Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14.06.2009

Dérive à Auberive

invit auberive recto.jpgDans l'abbaye d'Auberive a éclos un Centre d'Art Contemporain. Jusqu'à l'automne, il couvera sous sa grande aile un «œuf sauvage» pondu jadis par le créateur de la revue du même nom. Occasion pour Claude Roffat de se faire l'historiographe de ses propres entreprises dans un ouvrage qui présente un bilan, globalement positif si on en croit l'intéressé.

Ce livre très personnel accompagne une exposition d'envergure, d'abord par la taille.

invit auberive verso.jpg

50 (et des) créateurs et artistes, même enrôlés sous l'unique bannière d'1 «parcours singulier», ça ne se refuse pas. Surtout si, parmi cette ample sélection, figurent ceux qui, entre 1991 et 1994 (ça nous rajeunit pas !) firent la couverture de l'O.S. : Yolande Fièvre, Anselme Boix-Vives, Gilbert Pastor, Pierre Bettencourt, Joseph Crépin, Gaston Chaissac, Michel Macréau, Aloïse.

OS n°1.jpgOS n°2.jpgOS n°3.jpgOS n°4.jpg
OS n°5.jpgOS n°7.jpgOS n°8.jpgOS n°9.jpg

Que des petits chouchous d'Animula. Aussi, quand mon service de renseignements m'a recommandé La Croix de la Haute-Marne du 12 juin 2009 (N°8408), non pour son article sur Le Centre ville sous vidéosurveillance (on est chouchouté à Chaumont) mais pour sa dernière page qui présente l'expo auberivellienne, j'ai sauté dans ma 207.
Et en avant l'autoroute de l'Est.
moulin miniature.JPG
«Attention, ça va chauffer» annonçait la météo. Et ça chauffa sur la Haute-Marne. Heureux qu'à Auberive, il y a de l'eau, un moulin et une auberge où la joue de boeuf est super bonne.
A André Theuriet.JPG
Dans un petit vallon qui mousse de rayons, je me suis trouvée nez à nez avec André Theuriet. Je le croyais civraisien, ayant lu son roman Le Fils Maugars dans mes dérives poitevines.
le fils maugards.jpg
mouton auberive.JPGIl est d'ici aussi. «Bon allez, je te quitte, André...».

C'était l'heure du vernissage et les visiteurs moutonnaient vers le spectacle.

L'Abbaye d'Auberive, c'est comme le palais du Prince Salina dans Le Guépard de Lucchino Visconti. Il y a tellement de salles qu'on a toujours peur d'en oublier.
visiteurs auberive.JPG

Des graffiti sur les murs se souviennent de la prison qui y fut.
grafitto 1768.JPG
le carré galimard 2.JPG



Difficile de rassembler autant de tempéraments artistiques dans un tel espace (sur 2 niveaux). Surtout qu'on ne discerne pas bien ce qui relève de la Collection permanente et de l'expo temporaire où l'on redécouvre par exemple des Simone le Carré-Galimard prêtés par la Fabuloserie.
le carré galimard.JPG
le carré galimard 1.JPG
Il aurait été préférable de serrer le propos en restreignant volontairement le choix. Trop c'est trop, cela entraîne à des voisinages pas évidents (Louis Pons/Boix-Vives). On ne saurait mettre d'accord des pièces si différentes, qui par ailleurs sont loin d'être ici qualitativement homogènes. Dans ces conditions, je recommande de faire son menu soi-même. J'ai flashé pour ma part sur la pièce lambrissée avec les 3 Madge Gill et les 3 Aloïse prêtés par abcd qui a dû contribuer à leur accrochage.
3 aloïse.JPG

J'ai aimé la respiration offerte par les photographies de Clovis Prévost.
J'ai eu la bonne surprise d'un Armand Avril perché sur une haute cheminée.

bateau avril.JPG

J'ai subi le choc des totems cuir et peaux, des faisceaux de pointes ligaturées de Patrice Cadiou, un excellent sculpteur-assembleur dont on voit trop peu le travail écorché-vif.

patrice cadiou 1.JPG
patrice cadiou 3.JPG
patrice cadiou 2.JPG

09.06.2009

Eric Dussert Fabrique des Icebergs

an 1.JPGPair, Impaire et manque. J'ai du mal avec les anniversaires. Aussi ai-je étourdimulement manqué celui de la Galerie Impaire. Un premier anni pourtant, ça aurait du marquer votre Ani! D'autant que la soirée du 5 juin, rue de Lancry, était sous le signe de 2 icônes.
Du côté américain, un certain George. A la veille de la visite d'un certain Barack sur les plages de la liberté en Normandie, c'était tout indiqué un Washington. Du côté français, pouvait-on mieux choisir que de choisir la Parisienne la plus people, quoiqu'un peu italienne sur les bords. J'ai nommé ... (non, pas celle-là !) Mona Lisa.

Mona Lisa 1.jpgwashington 1.jpg

Mona et George,

Washington 3.jpgMona Lisa 2.jpg

George et Mona,

idéales figures tutélaires pour l'an 1 d'une Galerie américano-française. Un doigt de Bourbon, un doigt de Beaujolais, un doigt de Cinzano. Et un peintre pour mélanger un peu tout ça. Ike Morgan dont on pouvait voir les œuvres ce soir-là, le temps d'un vernissage exeptionnel, est du genre à s'acharner sur ces deux-là : Washington et Lisa.

ike et mona.JPG

Du moins sur leurs images. Du fin fond de son atelier du Texas (en fait son hosto psy où il vit depuis pas mal de temps), il travaille dur à créer des tableaux à la ressemblance acérée et lacérée.

cour.JPG

Allez pour en savoir plus et hissez vous ici pour visionner les photos de la teuf impairiale. Vous y reconnaitrez plusieurs Animuliens et Liennes dans l'assistance. Donc tout baigne.

Et si vous préférez une personnalité qui soit à la fois parigote et yankee, tournez vous vers Benjamin Franklin qui donnait la parole aux mouches.
Bagatelles Franklin.jpg
Eric Dussert vient de postfacer, dans la Collection des Mille et une nuits, un recueil de ses Bagatelles, malicieux et philosophiques petits textes que l'ambassadeur Franklin imprimait lui-même et distribuait à ses amis de Passy et à la veuve Helvétius dont il était amoureux. invit OT.jpg
Voilà encore que je perds mon sujet de vue.
Et bien non puisque vous retrouverez Eric Dussert à l'Objet Trouvé, une autre Galerie de votre connaissance, le vendredi 12 juin 2009.
Qu'est qu'il y fabrique? Mais des icebergs, bien entendu.
Des icebergs on en a bien besoin.
fabrique des icebergs n°3.jpg

14.03.2009

L’église parlante vue de l’intérieur

Zoom arrière sur Victor Paysant et son église de Ménil-Gondouin. Votre petite âme errante était passée par là (comme le furet de la chanson) à la mi-août de 2007. Mais hélas, 3 fois hélas je n’avais pas pu pénétrer à l’intérieur. «Pour une fois que tu voulais faire la grenouille de bénitier…» se marrait en douce le chéri que j’ai avec son sourire d’enfant de chœur des jours où il a décidé de me prendre la tête.
couv itineraires de normandie.jpgEt bien, grâce à Pascale Herman dont le blogue hommager aux habitants-paysagistes (Les Inspirés du bord des routes) joue les Arlésiennes en ce moment, j’ai pu prendre ma revanche et entrer chez l’abbé Paysant par la porte du beau reportage que le n°12 du magazine Itinéraires de Normandie a consacré en décembre 2008 à cette œuvre fraîchement restaurée. L’article est de Yves Buffetaut, le rédac chef. Les photos aussi peut-être? J’ai pas vu de crédit. Je vous en montre 3 seulement, rien que pour vous donner envie de vous procurer le canard qui est trimestriel.
Autoportrait V Paysant.jpg

Chaire mesnil Gondouin.jpg
menhir.jpg

Et pour finir, rien que pour le fun, une image en bonus de Mâme Péhache probablement prise à la Maison bleue de Da Costa située à Dives-sur-mer. Des fois qu’avec le soleil naissant vous ressentiez l’impérieuse nécessité d’un p’tit week-end en Normandie avec votre amoureux et/ou amoureuse…
oiseau bleu.jpg

23:33 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor paysant | |  Imprimer | | Pin it! |

27.02.2009

Jacques Chessex et sa Suisse

Roule ma poule ! Une fois le pied en Suisse, je vais pas lâcher l’affaire. En shorter voilà : pistant comme à mon habitude le mot «brut», je suis tombée sur «l’ogre Jacques Chessex». Pas au détour d’un bois vaudois mais dans un article de François Dufay paru dans l’Express du 19 février 2009 à propos du nouveau livre de l’auteur, Un Juif pour l’exemple.
chessex portrait n&b.jpgL’ogre a vieilli et son visage ressemble maintenant à celui du Père Noël mais il collectionne toujours les couteaux des Dracula alpestres.

couv chessex.jpgSon livre fait donc son petit effet dans les librairies de chez lui. Ceci parce que, se basant sur un fait-divers sinistre survenu en 1942 dans sa ville natale de Payerne, Chessex y déterre une ambiance antisémite à faire gerber que certains de ces compatriotes préféreraient oublier.

L’écrivain, qui n’y va pas par quatre sentiers de randonnées, a depuis un moment déjà une autre corde à son arc : la peinture.

chessex affiche.jpg

Cliquer sur la photo pour voir le diaporama

24heures_chessex_1.jpg

Selon François Dufay, le résultat  de ses «fureurs picturales» se situe «entre art brut et figuration libre». Je ne suis pas si catégorique et d’ailleurs Jacques Chessex non plus : bien qu’il n’ait jamais appris à peindre de manière académique, il est catégorique, ses peintures ne peuvent pas être assimilées à de l'art brut.

chessex chaissac.jpg
b05d75e.jpg


En fait, ce qui me botte (de 7 lieues) chez Chessex c’est que tout «gens-de-lettres» qu’il est, il n’a pas des opinions de Petit Poucet du ciboulo. «Je déteste l’art grec, ce mensonge en plein soleil» gronde-t-il dans sa barbe et je trouve ça marrant.
Pour rester dans la note de ma note fribourgeoise précédente, je ne résiste pas à vous surligner encore ce passage de Chessex à propos de son pays: «De la France, vous ne voyez que les vitrines de chocolat, les banques qui d’ailleurs s’effondrent et les horlogeries qui ont été délocalisées. Ce qui demeure c’est un peuple guerrier, sauvage, violent, qui a un goût baroque des armes, de l’héraldique, du bestiaire. Toute notre histoire exalte des brutes, des coupeurs de gorges, des saigneurs de cochons».

bons baisers de ropraz.jpg

Si après ça, vous pensez toujours que la Suisse est, comme se l’imaginent trop les Français (selon François Dufay) «une contrée aseptisée» plutôt qu’un pays «où la folie couve», demandez à votre libraire Un Juif pour l’exemple paru chez Grasset .
Surtout si vous êtes Français, ça vous aidera à comprendre pourquoi l’Helvétie est une terre d’art brut.

23:55 Publié dans Ecrits, Expos, Gazettes, Images, In memoriam, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques chessex | |  Imprimer | | Pin it! |

20.01.2009

Outsider Art Fair 2009 : y a pas photo

bandeau out art fair 2009.jpg

obama pele mele.jpgL’Outsider Art Fair 2009, ce sera pour une autre fois. On peut pas compter sur les Américaines en ce moment. Elles n’en ont que pour Obama. Avec le nouveau président qui s’avance toutes dents en avant et sourire hamburger aux lèvres, impossible de leur faire penser à autre chose.
7 West 3.jpg

 

 

J’avais réussi à en décider une à négliger un moment le couronnement de la nouvelle idole des foules pour me faire un petit reportage photo sur l’O.A.F. qui a quitté cette année le Puck Building, épicentre de downtown, pour le carrefour 5e avenue/34e rue mais la date limite du 11 janvier est largement passée et je n’ai toujours pas reçu le moindre petit bout de fichier images sur cette manifestation quasi rituelle du New York brut.

amos ferguson.JPG

Sur la tête de mon daddy que j’ai la rage ! Mais je peux pourtant pas vous planter là sans nouvelles alors je vous invite à aller vous faire une petite virée sur l’article plutôt synthétique de Roberta Smith publié dans le New York Times du 8 january : Where Outsiders Come in From the Cold sans oublier de cliquer sur More photos pour vous goinfrer d’images.

bill traylor.JPG

00:22 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, amos ferguson, bill traylor | |  Imprimer | | Pin it! |

08.01.2009

Vernis sages et Fous vernis

vernissages couv.jpgC’est fou ce que Vernissages disparaît vite dans les kiosques!

J’avais aperçu sa couverture noire sur la table basse de je ne sais plus quelle galerie et les mots «ART BRUT» en gras blanc, chapeautés du vocable «DECRYPTAGE» en petites caps, m’avaient sauté aux yeux. Mais après, j’avais beau le demander dans les beaux quartiers, on me répondait qu’il n’y en avait plus, qu’on venait de vendre le dernier, que ça c’était arraché comme des petits pains. J’ai donc dû m’aventurer dans des quartiers tellement pouraves qu’il n’y poussera jamais la moindre galerie pour en localiser un dans une survivante maison de la presse des confins glacés du périphérique (brrr…). Qu’est ce que je ferais pas pour l’art brut!

RER sous la neige.jpgIl était tard et la marchande allait fermer mais j’avais l’air tellement en manque qu’elle a accepté de courir le risque de louper son RER qui la rapatriait dans sa banlieue enneigée (brrr..) pour me dépanner. Serrant contre mon cœur les 146 pages de Vernissages qui me protégeait du vent mauvais (brrr…), je suis rentrée dans ma tanière pour lire l’article de Christian Berst.

Car c’est encore lui qui s’y colle (ce garçon là n’arrête pas) en 5 pages sur 2 colonnes vachement bien illustrées de 6 repros couleurs visiblement choisies pour montrer au public des images auxquelles il n’est pas habitué. Pas de Wölfli, pas d’Aloïse, pas de Lesage, pas de facteurs chevaux mais un petit Zinelli (Carlo), un grand Domsic (Janko), un Plny (Lubos)

Plny.jpg

et un Fusco (Sylvain) -qu’on voit si peu d’ordinaire-

Fusco.jpg

en bref : la bande des «O» à laquelle il faut ajouter un StOffers (Harald) au réseau de 1000 lignes minuscules et un Steffen (Charles) que personnellement je kiffe pas des masses (d’ailleurs il n’a pas de ô dans son nom).

encadré.jpg

Intitulé De l’art des fous à l’art brut, le texte, plutôt optimiste en ces temps gla-gla-déprime, part du constat que, à un an de l’ouverture en France du musée de Lille-Métropole, «le XXIe siècle paraît mûr pour offrir à l’art brut la place qui lui revient». Selon Christian Berrrrrst, «la pratique de la collection de l’art brut était jusque là réservée à des initiés». Mais du fait de la reconnaissance publique, d’une tendance à la quête de sens et de l’adoubement du marché, «il apparaît que de plus en plus de jeunes collectionneurs cultivés, lassés du dogme de l’art officiel, sont frappés par l’invention formelle et la richesse conceptuelle inhérente à ces productions (d’art brut)».

Puisse-t-il avoir raison, ce monsieur Berst, car c’est, plus largement, à toutes les nouvelles consciences qui s’éveillent au monde de l’art brut que votre petite âme errante aime s’adresser plutôt que de réserver sa corrida aux seuls afficionados blanchis sous le harnois!

23:55 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, sylvain fusco, lubos plny | |  Imprimer | | Pin it! |

29.12.2008

Guo Fengyi, de Xi'an à Lausanne

Guo Fengyi autel de Bouddha.jpg

Des chinoiseries brutes ? Et bien voui, ça existe. Je vous parlais du rouge récemment et des chambres où il éclate. Voilà-t-il pas qu’en lisant l’article de Luc Debraine publié dans Le Temps.ch, j’apprends que Guo Fengyi, une dame chinoise de 66 ans, se glisse dans des habits rouges pour «entrer dans la transe de ses dessins». L’Orient est rouge, on nous l’avait déjà dit, mais Vues de l’esprit (c’est le titre de l’article de Debraine) fait bien de nous le rappeler.

Guo Fengyi expo.jpg

guo fengyi autoportrait.jpgIl nous rappelle aussi que Guo Fengyi qui transcrit ses visions sur du papier de riz, «se lance sans idée préconçue sur des feuilles en rouleaux, qu’elle couvre de ses visages sereins, de bouddhas, d’impératrices, de motifs entrelacés et de symétries répétitives».

Guo Fengyi bodhisattva.jpg

 

 

Il paraît qu’elle n’a jamais de vision d’ensemble sur les rouleaux où elle travaille. On aimerait bien voir ça. Malheureusement l’article est illustré d’une repro mini-rikiki. Donc je suis allée en emprunter sur l’espace Longue marche.

Sept des œuvres de ce créateur, qui n’a rien d’une artiste au sens banal du terme puisqu’elle prétend ne pas être l’auteur de ses dessins, sont entrés par don dans la Collection de l’art brut de Lausanne.

Ils mélangeront bientôt leurs fluides avec ceux de Lesage, Lonné, Crépin, Madge Gill et les autres médiumniques de la maison bien que, comme le fait finement remarquer Luc D., ils participent sans doute plus de «l‘agir sans l’agir» taoïste.

Guo Fengyi SARS.jpg

Lucienne Peiry, en charge de la Collection lausannoise, a sans doute lu Lao tseu. Elle sait que «Le tao donne naissance à l’Un, le Un au Deux, le Deux au Trois, le Trois aux dix mille êtres», elle poursuit une politique muséale qui vise toujours plus à souligner l’universalité de l’art brut.

Giovanni Bosco galione santa maria.jpg

Moi, ça me kiffe. J’ai noté avec satisfaction, dans 24 heures (actualités vaudoises), l’acquisition récente par ses soins d’une centaine de dessins du Sicilien Giovanni Bosco dont je vous répète depuis des lustres qu’il est un timonier très remarquable à la barre de son «galion espagnol» voguant sur l’océan de l’art brut.

23:33 Publié dans Ailleurs, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, guo fengyi, giovanni bosco | |  Imprimer | | Pin it! |

17.12.2008

Villeneuve d’Ascq : de MAM en LaM

martine kiffe mon blog.jpgPauvre Martine! Avec tous les soucis que lui cause la téléévangéliste de son parti, voilà qu’il faut maintenant qu’elle s’occupe d’un MAM qui devient LaM! Depuis qu’il est fermé, on finissait par oublier le MAM (Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq). Le voilà qui sort la tête dans la presse régionale, à la façon du monstre dans son Loch Ness.

article nessie.jpg

cerises.jpgUn article de Nord Eclair du 13 décembre 2008 fait la lumière sur l’avancement du chantier. C’est pas fini ! D’abord prévu début 2008, espéré pour le printemps 2009, le bébé ne devrait pas voir le jour avant les cerises de 2010.

Si, d’ici là, la naissance n’est pas contrecarrée par de nouvelles études et travaux supplémentaires, coûteux par définition.

int ext mam.jpg

Les arguments invoqués pour expliquer ce retard m’ont semblé, je dois dire, excellents. On frémit à l’idée qu’on ait pu jadis passer à côté de placards amiantés, lors de nos visites dans le bâtiment historique construit en 1983 par Roland Simounet. Heureusement qu’on a fini par s’en apercevoir en ôtant les anciennes cimaises!

Le public n’imagine pas tout ce qu’on fait pour lui. Il va, il vient, il cause dans son téléphone portable, il se laisse vivre, le public.

mam trottinette.JPG

Il a tendance à se vautrer dans les vieilles idées, à enfiler les pantoufles des anciennes appellations. Il pense - croyez-vous que c’est bête - que ça va plus vite de dire «musée d’art moderne» parce qu’on l’a toujours dit, plutôt que «musée d’art moderne, contemporain et d’art brut» qui exprime tellement mieux ce que le MAM est en train de devenir. Il est attaché, le public, à de petites choses comme un clocher (mettons : à une ville, fût-ce une Villeneuve). Il aperçoit mal, l’innocent, la nécessité de se «positionner en métropole». De MAM à LaM, la différence est considérable, on en conviendra. Le règne sans partage de l’art moderne, c’est terminé, à Villeneuve d’Ascq, mets-toi bien ça dans le cigare, public rétrograde!

maquette mam.jpg

Maquette de Manuelle Gautrand

Que tu le veuilles ou non, avec la nouvelle «main» qu’on est en train d’ajouter au bâtiment principal, le machin (j’ose plus dire le musée d’art mo…) de Lille Métropole (j’ose plus articuler Villeneuve d’) est en train de virer définitivement au monstre à 3 têtes.

La collection d’art moderne formée autour de la donation Masurel,

Roger_DUTILLEUL_dans_son_appartement_rue_Monceau_Paris.jpg

la collection d’art brut formée à partir de l’atterrissage de L’Aracine,

logo laracine.jpg

la collection d’art contemporain.

McCollum_999_2_1.jpg

En chiffres : 8400 m2, 3300 en surface d’expo dont 850 pour l’Art brut.
Trois têtes sous le même bonnet : telle est «la mue du MAM». Pas facile de trouver quelqu’un pour chapeauter tout ça. Un cabinet de recrutement a voulu chercher ch’capitaine. Il a été remplacé par un «exécutif communautaire». Objectif : choisir pour conservateur en chef «une personnalité incontestable» et que ça saute! Martine Aubry devra choisir entre 3 noms qui lui seront proposés. Avec tout ça, je suis sûre que cette pauvre maire de Lille n’aura pas le loisir de nous expliquer ce que signifie le logo LaM car moi là, j’avoue que j’ai pas bien pigé.

00:05 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (6) | |  Imprimer | | Pin it! |

30.11.2008

La Tombe à la Fille

couv bretagne insolite.jpgLa Tombe à la Fille sort de l’ombre à l’occasion du Guide Bretagne insolite et mystérieuse édité par Christine Bonneton. Ce haut lieu d’un culte pour ainsi dire «vaudou à nous» -parce que très peu contaminé par le formatage monothéiste européen en dépit de son vernis catho de surface- votre petite âme errante aurait pu vous en parler depuis longtemps déjà. Et attirer votre attention sur l’installation populaire qui va de pair.

coupure ouest france.jpg

une copine.jpgJ’aurais pu vous raconter comment, après la lecture de l’article de Joël Bigorgne dans Ouest France des 18-19 août 2007, je me suis aventurée bravement, en compagnie de mon couteau suisse et de deux copines qui n’en menaient pas large, dans la forêt épaisse et humide (l’été était pourri) de Teillay à la recherche de l’arbre où fut pendue, il y a 200 ans et des, une victime des guerres civiles révolutionnaires.

DSC03044.jpgDSC03043.jpg

La jeune Marie Martin,18 ans, torturée par les Chouans pour n’avoir pas balancé les bleus, selon la légende qui court à la limite de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

DSC03041.jpg

Si j’ai préféré me taire, si je n’ai pas pissé de la copie sur les sentiers hasardeux qui mènent au sanctuaire de Sainte-Pataude (autre nom de la martyre), où on n’est guidée que par des chiffons accrochés aux branches par les fidèles, c’est que cet endroit saturé d’ex-votos ready-made m’est apparu d’une authenticité à tomber.

DSC03022.jpg

Et chacun sait que la médiatisation peut nuire gravement à la santé de tels lieux «magiques» où la ferveur se combine si bien au fétichisme des déchets qu’elle se transforme sans peine en art collectif.

DSC03015.jpg

Il y a donc des cas où il vaut mieux pas se vanter d’être la première sur un sujet. La Tombe à la Fille pouvait prétendre à un répit, je m’en serais voulu de ne pas le respecter. Mais permettez maintenant que j’ouvre ma goule.

DSC03031.jpg

A la différence de Joël Bigorgne qui prenait soin de citer les propos d’Yvon Mellet le maire de Teillay : «Les gens du coin entretiennent le lieu. Ils ont peur que, si l’endroit se dégrade, un malheur s’abatte sur eux», le commentaire inodore et sans saveur de Béatrice Magon, auteur du sus-nommé guide, n’a pas un mot de mise en garde pour ses lecteurs.

DSC03013.jpg

Il est vrai que cette dame voit de l’insolite dans une librairie-salon de thé et du mystère dans une saint-sulpiciarde statue de Jean-Paul II ! Quant à ses titres, il vont des comparaisons éculées : «Une BD de pierre» (Les rochers sculptés de Rothéneuf), aux calembours beauf : «Ici on fait l’andouille de père en fils» (Guéméné).

Le moyen d’éviter après cela que les touristes aillent saucissonner sur les lieux de culte sauvages où se pratique un art d’autant plus art qu’il ignore son nom !

20:40 Publié dans Gazettes, Glanures, In memoriam, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, dévotion populaire, ex-voto | |  Imprimer | | Pin it! |

23.11.2008

Télérama visite Montreuil

blasonMSB.gif

 

A plusieurs reprises, ces temps-ci, votre P.A.E. vous a parlé de la bonne ville de Montreuil. Et bien voilà-t-il pas qu’elle est rattrapée par la grande presse écrite.

 

telerama sortir.jpg

 

 

Le magazine Télérama consacre cette semaine (19-25 novembre 2008) son supplément SORTIR à la cité qui abrite l’asso abcd (Art brut, Connaissance et Diffusion). Dans la rubrique «à la carte» et sous un titre qui fait jurer ensemble le mot «culture» et l’adjectif «brute», B.P. (Bénédicte Philippe) nous apprend que B.D. (le collectionneur Bruno Decharme «à l’allure décontractée») a été l’assistant de J.T. (Jacques Tati), ce que nous savions déjà et qu’il «a été l’élève de monstres sacrés comme Deleuze ou Foucault», ce dont nous ne nous étions pas encore aperçu.

 D F L.jpg

Dans les limites imparties à ce court article, la place a manqué à la journaliste pour énumérer les «divers intellectuels» qui, par le canal des publications d’abcd, ont «nourri» les expos de cette industrieuse asso depuis qu’en 1999, «l’entreprise» a pris aussi «une dimension de recherche».

Ne reculant devant aucun sacrifice pour aller toujours plus loin dans l’information, je n’hésite pas, pour ma part, à vous citer les principaux noms de ces discrètes chevilles ouvrières qui, depuis 8 ans, ont figuré régulièrement aux divers génériques des diverses productions of abcd of Montreuil : Christian Delacampagne, Régis Gayraud, Vincent Gille, Jean-Louis Lanoux, Barbara Šafářová, Béatrice Steiner. Et si j’oublie un raton laveur, qu’il me le pardonne, nom d’un p’tit pré vert !

raton-laveur-01.jpg