01.07.2006
Genio y delirio : l'art brut à Madrid
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29.06.2006
Vive les vaches!
Les vaches m’obsèdent, les vaches me poursuivent.
Une animulienne fervente, de ma garde rapprochée, me signale ce passage de la préface écrite par le peintre Roger Bissière pour son expo d’octobre 1947 à la Galerie Drouin :
«Pendant dix ans je n’ai eu pour confidents que moi-même et quelques vaches paisibles
que je menais paître le long des prés et des bois, sous le soleil et les nuages.
Les vaches à Paris, ça ne signifie pas grand chose.
C’est plutôt du beefsteack.
Pour moi c’est différent.
Je ne méprise pas leur société, et je ne me suis jamais ennuyé auprès d’elles.
Elles ont de grands yeux clairs, elles sont silencieuses, douces et réfléchies.
Elles sont simples et élémentaires comme la Terre qui les porte et l’herbe qu’elles foulent.
Parfois, auprès d’elles on a un peu honte d’être un homme».
Et honte d’être une femme, ajouterai-je car, avec tout ça, j’ai oublié de vous signaler le lancement d’une nouvelle collection de monographies publiée par Iconofolio, émanation éditoriale de la galerie Objet trouvé.
Le premier volume de cette collection Outsiders (on aurait pu trouver plus original comme titre) est grand comme la main de mon chéri qui le tripote en ce moment avec ses doigts sales. Format carré. Belle gueule (belle couverture, veux-je dire) un peu laqué dans les bô verts et gris. Beaucoup d’images en couleurs à l’intérieur, imprimé sur papier couché mat. Le texte pas lourd sans être sacrifié. Deux colonnes, l’une pour la version en anglais, l’autre pour celle en français. Je vous laisse découvrir le reste, ce petit livre consacré à Hans Krüsi, étant en vente dans l’actuelle expo de la galerie Objet trouvé. Les enragés du papier attendent la suite avec impatience.
Pour le prochain volume, l’éditeur joue sur le velours d’un classique : Michel Nedjar qui expose en ce moment ses œuvres récentes à la galerie du Fleuve 6, rue de Seine à Paris.
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Roger Bissière, Hans Krüsi, art brut | | Imprimer | | |
28.06.2006
Darger et les perruches
Rien de telle qu’une information fausse, en effet, pour se propager à la vitesse du pigeon voyageur ou de la perruche en rut. Ainsi, c’était fatal, à propos de l’expo à la maison rouge, l’idée erronée selon laquelle c’est la première fois que Henry Darger est présenté en France, n’a pas seulement conquis Philippe Dagen du Monde (voir ma note du 8 juin). Elle a contaminé aussi Pierre Hild de Libération. Dans son article du 23 juin 2006, intitulé Antre des artistes, celui-ci nous fait part, en outre, de sa visite à la librairie Bookstorming, proche voisine de l’écarlate demeure. P.H. a visité avec une perruche. Généralement, me direz-vous, elles ne manquent pas dans les galeries et les librairies d’art. Mais là, c’était une vraie, je ne parle pas de ces écervelées snobinettes qui scotchent avec délices ce genre de lieux très parisiens. Une perruche, un zoziau, vous dis-je ! En chair et en plumes. Entrée avec un client, son papa. Perchée sur son épaule. La chose, c’est entendu, est insolite. Ce qui l’est moins, c’est la remarque d’une profondeur vertigineuse que cette petite observation ornithologique inspire à notre journaliste : «Henry Darger, qui aimait tant les jaunes, les roses, les violets, aurait pu peindre des perruches».
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27.06.2006
Bang! Bang! Miam! Miam!
Suffit de lire le sous-titre : Trafic d’armes de Saint-Etienne à Sète pour se faire une petite idée du concept. Autour de lui, le Musée International des Arts modestes, en partenariat avec le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne, présente une cinquantaine d’artistes parmi lesquels se sont glissés, avec Lobanov, deux autres créateurs d’art brut dont on a pas mal parlé ces temps-ci ici : André Robillard et Henry Darger.
09:35 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Alexandre Lobanov, Ben, art brut | | Imprimer | | |
26.06.2006
Hors la vie, les graffiti d'Issoudun
Vous pas comprendre anglais ? Cinglez toutes voiles dehors vers le Musée de l’Hospice Saint Roch à Issoudun. A l’occasion d’une expo que votre petite âme errante enrage d’avoir loupée (encore une), ce musée publie 100 pages en bon français sous couverture prune imprimée en bleu et blanc.
Hors la vie, Artistes et prisons que ça s’intitule, comme l’expo elle-même (terminée le 5 juin dernier) dont la première partie traitait des graffiti, ceux notamment des prisonniers allemands du beffroi d’Issoudun, enfermés là pendant la Première Guerre mondiale. C’est coton à scanner et le résultat est pas garanti mais faites-moi confiance, ça vaut le détour. Les auteurs de ce catalogue passé inaperçu : Patrice Moreau et Jean-Louis Laubry, le premier «attaché de conservation», le second, «prof agrégé», sont chapeautés, de façon un peu superfétatoire, par des textes de Michel Onfray qu’on est allé chercher dans son Archipel des comètes paru en 2001.23:55 Publié dans Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Graffiti | | Imprimer | | |
25.06.2006
Des fourmis et des livres
Avec les chaleurs, les fourmis volantes se croient tout permis et leurs escadrilles ont tenté de prendre possession du trois pièces-cuisine de votre petite âme errante, victime par ailleurs d’une autre invasion, celle des livres. Rien que cette semaine j’en ai tant acheté que je me demande comment je vais finir le mois, surtout avec les soldes qui pointent leur museau. Tout ça pour vous, voraces animuliens, car il faut bien vous tenir au courant des nouveautés. Comme vous vous doutez que j’ai pas eu le temps de lire tout ça, je me contenterai de vous signaler quelques incontournables en essayant de feuilleter quelques pages devant vos écrans insomniaques.
Parallel worlds - George Widener
Tout d’abord, en direct de chez les Tchécos, j’ai réussi à me procurer avant tout le monde le récent bébé praguois d’abcd. C’est écœurant ce qu’ils sont bosseurs dans cette asso! Cette fois, c’est le tandem féminin et bohémien, Barbara Šafářová et Terezie Zemánková qui s’y est collé avec la bénédiction de Bruno Decharme, le pape de la collec. Ce bô catalogue d’exposition, aux pages blanches, noires et grises, réussit l’exploit de n’être pas obèse tout en étant copieux (abcd aime le copieux).
Metamorphis of the body - Lubos Plny
A côté de Marie Rakušanová, "curator" de la City Gallery Prague, et de plumes confirmées, souvent associées aux réalisations abécédiennes (Vincent Gille et Jean-Louis Lanoux), Barbara Šafářová et Terezie Zemánková (qui signent aussi des textes) se sont assuré des collaborations nouvelles : Manuel Anceau et Patricia Allio que vous connaissez comme le loup blanc, du moins si vous avez lu ma note du 5 février 2006. Y’a une introduction, une chronologie, des bios, une biblio et bien sûr beaucoup d’images. Ouf !
Inner Voices - Anna Zemankova
Pour rythmer tout ça, Barbara et Terezie ont organisé les choses selon 3 thèmes : PARALLEL WORLDS, METAMORPHOSIS OF THE BODY, INNER VOICES. La maquette, par un système de repères noirs verticaux permet de s’y retrouver vite et bien. Si vous êtes capables de consommer ces 300 pages en tchèque, dites-le moi. Sinon, tardez pas trop à vous procurer la version en anglais (pour le français vous repasserez !) car il n’en a été édité que 700 exemplaires et mon petit doigt me dit que ça va trouver preneur de l’autre côté de l’Atlantique. Excusez ma «langue trop bien pendue» comme dit Lili, une bavarde qui trouve que je lui coupe trop souvent le sifflet. Je continuerai la prochaine fois. Si d’ici là le grand Cric me croque pas.
23:55 Publié dans Expos, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lubos plny, george widener, art brut, anna zemankova | | Imprimer | | |
23.06.2006
L'art du quai Branly
23:55 Publié dans Expos, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tattoo | | Imprimer | | |
18.06.2006
Hans Krüsi, une vache d’expo
Mea culpa. On m’a pas vue, il est vrai, au vernissage de l’expo Krüsi et je suis donc incapable de vous dire si le bon lait des alpages coulait à flots le soir du 7 juin 2006 en guise de champagne dans le chalet de la galerie Objet trouvé. Ce n’est tout de même pas une raison pour traiter injustement votre petite âme errante de vachophobe! C’est qu’il y a vaches et vaches, voyez vous, implacable monsieur Berst. Aussi, permettez-moi de vous faire courtoisement remarquer que vous avez tout faux rapport à ma note du 21 mai 2006.
C’est pas les sympathiques ruminantes du bon Hans que j’avais dans le collimateur mais bien ces sales vaches enragées à meubler nos trottoirs, déjà encombrés par les imposantes pétrolettes de nos amis bikers. Je parle bien sûr des artefacts tout pourris de la campagne Vach-art qui sévit actuellement. Ne les avez-vous donc pas remarqués ? Il y en a près de chez vous à l’Opéra-Bastille et partout ailleurs dans Paris. La presse gratuite nous entretient des non-événements liés à cette vachalcade publicitaire. On a dérobé celle-là, on a retrouvé celle-ci, on garde la Blanchette en otage etc. Même mon crémier en profite pour distribuer des cartes postales (voir le Blog des Produits Laitiers). Ce bourrage de mou (de veau) cousu de fil blanc se termine heureusement bientôt par une bouffonne opération de charité-business avec vente aux enchères de la reine du cheptel.
Pour vous punir de m’avoir krüsifiée à tort, je ne puis faire moins que de vous bouder un peu, champion des bovidés que vous êtes. Je m’abstiendrai donc de parler de votre exposition Hans Krüsi qui durera juqu’au 15 juillet 2006. Je ne répéterai pas après vous que c’est «la première exposition monographique dans l’Hexagone». Je ne vous chipoterai pas sur le fait que vous mettez Hans Krüsi (1920-1995) dans le même pré qu’Aloïse, Wölfli ou Müller, ce qui est assez audacieux. Je ne conseillerai pas aux Animulaitiers et Animulaitières d’admirer surtout vos petits formats où le propos de Krüsi est plus concentré. Je ne me demanderai pas si, après tout, Krüsi n’aurait pas mieux fait d’en rester toujours au format carte postale qu’il affectionnait. Je ne dirai même pas que c’est au 16 rue Daval dans le 75-11 que vous créchez, que votre numéro de phone c’est toujours 01.48.05.92.65 et que les amateurs d’air pur, en allant sur www.objet-trouve.com, en sauront plus.
00:30 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Hans Krüsi, art brut | | Imprimer | | |
17.06.2006
Ici Londres, les Insiders parlent aux Outsiders
14:25 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
Tableaux trouvés
Moi qui croyais avoir lancé la mode des «tableaux trouvés» et bien je suis de la revue. Une de nos chères amies belges m’a administré la preuve que j’avais été doublée, il y a 35 ans déjà, par un dénommé Christian Bussy. A deux reprises au moins (janvier 1970 et mai-juin 1971), si j’en crois les petits catalogues que mon informatrice a eu la gentillesse de me mettre sous le nez, ce Bussy là a exposé dans des galeries bruxelloises (Saint-Laurent et Fitzroy) des «peintures merveilleuses, lamentables, dramatiques, ironiques, sages, audacieuses, magiques, violentes, belles, hardies, tendres, hagardes, incomparables, étonnantes, mystérieuses, éperdues, inconnues…» trouvées par lui. Les légendes de ces tableaux, dont ces catalogues ne reproduisent que peu (et encore en noir et blanc !) sont dues à Yves Bossut, Christian Dotremont, Jean Raine, Louis Scutenaire, Roger van de Wouwer.
Elles sont pas sans faire penser à celles dont Georges Courteline affublaient les œuvres de sa collection de naïfs : La vierge à moitié cuite (Courteline), Venise carbonariste (Dotremont). Elles accompagnent des textes bien sentis dont les grosses têtes de l’art brut pourraient fort bien faire leur profit. En voici quelques échantillons :
«Il ne faut pas oublier que l’art le plus émouvant, le plus bouleversant, c’est l’art vraiment populaire, qui vient directement du peuple sans passer par le spécialisme ou l’imitation du spécialisme» (Dotremont).
«Si Christian Bussy chasse la peinture sauvage, c’est qu’il est à la recherche de saveurs corsées (…) il dévore les déchets de culture et de tradition qui pourrissent aux abords des églises, des almanachs et des cartes postales (…)» (Bossut).
«Que leur ouvrage les ait rendus heureux est tout ce qu’il faut, et que nous ayons du bonheur à le regarder, même en grinçant des dents». (Scutenaire).
L'ange aéroplane, l'ange soldat, ce paradis abrite de belles brutes. Seule la Mort a les mains douces. Pour Adam et Eve, qui veulent ignorer ce joli monde, il s'agit enfin de vivre. Yves Bossut
11:00 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut | | Imprimer | | |