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30.09.2005

5 Surr 5

Le 5 de Surr…, c’est comme le 5 de Chanel, le parfum de Marilyn. On y revient volontiers mettre son nez. Pour y trouver quoi ? Une brève sur le premier journal d’abcd la galerie qui accompagnait l’expo sur L’automatisme dans l’art brut (Le chant des sirènes !) avant les vacances. Je les trouve plutôt gonflés chez abcd de s’être attaqués à un sujet pareil. Je croyais, et M.-D. M. qui signe la note parue dans Surr… n° 5 semble croire toujours, qu’André Breton avait tout dit dans Le Message automatique paru jadis dans la revue Minotaure. Et bien il faut reconnaître qu’en lisant le journal abécédien j’ai appris pas mal de choses à propos de «l’automatisme mental» et de Gaëtan Gatian de Clérambault, le psy binoclard un peu ouf qui a cherché à débroussailler cette question plutôt coton. Ce qui prouve qu’il ne faut pas se contenter de faire des révérences aux «grandes têtes molles» du passé, même aux plus vénérables, du genre Dédé les Amourettes, mais qu’il vaut mieux, pour leur être fidèle, réfléchir par soi-même, aujourd’hui.

22:15 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abcd, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

27.09.2005

La fée a ri

En même temps qu’une lettre de ma banque m’accordant un prêt que je n’ai pas demandé, j’ai reçu l’invitation au vernissage de l’exposition Richard Greaves à la Fonderie Darling. Très classe, l’invitation, rien que blanc sur noir avec 2 photos. La Fonderie Darling, que j’appelle Chérie, est grande comme une cathédrale, belle comme 36 camions. L’inconvénient c’est que c’est loin pour moi, Montréal. Mais ça me démange de sauter dans un charter de Québec Air pour aller voir le jeudi 6 octobre l’installation que Greaves aura réalisée à la Fonderie Darling (745, rue Ottawa) dans l’esprit des assemblages qui parsèment son terrain.
A part ça, les moutardes se prennent maintenant pour Aloïse. Du moins à ce qu’on dirait en voyant cette image de petite fille rouge aux yeux bleus pleins à ras bord trouvée sur les murs d’une école de mon quartier.
medium_moutarde.4.jpg
« Deux yeux bleus hantent les images d’Aloïse de leur opacité lancinante » a dit très bien Béatrice Steiner dans Aloïse et l'infirmament du regard sans doute le meilleur truc écrit sur Aloïse Corbaz.
Le problème c’est que les pédagogues de tout poil ont fini par être touchés par ce drôle d’a-regard là et qu’ils ne se gênent pas pour le faire imiter par les mômes. C’est fou ce qu’on enseigne l’art brut en ce moment. Ateliers par ci, jeunes activités par là, ça délire grave dans les musées. Prenez celui de Villeneuve d’Ascq, son multicolore programme éducatif et culturel est très réussi. Haut confort de lecture, zolies zimages, respiration. Mais on y trouve tout de même des propositions surprenantes : « Soyons aussi visionnaires que le Facteur Cheval et créons nous aussi notre Palais Idéal ! ». Rien que ça ! mais est-ce bien raisonnable, je vous le demande, de conseiller à des p’tits jeunes de pousser une brouette de caillasses pendant 40 ans et se coucher à 3 heures du mat les mains brûlées par le ciment ?
L’infatigable Cheval me ramène à cet autre fieffé marcheur qu’était Jacques Lacarrière. Votre petite âme errante, qui est feignante comme une couleuvre et qui n’aime rien tant que son fauteuil, a fait cependant une tentative pour ranger sa bibliothèque. Je suis tombée sur le livre de Jacques Verroust Les Inspirés du bord des routes. J’ai relu et je vous invite à relire la sensible préface de Lacarrière : L’Off art ou la fée a ri pour tous. J’en suis sorti rêveuse et plutôt attendrie en me demandant si on peut toujours écrire comme ça en nos temps hyper-informés de l’art brut pour tous. Ensuite je me suis disputée avec ma copine Reinette qui m’avait apporté la notice nécro de l’écrivain-voyageur. Elle m’énerve avec sa façon de découper les articles en oubliant d’indiquer la date et le nom du journal. Là, j’ai retrouvé; c’était Le Monde du 19 et ça disait que Lacarrière, « sur ses cartes de visite, n’indiquait qu’une seule qualité : Homo sapiens ».

 

23:45 Publié dans Gazettes, Glanures, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Richard Greaves, Jacques Lacarrière, Aloïse Corbaz, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

25.09.2005

Imagens do Inconsciente

Vous pouvez être fiers de votre petite âme errante. Elle a résisté aux petits fours de la Halle Saint-Pierre qui se sont envolés pendant le vernissage de l’exposition Images de l’inconscient, le 20 septembre. Perchée sur l’escalier menant à la salle des Dessins pointus, présentés conjointement, je regardais la foule des grand soirs qui tchatchait dans le hall, avec ma copine Lucette. La pauvre chérie s’éreinte à la pige pour un magazine radin. Toujours bien informée, elle m’a passé le numéro de la revue Surr… qui vient de sortir sous une couverture de pur style « cadavre exquis ».
Je me suis jetée sur la rubrique de l’infatigable Bruno Montpied dont je venais déjà de lire le papier consacré à Maurice Lellouche (Momo le cannibale) et son Petit musée à Champigny-sur Marne dans le numéro d’été du Monde Libertaire.
B.M. a le chic pour dégoter des créateurs inclassables et talentueux que personne connaît. Ici, dans le N°5 de Surr… (Le corps, la volupté), il nous révèle Serge Paillard et sa Patatonie. Ce mot lui fait penser à la Patagonie et à son roi Orélie 1er (Antoine de Tounens), pittoresque aventurier-rêveur du XIXe siècle, dont j’ai pu lire l’histoire dans Rois sans couronne, de Villiers du Terrage, disponible chez l’éditeur Plein Chant. Serge Paillard est postier dans la région de Laval. Sûr qu’il plairait à Agnès Varda qui a réhabilité la pomme de terre dans son film Les Glaneurs et la glaneuse. C’est en effet dans la chair de ces aimables tubercules qu’il découvre les images de ses dessins, minutieux comme des gravures de Fred Deux.


Mais revenons à nos moutons qui paissent à la Halle St-P au pied de Montmartre. Le carton d’invitation ne joue pas la facilité. Un pantin à béquille très zarbi semble s’y défendre contre une tête d’oiseau alvéolaire venue de nulle part. C’est un dessin d’Octavio Ignacio, medium_octavio.2.jpgun des principaux créateurs représentés au Musée des images de l’inconscient de Rio de Janeiro d’où nous viennent ces fortes images de l’Art brut brésilien.medium_pertuis.2.jpg
Le gros catalogue pistache-mangue recense six de ces créateurs parmi lesquels Carlos Pertuis dont les visages fondus dans des paysages sont bouleversants. Les souvenirs de Nise da Silveira, sa psychiatre, évoquent la personnalité de ce cordonnier que la présence secourable de son chien Sertanejo aidait à se faire comprendre.
Les idées philosophiques de ce bon docteur, je les aime moins. Elle nous fatigue un brin avec ses archétypiques et ses mandalas hyper jungiens et je n’ai pas acheté son bouquin qui voisine à la librairie de la HStP en compagnie de ceux de cette vieille lune de Carl-Gustav. Quand on retourne le catalogue, on a droit en prime à une belle doc sur Arthur Bispo do Rosario avec beaucoup de repros et des portraits photo (jamais vus) de cet artiste majeur dans ses costumes d’enfermedium_manto_bispo.jpg et au milieu des ses œuvres invraisemblablement contemporaines. Il semble que sa présence était prévue dans l’expo de la HStP mais que la chose n’ait pu se faire. Les distraits qui ont manqué il y a 2 ans la grande expo Bispo à la Galerie Nationale du Jeu de Paume, en provenance du Museu Bispo do Rosario, feront donc tintin cette fois-ci. Raison de + pour acheter le catalogue de la HstP, sans rouspéter pour le prix, svp, il vaut le coup.

21:45 Publié dans Ecrans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Imagens do inconsciente, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

05.09.2005

Le tatoueur de forêt

On a retrouvé l’Homme des Bois d’Abjat.
Au détour d’un de ces quotidiens régionaux qu’on aime à feuilleter pendant la sieste lorsqu’on est en vacances. Un article, soudain, qui saute aux yeux parce qu’il nous donne des nouvelles de Pierre Rapeau, le poète du land-art sans peine.
A la fin des années 80, ce prof de biologie, fan de René Char et d’Eugène Guillevic, surmonta un accès de mutisme en dispersant des dizaines d’œuvres dans le paysage forestier de son Périgord natal.
Avec le temps, les couleurs des rochers et des souches maquillés par lui ont pâli. Ses géantes, ses licornes, ses Ivan-le-Terrible ne fichent plus la trouille aux chasseurs mais le miracle est qu’on s’intéresse encore à leurs cris qui retournent paisiblement au silence

 

 

medium_rapeau4.2.jpg

Forêt tatouée en Périgord vert
Abjat-sur-Bandiat (24)
in Sud-Ouest Charente du 9 août 2005
par Alain Bernard


Photo : Yannick Rolandeau

00:10 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |