abbaye de Brantôme. C’est la collection perso de la veuve de CHOMO qui fournissait la matière de cette «rétrospective». L’édition numérique du journal Sud Ouest nous affirme qu’elle rendait «bien compte du travail que l’artiste a pu réaliser durant toute sa vie». Je veux bien le croire mais c’est trop tard que l’article m’est tombé sous le regard. Pourtant j’aurais dû m’en douter. Votre petite âme errante ayant parfois sans le vouloir de petits dons de divination. Je m’explique. Les plus animuliens d’entre vous auront noté que lorsque j’ai annoncé (19 janvier 2010, dans la note : Chomo, une œuvre très prisée) la vente publique de certaines œuvres de CHOMO à Cheverny, je n’ai pas manqué de souligner que cet aimable château avait servi de modèle à Hergé pour son «Moulinsart». Et bien entendu, il n’aura pas échappé aux animulâtres que vous êtes que, peu de temps avant, le 13 décembre 2009, je commettais ce calembour douteux à propos d’une double expo du dessinateur et graveur Fernand Desmoulin : Desmoulin’s art. Et puis après me direz-vous? Et bien il se trouve que c’est dans l’Abbaye de Brantôme qu’est abrité le Musée Fernand Desmoulin! Voici donc CHOMO qui se rapproche vraiment du pur dessinateur automatique que fut Fernand Desmoulin. Un voisinage médiumnique en quelque sorte! Sous les auspices d’une pythie moulinsardeuse, Ani, votre servante. A noter que l’expo CHOMO de juillet 2011 à Brantôme était «agrémentée d’un diaporama», ce qui prouve que l’épouse du défunt CHOMO qui, de son vivant, n’encourageait pas trop les visiteurs à prendre des photos du village préludien, n’est tout de même pas une iconoclaste. Aucune reproduction cependant des œuvres de sa collection ne figure dans l’article de Sud Ouest.

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Une araignée dans la gorge

La raison de mon silence? Non ce n’est pas que je médite un changement d’orientation. Genre : Rives et dérives de l’art contemporain. Ou «comptant pour du beurre», l’art brut ayant tendance à faire tache aujourd’hui pour les institutions qui l’exposent (pardon pour celles qui dérogent à la règle).

Sirop-Des-Vosges.jpgNon, non, c’est simplement que je me traînasse ma première grosse crève de l’année. Que je tousse comme une perdue. 

timbre araignee.jpgEt que mon chéri-que-j’ai profite de ma faiblesse pour me faire avaler des litres de sirop des Vosges sous prétexte que j’aurais une araignée de Louise Bourgeois dans la gorge.

christine sefolosha,pierre della giustina,judith scott,anton prinner,fiac,lucie vigne,etienne-martin,rafaèle normandSelon lui c’est depuis que j’ai lu, dans le dépliant de l’expo Objets secrets au Collège des Bernardins, cette thèse (pour le moins digne de  Nos amies les bêtes) suivant laquelle les œuvres de Judith Scott «résonneraient profondément» avec les objets sculptés par ladite Loulou of New York. Raisonnement de tambours! Idéal pour couvrir ma quinte! Non, je vous l’dis : «ça sent le sapin!». vosges.gif

Je n’ai même pas pu me traîner à la FIAC pour aller voir sur le stand de la Galerie Le Minotaure, les œuvres d’Anton Prinner, une artiste «contemporeine» d’exception celle-là. J’ignore pourquoi (à cause peut-être de la radicale façon dont elle interrogeait, dans son comportement, la différence sexuelle)– on ne parle jamais d’elle. En dépit des méritoires efforts de Benoît Decron que j’ai déjà eu l’occasion de signaler dans mon post du 25 janvier 2008 (Déplacement à l’Abbaye Sainte-Croix).

Anton Prinner

Libération du jeudi 20 octobre 2011

Pour rare qu’il soit, le cas d’Anton Prinner n’est pas le seul à se tenir éloigné des petites bourgeoiseries à la mode. Pas plus tard que récemment, j’ai eu l’occasion de vous rafraîchir la mémoire au sujet de Lucy Vines et d’Etienne-Martin.

Si écho de l’art brut il y a, c’est dans l’œuvre de tels artistes, sincères, discrets et concentrés sur eux-mêmes avant d’être soucieux de notoriété, qu’il faut le chercher. Ma p’tite idée sur la question c’est que la fréquentation de leurs œuvres nous servira bien plus dans notre approche de l’art brut que le commerce avec les people de la planète art-contemporanéiste qui tourne éternellement autour de deux trois nombrils décorés.

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Bon, je retourne à mon sirop! Non sans vous signaler deux expos de jeunes artistes contemporains qui méritent bien qu’on parle d’eux.

Christine Sefolosha

Celle de Christine Sefolosha à Strasbourg et celle de Pierre Della Giustina dans son atelier de Saint-Rémy-sur-Durolle en Auvergne.

Pierre Della Giustina

Merci au carton d’invitation de l’expo Della, organisée de concert avec la photographe Rafaèle Normand.

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Il me fournit ma conclusion : «une virée dans les sapins pour la Toussaint?»

pierre della giustina,rafaèle normand

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23.10.2011 | Lien permanent

Travellings bruts

INHA + HLN = WE à 100 %. Derrière cette formule sybilline, se cache une réalité impitoyablement speed : ça va être du sport, samedi prochain, 17 de septembre 2011!

micro-ondes cassé.jpgFirst, en début de matinée, je vais m’user le tempérament à attendre le réparateur de four à micro-ondes car ce dernier s’est offert une rébellion domestique pendant les vacances (c’est trop la mauvaise période).blouse rose.JPG Puis, je courirai au pressing chercher ma blouse en nylon.

Ensuite je sauterai dans la Simca 1000 (immatriculée dans le Puy-de-Dôme) de mon tonton Fernand de passage à Paris.

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Il me déposera rue Vivienne pour les causeries de l’Institut National de l’Histoire de l’Art où je dois retrouver ma copine Jeannette avant qu’elle ne s’éclipse pour l’anniversaire de sa petite fille.

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Comme il n’a pas de GPS (mon tonton Fernand, suivez, quoi!) je manquerai peut-être la prestation de Bruno Montpied qui planchera aux aurores (9h45) sur la découverte des premiers environnements spontex mais je compte rattraper madame Magliozzi à 10h15 dans son labyrinthe litnianskiesque.

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Au pire je me pavanerai, après la pause café de 11h, dans le jardin muscaté de Michel Valière. Si tout ça n’est pas limpide, cliquez ici pour lire la présentation claire de ce séminaire organisé par Roberta Trapani.

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Céline Delavaux lui donnera un coup de main pour la table ronde. Après ladite table, mon timing sera serré. Comment passer près de la Galerie Vivienne sans jeter un œil dans la Librairie-Galerie de Catherine Aubry? Comme elle ouvre en début d’aprèm, avec un peu de chance je choperai un taxi en sortant.

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Pour dévaler la rue des P’tits Champs et la rue Etienne Marcel pour tomber comme une balle dans le passage des Gravilliers où se déroulera, à partir de 14h30 un événement de taille : le Festival de films sur et autour, à la Galerie Berst. Sur et autour de l’art brut bien sûr.

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Heureusement qu’il y a les marchands pour me ramener à l’art brut! Je l’avais un peu perdu de vue dans mes notes précédentes. Ce fffffesssstivallll se poursuivra le samedi 24 septembre mais moi je mise tout sur le 17 parce qu’il y a des choses qui me retiennent davantage : Raphaël Lonné par Gazet et Danchin, André Robillard par C. and C. Prévost et un nouveau truc sur Henry Darger. Allez voir le programme complet là aussi, sur le site de Christian Berst qui pique et qui nous prend par la main comme une mère ses lardons.

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Profitez de cette «matinée» cinéma qui durera jusqu’à 17 h pour vous faire aussi l’expo HLN (rentrée hors-les-normes 2011) si vous n’étiez pas (la honte!) au vernissage, samedi dernier le 10 septembre. Moi, j’y étais mais je vous dis pas tout.

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Un petit parfum new-age flotte autour des œuvres présentées. Anibal Briuzela a vu une soucoupe volante.

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Eric Benetto pratiquait la méditation.

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Melvin Way est trop matheux pour moi, il faut que je m’habitue.

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Mais j’étais contente aussi de parler avec Loïc Lucas qui a coupé sa barbe et qui s’exprime maintenant en noir et blanc (ça lui va bien).

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Bien sûr, il faudrait gratter tout ça. Et bien grattez, chers Animuliens !

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Rude semaine pour les Animuliens

Rude semaine en perspective. Elle culminera avec une escapade automnale au pays d’Alain Bourbonnais le samedi 15 octobre 2011. Prévoir une petite laine pour remettre le couvert à l’occasion de cette deuxième journée d’étude où malheureusement je ne pourrai pas aller.

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Les nombreux Animuliens que ça intéresse peuvent consulter le programme ici. Je compte sur eux pour nous dire si l’ambiance, sous la houlette de Débo, atteint celle du précédent show Fabuloso-CrABichesque. Voir sur ce point mon post du 21 juin 2011 : L’Appel du 18 juin à la Fabuloserie.

Ceux qui ne pourraient pas être en Bourgogne ce samedi là et que leurs activités retiendraient dans le sud-ouest de la France seraient bien avisés de se rendre à Villeneuve-sur-Lot. Les Chercheurs d’Art, une asso locale, y montrant, au Pôle de mémoire du Moulin de Gajac, un documentaire inédit sur l’œuvre d’André Labelle, un jardinier devenu peintre sans éprouver le besoin de changer de tête.

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A noter que Pascal Rigeade, directeur du Musée de la Création Franche de Bègles y conférencera. Cette info en elle-même constitue un scoop, la précédente direction dudit Musée s’étant plutôt fait un principe du confinement dans le passé.

Rude semaine qui promet aux Parisiens des transports difficiles le mardi 11 octobre 2011 pour cause de grève. Manque de bol, c’est ce jour là que débute au Collège des Bernardins, l’exposition Judith Scott, Objets secrets.

Judith Scott

Faire des pieds et des mains quand même pour se véliber, se co-voiturer ou se propulser cum jambis au vernissage (à partir de 18 h). C’est d’une nécessité absolue pour tout Animulien qui se respecte! C’est pas tous les jours en effet qu’on peut se mettre sous la dent une réunion d’œuvres de la petite mère Judith.

Judith Scott

A la rigueur, une attestation de votre présence au même moment à Oakland (Californie) pour les Latitudes (Self taught Artists from France and New Zealand) pourrait avoir valeur de mot d’excuse de vos parents mais n’en abusez pas!

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L’autre morceau de bravoure de cette rude semaine, ce sera la déjà nouvelle expo de l’entreprenante Galerie Christian Berst qui vernira deux jours après le jeudi 13 octobre 2011.

Pietro GhizzardiJe suis sur des charbons ardents de voir ce que C.B. va nous sortir de l’œuvre charnelle et fragmentée de Pietro Ghizzardi, créateur italien compulsionnel, que j’avais stockée dans ma petite cervelle d’oiselle. Ce, depuis que j’avais vu ses drôles de femmes aux bustes et visages cloisonnés dans la sélection de la Collection Charlotte Zander exposée à la Halle Saint-Pierre avant les vacances. Il y a gros à parier que l’expo de Christian Berst va décaper les derniers oripeaux d’art naïf dont on avait cru intelligent jadis d’affubler Ghizzardi, ce qui avait sans doute contribué à le dérober aux regards des amateurs de cet art brut auquel il appartient légitimement.

Marie Espalieu

Ah, j’oubliais, en vous débrouillant bien vous pourriez être le lendemain, vendredi 14 octobre 2011, au Musée de Cahors où sera inaugurée à 18 h l’expo Marie Espalieu, l’esprit des branches qui durera jusqu’au 31 janvier 2012.

Marie Espalieu

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Sefolosha Salvatica

Des forêts, des sous-bois, on a besoin de ça. Des végétaux, des jardins. En ce début d’automne, ça peut pas faire de mal. Surtout si ce sont ceux de Christine Sefolosha. Véridiques, crépusculaires, oniriques et byzantins comme des bijoux baudelairiens, des souvenirs nervaliens ou des encres hugoliennes.

Christine Sefolosha

Mystérieux et pleins de bruissements d’ailes. De songes et de chuchotements. Odeurs de mousse et de champignons qu’on mangera en omelette à la ferme-auberge (ou à la ferme-galerie). map.jpgC’est à Assens dans le canton de Vaud, village suisse jumelé avec les Deux Eglises de Colombey. Faut-il vous faire un dessin pour savoir comment vous y rendre? Dimanche, on nous promet du soleil jaune comme la paille, jaune comme le vin.

Christine Sefolosha

L’occasion rêvée, ce 25 septembre 2011 à 11 h de rencontrer l’artiste à l’Espace culturel, route du moulin. Elle y fera découvrir sa nouvelle série de monotypes réalisée avec le concours de l’Atelier Ratmond Meyer, imprimeur à Lutry.

christine sefolosha

L’exposition, qui est collective, s’intitule Salvatica et c’est délicieux de pas bien savoir ce que ça veut dire. Je dis ça pas que pour les Suisses. Les Français sont invités à passer la frontière.

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22.09.2011 | Lien permanent

Loulou et moi, 6 ans après

«Wo es war, soll ich werden». Y’ a des moments où je m’demande si j’ai un inconscient! Heureusement, la PQR est là pour m’en tenir lieu. D’une édition charentaise de Sud Ouest, en date du 17 août 2011, j’ai eu l’émotion de voir surgir de mon passé monsieur Loulou (André) Degorças, «sculpteur cagouillard».

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Quelle reviviscence! Rappelez-vous. C’était au début septembre 2005. Je n’étais pas encore la «Grande Timonière» que je suis devenue. Celle dont Mr Alain Bouillet, dans le n°34 de la revue Création Franche (mai 2011), dit que son blogue est –je cite– «bien connu des amateurs d’art brut». La gloire ne poudrait pas encore les ailes de votre Petite âme errante et ses chevilles n’étaient pas enflées. J’étais rien qu’une âmelette nouvelette, mal assurée sur ce qui lui tenait lieu de jambes sous sa mini-robe. Elles ont grandi depuis, grâce à vous, chers lecteurs et lectrices, qui m’avez fortifiée de votre attention et de vos informations.anniversaire-6-ans.gif Elles m’ont portée jusqu’à mon sixième anniversaire que j’ai le plaisir de placer aujourd’hui sous les auspices de Loulou de Genté, petit bourg situé près de Segonzac. Loulou c’est le genre de gars qui ne demande rien à personne et qu’on découvre par hasard. Leur création mérite d’être protégée et leur tranquillité respectée. C’est pourquoi j’avais évité de le localiser en 2005 quand j’en parlé pour la première fois.

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Je m’imaginais que les stakhanovistes du bord des routes, qui traquent le «singulier de l’art» comme l’orpailleur de Guyane ses pépites, finiraient par le trouver. Mais non. Mes photos étaient trop petites. Alors, à l’occasion de mon sixième anniversaire, c’est moi qui vous fait un cadeau en les élargissant un peu.

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Place d’abord à ces personnages en ciment teinté, grandeur nature, qui veillent à l’entrée de la maison de la mère de Loulou.

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Il y en a 4 dont une représente «sa» Sheila, chanteuse dont Loulou est fan depuis qu’elle l’a invité à la teuf donnée pour ses 20 ans. Elle chante Ecoute ce disque.

André Degorças alias Loulou,Sheila

André Degorças alias Loulou,Sheila

 

Un maçon (Loulou ?), sur le pilier symétrique, présente ses outils.

André Degorças dit Loulou

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Loulou aimait trop l’invention pour en rester là. Son brevet pour une taloche en plastique trône chez lui sous une vitrine. Dans sa cour, il a vu un soir des extra-terrestres, «petits et transparents».

André Degorças dit Loulou

Et il s’est bricolé un petit musée de science-fiction avec des comètes peintes sur des bâches noires et une ronde d’aérolithes sur tiges de métal.

André Degorças dit Loulou

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Au supermarché du coin, il cherche des idées dans les revues sur les soucoupes volantes.

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Au rayon des viandes limousines, il achète des bas morceaux pour «son drôle», un vieux chien pour lequel il a conçu une rampe d’accès pour monter au premier étage de sa maison.

Sans doute Loulou n’entretient-il avec l’art brut que des parentés assez lointaines. Il fabrique des souvenirs pour les mariages, de petites stèles avec visages de profils d’après photo.

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Ce qu’il voudrait c’est en réaliser pour des hommes politiques auxquels il voue une innocente considération. Mais les ministres ne se bousculent pas pour venir se faire portraiturer au fotomaton local pour lui. Cela ne fait rien, on l’aime bien quand même et je suis heureuse d’avoir, il y a 6 ans, commencé par lui et par son copain Lucien Favreau à qui il avait conseillé «de mettre de la couleur».

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04.09.2011 | Lien permanent

Rococo brut

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C’est un endroit où poussent des champignons. Quelque part en France, un lieu touffu avec des passerelles sur une petite rivière.

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Quand on sort du bois où il fait bon se promener, on suit la route montante qui longe un maquis en surplomb. Il fait chaud en cet automne nouveau-né. Il y a des bibites comme ils disent, les Québécois. A peu près à l’endroit où l’on s’arrête pour souffler, on distingue, si on a un œil de lynx, des formes caillouteuses en camaïeu de blancs ou de couleurs glaise.

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Mon informatrice me l’avait bien dit, il y a là un environnement d’art, du plus authentique qui soit. Ce que m’avait caché par contre cette Animulienne adepte de la recherche de terrain, c’est qu’il faudrait me battre avec des araignées en écartant les branches.

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J’ai horreur des araignées. La plus chétive me rend hystérique. Et trouver un moyen de faufiler le museau de mon kodak au travers du grillage qui protège ce jardin lapidaire arcimbolodo-tatinesque, ce n’est pas de la tarte non plus.

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Quant à mon caméscope, allez donc vous tenir en équilibre sur la pointe des pieds pour balayer comme une malade la surface de l’espèce de temple inconnu qui s’offre à moi par dessus un portail fermé par une chaîne!

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Mon chéri a beau m’empêcher de tomber, j’oublie toujours que le micro enregistre et : «zut, crotte, vache de zoom !!!», je jure comme une charretière.

Heureusement, il n’y a pas beaucoup de voisins dans les parages et ceux en vis-à vis sont très loin, le long d’une route parallèle séparée de celle où nous sommes par un herbage large comme un terrain de football.

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Un peu de recul, le temps d’admirer comment le propriétaire des lieux a su astucieusement utiliser la porte de son garage pour suggérer une entrée monumentale et je remonte à l’assaut. Non sans ébahissement pour la scénographie architecturale qui superpose en plans alternatifs une colonie de grotesques, mollusquoïdes et aberrants.

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Aucune volonté de faire joli, un goût vif  pour la gueule-cassée, la tronche-pas-possible, le monstrueux tempéré par le dérisoire, voire les intentions comiques.

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Quelque chose de baroque, d’italien peut-être. Un Tivoli sauvage. Noyées dans la haie, les sculptures de l’enceinte ont des faux-airs de villa Palagonia.

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Ajoutée à cela une tendance au coucou/caché, peut-être due à l’abandon ou à l’organisation volontaire d’un mystère.

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La technique d’assemblage des morceaux de pierre choisies pour leurs formes fait penser à celle de Marcel Landreau. En moins minutieux bien sûr. Une certaine rudesse de façon est visiblement recherchée.

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Elle se marie avec la végétation exubérante et le terrain étroit, bancal, en pente dont le créateur de ce lieu magique s’accommode. Aurais-je l’occasion de le rencontrer? Existe-t-il encore? Je compte bien retourner sur place pour en apprendre plus. Mais en attendant, j’avais ma dose.

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A la terrasse du café du village, distant de 2 kms, je me suis refroidi les tempes avec mon verre de soda glacé. En levant par hasard les yeux, j’ai découvert ce chien en ciment qui monte la garde en haut d’un mur. Heureux pays !

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28.09.2011 | Lien permanent

Le chant des champignons

Barcelone, Rome et champignons au menu aujourd’hui grâce à trois précieux informateurs animulophiles. Tout d’abord, quelques images récentes de Hassan, «le designer brut» comme je l’appelais dans mon post du 14 septembre 2010.

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Indispensable d’aller faire un tour sur cette note pour apprécier comme il faut ces nouvelles images rapportés par Eric Gauthier. Tout le petit bazar du vagabond africain de Barcelone est là.

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On le voit en train de sertir la petite pièce de cuivre qui est sa marque de fabrique sur ses planchettes aux dessins colorés. Il se sert d’un marteau à la tête plate comme enclume en coinçant le manche avec son pied nu.

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Eric nous envoie aussi des photos d’un autre créateur de rue barcelonais, tendance autodidacte. Les mains sont noueuses avec l’ongle long qu’aiment à porter là-bas les artistes. Sous la barbe de Père Noël, le chapeau broussard et une sorte de cache-oreille sur le côté droit, c’est un vieux monsieur qui s’appelle Sylvestre.

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Son bras droit a beau être déformé, il se sert parfaitement de sa main pour réaliser, au format carte postale, des rosaces comme on en faisait dans les temps à l’école primaire. Mais lui, c’est «sans jamais reproduire le même dessin», ce qui lui semble important.

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Cela fait que quand on met les uns à côté des autres ses dessins on a une belle impression de vitrail aux nuances géométriques abstraites et kaléidoscopiques. «Il a eu 90 ans la veille de notre rencontre» me dit Eric et il «dessine dans la rue tous les jours depuis 7-8 ans».

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Si vous le rencontrez, saluez-le bien respectueusement de ma part pour avoir dit à Eric Gauthier : «je suis libre comme un taxi!».

Orientons nous du côté tchèque maintenant avec Vaclav Halek, l’homme qui a transcrit (ou composé de toutes pièces) 5000 chansons de champignons.

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C’est Matthieu Morin, grand «négociant en virages» qui m’a refilé ce tuyau extrordinaire du monsieur qui entend, non pas le loup, le renard et la belette mais les champignons sauvages chanter.

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Je vous donne l’info comme Matthieu me la donne mais connaissant son sens de l’humour je ne parierai pas qu’il ne s’agit pas d’un canular.

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D’autant que Tomas Zilvar et Radeq Brousil qui ont sorti la chose semblent être des artistes contemporains du genre performers. Mais ça fait rien, l’idée des champignons qui font de la musique est plus que plaisante, non?

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Enfin, dernier détour par Rome. J’apprends un peu tard que lundi 7 novembre 2011 à l’espace LOL Moda Arte Design de la capitale italienne (via urbana, 89-92), un événement aura lieu autour du peintre Giovanni Bosco. Ceci à l’initiative de Fabio Casentini, un négociant en vêtements de la ville.

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Ce signor est un collectionneur italien qui, au cours de ses vacances à Castellammare del Golfo, avait rencontré en 2007 l’étonnant créateur sicilien, «ma senza sapere nulla di art brut» (mais en ignorant tout de l’art brut) me dit Eva di Stefano, mon informatrice. A la différence du Français Boris Piot qui, la même année, avait su immédiatement voir que l’œuvre de Bosco appartenait bien au domaine de l’art brut.

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05.11.2011 | Lien permanent

Aloïse en noir et blanc

Aloïse en noir et blanc. C’est L’art brut à Cery. Une émission médicale provenant des Archives de la Télévision Suisse. Dans la série : Progrès de la médecine. Animateur : Alexandre Burger. Un Jacques Chancel suisse. On radioscopise aussi des dessins de Jules Doudin en compagnie d’un psychiatre qui a des faux-airs de Jean-Jacques Pauvert. Radiateurs, micros, cameras, interrupteurs, téléphones… tout est gros. Un peu d’indulgence : on est en 1965. Dame TV est encore balbutiante. Le commentateur fait ce qu’il peut avec les «patients psychiatriques» qu’on lui présente. Des dames dessinatrices. Mais il n’est pas à l’aise. Quant à la blouse blanche, elle s’obstine à ne voir dans les églises représentées que des «bâtiments»! Observez au passage l’agitation du stylo dans un coin de l’image quand le psy déplace la créatrice de mouettes qui a tendance à se coller devant l’objectif. M’est avis qu’elle lui porte un peu sur les nerfs avec sa «science» qu’elle ramène quand il l’interroge. Le toubib aimerait mieux qu’elle lui dise que c’est un aigle. Point barre. La télé est là, c’est plus le moment de délirer. Cliquez!

Aloïse Corbaz,art brut

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28.10.2011 | Lien permanent

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