Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18.03.2008

Brute de caricature !

536219070.2.jpgAu rayon des convergences possibles entre l’art tout court et l’art brut, en voici une digne de figurer en tête de gondole. Cette extraordinaire image qui représente un moustachu dressé devant un monstrueux crapaud dont chaque pustule est une tête hurlante m’a littéralement envoyée par terre quand je l’ai découverte. Elle fait la une du catalogue d’une vente d’objets, tableaux et archives qui aura lieu à l’Hôtel des Ventes des Salorges à Nantes le samedi 29 mars 2008.


1721336396.jpg

Bravo à ce monsieur Eric Séguineau expert qui a su la choisir dans les affaires d’Aristide Briand sur le point de subir le feu des enchères. Reproduire cette lithographie de Jean Véber plutôt qu’une médaille de la chambre des députés, chapeau, il fallait le faire !
Cette caricature délirante m’a immédiatement fait penser à un dessin d’Edmund Monsiel. Où, sinon là, se trouver confrontée à un tel fourmillement glauque de regards?

69050263.jpg

Bien sûr les palpitantes prunelles viennent chez Monsiel de l’intérieur de l’âme, tandis que l’orateur dans la litho de Véber) a devant lui les venimeux gros yeux d’adversaires extérieurs, ceux de ses chers collègues de l’Assemblée nationale.
L’étrange talent du peintre et dessinateur Jean Véber (1864-1928), qui bossait pour les journaux satiriques type Assiette au beurre, nous rappelle qu’il y a quelque chose à chercher du côté de la caricature parce qu’elle ne fait pas barrage aux forces obscures de l’inconscient dans ses meilleurs moments. Et puis c’est à l’Aristide -assez Briand pour avoir décroché le Prix Nobel de la Paix en 1926 – que l’on doit la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. Cela mérite que vous vous chargiez les neurones de son nom, mes chers Animuliens. De son nom, de celui de Jean Véber qui mourut en 1928 d’avoir trop respiré les gaz de la guerre de 14-18. Pour le crapaud j’ignore comment il s’appelle.

17:16 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : edmund monsiel, jean véber, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

13.02.2008

Vente de la Saint Valentin

2c9ad42426494b6e6610746a97cd166f.jpg

Friedrich Schröder Sonnenstern

Heureuseument que vous êtes là pour me rafraîchir la mémoire, mes petites Animuliennes! J’avais noté le 14 février sur mon agendada mais je croyais que c’était pour me rappeler de la Saint Valentin comme toutes les amoureuses du monde. Et bien, non. J’avais oublié que c’était aussi le jour de la vente Tajan, à l’Espace Tajan, rue Tajan (non je déconne : c’est rue des Mathurins dans le 8e) à Paris, la ville où les taxis passent sans nous voir.

e9d168b84b0d20075bcd8c9fa6bc7a63.jpgL’Empereur Tajan, comme tous les six mois environ, partage en deux son luxueux catalogue pour faire voisiner des choses qui lui paraissent aller ensemble. De l’Art brut (1e partie) et de l’Art naïf (seconde manche).
Sans une correspondante vigilante qui m’a remonté les bretelles depuis l’autre bout du monde (c’est un comble !) je manquais à tous mes devoirs d’information. Il faut dire que j’ai peut-être des excuses. Cette cuvée Tajan-là ne m’a pas paru bouleversante-bouleversante en ce qui concerne les pièces d’art brut proposées.

Parmi quatre Scottie pas ravageurs, un Fusil russe d’André Robillard qui en fait regretter d’autres,

6b5e4c833c49a78f1fab64e06c552b8a.jpg

des Germain Van der Steen en nombre, j’ai noté un intéressant Friedrich Schröder-Sonnenstern impudique, une Promenade dans un paysage fantastique de Madge Gill,

cfc91c96887fcc13f033eed96f37c644.jpg

un Crabe de Mose Tolliver,

f5ec2d95daca2b097c0e3d4d2adfb78c.jpg

plusieurs Boix-Vives qui se laissent regarder dont une procession d’Insectes verts assez coruscants.

ad34d27ad81926537717b6e989cab423.jpg

Et puis, mais sont-ils à leur place ici ? deux Roger Chomo. Une aquarelle et feutre sur papier du genre de celle que l’ermite de la forêt de Fontainebleau cédait assez volontiers en souvenir aux visiteurs de son domaine d’Achères

48be9eb3c5de968c63a7aab8db4e391a.jpg

 et une huile sur toile (c’est plus rare).

4ac70b82a96b7398ae6d913d36070f50.jpg

 

Rendez-vous demain dans la salle pour se chauffer au feu des enchères.

12.02.2008

Bullez avec l’art brut

ee575c8e13fb2b4cb1049e32e03a7908.jpg

C’est la gloire pour les ch’tiots Picards et pour notre A.C.M national en particulier qui se retrouve dans le New York Times du 25 janvier 2008 en plein cœur d’un article de Ken Johnson sur l’Outsider Art Fair : Visionaries in a Bubble, Safe From Convention.
Après avoir fait son possible pour comprendre ce qui rapproche les créateurs logés à l’enseigne de la bulle brute «
You could call them bubble artists, because they are somehow protected within their own psychological spheres from influences that might otherwise discourage their improbable pursuits», K.J. se penche sur le cas-limite d’A.C.M., non sans se mélanger un peu les crayons dans l’ordre des initiales.

7055ec712c2c40d692cbcc770618c67c.jpg

Collection abcd 

On lui pardonne et on l’écoute : «Some works in the exhibition blur the line between outsider and insider. If you saw the amazing constructions by a French artist who goes by the initials A.M.C. (sic) in another context, you would not necessary take them for outsider art. (They’re at J. P. Ritsch-Fisch). Made from parts of computer, typewriters and other mechanical devices and populated by tiny, semi-abstract Dr Seuss-like figures, A.M.C.’s miniature architectural fantasies might be mistaken for the works of an ingenious Brooklynite with a master of fine arts degree».

f1997c0d3ced7fd8f1037bf370b519ef.jpg

 Collection abcd

Pour ceux que cet artiste intéresse (A.C.M. maintenant l’est devenu à part entière) pour sa position originale qui le conduit à camper dans le no man’s land situé entre art brut et art tout court, je dirais que le Dr Seuss est un auteur pour la jeunesse ayant influencé le cinéaste Tim Burton. Il est bien connu aux States pour ses contes cruels et ironiques, ses textes naïfs et poétiques qu’il accompagne de dessins.

0c089c0f83df984f150519d7d1cd369e.jpg

 

Des œuvres (plus anciennes) d’A.C.M., on en retrouve dans la video de James Kalm qui nous fait visiter la Foire au petit pas de sa caméra vadrouilleuse. C’est marrant, ça donne l’ambiance comme si on y avait été. Et puis la diction un peu essouflée et respectueuse de Mr Kalm (le bien nommé) n’est pas stressante. Idéal après le boulot ! Même mon bougon chéri apprécie !

23:45 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, A.C.M. | |  Imprimer | | Pin it! |

24.01.2008

Thor aïe !

Et à l’ouest, il ne se passerait rien peut-être ? Bien sûr que si et votre petite âme errante se renseigne de droite et de gauche. Un vrai petit robot à géométrie variable !

7bf3ff2bbf6794df439a26c533a97145.jpgD’un ancien pays d’Europe qui occupe la basse vallée de la Seine m’est parvenu Pays de Normandie, verte revue au pelliculage impeccable et glissant (idéal pour boîte aux lettres parisiennes rétives). C’est à notre sœur Pascale, la patronne du blogue Les Inspirés du bord des routes que je dois ce numéro 59 et je la remercie 59 fois de cette politesse toute animulienne. Numéro d’hiver avec 59 vaches dans la neige bleue.

On se croirait au Canada.

e3084dfc9dd61b656f49e196427ffee3.jpg
Numéro avec un article et 3 lumineuses photos par Isabelle Cernetic de l’Eglise vivante et parlante de l’abbé Victor Paysant, aux couleurs ressucitées des souvenirs des anciens de Ménil-Gondouin qui ont connu dans leur jeunesse l’œuvre de ce drôle de curé. 44f5eddb23407c8a5d02dc40692d6da0.jpgIl voulait, Thor aïe !, «une église que les gens aient envie de visiter et où ils se sentiraient heureux».Un poil plus à l’ouest encore, à New York exactement, si vous aimez la «light food» et les «refreshments», vous êtes «cordially invited» à vous rendre le vendredi 25 janvier «from 7 pm until 10 pm» (heures locales) à l’invit de la Cavin-Morris Gallery qui nous donne une image en prime.                                  
c0e26ee60dec8880a88017fef2edd4bc.jpg
Tim Wehrie

C’est le premier signe avant-coureur de l’Outsider Art Fair qui débute ce jour là et durera juqu’au 27 janvier. Cette version 2008, la 16e du genre, will be housed in TPB (The Puck Building) dans Soho. J’attendrai le retour de mes envoyées spéciales là-bas et si les little pigs outsiders ne les mangent pas en route, je devrais théoriquement vous en dire plus.

 

fa47e82c7533e53dd28c64e0b5d71b8c.jpg

 podcast

00:05 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Tim Wehrie, Victor Paysant | |  Imprimer | | Pin it! |

28.11.2007

« L’art brut … enfant gâté de la saison »

Difficile d’en savoir plus sur le peintre Pierre Giraud dont je vous ai parlé le 15 mars dernier dans ma note : Un enchanteur limousin ecdf6f8decc7db16eeda8a2bb2a3b838.jpgOn croirait le furet, le furet de la chanson : «Il est passé par ici, il repassera pas là».

podcast  
Par ici, cette fois c’est Sotheby’s of Paris et en vous remuant fissa vous aurez peut-être la chance d’apercevoir ou même d’acheter le joli petit lot 160 de la vente de livre et de manuscrits de demain jeudi 29 novembre 2007 en la Galerie Charpentier, rue du Faubourg St-Honoré, au 76. C’est une double page d’écolier à l’encre violette, une lettre de Chaissac Gaston, pas datée mais adressée, devinez à qui, à Pierre Giraud badame ! «enchanteur en cave à Limoges». Reportez-vous au catalogue de la vente pour looker les deux dessins du Gastounet qui agrémentent la missive : un escargot, un serpent, du genre allusif.

3ef8d1a996bd1e6a8617922dad0513df.jpgSotheby’s leur a préféré un Petit Prince de l’aviateur (St-Ex), plus commercial, pour la première de couv.
Je vous reproduis quand même cet enrhumé chronique et son cache-nez, rien que pour que vous n’ayez pas trop à chercher le dit-catalogue.

Celui ou celle qui a rédigé la notice de la lettre est bien sympa. Il nous en recopie un beau morceau et en plus, avec une loupe, on arrive à en lire plus sur la reproduction. Je choisis là-dedans ce morceau de grand frère où Chaissac a l’air d’engueuler Pierre Giraud : «On ne peut atteindre à la maîtrise sans avoir été apprentis et compagnon. Je vous vois en bonne voie pour devenir un jour un vieux Monsieur démodé et ridicule et je prends mon courage à deux mains pour vous crier casse-cou».

034c59591ebafa42b2b0fc724c737e37.jpg

Auparavant, il mettait P.G. en garde contre certaines facilités attachées à de commodes prétextes : «L’art brut tout enfant gâté de la saison qu’il est ne saurait indéfiniment emplir votre vie et faire résonner votre renommée et vous aurez beau garnir de moignons vos toiles c’est pas ça qui vous fera mériter de la patrie».

Je n’ai pas trouvé trace de cette lettre dans le volume Hippobosque au bocage mais vous pensez bien que je n’ai pas pu fouiller dans toute la correspondance publiée de Gaston Chaissac. Peut-être quelqu’un saura ? Chaissac quitte son poteau Giraud en lui « laissant deviner si tout cela est une boutade ou pas une boutade ». Pour ma part, j’emprunte ma conclusion à un dessin de Pierre Giraud.

5286f9cc61662866ebf036c4f1ff9a12.jpg

 

23:55 Publié dans Ecrits, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Giraud, Gaston Chaissac, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

27.11.2007

Match Burland-Pons pour la St Saturnin

Il y aurait beaucoup à dire sur le «goût viscéral» de Jean Dubuffet «pour le désert». On pourrait aussi bien prétendre qu’il s’y est enquiquiné à 100 sous de l’heure après son overdose de chameaux de la fin des années 40.f7cf60580ca83df153924a2d8142f5de.jpg
Mais on va pas chipoter le carton d’invitation de la Maison Objet Trouvé qui utilise ces termes, puisque cette méritante galerie voit dans le désert une occasion d’apparenter François Burland au «grand ancien» fondateur de l’art brut.

A-t-il besoin de ce rapprochement, ce peintre né à Lausanne et enrôlé sous la bannière de la Neuve Invention ? Pas vraiment, Burland ayant acquis -O.T. nous le proclame- «renommée à travers le monde».

d1566861bb5871f6b07e6c077afa49fc.jpg

L’expo s’intitule Desert blues. Comment ne pas être intimidée, après ça? Votre petite âme errante confesse son ignorance crasse. Burland, elle le connaît surtout par repros interposées. Aussi est-elle plutôt jouasse, c’est clair, de cette rétrospective Burland, «la première en France» bien sûr. Espèrons qu’elle apportera sa petite pierre. Le vernissage c’est le 29 novembre.
Ce sera ce soir là un match Burland-Pons car ce jeudi, également à partir de 18 heures, la Galerie  Béatrice Soulié vernit les dessins récents de Louis Pons qui n’est ni brut ni «neuvinve» mais qui se laisse voir parce que c’est un grand de chez grand, un des rares qui accède par des moyens d’artiste pur jus à des régions où n’accèdent généralement que les créateurs qui ne peuvent faire autrement de l’être.

d165bd3e816f89b2fcb81e1e8256cef9.jpg

Une expo Pons c’est toujours un événement à Paris. Je croyais, tiens, tiens, qu’il était celui «qui ne dessinait plus». On verra bien. Du moins, si on arrive à se propulser de la Bastille au Quartier (latin), de la Charenton street à la pictorialiste rue Guénégaud.
Ceux à qui ce grand écart ferait pas peur, ne craindront pas non plus d’aller 2 jours plus tard (c’est ouvert les samedis, dimanches et jours fériés seulement) à la Galerie Capazza. C’est à 90 mn de notre vieille pollution parisienne, dans le grenier de Villâtre qui est un château. Entre Vierzon et Bourges, à Nançay dans le Cher (18330).

65a94f293de3e3e0be7f5fe528924f79.jpg

Ils y verront les Paysages habités d’Eliane Larus, une expo que Lydia Harambourg enrobe en ces termes dans le n°41 de La Gazette de l’Hôtel Drouot (23 nov. 2007) : «Si les ex-voto, l’art brut, la céramique sud-américaine, les jeux en bois ne sont pas étrangers au monde d’Eliane Larus, ils servent de tremplin à une verve intuitive qui détecte dans chaque objet des éléments formels, des couleurs dont elle transpose les richesses originelles». Le site de la Galerie Capazza est un peu emberlificoté mais vous trouverez sans doute le diaporama d’Eliane Larus. Une occasion pour vous mettre une bonne vingtaine de ses tableaux dans l’œil avec les prix en plus.

Bon, maintenant je retourne dans mon nid douillet.

444110e664ceaa613ed293a4383ad5c2.jpg

23:55 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois burland, louis pons, eliane larus, jean dubuffet | |  Imprimer | | Pin it! |

25.11.2007

Plancher de Jeannot : Chronique d’une capture

e16d1b87139a98fd2cca7955e452e29e.jpg«Le computer ça peut tout faire» comme dit Bill Murray dans le dernier film de Jim Jarmusch, Broken Flowers.

45eb8527799a81af9fd8b39017d7db73.jpgHormis trouver un autobus pour aller au Quartier Latin. Et comme j’avais la cosse de tricoter des gambettes, j’ai attendu la suspension (provisoire ?) de la grève cuvée Beaujolais 2007 pour me procurer le n°71 de la revue Cassandre à L’Ecume des Pages, 174 boulevard Saint-Germain.

e991c4936567a9197ef3ace7c92b267f.jpg

Sous une couverture feu et une citation de Gramsci, Cassandre dont vous m’aviez signalé l’existence, chers Animulien(ne)s (cf. vos commentaires à ma note Exposition réquisitoire du 20 sept. 2007) est une vitrine de «l’art principe actif» illustrée en noir et blanc. Mais attention, rien qu’avec des clichés hyper-class et avec une mise en page et une typo qui jouent la lisibilité plutôt que les effets olé-olé!

d74bf82ba267af38c89dc604dab06a9e.jpg

C’est une photo de la série photographique de Martin d’Orgeval qui accompagne l’article de Céline Delavaux consacré au plancher de Jeannot.

b6f1908cbbbc7080ee89bfdd193e8239.jpg

Réquisitoire - Photo Martin d'Orgeval 

Chronique d’une capture -c’est le titre de l’article- annonce la couleur dès son chapô.
Cette «
pièce majeure, la plus tragique et la plus émouvante» de l’Exposition Ecriture en délire de 2004 à la Collection de l’art brut de Lausanne «se trouve aujourd’hui morcelée, encastrée dans des panneaux d’acier installés sur le trottoir devant l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Un parcours qui soulève d’inquiétantes questions». Les intertitres de ce papier de 2 pages (78 et 79) sur 2 colonnes relancent sans polémique inutile la réflexion du lecteur : Objet de fait divers et œuvre d’art, Le symptôme du mécénat.

7f507d870befdd4b59e095a9a2e461c7.jpg

Bien documentée, la rédactrice, au lieu d’en rester aux habituels constats anodins, ne s’interdit pas les «naïves questions». Par exemple : «le docteur Roux analyse le «cas Jeannot» avec une application scolaire, mais ne dit rien des motivations qui l’ont conduit à vendre l’objet à une entreprise de médicaments… S’il considérait ce plancher gravé comme «une œuvre singulière» comme il le dit, pourquoi ne pas avoir favorisé son exposition en le cédant à une structure adéquate muséale ou non?».
Céline Delavaux décortique le processus de légitimitation qui transforme en œuvre «
un objet unique, réalisé par un jeune inconnu défunt (…)» pour le présenter ensuite «comme un symptôme dans un lieu d’exposition acquis».
Bon résumé comme ça, je vois bien que vous restez sur votre faim, alors crachez vite vos 8€ pour vous offrir Cassandre sur un plateau de petit-déj.

2c99973b84319ea69398c6cbfd39d4fa.jpg

Musée des ostensions - Esse (Charente limousine) 

Chronique d’une capture, c’est idéal pour commencer la journée. C’est du bon travail de journaliste. De journaliste moderne qui n’a pas peur de citer les blogues. C’est encore assez rare pour que votre petite âme errante le signale à grands renforts de porte-voix.

19:10 Publié dans Ecrits, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Plancher de Jeannot | |  Imprimer | | Pin it! |

24.11.2007

Une vie pleine de viennoiseries

275f5ba1562f84fdf1e5881906d1848e.jpgVous sortez de la grève avec des mollets de maillot jaune ? Super, ça tombe au poil. Enfourchez votre petite reine, je vous emmène à Retraite-World. C’est pas loin. Au coin de la rue. Pédalez jusqu’au kiosque et demandez le n° 258 de Pleine Vie, «nouvelle vie, nouvelles envies» (whoa, le programme !).
C’est ouf le nombre de jolies mamies nudistes qui ont testé pour nous la crème anti-âge dans ce mensuel. Et de papis musclés à dos argentés et soupçon de ventres ronds, pêchant la truite dans des torrents glacés.

Il y a même des «sexagénaires» de la dernière pluie qui s’amusent à porter des fourmis sur leur tête.

f4dccff5ba6b0701f05f15f5212c4c72.jpg

Aussi neige pas été trop ébabahie d’y trouver l’ethnologue Michel Valière pointant son doigt ciceronique vers des villages du genre de Chez Bernardeau (oui, comme le muet valet de Zorro) près de Champniers dans la Vienne.6dde45a91e28d73687b6bbb6d6b26161.gif4df79d6bdbee1cec24abd7b072dd051e.jpg

 

 

 

 

 

 Il fait découvrir sa région à des Parisiens stressés. Rien que pour le fun et dans la décontraction. «Je ne fais jamais de circuits de fil jaune, rouge ou bleu», dit-il, «Plutôt des moments d’opportunités, en mettant l’accent sur un point d’histoire, un élément ethnographique comme un lieu de dévotion sur une tombe de saint avec ses graffiti (…)».


« Graffiti », un de mes dadas. Cela me rappelle que dans un de ses malicieux commentaires déposés sur ma note Calaveras, le pilote du Jardin de Belvert osa me demander si je connaissais le trop mimi musée des graffiti anciens de Marsilly en Charente-Maritime.
4f7881350f0609bd7783a925f425edef.jpg1f1d129e88b2d37279dc32e698f600b5.jpg

 

 

 

 

 

Mais vouiii, bien sûr, voyons. C’est près de la Rochelle. J’y ai même fait provision d’un bouquet de brochures savantes réalisées par les Amis dudit musée sous des couvertures acidulées comme des bonbecs.

a5a45bafdc720b49cfa45cc0ba343383.jpg

Je me suis fait aussi l’ascension du clocher avec mon chéri qui peinait derrière parce qu’il avait mangé trop de moules arrosées au vin blanc.9494fc39e9d17deb03ef516c88a49e95.jpg9bc2344eb179c786090576498af63b1b.jpg

 

 

La preuve : mon billet d’entrée rose.

 

 

 C’est pas fastoche à photographier mais j’ai pourtant ramené un tas d’images dont je vous donne un échantillon puisque vous insistez.

32d09927bac19da89975491b4ce4357e.jpg
e6fd65b700ec04429f49c01976c895a6.jpg
da37c6e93f927e318b9109526b9934c0.jpg

D’ailleurs, si vous aviez été attentif, cher professeur, vous auriez remarqué que dès mes débuts, quand je n’étais pas la star blogouilleuse que je suis devenue, j’avais déjà réussi à glisser, le 6 septembre 2005 pour être précise, un cliché de l’un des moulages que ce vaillant musée (non, le mot n’est pas trop grand) expose du mieux qu’il peut.

c1f28a1cc95b6e2249c7e6d20a899c9e.jpg
86c2dacbb4f8fa2bdd88c98a60368432.jpg

Donc une révision s’impose. Pour la prochaine fois, vous me ferez le plaisir, cher Seigneur de Belvert et vous aussi chers Animuliens, de feuilleter d’un clic distrait toute l’année 2005 de votre Animula Vagula préférée.

Je suis vache ? Non : cette année là n’a que 4 mois.

42d08722dda4700b026e7aca8a116ec4.jpg

17:45 Publié dans Gazettes, Glanures, Jadis et naguère, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : graffiti, michel valière | |  Imprimer | | Pin it! |

18.11.2007

Aladin dans la Chine pop

6c22c25595547688ed0e8d33f7f8cba3.jpg

Je m’attendais à ce que les supporteurs de l’art populaire fassent leur boulot mais puisqu’ils ne bronchent pas, il faut bien qu’il y ait quelqu’une qui s’y colle, alors pourquoi pas une Jeanne d’Arc de l’art brut comme votre petite âme errante ?

8526df96791a554466663e04b5eab47f.jpgLe mois de novembre en a déjà prix un vieux coup dans les gencives alors, avant qu’il disparaisse des kiosques, offrez-vous donc, chers sinophiles, le 233 d’Aladin. Ce numéro de l’incontournable magazine des fondu(e)s des brocantes contient un dossier sur les Arts populaires, le meilleur de la Chine avec coups de projos sur des collectionneurs comme Claude R. ou Alain Le Berre, entrelardés de leurs propos : «la canne de bagnard que je porte est faite dans un bois de Guyane. Le cuivre représente l’or. Il y a ensuite de la Galalithe, matière plastique des années 1900 qui simule l’ivoire… dans le bas peuple, il faut paraître riche!» (Claude R.), «Mon guide a toujours été les arts populaires parce que c’est une forme d’art des plus émouvantes» (Alain Le B.).
Il y a aussi un entretien avec Martine Houze «une pionnière de l’expertise en France dans les arts pop.» avec un beau portrait de celle-ci en gilet brodé de pionnière. Martine H. ne trouve pas qu’il y ait trop de musées de l’outil en France. Comme elle est dotée, concernant ce sujet, d’un grand appétit, elle n’hésite pas à dire qu’on sort du Musée de l’outil et de la pensée ouvrière à Troyes, «
avec une grande émotion» mais non sans qu’ «on reste sur sa faim».

a57480ed71388678a11cdb2b5a431628.jpgAladin, en encadré, nous aiguillonne sur quelques autres établissements dont l’Ecomusée de la Bresse bourguignonne, le Musée des Sociétés rurales du Massif central (mâtin, quel programme !) et le Musée des Arts populaires de Laduz dont je vous rebats les oreilles en vous invitant autant que possible à aller caresser celles (les oreilles) de ses ânes.
Cela grouille tellement d’intéressantes reproductions dans ce magazine que c’est difficile de savoir où donner de la coiffe.

937bb876179695eb2543a7e3e174cedb.jpg

J’emprunte pour la bonne cause un cliché de H.M. avec «une fabuleuse enseigne de sabotier faite dans une seule pièce de bois» et un doc. D.R. représentant un épouvantail animé (auvergnat) «à deux bras articulés, en forme de pales» parce que ces pièces flirtent d’assez près avec mon sujet chouchou.

181bf5bd48c9ab87fce6c9406a5fdbdd.jpg


00:20 Publié dans Gazettes, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

01.11.2007

Le tribun de la Toussaint

5f7ba47a28bbe693f481d88812801152.jpegMédaille en chocolanimula à la Tribune Libre de la revue bèglaise Création Franche dont le n°28 vient d’arriver dans les bacs!
Gérard Sendrey, son rédac-chef y tacle, non sans frileuses circonvolutions autour du pot, un mystérieux «
intervenant des plus qualifiés dans ce domaine
». Le domaine en question n’est pas celui d’un cru du Bordelais, c’est le domaine de l’art dit singulier. Ce qui le vénère G.S., ce sont ce qu’il appelle les «surprenantes affirmations» (votre petite âme errante les trouverait plutôt sensées) d’un article qu’il cite «littéralement» : «Lieux associatifs, revues, salons, festivals se multiplient, abusant parfois du terme «singulier» qui finit par ne plus vouloir rien dire ou par désigner les productions les plus médiocres.

«Art singulier», «hors-les-normes», «neuve invention», «création franche», tous ces labels en fait sont équivalents et appartiennent au même moment conceptuel trahissant l’influence de l’art brut des origines sur la création autodidacte correspondante (…)».

Le voisinage de l’adjectif «médiocre» avec «Création franche» étant considéré par G.S. comme une «provocation», on ne s’étonne pas qu’ il rectifie le tir.
d6509e489100dff75d712c436b372bd5.jpg Afin de pas passer pour le pyromane moyen, indifférent aux conséquences de l’incendie qu’il allume, il nous prévient cependant qu’il ne citera «ni le nom de l’auteur, ni les caractéristiques de l’ouvrage» incriminé. La méthode a du bon. Elle rend captif le lecteur en lui ôtant la possibilité de vérifier. Elle prive l’auteur mis en cause de son droit de réponse. Tout cela sous le prétexte d’éviter le conflit.
L’inconvénient est qu’elle excite la curiosité des petites fouinardes dans mon genre qui ne craignent pas de mettre leur nez dans le cambouis d’Internet. Il m’a pas fallu 5 mn pour comprendre que c’est Laurent Danchin, l’auteur visé par Gérard Sendrey.

56b4e5c594d6b163f64a1215406a4729.jpg

Pas sorcier en effet de retrouver les propos cités par G.S. dans un texte de L.D. publié, «avec l’autorisation de l’auteur», sur le site Univers Singuliers. A une petite exception près toutefois. Dans ce texte, qui a figuré d’abord dans le catalogue In Another World/Omissa Maalmoissa (honni soit qui mal y pense!) du Musée Klasma à Helsinki en 2005, le petit os dur à avaler pour le franc créationniste : «ou par désigner les productions les plus médiocres» n’existe pas ! 858a24d0bad5284243f2e94be4afda1e.jpgEt ce sacré petit morceau de phrase joue aussi les fantômes dans la traduction que Kate van den Boogert a donné de l’article dans le n°50 (spring 2005) de la revue Raw Vision.

Alors, comme je ne suis pas une danchinologue émérite et que je ne vais pas attendre le prochain numéro de Création franche qui paraîtra peut-être dans 6 mois, j’espère que quelqu’un (e) éclairera ma citrouille.

007ed89b65e1fea6a72c5525b04ac184.jpg

Et pour celles et ceux qui ont eu la patience de me suivre jusqu’ici, ce petit film pris sans le vouloir avec mon téléphone portable au musée du cauchemar.

18:05 Publié dans De vous zamoi, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : création franche | |  Imprimer | | Pin it! |