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30.01.2011

Le livre d’or de l’abbé Fouré

sculpture bois.jpgPauvre Adolphe-Julien! On a perdu son lit à Montreuil. On lui attribue une statue à Villeneuve d’Ascq. On cherche désespérément à retrouver ses sculptures sur bois disparues.

Quand on en déniche une, on crie illico au miracle même s’il n’y a vraiment pas de quoi se relever la nuit. Fouré a beau être abbé, son petit «bouquet de roses» de 1904, récemment redécouvert, n’a rien de miraculeux. Il a plutôt l’air… je ne dirai pas de quoi, par égard pour la vieille dame qui le gardait en souvenir.

Mais enfin si l’ermite de Rothéneuf n’avait fait que ça, je pourrais tout de suite passer à un autre sujet. Par exemple au gros livre sur Saint-Malo-Rothéneuf au temps des Rochers sculptés qui vient de sortir aux Editions Cristel dans la cité des corsaires. Il fallait un Jéhan pour s’occuper de la chose et c’est lui qui s’y est collé. Imprimé sur 3 colonnes et sur 222 pages, vous pensez bien que je n’ai pas eu le temps encore de me farcir ce gros bouquin avec lequel l’auteur vient de décrocher son bâton de maréchal fouerrant. Mais je vous conseille de le lire.

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Attention, c’est touffu. Normal puisque l’auteur bosse depuis 25 ans sur le sujet. Et puis, le format à l’italienne, s’il met en valeur les images du site rothéneufien et les documents anciens qui accompagnent le texte, ne facilite pas la consultation. Si vous pensiez le parcourir dans le métro, c’est râpé! Votre petite âme errante vous recommande donc de fonctionner au GPS pour vous aventurer dans ce jardin d’érudition luxuriant, d’autant qu’il n’y a pas d’index.

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 Avant de partir, visiter le sommaire et les remerciements est aussi indispensable que de vous coltiner le mode d’emploi de votre nouveau téléphone portable. Vous comprendrez très vite que le livre de Jean Jéhan –c’est sa richesse mais son tendon d’Achille aussi– emboîte plusieurs ouvrages comme une poupée gigogne. Un album photo où l’auteur a recueilli ses meilleurs clichés réalisés depuis 30 ans. Une biographie proprement dite. Une histoire de la Côte d’Emeraude et des bains de mer à la Belle Epoque.

St Malo

côte d'emeraude.jpgLe mémoire de DEA de Valérie Baudoin, une de ses valeureuses fourmis. La préface-fleuve d’un expert en fourétitude du nom d’Alain Bouillet. Une expérimentation façon numéric art par Véronique Hénaff et Jean-François Barrière. Ajoutez à ça des centaines de notes, 6 pièces en annexe et une biblio. On sort de là rassasiés. L’auteur a un appétit de Gargantua mais il peine forcément à digérer toute cette matière rédactionnelle et iconographique.

Il est donc permis d’entrer dans son travail par des chemins buissonniers et se précipiter en priorité sur les fac-simile (ou repros intégrales) qu’il nous offre. Celui du Guide du musée de l’Ermite de Rothéneuf de 1919.

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 Celui du Livre d’Or de l’Abbé Fouré, totalement inédit.

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Comme ça, on saura qu’une visiteuse de l’époque se croyait «transportée au pays des fées». Et c’est loin d’être négligeable. Sans vouloir ajouter un angle supplémentaire à l’approche de Jéhan qui en comporte déjà beaucoup, je vous quitte pas sans vous signaler L’Ermite de Haute Folie, le petit dernier des Contes du Korrigan, une bédé de Ronan Le Breton (scénariste), Stéphane Créty et Vicente Cifuentes (dessinateurs) qui met en scène notre bon vieil «abbé Fouéré».

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25.01.2011

Back in USA

Retour à l’Oncle Sam. Si, comme votre petite âme errante, vous faites partie des happy few auxquels un certain Matthieu Morin vient de décerner le grade de «grande farfouineuse en tous sens», vous avez peut-être eu droit à son U.S.A.R.A.M.A. de début 2011.

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Prometteur, j’espère, de nouvelles vadrouilles outre ceci ou cela. Dans le cas contraire vous serez contents que je fasse partager sa carte de vœux. Et dans tous les cas vous pourrez toujours m’accabler de commentaires genre : «assez, je meurs!», «parole, c’est trop beau!» et autres «sam déchire!».

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Et puisque ces belles images viennent d’Amérique, il est normal que je les destine aussi de préférence à mes lecteurs américains car j’en ai, malgré mon épouvantable langage.

kenny hill ph matthieu.jpg

En m’associant aux vœux de Matthieu : «For my best wishes, here are some winks from my 2010 trip to The USA, which was centered on the passion that make us feel alive. Thousand of miles on a path bordered with love, dry bushes, Bud Light and encounters stuck in my mind forever».

23:35 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

22.01.2011

Un Joli Cœur brut fait Surface en Chine

couv revue surface.jpgAujourd’hui : des chinoiseries. J’ai beau être une grande fille toute simple, on dit que je me la pète, que mon tour de tête c’est 62, bref que je suis snob un max. Allez donc lutter contre ça! Alors j’avoue : oui, j’ai des lectures de femme de milliardaire mais tant qu’à faire de milliardaire chinois. J’ai découvert récemment, chez Artcurial ou ailleurs, un magazine auquel je ne comprends rien (sauf les titres en anglais) n’ayant jamais A_Colts_Cocktail.pngpoussé mes études linguistico-sinologiques au dlà des bars où l’on sert du mandarin-curaçao.

Surface qu’il s’appelle. Bon, c’est branché surtout sur la mode et le design hyper-class et je crois pas que vous fréquentiez (de + en + nombreux, merci) Animula Vagula pour ça.

Seulement, surprise!, est encarté dedans Surface un supplément de 32 pages intitulé Beautiful Heartet consacré, devinez à quoi? A l’art brut…Bingo!

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Ce qui prouve encore une fois la justesse de mon théorème: Art brut ami partout toujours. On peut maintenant le raper dans la langue de Liu Xiabo. Invités d’honneur occidentaux : le photographe suisse Mario del Curto avec une photo des cabanes du Québécois Richard Greaves et le galeriste alsacien Christian Berst avec une image de Giovanni Bosco.

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Parti de chez moi, il y a un peu plus de deux ans seulement, voilà ce créateur sicilien arrivé dans l’Empire du milieu. Géant! Mais tout ça, on connaît.

Le must c’est que ce cahier-surface en bonus qui peut se consommer à part (avis aux collectionneurs) contient aussi des repros de dessins réalisés dans des contextes psychiatriques. double page.jpg

Du moins, si j’en crois un des rares titres en anglais perdu dans un océan de chinois : The mentally ill should not be the scapegoat.

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Que les «malades mentaux» ne soient pas «des boucs émissaires», ça me paraît un bon programme et peut-être la preuve que la Chine n’est pas la dernière à se poser les bonnes questions.

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Question art brut, on reste un peu sur notre faim avec ces images mais je vais essayer d’en savoir plus. Et comme on dit dans les Shadoks : «c'est tout pour aujourd'hui» à la semaine prochaîîîne!.

15:24 Publié dans Ailleurs, art brut, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art brut chinois, surface magazine, giovanni bosco | |  Imprimer | | Pin it! |

21.01.2011

2011 : le marathon des vœux

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Le marathon des vœux va finir par avoir ma peau! Je voudrais vous parler d’art brut et au lieu de ça je me casse la nénette à choisir des cartes de bonne année, je me casse les ongles à décoller mes timbres du carnet, je cours à la boîte aux lettres pour arriver avant la levée. J’ai beau faire mon possible pour répondre à tout le monde, bernique! On me aime, on me chouchoute, on me fait pouet pouet. J’ai des tas d’amis. Pas sur face bouc mais dans mon courrier et dans ma messagerie. Ils me veulent du bien.

Des exemples? La Bonne année dé-so-pliante des éditions Plein Chant.

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Edmond Thomas, pour l’occasion, nous reproduit en entier Le Grand chemin de la postérité de Benjamin Roubaud.

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Cela vous rappelle quelque chose? Je l’ai traficoté dans mon post du 25 sept. 2010 : Cauchem’art brut.

Vous arpentâtes, sur les pas de votre petite âme errante, Les territoires de l’art modeste? L’insolite cocktail du vernissage du MIAM était l’œuvre de Dorothée Selz qui m’a gratifiée de vœux non moins insolites.

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Le diablotin noir de la fille aux bas roses (voir : Le CrAB en pince pour l’art brut) a sauté dans mon mois de janvier avec entrain.

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Collection2011.jpgTant que j’y suis, j’en profite pour signaler que sa créatrice, Caroline Sury, expose avec deux complices à La Galerie Porte Avion à Marseille jusqu’au 26 février 2011.

 

La fée Ursin (Catherine), auteur du C’rAB en tôle (voir la même note) me fait coucou avec cette image dont je vous fais profiter.

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Le dindon choisi par Fred et Cathy Tavard, les re-découvreurs des Cailloux de Marcel Landreau (voir mon post du 18 oct. 2010, Marcel Landreau, les retrouvailles) glougloute de plaisir en ce début 2011.

Peut-être parce que le numéro 33 de la revue Création Franche vient de sortir et qu’il contient un article de 3 pages avec des mickeys en couleurs à propos de Landreau qui «sort de l’ombre».

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Gustavo Giacosa fait dans le langage smiley

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et Joëlle Jouneau dans le gothique, au bénéfice de l’Abbé Fouré qui vient de se faire scruter au fond de la soutane par Jean Jéhan dans un gros-beau bouquin sur Saint-Malo/Rothéneuf au temps des rochers sculptés.

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Merci enfin à Ophelia qui s’est débrouillée pour arriver presqu’avec l’an neuf. Quel meilleur augure que la naissance d’un bout d’chou? Attendrissez-vous, mesdames et vous, messieurs, frisez vos moustaches.

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Félicitations à la maman qui se porte bien et que l’on remercie pour ce signe de la main en partenariat avec sa fille. Qu’en 2011, les autres amoureuses de l’art brut fassent aussi des p’tits, c’est la grâce que je me souhaite car je dois commencer à penser à ma retraite animulienne.

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00:18 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

16.01.2011

Akram Sartakhti, une singulière Iranienne

gateaux.jpgDimanche dernier, je me suis bourrée de gâteaux nippons, suaves comme un sofa, au finissage de l’expo L’art brut japonais qui voulait pas désemplir.

Je suis retournée aujourd’hui à la Halle Saint-Pierre pour voir s’il en restait encore.

Je suis tombée sur le commençage de l’accrochage des peintures d’Akram Sartakhti sur les cimaises de la cafète pleine de bobos et de bébés. Je devrais pas vous en parler déjà. Mais puisque cet événement de la «galerie» débute bientôt et qu’il durera que jusqu’au 13 février 2011, je mets mes scrupules dans ma pochette et mon mouchoir en dentelle par dessus.

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J’ai donc looké avec un poil d’avance ces aquarelles d’une dadame iranienne qui s’est mise à peindre à l’âge où l’on devient grand-mère, sans savoir, sans culture puisque, promise très jeune (9 ans) à un mari peu soucieux de son instruction, elle est demeurée illettrée. Visiblement sa vie n’a pas été drôle.

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Photo : Tooba Rahimi

Les infos qui nous parviennent, notamment par l’intermédiaire de Rokhsareh Ghaemmaghmi, réalisatrice de films documentaires sur son travail, nous la décrivent confrontée depuis longtemps à l’arbitraire conjugal. Tourments, jalousies, violence ont, semble-t-il, été son lot. A Dieu -une sorte de maître supplémentaire en plus consolant- elle a demandé quelque chose et ce quelque chose a été la peinture.

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 Elle se sert avec bonheur de ce cadeau, ressuscitant des souvenirs d’enfance, évoquant des légendes religieuses, des récits folkloriques. Sans misérabilisme. Avec la gaieté des couleurs vives, des scènes animées et compartimentées.

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Ce n’est pas naïf à fond, c’est parfois plutôt brut, limite dessins puérils. Cela peut ressembler à Boix-Vives en moins nuancé, en plus statique. C’est touchant, séduisant, narratif. Un peu élémentaire aussi. Les fonds ne la préoccupent guère. De la teinte pure et puis voilà. Elle a visiblement plaisir à déployer son bestiaire, ses personnages, ses bibelots.

 

 

Des chameaux dans la nuit étoilée

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de beaux oiseaux de paradis terrestres, des filles en costumes ethniques.

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Souriantes et en larmes. Voilées et menacées par des diables un peu dérisoires, des monstres enflammés mais bouffons. 

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L’inommable est tenu à distance. L’artiste a peut-être trop souffert. Elle se cantonne à la surface de sa souffrance et le spectateur en reste un peu interdit de séjour. Parfois pourtant, l’angoisse, la vraie, submerge tout sous la couche de gentillesse ou d’ironie. Ainsi va ce tableau où une tête de requin rose mord la trompe d’une créature tachetée sans défense, sous les yeux, vides, effarés ou idiots d’une bande d’oiseaux inutiles.

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Des œuvres d’Akram sont au musée à Téhéran. Son fils a montré son travail à des connaisseurs ce qui lui a valu une première exposition. A cette médiatisation, elle a gagné une certaine émancipation. Elle a participé à une sorte de festival d’art outsider. Son mari, de 20 ans son aîné, est devenu dépendant d’elle.

 

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Puisque Akram Sartakhti est venue en France, rendons lui visite! L’accompagner dans cette escalade de liberté, ne peut qu’être un plaisir.

13:10 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : akram sartakhti, art brut iranien, iran, halle st pierre | |  Imprimer | | Pin it! |

09.01.2011

Une curiosité cévenole

Je m’ennuie c’est rien de l’dire. La nuit est déjà tombée et elle est tombée sur mon moral. Et c’est pas les deux ou trois gouttes de soleil que j’ai reçues sur le museau cet après-midi durant ma promenade conjugo-dominicale qui vont changer quelque chose au fait que je m’ennuie. Pour me consoler, je me suis cuit un gros chocolat des familles mais rien n’y a fait.

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1734512.jpgJe m’ennuie et je sens que je vous ennuie aussi. Rien de tel qu’un peu de rangement pour guérir le spleen comme dit Charles Baudelaire.

Alors tandis que mon chéri se jetait sur la porte de la salle de bains qui grince, le tournevis à la main, je me suis attaqué à la pile de revues et de bouquins qui défigure la gracieuse table basse de mon mini salon pour lui casser la margoulette (à la pile).

En est tombé Une curiosité cévenole, un article d’un certain Henri Touzély (inconnu au bataillon) niché au coin d’un mince Bulletin du Club cévenoldatant de janvier-mars 1902 (8e année, n°1).

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Pourquoi, j’ai ramassé cette paperolle de mes blanches mains? D’abord, parce qu’on y fait allusion au sculpteur sur bois d’Alais dont je vous ai entretenu un sombre dimanche de mars 2009 comme vous le constaterez ici. Ensuite parce qu’on y parle d’un autre sculpteur populaire, «moins tapageur, plus modeste et certainement aussi habile que le sculpteur sur bois d’Alais». Le voici représenté auprès de ses travaux .

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Premièrement : une pipe et sa chaîne taillées dans un tronc de buis de deux mètres de hauteur.

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Deuxièmement : un bloc de calcaire façonné comme une machine célibataire les soirs d’hiver et sans lumière.

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Cette pierre de Pierret (car le sculpteur, Pierre Combemale, était surnommé ainsi) me fait penser à une de ces sculptures de Pascal Verbena qui font rouler des billes. «Par les ouvertures que vous apercevez sur la face de la pierre», nous apprend  Henri Touzély, Pierret a «creusé des disques se mouvant sur un axe et dans lesquels tournent des boules qui ne peuvent aucunement s’en échapper (…)».

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Chef d'oeuvre d’adresse et de patience, sculpté dans l'obscurité par un cultivateur Pierre Combemale, dit Pierret. Le bloc de calcaire a forme originale est orné de motifs variés; dans l'intérieur, évidé curieusement, Pierret a détaché des boules roulant les une sur les autres et dans les boules, de plus petites tournant dans les grandes. La pipe et la chaine forment une seule et même pièce sculptée dans un tronc de buis de 2 mètres de hauteur

Pierre Combemale qui habitait Fraissinet-de-Fourques, sur la route de Florac à Meyruels, s’occupait toute l’année «aux divers travaux de la campagne» mais les touristes de passage dans ce village  pouvait admirer directement la curiosité lapidaire ou «s’adresser à l’auberge Pautard».

 Pour terminer sur une note propre à dissiper la mélancolie, je citerai la conclusion de l’inénarrable auteur de ce papier oublié : «c’est vraiment dommage qu’un homme si patient et si adroit ne possède pas d’instruction et n’ait aucun principe de dessin ou de sculpture ; il aurait pu, s’il avait été cultivé devenir un artiste distingué».

07.01.2011

Guo Fengyi vous donne encore 8 jours

coffret etaix.gifJ’étais bien décidée à coincer la bulle et à me faire une soirée-télé avec mon chéri que j’ai et le nouveau coffret Pierre Etaix qu’il m’a offert pour le nouvel hi-han mais, ânesse que je suis, je suis tombée sur Paris Art et voilà que mes plans sont pertubés. C’est que je sais bien que je n’ai pas eu l’occasion d’en faire des tonnes sur Guo et qu’il ne vous reste plus que 8 jours pour rendre visite à cette Fengyi là.

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Pensez donc si j’ai sauté sur l’article consacré à cette Chinoise brute du Marais que j’avais seulement effleurée dans ma récente et enfièvrée chronique sur les folles soirées de la Galerie Berst! Je l’ai dévoré en le trouvant pas mal du tout et comme la note que j’aurais pu bricoler sur le sujet ne serait pas arrivé à la cheville de ce papier, je n’ai aucun scrupule à vous envoyer dessus. J’avais pas vu tout d’abord qu’il était de Céline Delavaux mais à la relecture ça m’étonne pas.Guo Fengyi 4.jpg

Encore du Crab, me direz-vous! Et vouiii. Ils sont partout. Tant mieux, je vais pouvoir me reposer. J’aurai plus qu’à recopier ce qu’ils pondront. Aujourd’hui, avant d’aller dormir, je glisse dans mon armoire à citations la phrase que C.D. a déposée au bout de son texte comme une pointe à la fin d’un sonnet baroque

la pensée du jour.jpgL’art brut permet de continuer à penser l’art, là où il nous échappe

06.01.2011

Vie de Marcel Storr, peintre en bâtiments merveilleux

On rigole pas avec Storr. Mes allusions à cet «architecte de l’ailleurs» m’ont valu de puissants commentaires. Voir Les territoires de l’art modeste, mon post du 27 décembre 2010. J’ai donc voulu me gaver du bouquin de Françoise Cloarec (12 €).

bus 84 paris.jpgSeulement j’ai été coincée avec lui dans le bus 84 un soir de pagaille à la Concorde. Alors je l’ai lu de traviole. En commençant par les remerciements à Liliane et Bertrand Kempf, protecteurs de l’œuvre du cantonnier-constructeur de cathédrales.

Sans eux, ce livre n’existerait pas. Ce sont eux qui ont poussé l’auteur à l’écrire. Pas sûr qu’on puisse en tirer un film du genre Séraphine de Martin Provost cependant.

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Cliquer sur le livre

Car, même si Françoise Cloarec s’est livrée à un patient travail d’enquête dans diverses archives, les infos à propos de Marcel Storr, y’en a pas toujours bézef.C’est selon les périodes : enfance souffreteuse chez des campagnards où il se fait avoiner grave jusqu’à (selon lui) en perdre l’ouïe, balayeur (comme Raymond Isidore à Chartres) dans sa vie d’homme farouche et illettré, pensionnaire passager de Ville-Evrard après la mort de son épouse qu’il vit comme un nouvel abandon, lui le gosse de l’Assistance, usager d’un centre de santé enfin où il dorlote sa parano en présence d’un psy.

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Parfois, y’a de quoi et parfois non. Quand y’a de quoi, le bouquin de F.C. évolue gentiment dans le genre biographie vivante. Et ça se laisse lire. Quand elle a moins de grain à moudre, elle abuse un peu des questions : «Qui est le vrai père de Marcel?», «Qu’est-ce qui le pousse à créer?» ou glisse vers le romanesque : «ce matin, il est arrivé comme d’habitude à sept heures. Le chef est venu lui dire quelque chose qui ne lui a pas plu».

On ne saurait lui en vouloir à Françoise, d’autant qu’elle a le bon goût de caser dans ses références plusieurs écrivains. Elle clôt d’ailleurs son ouvrage par une citation de Gérard Oberlé, le chroniqueur du magazine Lire.

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L’ensemble -c’est le principal- est fluide et ne pèse pas sur le ciboulot. Fluide et fidèle au sujet. Dans la dernière partie, celle où F.C. s’est sourcée aux souvenirs précis de ses commanditaires, elle trouve des accents justes pour décrire l’urbanisme délirant et les tours fantastiques de Marcel Storr qui ne sont pas sans m’évoquer à moi celles de la Sagrada Familia de Gaudi à Barcelone.

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storr clocher 2.jpegElle pointe avec finesse le rapport transférentiel qui s’était établi entre ce sauvage de Storr, qui ne voulait rien vendre ni exposer, et Liliane K qui était tombée sur son œuvre par hasard un jour de septembre 1971 et ne s’en est pas remise depuis.

Surtout Françoise Cloarec démontre bien, sans avoir besoin de le dire, que Marcel Storr, par son comportement, ses qualités et ses limites, son parcours et la nature viscéralement individuelle de son travail, est un pur cas d’art brut.

Je dis ça pour ceux à qui je porte sur les nerfs quand je m’éloigne de mon dada.

Mais je suis contente aussi de constater que Storr, quand il disait : «Picasso, qu’est-ce que c’est, Picasso? Il ne sait même pas dessiner!» se fichait pas mal de la «transversalité» de son art avec les autres courants de l’art contemporain de son temps.

03.01.2011

Strasbourg : ça va chauffer pour l’art brut

A Stras, ça va chauffer! On nagera dans le paradoxe du 7 au 22 janvier 2011 puisque l’ESADS donnera carte blanche à Jean-Pierre Ritsch-Fisch. Tout le monde sait que ce JPRF, non content d’accumuler les s-c-h dans son nom, accumule aussi les œuvres d’art brut dans sa galerie. Et pour les grosses nazes (dont j’étais jusqu’à pas plus tard que ma dernière vérification sur gougueule) qui ignoraient ignoblement ce que l’esad veut dire, je rappellerai que ce sigle désigne l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg.

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L’art brut à l’école : plus rien ne m’étonne! Ecole supérieure, il est vrai. Il faudrait en effet se lever de bonne heure pour trouver une école qui se revendique inférieure. Bref, passons.

Et répétons plus fort que J.-P. Ritsch-Fisch présentera des œuvres de sa maison à l’Espace prévu pour ça inside l’ESADS (voir + haut), rue de la Manufacture des tabacs, au 5 exactement. Du mardi au samedi et de 15 à 19 h dans la fourchette de jours indiquée en tête de cette chronique. Vernissage à La Chaufferie jeudi 6 janvier 2011 à 19 h 30.

chaufferie.jpgVernissage précédé d’une introduction proférée par le galeriste et par une conférence-rencontre avec Francis Marshall, star présente dans l’expo bien que ne frôlant plus la planète brute que d’assez loin. Je sais que c’est à l’auditorium et pour le reste je n’en sais guère plus, à part son titre : Sous le vent de l’art brut. Question images, c’est total pochette-surprise. Faut vous contenter de la roulotte marshallienne. Mais ça vaudra sans doute le coup d’œil. 

23:36 Publié dans art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : art brut, galerie ritsch-fisch | |  Imprimer | | Pin it! |

01.01.2011

Le book bloc d’Animula

De blog à bloc, il n’y a qu’un pas. Permettez-moi de le franchir en empruntant aux étudiants italiens une image, non sans l’animuliser quelque peu.

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Voici donc le rempart qui me permet de marcher contre les chaussettes à clous de la pseudo-théorie de l’équivalence artistique généralisée.

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Une surprise si vous cliquez sur la chaussette

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A tous et à toutes, je souhaite en 2011 de trouver boucliers semblables à leur pointure

Et de ne pas oublier que l’art brut ne vient pas coucher dans les musées d’art contemporain qui ont été préparés pour lui.

Et qu’il se sauve aussitôt que Connaissance des arts prononce son nom.

01:59 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, book bloc | |  Imprimer | | Pin it! |