08.09.2006
Les images de l’inconscient échappent aux flammes
Gros soulagement dans les chaumières. Nous pouvons tous pousser un ouf retentissant. Pardon de vous avoir fait partager mon stress en live mais Libé, figurez-vous, s’était emmêlé les crayons. Dans son édition du 7 septembre 2006, il indique, dans ses rectificatifs, que c’est à tort qu’il avait annoncé la destruction du Musée des images de l’inconscient de Rio.
J’étais déjà en train de réveiller mes taupes au Brésil quand j’ai lu dans le quotidien de Serge July que c’est en fait la collection (récente) d’art brut «d’une autre institution -également fondée par le Dr Nise da Silveira- la Casa das Palmeiras, une clinique psychiatrique de jour» qui a été détruite par le feu dans la nuit de dimanche à lundi dernier.
C’est évidemment dommage et vous ne manquerez pas, j’en suis sûre, d’émettre avec votre petite âme errante une pensée de consolation à l’égard de ceux qui avaient constitué cette collection défunte.
Mais cela prouve bien quand même que
L’ART BRUT EST UN PHŒNIX
23:45 Publié dans Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
06.09.2006
Les images de l’inconscient partent en fumée
Suite à mon anniversaire et pour féliciter Gina Mushroom de sa contribution décisive à la réflexion sur Fernand Chatelain qui se poursuit maintenant sur le blogue du bord des routes, j’aurais bien ajouté une connerie du genre
RESTAURATION OUI, DISNEYRISATION NON
mais franchement, ce soir, votre petite âme errante n’a pas le cœur à rire. Pourquoi ? Parce qu’une nouvelle sinistre lui est tombée douloureusement sur le moral en dépliant son Libé dans l’autobus ce matin. Je cite : «Un incendie, peut-être volontaire, au Musée des images de l’inconscient (Rio) a détruit la collection d’art brut, composée de 350.000 images et sculptures produites par des patients en psychiatrie (…)»
(6 septembre 2006).
L’histoire de l’art brut est certes jalonnée de pertes irréparables et nous resterons toujours veuves, par exemple, du «jardin des surprises du transcendant satrape Camille Renault» cher au pataphysicien Pascal Sigoda.
Ceux qui cependant se souviennent de l’expo à la Halle Saint-Pierre où fut montrée une sélection d’œuvres provenant de la collection de ce Musée des images de l’inconscient, fondé en 1952, auront une idée de ce dont je parle. Une idée aussi de la relativité des choses humaines, spécialement de nos petites controverses champignonnières.
Octavio Ignacio
23:55 Publié dans Ailleurs, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : camille renault, octavio ignacio, fernand chatelain, art brut | | Imprimer | | |
05.09.2006
Unica Zürn chez saint Pierre
U. Zürn-Portrait de H. Bellmer-Collection abcd
Avec Zürn, Martine Lusardy, qui pilote la caravelle (toujours en quête de terres inconnues) de la Halle S-P, s’attaque à un sujet difficile mais passionnant. Ceci du 25 septembre 2006 au 4 mars 2007, avec vernissage « monstre » (du moins je l’imagine) le mardi 26 septembre à partir de 18h30. Présence obligatoire. Votre petite âme errante ne tolérera aucune excuse et si votre chéri(e) s’est mis en tête d’aller se faire une toile ce soir-là, divorcez ! Parce qu’une exposition Zürn c’est capital, foi d’Animula. Mais je m’échauffe, je m’échauffe et j’en oublie le principal : vous inviter, sur un ton gracieusement haletant, à filer sur le site de la Halle, à la minute, s’il vous plaît !
01:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Unica Zürn, art brut | | Imprimer | | |
04.09.2006
Talents cachés à Issy
C’est à Issy-les-Moulineaux que l’expo crèche, du vendredi 15 au dimanche 24 septembre, cette fois-ci. Au Centre Culturel PSTI (Promotion Sociale par le Travail et l’Insertion), 10 rue de Vanves, précisément.
12:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
03.09.2006
Une année dans la vie d'Ani
12:10 Publié dans Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (9) | | Imprimer | | |
31.08.2006
Darger, L’Humanité et Elle
Darger continue à porter de l’huile là où est le feu. La couverture médiatique allant crescendo avec le déroulement de l’expo Bruit et Fureur à la maison rouge (rideau le 24 septembre), les pauvres journalistes ne savent plus à quelle branche culturelle se rattraper pour faire digérer à leurs lecteurs ce que l’œuvre du solitaire de Chicago peut avoir de radicalement bouleversant.
C’est pas croyâââbbe ce qu’on peut lire comme rapprochements vaseux sur Darger et le japonisme, Darger et le style nouille, Darger et le pop art, je vous passe les Darger et les mangas, Darger et la B.D., Darger et Caroll (Lewis), Darger et Kafka, Darger et Proust.
Vous vous doutez bien qu’avec les bains de mer, votre petite âme errante a eu autre chose à faire que de vous concocter une vraie revue de presse. Elle s’est donc contentée de trouver tout ça dans les deux seuls articles qui lui sont tombés sous les lunettes noires.
Merci à monsieur Ming, mon coiffeur, de m’avoir montré, avant mon départ pour le camping des flots bleus, le papier de Philippe Trétiack dans Elle du 31 juillet 2006 : Des petites filles en pleurs.
Merci aussi à monsieur Paulo qui m’a fourgué, sur le sable chaud (enfin : tiède), la vignette de la Fête de l’Humanité et son canard du 8 août 2006 en prime avec l’article d’Eric Vernay : Henry Darger, entre innocence et cruauté.
Au premier, j’emprunte ce morceau d’anthologie : «Faussaire génial, il (Darger) puisa dans les magazines de mode du début du siècle la totalité de ses modèles».
Au second, je ferai respectueusement remarquer que c’est pousser le bouchon un peu loin d’écrire que «les cohortes de fillettes blondes, totalement identiques, renvoient irrésistiblement aux sérigraphies de Warhol».
Voilà ce qui arrive quand on se laisse intoxiquer pendant des décennies par Micasso, Patisse et Jean-Pierre Jouffroy (sans oublier Fernand Léger remastérisé par les frères Di Rosa).
A quand Darger à la Courneuve ?
15:10 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Henry Darger, art brut | | Imprimer | | |
Jules Leclercq à la Catho
Même fermé le MAM bouge encore.
En association avec l’Université catholique de Lille, il arpente pour la 5e fois ce qu’il a convenu d’appeler ses Chemins de l’art brut. Pour cette première escapade hors les murs de Villeneuve d’Ascq, reconnaissons qu’il fait fort. C’est une exposition sur un ténor mal connu de l’art brut que le Musée d’Art moderne Lille Métropole nous annonce en effet en cette rentrée des classes.
Bon, allez je vous fais pas languir, il s’agit de Jules Leclercq, grand brodeur devant l’Eternel. Jules Leclercq (1894-1966), comme Pénélope, appartient à la race des détricoteurs. S’occupant du tri du linge à l’hosto psy d’Armentières où l’ont conduit dès 1940 ses hallucinations, il récupère et effiloche tissus et vieilles chaussettes (de l’archiduchesse) qu’il commence à broder en tapisseries à partir de 1949.
Auparavant, créateur d’une autre mode pour un autre monde, il détestait pas se confectionner, selon le témoignage du Dr J. Serret, des vêtements assez personnels, parmi lesquels une casquette brodée de l’inscription Mort à Benoit, gentillesse spéciale destinée à pourrir la vie du surveillant-chef qui avait signé son admission.
Pour ses broderies, Leclercq délaissa les cahiers où il rédigeait de longues suites de conjurations contre les menaces dont il se croyait l’objet. Cet ex-chiffonnier, qui se proclamait médium et «donneur de feu», bâtira une œuvre originale avec ses tapisseries.
Comme ses écrits, elles «regorgent de sexe» pour s’exprimer poliment, à la façon de Michel Fontan, auteur d’une préface sur lui. Madeleine Lommel qui a beaucoup bossé dans le passé pour faire connaître les créations de J.L. a bien voulu gratifier sa petite âme errante d'un texte et d’images. Question doc sur le sujet, à part un petit dépliant que l’Aracine pondit aux temps héroïques du Château Guérin de Neuilly sur Marne pour une expo Leclercq de fin 1988 à début 1989 (j’avais encore mes couettes), il n’existe, à ma connaissance, que le fascicule Sandoz de Claude Nespor paru dans la série Psychopathologie de l’expression en 1970 mais c’est duraille à trouver chez les bouquinistes. Alors j’attends beaucoup du catalogue qui, je l’espère, accompagnera l’expo de la Catho de Lille (60, bd Vauban).
Le vernissage est le vendredi 15 septembre à 18h30 et ça dure jusqu’au 16 décembre 2006, sauf le jour du Seigneur et les jours fériés. Quant à la messe de rentrée, c’est le 27 septembre à 18 h 30 et, pour celles et ceusses que ça intéressent, y’a un colloque pluri (hi,hi) disciplinaire de prévu en plus le samedi 7 octobre.
12:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jules Leclercq, art brut | | Imprimer | | |
30.08.2006
Fernand Chatelain. Avant. Après.
Châteaux, châteaux, châteaux, c’est écœurant ce qu’il y a de châteaux. Tous ces châteaux indiqués sur les routes, moi forcément ça m’a fait penser à Chatelain, Fernand du prénom, et à son fameux jardin de sculptures toujours en proie à un relookage d’enfer.
Votre petite âme errante a donc pointé le museau de Bijou, sa Toyota éborgnée, en direction d’Alençon. A Fyé dans la Sarthe où je suis passée en coup de vent, je n’ai guère eu le loisir de m’extasier sur la restauration. Celle du bistrot Canebière, dont les sandwiches géants m’ont paru un brin trop «nourrissants», celle du site occupé par les créations de Chatelain qui m’est restée sur l’estomac.
Disparu le lapin avec le petit baigneur sur le nez, l’Anglais avec le Times. Où sont passés le Concombre masqué, Nicolas et Pimprenelle ? On tremble pour eux. Vont-ils nous revenir et sous quel maquillage?
Nulle pancarte pour indiquer aux «promeneurs» (que Chatelain aimait à voir s’arrêter devant chez lui) l’état et la nature des travaux. De ce qui reste, une partie non négligeable est passée déjà entre les mains laborieuses des acharnés réhabiliteurs. Heureusement, quelques œuvres de Chatelain demeurent encore dans leur état naturel et le moins que l’on puisse dire c’est que les rides leur vont bien. Ne craignez donc pas d’emprunter la Nationale 138, même si nos amis camionneurs l’affectionnent.
Si vous voulez savoir qui était Fernand Chatelain, avoir une idée de ce qu’était son incroyable univers créatif, précipitez vous à Fyé, sans tarder. Bientôt il sera trop tard.
Pour mieux vous permettre de vous faire une idée personnelle, j’ai obtenu du graphiste Jean-Charles Rousseau qu’il me confie, à fin de comparaisons utiles, certains de ses clichés (voir Album) qui ont été réalisés récemment ou en 1969.
Je dis bien
MILLE NEUF CENT SOIXANTE NEUF.
18:40 Publié dans art brut, De vous zamoi, Jadis et naguère, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fernand chatelain, art brut | | Imprimer | | |
29.08.2006
Rue Dubuffet
«Quand vient la fin de l’été, sur la plaââge…» votre petite âme errante remonte dans sa petite bagnole et sillonne, comme une abeille saoûle, les routes déjà pluvieuses ou faiblement ensoleillées des Charentes, du Limousin, de la Sologne, du Loiret, et autres Maine-et-Loire, sans oublier la Sarthe et ses bonnes rillettes. Tout plutôt que rentrer trop tôt à la ruche où l’attend sa bécane sur laquelle elle vous écrit. C’est que le monde est plein de petites brutalités surprenantes dont elle adore faire provision pour vous.
Cette rue Dubuffet, par exemple, repérée au pied du château de Montreuil-Bellay près de Saumur. Rigolo, non ?
Moins cependant que cette Ecole publique Gaston Chaissac qu’on trouve un peu plus haut à Bazouges-le-Loir entre Durtal et La Flèche. La signature du Gastounet est reproduite sur la façade et une agence de pub locale s’est fendue de 2 totems nains en contreplaqué découpé, d’après (très d’après) l’artiste.
Est-ce par goût de la symétrie ou par sens de la réplique que l’école privée Saint-Joseph en face accueille les anciens écoliers que vous êtes d’un jovial squelette collé sur l’une de ses fenêtres?
Je ne le saurais jamais.
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
Je file maintenant vers Doué-la-Fontaine où, sur la route de Saumur, un artisan ferronnier-serrurier s’est décoré le portail d’une alerte scène de chasse en fer forgé avec cerf, faisans, cavaliers et chiens qui nous changent un peu de ceux, bien réels, qui hurlent un peu partout en France dans les jardins dès qu’on s’arrête pour regarder quelque chose.
A Saint-Hilaire-de-Villefranche en Charente-Maritime, ne vous en faites pas trop si la voisine d’en face menace de vous dénoncer à monsieur Sarkozy, ignorez son loulou baveur qui n’a jamais cassé trois pattes à personne et remplissez vous calmement les mirettes des jolis cyclistes et rondes de fouteballeurs sur la grille du 31 de la rue principale.
23:55 Publié dans Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gaston Chaissac, art brut | | Imprimer | | |
16.08.2006
La petite chapelle de frère Déodat
Aux amateurs de maisons bleues, aux fondus de Dives-sur-mer, aux da Costistes convaincus ainsi qu’à tous les Raymondisidoriens, tous les Robertvasseuriens, tous les amoureux des mosaïques en vaisselle cassée ou en coquillages, ces clichés de la Petite Chapelle de Guernesey où que ça fait déjà longtemps que votre petite errante rêve d’aller et qu’elle n’a jamais pu voir.
Pour en savoir plus, achetez donc le dernier numéro (55, summer 2006) de Raw Vision. Il y a un article de Céline Muzelle là-dessus avec des photos de Deidi von Schaewen (ci-dessous).
16:50 Publié dans Ailleurs, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : frère déodat, art brut, guernesey, céline muzelle | | Imprimer | | |