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01.07.2006

Genio y delirio : l'art brut à Madrid

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Je sais bien que vous n’êtes pas là, que vous êtes sur les routes, sur les plages, à Cadaquès, aux Baléares ou ailleurs en Espagne, mes chers animuliens et/ou muliennes. Reposez-vous bin, votre petite âme errante, toujours fidèle devant son écran et malgré les vociférations foutebalistiques qui polluent son petit cerveau de poulet, veille pour vous.
Et pour vous dire que si vous poussez jusqu’à Madrid le 18 juillet, ça vaudra la peine de vous dé-scotcher un peu du Prado et de prendre la direction du Circulo de Bellas Artes où, jusqu’au 3 septembre 2006, dans la Sala Picasso, sera présentée, à l’enseigne de Genio y Delirio, une sélection de «esta coleccion, la mayor y màs importante del mundo», j’ai nommé la Collection de l’Art Brut de Lausanne, partenaire de cette exposition castillane.

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29.06.2006

Vive les vaches!

medium_Bissiere_et_son_chien.jpgLes vaches m’obsèdent, les vaches me poursuivent.

Une animulienne fervente, de ma garde rapprochée, me signale ce passage de la préface écrite par le peintre Roger Bissière pour son expo d’octobre 1947 à la Galerie Drouin :

 

«Pendant dix ans je n’ai eu pour confidents que moi-même et quelques vaches paisibles

que je menais paître le long des prés et des bois, sous le soleil et les nuages.

Les vaches à Paris, ça ne signifie pas grand chose.

C’est plutôt du beefsteack.

Pour moi c’est différent.

Je ne méprise pas leur société, et je ne me suis jamais ennuyé auprès d’elles.

Elles ont de grands yeux clairs, elles sont silencieuses, douces et réfléchies.

Elles sont simples et élémentaires comme la Terre qui les porte et l’herbe qu’elles foulent.

Parfois, auprès d’elles on a un peu honte d’être un homme».

 

Et honte d’être une femme, ajouterai-je car, avec tout ça, j’ai oublié de vous signaler le lancement d’une nouvelle collection de monographies publiée par Iconofolio, émanation éditoriale de la galerie Objet trouvé.

medium_couverture-krusi.gifLe premier volume de cette collection Outsiders (on aurait pu trouver plus original comme titre) est grand comme la main de mon chéri qui le tripote en ce moment avec ses doigts sales. Format carré. Belle gueule (belle couverture, veux-je dire) un peu laqué dans les bô verts et gris. Beaucoup d’images en couleurs à l’intérieur, imprimé sur papier couché mat. Le texte pas lourd sans être sacrifié. Deux colonnes, l’une pour la version en anglais, l’autre pour celle en français. Je vous laisse découvrir le reste, ce petit livre consacré à Hans Krüsi, étant en vente dans l’actuelle expo de la galerie Objet trouvé. Les enragés du papier attendent la suite avec impatience.

medium_carton_expo_Nedjar.2.jpgPour le prochain volume, l’éditeur joue sur le velours d’un classique : Michel Nedjar qui expose en ce moment ses œuvres récentes à la galerie du Fleuve 6, rue de Seine à Paris.

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28.06.2006

Darger et les perruches

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N O S iiA M I E SiiL E S iiB Ê T E S
 
Il suffit d’écrire une bêtise pour qu’elle s’envole à tire d’ailes.
Rien de telle qu’une information fausse, en effet, pour se propager à la vitesse du pigeon voyageur ou de la perruche en rut. Ainsi, c’était fatal, à propos de l’expo à la maison rouge, l’idée erronée selon laquelle c’est la première fois que Henry Darger est présenté en France, n’a pas seulement conquis Philippe Dagen du Monde (voir ma note du 8 juin).
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Elle a contaminé aussi Pierre Hild de Libération. Dans son article du 23 juin 2006, intitulé Antre des artistes, celui-ci nous fait part, en outre, de sa visite à la librairie Bookstorming, proche voisine de l’écarlate demeure. P.H. a visité avec une perruche. Généralement, me direz-vous, elles ne manquent pas dans les galeries et les librairies d’art. Mais là, c’était une vraie, je ne parle pas de ces écervelées snobinettes qui scotchent avec délices ce genre de lieux très parisiens. medium_perruche_tete.jpgUne perruche, un zoziau, vous dis-je ! En chair et en plumes. Entrée avec un client, son papa. Perchée sur son épaule. La chose, c’est entendu, est insolite. Ce qui l’est moins, c’est la remarque d’une profondeur vertigineuse que cette petite observation ornithologique inspire à notre journaliste : «Henry Darger, qui aimait tant les jaunes, les roses, les violets, aurait pu peindre des perruches». 

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27.06.2006

Bang! Bang! Miam! Miam!

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Connaissant votre passion pour Alexandre Lobanov et sachant que son apparition sur ce blogue provoque toujours une certaine excitation dans vos rangs, medium_Lobanov_MIAM.5.jpgj’interromps mon tour d’horizon des bouquins pour vous signaler sa présence dans l’expo du MIAM qui s’avance (vernissage le 30 juin). Bang!_Bang! c’est son nom à cette expo placée sous l’égide de Bernard Belluc et Hervé di Rosa. Un nom à faire battre le cœur de mon daddy qui est un resté un fan de Nancy Sinatra.
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Suffit de lire le sous-titre : Trafic d’armes de Saint-Etienne à Sète pour se faire une petite idée du concept. Autour de lui, le Musée International des Arts modestes, en partenariat avec le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne, présente une cinquantaine d’artistes parmi lesquels se sont glissés, avec Lobanov, deux autres créateurs d’art brut dont on a pas mal parlé ces temps-ci ici : André Robillard et Henry Darger.
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26.06.2006

Hors la vie, les graffiti d'Issoudun

medium_porte_beffroi.jpgVous pas comprendre anglais ? Cinglez toutes voiles dehors vers le Musée de l’Hospice Saint Roch à Issoudun. A l’occasion d’une expo que votre petite âme errante enrage d’avoir loupée (encore une), ce musée publie 100 pages en bon français sous couverture prune imprimée en bleu et blanc.

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Hors la vie, Artistes et prisons que ça s’intitule, comme l’expo elle-même (terminée le 5 juin dernier) dont la première partie traitait des graffiti, ceux notamment des prisonniers allemands du beffroi d’Issoudun, enfermés là pendant la Première Guerre mondiale. C’est coton à scanner et le résultat est pas garanti mais faites-moi confiance, ça vaut le détour.
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Les auteurs de ce catalogue passé inaperçu : Patrice Moreau et Jean-Louis Laubry, le premier «attaché de conservation», le second,  «prof agrégé», sont chapeautés, de façon un peu superfétatoire, par des textes de Michel Onfray qu’on est allé chercher dans son Archipel des comètes paru en 2001. 

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25.06.2006

Des fourmis et des livres

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medium_ma_pile_de_jour.jpgAvec les chaleurs, les fourmis volantes se croient tout permis et leurs escadrilles ont tenté de prendre possession du trois pièces-cuisine de votre petite âme errante, victime par ailleurs d’une autre invasion, celle des livres. Rien que cette semaine j’en ai tant acheté que je me demande comment je vais finir le mois, surtout avec les soldes qui pointent leur museau. Tout ça pour vous, voraces animuliens, car il faut bien vous tenir au courant des nouveautés. Comme vous vous doutez que j’ai pas eu le temps de lire tout ça, je me contenterai de vous signaler quelques incontournables en essayant de feuilleter quelques pages devant vos écrans insomniaques.

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Parallel worlds - George Widener 

Tout d’abord, en direct de chez les Tchécos, j’ai réussi à me procurer avant tout le monde le récent bébé praguois d’abcd. C’est écœurant ce qu’ils sont bosseurs dans cette asso! Cette fois, c’est le tandem féminin et bohémien, Barbara Šafářová et Terezie Zemánková qui s’y est collé avec la bénédiction de Bruno Decharme, le pape de la collec. Ce bô catalogue d’exposition, aux pages blanches, noires et grises, réussit l’exploit de n’être pas obèse tout en étant copieux (abcd aime le copieux).

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 Metamorphis of the body - Lubos Plny

A côté de Marie Rakušanová, "curator" de la City Gallery Prague, et de plumes confirmées, souvent associées aux réalisations abécédiennes (Vincent Gille et Jean-Louis Lanoux), Barbara Šafářová et Terezie Zemánková (qui signent aussi des textes) se sont assuré des collaborations nouvelles : Manuel Anceau et Patricia Allio que vous connaissez comme le loup blanc, du moins si vous avez lu ma note du 5 février 2006. Y’a une introduction, une chronologie, des bios, une biblio et bien sûr beaucoup d’images. Ouf !

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 Inner Voices - Anna Zemankova

Pour rythmer tout ça, Barbara et Terezie ont organisé les choses selon 3 thèmes : PARALLEL WORLDS, METAMORPHOSIS OF THE BODY, INNER VOICES. La maquette, par un système de repères noirs verticaux permet de s’y retrouver vite et bien. Si vous êtes capables de consommer ces 300 pages en tchèque, dites-le moi. Sinon, tardez pas trop à vous procurer la version en anglais (pour le français vous repasserez !) car il n’en a été édité que 700 exemplaires et mon petit doigt me dit que ça va trouver preneur de l’autre côté de l’Atlantique. Excusez ma «langue trop bien pendue» comme dit Lili, une bavarde qui trouve que je lui coupe trop souvent le sifflet. Je continuerai la prochaine fois. Si d’ici là le grand Cric me croque pas.

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23.06.2006

L'art du quai Branly

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medium_verso_carnet.jpgMême les feuilletons à la télé qui se mettent à l’art primitif! Enfin…, à l’Art premier, l’art des Zafriques, Azies, Ô c’est Ani (mula), Amériques, on sait plus très bien. L’art du quai Branly quoi. Le musée du même nom vient d’ouvrir ses portes aux monstrueuses files d’attente piétinant devant le mur de verre de l’entrée Debilly. medium_File_d_attente_quai_branly_AP.2.jpgVotre petite âme errante qui ne peut rien faire comme tout le monde avait réussi à se procurer une invitation pour la journée V.I.P de jeudi, 22 juin du nom et jour de la saint Alban (nom d’hosto psy). Cela ne l’a pas empêchée de piquer un coup de soleil malgré le lait maximum sun protection dont elle s’était tartinée. A côté de moi, un monsieur australien, déguisé en broussard Crocodile Dundee, virait progressivement au steack tartare. Le monde était plein de curators, conservateurs, collectionneurs de tous poils. A l’intérieur, ballet incessant de jardiniers blacks, d’hôtesses en tailleur violet, souriantes malgré la fatigue, d’électriciens en folie très efficaces et de pompiers studieux.
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Photo AP
Il faut dire que rien n’est vraiment fini et c’est tant mieux. Tant pis pour ceux qui disent que «ça va nous coûter la peau du luc à entretenir». L’essentiel est là groupé autour du tube transparent qui abrite les réserves aux instruments de musique. J’ai trouvé agréable que l’on sache pas bien si on est devant tel objet ou tel autre parce que les cartels sont pas encore tous en place. On était obligé de les considérer pour eux-mêmes.
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Et il y en a beaucoup! Séparés par des cloisons de cuir vidéotiques ou réunis par les hasards de rampes sinueuses et un brin glissantes, voire d’allées buissonnières où on passe souplement d’un univers à un autre. Fondue de dérive comme vous me connaissez, je pouvais qu’apprécier en rêvant qu’un jour peut-être on inventerait quelque chose de ce genre pour l’art brut. Il faut dire que j’étais à ce moment-là devant les masques rituels en écorce battue brésiliens de l’expo temporaire Qu’est-ce qu’un corps? et que ça invite aux rapprochements.
medium_tatouage_jesus.jpgQuestion rapprochements, au retour j’ai eu ma dose. Dans le métro j’ai trouvé un journal bleu abandonné avec un éditorial d’enfer sur le tatouage! L’auteur est un monsieur qui se présente comme mon «Père». Il respecte le Sacré-Cœur et porte considération à Jésus Christ, ce qui est son droit, mais cela l’entraîne à des prises de positions assez radicales sur le sujet. Permettez que j’en verse une au dossier tattooing : «Tatouage et piercing ne sont rien d’autre qu’un rite d’initiation invitant les jeunes à prendre part à la culture tribale et païenne».
 
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18.06.2006

Hans Krüsi, une vache d’expo

medium_Krusi_catalogue.jpgMea culpa. On m’a pas vue, il est vrai, au vernissage de l’expo Krüsi et je suis donc incapable de vous dire si le bon lait des alpages coulait à flots le soir du 7 juin 2006 en guise de champagne dans le chalet de la galerie Objet trouvé. Ce n’est tout de même pas une raison pour traiter injustement votre petite âme errante de vachophobe! C’est qu’il y a vaches et vaches, voyez vous, implacable monsieur Berst. Aussi, permettez-moi de vous faire courtoisement remarquer que vous avez tout faux rapport à ma note du 21 mai 2006.

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C’est pas les sympathiques ruminantes du bon Hans que j’avais dans le collimateur mais bien ces sales vaches enragées à meubler nos trottoirs, déjà encombrés par les imposantes pétrolettes de nos amis bikers. Je parle bien sûr des artefacts tout pourris de la campagne Vach-art qui sévit actuellement. Ne les avez-vous donc pas remarqués ? Il y en a près de chez vous à l’Opéra-Bastille et partout ailleurs dans Paris. La presse gratuite nous entretient des non-événements liés à cette vachalcade publicitaire. On a dérobé celle-là, on a retrouvé celle-ci, on garde la Blanchette en otage etc. medium_vach_art.jpgMême mon crémier en profite pour distribuer des cartes postales (voir le Blog des Produits Laitiers). Ce bourrage de mou (de veau) cousu de fil blanc se termine heureusement bientôt par une bouffonne opération de charité-business avec vente aux enchères de la reine du cheptel.

Pour vous punir de m’avoir krüsifiée à tort, je ne puis faire moins que de vous bouder un peu, champion des bovidés que vous êtes. Je m’abstiendrai donc de parler de votre exposition Hans Krüsi qui durera juqu’au 15 juillet 2006. Je ne répéterai pas après vous que c’est «la première exposition monographique dans l’Hexagone». Je ne vous chipoterai pas sur le fait que vous mettez Hans Krüsi (1920-1995) dans le même pré qu’Aloïse, Wölfli ou Müller, ce qui est assez audacieux. medium_Krusi_forme.jpgJe ne conseillerai pas aux Animulaitiers et Animulaitières d’admirer surtout vos petits formats où le propos de Krüsi est plus concentré. Je ne me demanderai pas si, après tout, Krüsi n’aurait pas mieux fait d’en rester toujours au format carte postale qu’il affectionnait. Je ne dirai même pas que c’est au 16 rue Daval dans le 75-11 que vous créchez, que votre numéro de phone c’est toujours 01.48.05.92.65 et que les amateurs d’air pur, en allant sur www.objet-trouve.com, en sauront plus.

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17.06.2006

Ici Londres, les Insiders parlent aux Outsiders

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D’un trop rapide saut à London –hélas pour le boulot- votre petite âme errante, toujours aux aguets et aux p’tits soins pour vous, cher lectorat bien aimé, vous a rapporté un gros pavé dans son eurostar. Deux gros pavés, je devrais dire, car la fameuse expo Inner Worlds Outside -que j’ai pas eu le temps de voir- fait heureusement l’objet d’un catalogue qui se divise en 2 «comme la dialectique de Mao» dirait mon daddy adoré.
Un gros pépère de 239 pages avec en rouge les textes en anglais (en noir le castillan) dus à un quatuor de mousquetaires professoral : James Elkins, Angel Gonzalez Garcia, Jon Thompson et, et, et Roger Cardinal. Abondamment truffé de belles repros couleurs légendées, il explore les parallèles entre «insider et outsider art» : Dub, Ensor, Kandinsky, Klee, Miró Nolde, Picabia, Madge Gill, Pujolle, Bispo, Traylor et toute la bande.
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Un supplément dans le même format dictionnaire mais dans un style plus light marche de pair avec cette impressionnante publication qui fera date dans l’histoire des tentatives de faire rentrer l’art brut au bercail du mainstream (au bénéfice surtout de celui-ci). Là, c’est en english only et c’est une intelligente approche thématique, genre : imaginary landscapes and fantastic cities, allure of language, environments, faces and masks, j’en passe et des meilleures. Du bô boulot, il fo avoir vu ça pour le croire!
Si vous craignez de louper, comme moi, le show londonien qui se termine déjà le 2 juillet 2006, programmez-vous un p’tit ouikène (en amoureux de James Joyce que vous êtes) à Dublin entre le 25 juillet et le 15 octobre 2006 puiskasse moment-là I.W.O. sera à l’Irish Museum of Modern Art.

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Tableaux trouvés

medium_Peintures_trouvees_par_C_Bussy.jpgMoi qui croyais avoir lancé la mode des «tableaux trouvés» et bien je suis de la revue. Une de nos chères amies belges m’a administré la preuve que j’avais été doublée, il y a 35 ans déjà, par un dénommé Christian Bussy. A deux reprises au moins (janvier 1970 et mai-juin 1971), si j’en crois les petits catalogues que mon informatrice a eu la gentillesse de me mettre sous le nez, ce Bussy là a exposé dans des galeries bruxelloises (Saint-Laurent et Fitzroy) des «peintures merveilleuses, lamentables, dramatiques, ironiques, sages, audacieuses, magiques, violentes, belles, hardies, tendres, hagardes, incomparables, étonnantes, mystérieuses, éperdues, inconnues…» trouvées par lui. Les légendes de ces tableaux, dont ces catalogues ne reproduisent que peu (et encore en noir et blanc !) sont dues à Yves Bossut, Christian Dotremont, Jean Raine, Louis Scutenaire, Roger van de Wouwer. medium_Bussy_recidive_2.jpg

Elles sont pas sans faire penser à celles dont Georges Courteline affublaient les œuvres de sa collection de naïfs : La vierge à moitié cuite (Courteline), Venise carbonariste (Dotremont). Elles accompagnent des textes bien sentis dont les grosses têtes de l’art brut pourraient fort bien faire leur profit. En voici quelques échantillons :

«Il ne faut pas oublier que l’art le plus émouvant, le plus bouleversant, c’est l’art vraiment populaire, qui vient directement du peuple sans passer par le spécialisme ou l’imitation du spécialisme» (Dotremont).

«Si Christian Bussy chasse la peinture sauvage, c’est qu’il est à la recherche de saveurs corsées (…) il dévore les déchets de culture et de tradition qui pourrissent aux abords des églises, des almanachs et des cartes postales (…)» (Bossut).

«Que leur ouvrage les ait rendus heureux est tout ce qu’il faut, et que nous ayons du bonheur à le regarder, même en grinçant des dents». (Scutenaire).

 

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L'ange aéroplane, l'ange soldat, ce paradis abrite de belles brutes. Seule la Mort a les mains douces. Pour Adam et Eve, qui veulent ignorer ce joli monde, il s'agit enfin de vivre. Yves Bossut

 

 


 

 

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