15.10.2007
Martin Ramirez in Milwaukee
Vous vous demandez d’où votre petite âme errante tire sa science concerning Rizzoli ?
Bonne fille, j’vous indique ma source: l’article de Jo Farb Hernandez (Achilles G. Rizzoli, Master Architect) paru dans The Outsider (vol. 12, Issue 2, Fall 07), la revue de l’Intuit.
Dans le même numéro, un papier de Victor M. Espinosa (The Myth of Martin Ramirez) fait le point sur la nouvelle expo Ramirez qui vient de commencer le 6 octobre 2007 au Milwaukee Art Museum dans le Wisconsin. C’est jusqu’au 13 janvier 2008.
Allez faire un tour sur le site de cette Maison de renommée internationale.
Vous y verrez la banderole qui vous somme de décider si la vie de Martin Ramirez fut une «tragédie» ou un «triomphe» et la trop super animation-flash où l’on découvre avec stupeur de gentillets volatiles ramiréziens poursuivis par un cow-boy non moins mexicain.
Vous vous souvenez peut-être (O my god !) de ce film de Jessica Hu : In the Realms of The Unreal (2004) projeté l’année dernière pendant l’expo Bruit et fureur, l’œuvre de Henry Darger à la Maison Rouge à Paris.
Il contenait aussi des scènes animées où les Vivian-toons faisaient «Bang-bang» à tout va.
On se demandait comment les amateurs d’art brut américains pouvaient digérer de telles disneyrisations. Et bien, figurez-vous qu’ils sont comme nous, ils ont du mal.
Abstraction faite de la qualité de l’expo wisconsienne que j’aurais du mal à apprécier, étant un peu loin et sans envoyé(e) spécial(e) à Milwaukee, je dois quand même constater que le petit dessin animé du MAM suscite le débat (pour pas dire +) parmi les collectionneurs, galeristes et étudiants en self-taught artists d’outre-atlantique.
«I wish I could shoot the ducks by clicking my mouse!!!» rigole l’un d’eux.
«Can you imagine the Guggenheim promoting the Richard Prince show with animations of the Marlboro man galoping across the page ?» demande un autre.
Plusieurs s’accordent à regretter que le pouvoir des directeurs de musées et des directeurs de marketing excède celui des conservateurs. Un mouvement d’ensemble se dessine et ça serait pas étonnant que le musée reçoive bientôt des «letters of complaint».
00:40 Publié dans Ailleurs, Ecrans, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : achilles rizzoli, martin ramirez, henry darger, art brut | | Imprimer | | |
13.10.2007
La maison mosaïque de Louviers
Bingo ! Les voyages sont une belle chose ! Cela faisait bien 15 jours que je le traquais et je viens de le coincer dans un kiosque à journaux de la Gare du Nord où que j’attendais mon Thalys.
Quoi ça? Mais l’article d’Emmanuelle Vanasse-Huré sur La Maison mosaïque de Louviers (rien à voir avec Moïse), l’œuvre de toute une vie, celle de Robert Vasseur.
C’est Pascale Herman, aux manettes du blogue Les Inspirés du bord des routes qui avait attiré mon attention sur le numéro d’automne (n°58) de Pays de Normandie qui contient cet article agrémenté de 6 photos de l’auteur dont un portrait de Claude Vasseur, le fils du regretté mosaïste, qui s’occupe de l’œuvre de son père au petit poil.
Il paraît qu’on ne présente plus Robert Vasseur.
Depuis 50 piges et dès qu’il l’a commencée, sa «maison à vaisselle cassée» en a vu des visiteurs! Votre petite âme errante entre autre qui se souvient avec admiration de l’aimable simplicité avec laquelle RV accueillait les promeneurs.
Achetez quand même le canard pour en savoir plus ou demandez à votre maison de la presse de le faire venir en précisant le n° près du code barre : L19462–58 F
Emmanuelle Vanasse-Huré s’est entretenue avec Claude et forcément on apprend des trucs. Notamment que «Robert Vasseur détestait le qualificatif d’artiste»
21:15 Publié dans Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Robert Vasseur, art brut | | Imprimer | | |
03.10.2007
Aux frontières de l’étrange
Et maintenant un peu de révision. Vous vous souvenez, attentifs lecteurs et fidèles lectrices, de ma rencontre avec un bonhomme en zinc sur une route d’Ile et Vilaine l’été dernier (cf. Iznogoud et le magicien d’Oz, ma note du 16 août 2007) ?
Et bien, je viens de trouver son petit frère qui figurera bientôt (le mardi 23 octobre) dans une vente publique à Drouot-Richelieu, joliment intitulée Aux frontières de l’étrange et plus étonnamment sous-titraillé Art Brut – Art Naïf – Art Populaire.
Je sais pas trop où il faut ranger ce «heaume de chevalier» qui figure sous le n° 171 dans le catalogue effeuillable sur le site de l’expert(e) Madame Martine Houze mais je m’aperçois que ce genre de rejeton de violon d’Ingres est plus courant que je ne le croyais chez nos amis les artisans zingueurs. Art populaire donc plutôt, mais de l’art pop encore vivant, ce qui ne gâte rien.
A part ça, la vente de Martine Houze comportera encore 3 ou 4 matières à rêver pour les Animuliens.
Un «cheval fantastique» (n° 181), objet de grève légèrement resculpté et plâtré façon ready-made-aidé,
des scieurs de long (n° 228) qui sont pas sans faire penser aux machines d’Emile Ratier.
Achetez la Gazette de l’Hôtel Drouot, vous les verrez photographiés.
Et aussi : une valise de conscrit (n° 275).
Et enfin : 5 «jouets» de Pierre Petit (n° 247) dont l’essentiel de l’œuvre n’est pas sorti (à ma connaissance) du Musée du Berry où elle se trouve conservée, depuis la fin novembre 1991.
Pour vous récompenser de m’avoir suivie jusque là, je vous offre cette cerise : l’image (assez collector) d’une affiche de Frédéric Chudeau pour une expo saumuroise du vivant de Pierre Petit, ce sculpteur berrichon si folichon, qu’il ne faut pas confondre -ça va de soi- avec le petit Pierre (Avezard) du manège bien qu’ils soient tous deux représentés à la Fabuloserie.
Pierre Petit
22:35 Publié dans Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pierre Petit, art brut | | Imprimer | | |
19.07.2007
Cahier de l’Art Brut n°22
Calme plat sur la mer blogueuse. Tout le monde est en vacances. Il n’y a plus que votre petite âme errante pour faire la vigie.
Heureusement, parce qu'on l’attendait et le voilà : le numéro 22 (je suis abonnée à ce chiffre) dans son maillot bleu turquoise. Pas le skipper du catamaran de votre tonton Loïc. C’est du dernier Cahier de L’Art Brut que je cause. Cette publication est toujours un événement. Le 22 fait pas exception à la règle avec son look de gosse bien nourri. On a rogné les marges et baissé le corps du caractère pour que ça nous fasse plus de lecture sur les plages brûlantes où nous allons nous vautrer.
Paul Amar, la planète des singes, détail
Comme toujours en pareil cas, on a pas le temps d’approfondir mais on joue déjà à «cherchez l’intrus». Moi c’est le sympathique monsieur Amar qui me pose problème. Je me demande si son rococo orientalisant est bien dans la note brute. Mais c’est un fameux lapin quand même !
Josef Hofer, sans titre, décembre 2005
Le 22 joue à la fois sur les valeurs sûres (un article de Michel Thévoz sur Josef Hofer) et sur l’émergence des nouvelles générations : Teresa Maranzano avec un texte et des nouvelles images de ce Curzio Di Giovanni dont j’adore l’œuvre distordante;
Una cantannte famosa Cristina Aughiliera
Sarah Lombardi avec un texte sur Rosa Zharkikh, une tricoteuse endiablée, que l’auteur, à 10 reprises au moins, traite d’«artiste» ce qui est peut-être un peu beaucoup pour une «autodidacte».
Rosa Zharkikh, Crystal of the Fate, 2006, broderie
Mis à part l’inévitable Nek Chand dont les entreprises rock gardenesques prennent une allure de + en + industrielle, sont embarqués sur la goélette 22 de la marine lausannoise :
Ni Tanjung, une Balinaise créatrice d’un jardin lapidaire,
Photo Georges Bréguet
Donald Mitchell du Creative Growth Art Center, Antonio Dalla Valle, très cérébral assembleur de matériaux divers.
Et puis, et puis, l’énigmatique brodeuse Teresa Ottallo avec son terrible message cousu de fil bleu, rouge, jaune et noir sur toile réalisé dans une «maison des folles» en 1866.
Teresa Ottallo, broderie sur toile, détail, 1866
Le véritable capitaine de ce petit équipage.
De quoi nous consoler que le plancher de Jeannot ne soit pas conservé à la Collection de l’Art Brut.
23:55 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, Paul Amar, Josef Hofer, Curzio Di Giovanni, Rosa Zharkikh, Ni Tanjung, Teresa Ottallo | | Imprimer | | |
16.07.2007
Mise en boîte du plancher de Jeannot
Inutile de ralentir devant, ce n’est pas un radar, d’espérer vous chauffer avec, ce n’est pas un panneau solaire.
Cela ressemble à une armoire à glace, à une méga boîte à sardines, à un téléphone portable pour géant?
Vous n’y êtes pas du tout, mes chers Animuliens.
Allez, je vous fais pas languir pour pas abuser de vos méninges vacancières. C’est le nouvel écrin du plancher de Jeannot!
Imaginez que cette œuvre incomparable a été fragmentée en 3 morceaux qui se dressent maintenant comme des vestiges de fortifications en lisière du Centre hospitalier Sainte-Anne face à la pauvre rue Cabanis qui n’en revient pas.
Allez savoir pourquoi, alors qu’il s’agit d’un plancher et qu’un plancher est en général destiné à être contemplé de haut en bas (surtout si ce plancher est une sorte de pierre tombale), quelqu’un a eu l’idée géniale de le transformer en stèle et de le dresser comme un mur de lamentations dans une gaine d’acier brossé du plus pur style mobilier urbain conventionnel ?
De devant c’est épatant, les voitures et les passants (sans compter les nouveaux vélos d’Ivanhoé) se reflètent dans les vitres «protectrices» et on n’aperçoit plus que de vagues plaques de chocolat auxquelles on n’a même pas laissé un peu de marges autour.
De derrière c’est encore mieux, on croirait une ligne de batterie anti-chars. A contempler cette prouesse du genre cata, on finirait par se dire que l’irréductible Jeannot avait peut-être ses raisons de se dérober aux soins des professionnels de la santé mentale.
Ce sont peut-être de bons psychiatres mais ils n’entendent rien à l’accrochage. Il faut plaindre le malheureux découvreur du plancher de Jeannot dont le nom va être associé maintenant à cette calamiteuse mise en boîte.
Elle suscite déjà des commentaires. Sur le grillage qui sépare les 3 boîtes à sardines de la rue Cabanis (car en plus, il y a un grillage) ma copine Violette a accroché un humble message navré. Elle espère que quand vous passerez par là, vous déposerez sur le trottoir une fleur ou un écrit.
On l’a bien fait pour Diana, pourquoi pas pour Jeannot ?
23:40 Publié dans Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art brut, Plancher de Jeannot | | Imprimer | | |
09.07.2007
Une police de caractère
Méga-thé dimanche soir avec un tas de chouettes perruches dans une brasserie de Montparnasse. Le genre d’endroit enfumé où l’on distribue gratos ces cartes postales publicitaires qu’on prend toujours et dont on ne fait jamais rien. Je fais une exception pour celle-là parce qu’il suffit que la loi me regarde dans les yeux pour que je me sente coupable. Coupable de quoi? Mais de ne pas vous avoir tout dit sur le bateau d’Agostini (maçon de son métier, pas marin) dont je vous ai parlé dans ma note du 2 juillet (Surréalisme turbin …) et qui vogue déjà sur d’autres blogues. Me voilà obligée de me mettre à table.
Sachez donc que c’est dans une méchante brochure de Félix Benoit, assistant au Labo de police technique de Lyon que je l’ai trouvée.
Ce qui prouve qu’on dégote son miel partout. Ladite brochure, parue en 1938, s’intitule :
Le Dessin et la main-d’œuvre artistique des malfaiteurs (j’en vois qui salivent).
Comme j’ai un faible pour la police scientifique parce qu’elle sert parfois à disculper des innocents, je souligne que ces 22 pages (22, je vous jure!) de F. Benoit font partie de la Bibliothèque de la Revue internationale de criminalistique, dont le Dr Edmond Locard était rédac-chef.
Ce bateau, nous dit F.B., «est issu de croisements étranges. En biologie nous hésiterions à le classer comme hybride plutôt que comme métis». Intellectuel, non?
La petite étude de Benoit est pauvre en illustrations. Je vous colle quand même un dessin de la prison Saint-Paul. L’auteur le rapproche curieusement d’un tableau de Rouault.
Il est beaucoup plus généreux en descriptions et je vous fais volontiers Animulien(ne) de première classe si vous trouvez des images des œuvres qu’il évoque : la «guillotine en mie de pain», la «collection de grandes oreilles polymorphes, sculptées dans du bois», le «chandail d’homme couvert de broderies décoratives» exécuté par un détenu qui «avait fièrement reproduit, sur ce vêtement, les tatouages qu’il portait incrustés dans la peau».
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06.07.2007
La Vie aime les bêtes
A qui décerner aujourd’hui ce label ?
A Michel Ragon qui, à propos de Joseph-Ferdinand Cheval, déclare :«le facteur est un épiphénomène et je ne pense pas que des créateurs de l’art brut aient été influencés par lui» ? Ou au journaliste Edouard Bal qui dans le numéro 327 (5 juillet 2007) de La Vie, hebdo chrétien d’actu, rapporte ces paroles de l’écrivain, sans préciser d’où elles viennent ni quand elles ont été prononcées ?
Je sais bien que les cathos ont maintenant tendance à retourner à la messe en latin mais cette phrase qui était peut-être vraie jadis, ne l’est certainement plus du tout aujourd’hui.
Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil à l’image qui sert de portail à mon album sur Lucien Favreau pour s’en convaincre.
21:50 Publié dans Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ferdinand Cheval, Lucien Favreau, art brut | | Imprimer | | |
29.06.2007
Un annuaire de l’académisme singulier
C’est quoi le sujet du jour ? C’est La Bible de l’art singulier, inclassable et insolite. LA BIBLE, vous avez bien lu. Inutile de vous frotter les mirettes. Personnellement, votre petite âme errante s’attendait plutôt à voir paraître un Art brut réservé aux nuls mais LA BIBLE -La Bible des singuliers qui plus est- elle n’y aurait jamais pensé.
Et bien, il s’est trouvé des éditeurs (Iconofolio et Artension) assez zélés pour oser LA BIBLE. Dans cet annuaire qui recense 160 artistes avec leur nom, leurs œuvres, leur pedigree, leur site internet et leur numéro de sécurité sociale (non, là je blague), les accros de cet académisme singulier qui n’a cessé de prospérer depuis 20 ans sur les plates-bandes de l’art brut, trouveront leur bonheur.
Bien sûr, il y a comme un paradoxe à décréter «inclassable» un art que l’on étiquette ensuite méticuleusement. Pourtant l’idée est bonne. Elle est d’ailleurs basée sur le bon vieux système des chaînes. Ce système, on n’en profite qu’à raison de sa capacité à l’étendre. Aussi, pour figurer dans ce Who’s who insolitaire, les artistes ne doivent pas payer mais ils doivent s’engager à le diffuser.
En clair : je gagne le Paradis si je dégote d’autres candidats à la béatitude qui, à leur tour, auront intérêt à se cloner pour accéder au saint des saints . Py-ra-mi-dal ! De la consommation qui se nourrit d’elle-même en quelque sorte.
Qui, dans ces conditions ne se ferait singulier ?
Le plus angélique des aquarellistes de sous-préfecture se sent pousser des ailes de rebelle. L’extension du domaine de la singularité est donc garantie. Il n’y a pas à s’en faire pour l’avenir et on annonce déjà, pour la fin de l’année, un deuxième tome. Un Nouveau Testament sans doute ?
23:55 Publié dans Ecrits, Gazettes, Images, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | | Imprimer | | |
20.06.2007
La Canigousse en Normandie
Enfin une bonne nouvelle ! J’ai rendu visite aux deux ours (un brun, un blanc) de Veules les Roses. Ils vous saluent bien. Leur mine florissante fait toujours plaisir à voir.
© Mon chéri que j'ai
Campés devant la porte de leur maison longue sur l’assez nerveuse route départementale 925 qui file vers Dieppe et Fontaine-le-Dun, ils nous ont montré leurs quenottes et leurs petites griffes noires.
© Mon chéri que j'ai
Je sais pas pourquoi Pascale Lemare les qualifie de «majestueux» dans son guide Normandie insolite. Il m’ont fait plutôt l’effet de deux braves types qui venaient d’enfiler leur peau d’ours imperméable et leur chapeau à la Bourvil à cause de la pluie. Avec leur allure débonnaire et grassouillette, c’est pas étonnant qu’ils soient les fils d’un zouave qui s’appelait Le Rondeur (Jean). On dit qu’il les a dressés devant sa «Canigousse» (ce nom est inscrit sur le fronton de la porte d’entrée de sa demeure) en souvenir de son service militaire dans les Pyrénées.
© Mon chéri que j'ai
On dit moins que sa maison s’adosse à un simulacre de montagne velue et blafarde qui surplombe directement la route. Génie du lieu ? Goût de la métaphore ?
© Mon chéri que j'ai
Pendant que mon chéri profitait vachement d’un gringalet rayon de soleil pour leur tirer le portrait (il tient à vous faire savouar que les photos que voici sont toutes de son cru 2007), je suis allée au petit troquet d’en face pour acheter le journal local et pour faire pipi.
Dans le canard dont j’ai oublié le nom, j’ai découvert qu’à Caudebec en Caux, au Musée de la Marine de Seine, débutait une nouvelle expo de Serge Ramond : Mémoire des murs, estampes aquarellées de graffiti marins et que vous avez jusqu’au 3 septembre pour la voir, joyeux vacanciers balnéaires.
Dans les toilettes, non loin d'un urinoir duchampêtre en diable, j'ai découvert ce modeste témoignage d'érotisme naïf : une mini installation de strings plutôt kitschounets associés à une vue du Veules ancien et à une affichette demandant «où sont passés les curés?».
On peut en rire et pourtant c'est peut-être de l'art populaire contemporain à son stade conceptuel.
Dans le doute, mon chéri et moi on est allés manger une moule-frites devant la mer turquoise.
21:25 Publié dans Gazettes, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : La Canigousse, Serge Ramond, graffiti, art brut | | Imprimer | | |
13.04.2007
Art brut : le réveil des marteaux
Le bidonville se porte bien. Gaston Chaissac de Bidonville. Son Locataire du premier, un tableau de 1956, vient de battre un record mondial. Un record phynancier bien sûr. Ce sont les seuls qui intéressent la Gazette de l’Hôtel Drouot où j’ai trouvé cette info qui en vaut bien une autre. 250.000 €.
Dans une vente Arcu du 3 avril 2007.
Faut remonter au 27 octobre 1990 (vous étiez minotte encore !) pour le précédent crevage de plafond avec un Autoportrait au perroquet : 198.600 € réactualisés. Une misère ! Avec des actions pareillement à la hausse, vous vous étonnerez pas que les commissaires-priseurs fassent dans le Chaissac en-veux-tu, en-voilà.
C’est que les œufs de Pâques a peine digérés, c’est le réveil des marteaux dans l’hexagone.
A Louviers, la patrie du gentil mosaïste Robert Vasseur (profitez-en pour aller voir sa maison),
dimanche prochain, le 15 avril à 14h15, une vente publique des photographies de Gilles Ehrmann (Jean Emmanuel Prunier E.U.R.L.) se pare d’une pub reproduisant le fameux Chaissac masqué au bouquet.
A Paname, la fameuse vente Tajan Art brut/Art naïf se profile pour le mercredi 18 avril 2007. Sans vouloir vous mettre la pression, bougez-vous les fesses si vous voulez aller voir l’expo. Reste plus que lundi 16 et mardi 17, c’est dans l’immense «cathédrale» du 37 rue des Mathurins dans le 8e. A l’heure du déjeuner vous serez tranquille comme Baptiste, la dame de l’accueil passe ses coups de fil et dans la salle un clerc somnole un peu devant son écran.
Vous y verrez un Chaissac évidemment (son «unique totem noir»), un petit crobart inachevé de Monsiel, deux Domsic, une poupée de Simone Le Carré-Galimard (avec 2 «L» dans le catalogue comme de juste), deux curieux totems de Michel Macréau, trois Schröder-Sonnenstern, deux Lesage, deux Crépin.
Rien de très bouleversant mais de quoi s’exercer l’œil. Dans la partie naïve, le n° 95 est un drôle de Van Der Steen qui se prend pour un Boix-Vives.
23:40 Publié dans Encans, Gazettes, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, gaston chaissac, robert vasseur, gilles ehrmann, germain van der steen | | Imprimer | | |